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    Cartographies numériques

     
    • sur Mégafeux. Le changement climatique augmente les risques d’incendies de forêt extrêmes à l’échelle mondiale

      Publié: 15 July 2025, 7:38am CEST

      Source :  Abatzoglou, J.T., Kolden, C.A., Cullen, A.C. et al. (2025). Climate change has increased the odds of extreme regional forest fire years globally. Nature Communications, 16, 6390.  [https:]]  (article en accès libre)

      Au cours de la décennie 2014-24, de nombreuses régions ont connu des incendies dévastateurs aux conséquences considérables. L'article examine le rôle de la variabilité climatique dans la survenue d'années d'incendies extrêmes dans les forêts du monde entier. Ces années extrêmes ont généralement coïncidé avec des indices météorologiques extrêmes (1 fois tous les 15 ans) et ont été caractérisées par une multiplication par quatre ou cinq du nombre d'incendies majeurs et des émissions de carbone liées aux incendies par rapport aux années non extrêmes. Des années avec de tels indices extrêmes présentent une probabilité de 88 à 152 % plus élevée sous un climat contemporain (2011-2040) que sous un climat quasi préindustriel (1851-1900), le risque étant plus prononcé dans les forêts tempérées et amazoniennes. Les résultats montrent que le changement climatique d'origine humaine augmente le risque d'années d'incendies extrêmes d'origine climatique dans les régions forestières, ce qui nécessite des mesures proactives pour atténuer les risques et s'adapter aux années d'incendies extrêmes.

      Augmentation du potentiel d’années d’incendies extrêmes dues au climat dans les écorégions forestières
      (source : Abatzoglou et al., 2025, sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)

      Les données sont disponibles à partir de l'Atlas mondial des incendies. Cet Atlas permet d'étudier la taille, la durée, la vitesse et la direction des incendies dans le monde. Il s'agit d'une version mise à jour et étendue de l'Atlas mondial des incendies présenté par Andela et al. (2019). Les données d'entrée (surfaces brûlées et couverture terrestre) sont issues du spectro-radiomètre imageur à résolution moyenne (MODIS) du satellite Terra de la NASA. Elles ont été mises à jour conformément à la collection MODIS 6.1 (la version précédente était basée respectivement sur les surfaces brûlées de la collection 6.0 et sur la couverture terrestre de la collection 5.1). La série chronologique a été étendue de manière à couvrir la période de 2002 à février 2024.

      La méthode employée pour créer l’ensemble de données suit précisément l’approche décrite par Andela et al. (2019). Le produit de surface brûlée d'entrée est le MCD64A1 Collection 6.1. Il est décrit par Giglio et al. (2018). Le produit d'entrée relatif à la couverture terrestre est la collection MCD12Q1 6.1. Il est décrit par Sulla-Menashe et al. (2019). Bien que les méthodes soient restées les mêmes que celles d'Andela et al. (2019), on observe de légères différences entre les produits du Global Fire Atlas, dues aux différences entre les données de superficie brûlée de la collection 6.1 du MCD64A1 utilisées ici et celles de la collection 6 du produit original. 

      L'ensemble de données original comprenait des séries chronologiques de 2003 à 2016, incluant la saison complète des incendies pour chaque année. Pour chaque tuile MODIS, la saison des incendies est définie comme la période de douze mois centrée sur le mois où la zone de brûlage est la plus importante (voir Andela et al., 2019). La série chronologique a été étendue de manière à inclure la saison des incendies de 2002, prolongée jusqu'en février 2024. Par conséquent, les fichiers de 2023 et 2024 contiennent des enregistrements incomplets. Par exemple, pour une tuile MODIS avec un pic de superficie brûlée en décembre, la saison des incendies de 2023 serait définie comme la période allant de juillet 2023 à juin 2024, l'enregistrement actuel se terminant en février 2024. Aux fins d'analyse des séries chronologiques, on note que le produit 2002 a pu être affecté par des pannes de Terra-MODIS (notamment du 15 juin 2001 au 3 juillet 2001 et du 19 mars 2002 au 28 mars 2002), ce qui affecte les estimations des dates de brûlage et le produit Global Fire Atlas. Depuis le lancement d'Aqua-MODIS en mai 2002, les estimations des dates de brûlage sont plus fiables, telles qu'elles sont estimées par les deux capteurs MODIS embarqués sur Terra et Aqua.  

      Pour compléter

      « Pourquoi les mégafeux embrasent-ils la planète ? » (Museum national d'histoire naturelle).
      De l’Australie au Canada, du Chili aux États-Unis, du Congo à l’Indonésie, en passant par l’Europe et la Russie, depuis le début des années 2000, les mégafeux se multiplient et se propagent à travers tous les continents. En cause, le réchauffement climatique et une gestion humaine des milieux souvent inadaptée. Pourtant, le vivant recèle là encore de formidables capacités d’adaptation.

      « Incendies et mégafeux, quand la planète s’embrase » (France Inter).
      La fréquence des mégafeux, ou feux extrêmes, caractérisés par leur puissance et leur propagation rapide, est en constante augmentation. Les mégafeux représenteraient « seulement » 3 % des incendies, mais seraient responsables de plus de 50 % des surfaces brûlées de la planète. À la différence des incendies, qui surviennent régulièrement au cœur de l’été, ces phénomènes sont plus incontrôlables. Cette catastrophe, amplifiée par le changement climatique, a mis en lumière l'urgence d'agir. Face à l'impuissance relative des moyens de lutte contre les mégafeux, il convient de souligner l'importance cruciale de la prévention

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      Cartographie des incendies en Californie

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      Le rôle des arbres urbains dans la réduction de la température de surface des villes européennes
      Quelles sont les surfaces qui pourraient être reboisées dans le monde ? (Reforestation Hub)

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Des sécheresses répétées en France depuis 2018 : analyse en cartes et en images satellitaires

      Cartes et données sur la canicule et les incendies de forêt en France et en Europe
      La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
      Utiliser les données DRIAS sur les futurs du climat

    • sur La répartition géographique des prénoms en France (INSEE)

      Publié: 11 July 2025, 8:23pm CEST

      Chaque année, l'INSEE publie le Top10 des prénoms les plus donnés en France. Il est possible de faire des comparaisons dans le temps et dans l'espace du fait que les données remontent à 1900 et qu'elles sont livrées à différentes échelles (nationale, régionale et départementale).

      Prénoms attribués aux enfants nés en France depuis 1900

      Le fichier des prénoms fournit des données sur les prénoms attribués aux enfants nés en France depuis 1900 aux niveaux national, régional et départemental. Pour le millésime disponible le plus récent, le classement des 10 prénoms masculins et féminins les plus donnés en France ainsi que des cartes présentant les prénoms masculins et féminins les plus donnés dans chaque région sont également proposés.


      Évolution de la méthode de diffusion
      A partir de 2025, la méthode de diffusion des prénoms évolue afin de fournir davantage d'informations tout en respectant le secret statistique. En complément des produits habituels, de nouvelles données régionales ainsi qu'une liste des prénoms par sexe donnés au moins 3 fois depuis 1900 sont désormais proposées. La méthode de secrétisation est également modifiée, les effectifs étant notamment arrondis au multiple de 5 le plus proche (voir la documentation). Les effectifs arrondis nuls ne sont pas diffusés. Les prénoms ayant les mêmes effectifs arrondis sont classés suivant l'ordre alphabétique.
      Fichiers des prénoms à télécharger

      Les données disponibles sont regroupées sur cette page. Dans le détail, il est possible de les télécharger à différentes échelles :

      • un fichier de données nationales qui contient les prénoms attribués aux enfants nés en France entre 1900 et 2024 (les données avant 2012 ne concernent que France hors Mayotte) et les effectifs par sexe associés à chaque prénom, arrondis au multiple de 5 le plus proche (environ 711 000 lignes).
      • un fichier de données régionales qui contient les mêmes informations au niveau régional (environ 1,9 million de lignes).
      • un fichier de données départementales qui contient les mêmes informations au niveau départemental, sauf pour la Corse où les départements 2A (Corse-du-Sud) et 2B (Haute-Corse) sont regroupés sous le code DPT=20 (environ 3,9 millions de lignes).
      • des fichiers par département qui contiennent les informations pour chaque département de naissance depuis l'année 2000 uniquement.
      Un fichier avec l'ensemble des données est disponible au format PARQUET.
      La base de données permet de faire des animations. Voici par exemple le Top10 des prénoms masculins sur une génération (2000-2024) à partir des données nationales :

      L'outil graphique en ligne de l'INSEE permet de retrouver le classement des prénoms en France depuis 1900 et d'observer des phénomènes de générations, avec des prénoms anciens qui disparaissent et d'autres qui reviennent à la mode :

      Il est possible d'utiliser Gallicagram pour effectuer différents types de visualisation. Choisir dans le champ Corpus "Prénoms INSEE 1900-2023", puis saisir des prénoms au choix, générer le type de graphique que l'on souhaite. Les données sont téléchargeables en csv. 

      Liens ajoutés le 16 juillet 2025

      Le Top20 des prénoms se renouvelle-t-il plus vite maintenant qu'avant ? Sur le 20 premiers prénoms de 2024, 10 étaient déjà présents 11 ans avant. Par Baptiste Coulmont.



      Yovel Dutel a proposé une cartographie détaillée des prénoms les plus donnés de 1900 à 2018 par départements et par régions (Tableau public). De manière générale, les prénoms garçons sont un peu plus diversifiés que pour les filles. Il y a 72 prénoms différents au total pour les garçons, contre 65 pour les filles. A découvrir sous forme de carte animée (Reddit). 

      Articles connexes

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      Étudier la répartition géographique des noms de famille en France et en Europe

      La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays

      Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques

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      L'histoire par les cartes : recensement des noms de rues en Italie portant des noms de personnes ayant résisté ou combattu contre le fascisme

      Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises 

      Renommer les stations de métro avec des noms de femmes célèbres

      Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)


    • sur Une belle géovisualisation de la NASA sur les courants océaniques à travers le monde

      Publié: 10 July 2025, 9:14pm CEST

      Source : « Going with the Flow: Visualizing Ocean Currents with ECCO » (NASA Science).

      Le studio de visualisation scientifique de la NASA propose une très belle géovisualisation des courants océaniques à travers le monde. Celle-ci a été produite à partir du modèle « Estimating the Circulation and Climate of the Ocean » (ECCO) utilisé pour visualiser les courants. Le modèle de circulation océanique ECCO intègre des observations provenant de sondes spatiales, de bouées et d'autres mesures in situ pour garantir sa précision. ECCO est un projet conjoint entre la NASA/JPL, le MIT et l'Université du Texas à Austin. Les données du modèle utilisées pour cette visualisation proviennent d'ECCO-2 et couvrent les années 2021-2023. Les tourbillons formés par ces courants océaniques revêtent une dimension esthétique, presque picturale. On dirait une toile bleue de Van Gogh !

      Un océan en mouvement : une visualisation fascinante de la NASA sur les autoroutes sous-marines (crédit : NASA Goddard)

      En 2011, la NASA a utilisé ECCO2 pour créer une visualisation appelée « Perpetual Ocean ». Océan Perpétuel continue d'être extrêmement populaire, mais il ne montre que les courants océaniques en surface. Dans cette nouvelle visualisation, la NASA a utilisé la 3D pour visualiser certains des courants océaniques les plus forts. Le procédé repose sur la libération de particules virtuelles dans l'océan de manière à leur permettre de se déplacer avec le champ de vitesse tridimensionnel de l'océan. Chaque particule possède une trace permettant de mieux visualiser sa direction . Les particules initialisées à plus de 600 mètres de profondeur ont une traînée de 3 jours, celles initialisées à plus de 600 mètres ont une traînée de 6 jours. Les traînées de particules permettent d'identifier les courants les plus forts, resserrés dans d'étroites ceintures à l'ouest de chaque bassin océanique. On les appelle courants de bordure occidentale. Les méandres en boucle des courants de bordure forment parfois des anneaux turbulents (tourbillons) qui peuvent piéger des eaux froides ou chaudes en leur centre, puis se séparer du courant principal. En général, les courants de bordure occidentale sont chauds et salés.

      La visualisation commence par une vue en rotation globale avant de ralentir pour observer le courant de bordure occidentale le long de la côte ouest de l'océan Pacifique, le long des côtes australiennes et asiatiques. Un zoom avant montre le courant de Kuroshio au large du Japon. Le long de la côte japonaise, le courant présente de larges méandres qui peuvent persister plusieurs mois plus ou moins au même endroit. La température du courant de Kuroshio varie de 20 à 25 °C. Sa salinité peut varier selon les saisons, avec une valeur moyenne de 34,5.

      L'animation zoome ensuite pour se déplacer au niveau de l'océan Indien. Celui-ci présente de grandes variations de salinité. Sa partie occidentale est assez salé (> 36) en raison des apports de débordement des mers marginales (par exemple, le golfe Persique et la mer Rouge), tandis que sa partie orientale est plus douce (~ 35) en raison des apports fluviaux en provenance de l'Inde. Le courant indonésien (33-34) et transporte de l'eau douce du Pacifique. Nous zoomons ensuite sur la pointe sud de l'Afrique. L'échange d'eau de l'océan Indien vers l'Atlantique Sud se produit ici. Le courant des Aiguilles est un autre courant de frontière occidentale qui suit de près la pente du plateau continental. Le plateau continental le long de la côte est de l'Afrique australe est assez étroit et abrupt. Cette topographie en pente stabilise le courant des Aiguilles de sorte qu'il ne présente pas de larges méandres que l'on peut trouver dans d'autres courants de bordiure tel le Kuroshio. Le courant des Aiguilles dépasse le continent africain, se déplaçant dans l'Atlantique Sud, puis rétrofléchit vers l'océan Indien. Lors de cetterétroflexion, des anneaux chauds (20 à 25 °C) et salés (~35,5 °C) se détachent. Les tourbillons détachés du courant ont une durée de vie de plus de deux ans et traversent l'océan Atlantique Sud. Ces tourbillons sont appelés anneaux des Aiguilles.

      Un autre courant de bordure occidentale, le Gulf Stream, apparaît le long de la côte est de l'Amérique du Nord. Le Gulf Stream se forme dans le détroit de Floride. C'est l'un des courants les plus rapides de la planète, avec une vitesse de surface pouvant atteindre 2,5 mètres par seconde. Dans le Gulf Stream, des noyaux froids (principalement anticycloniques) se forment lorsque le courant serpente vers l'est en quittant la côte nord-américaine (au large du cap Hatteras, en Caroline du Nord). Le diamètre des tourbillons peut atteindre 1 000 km. En zoomant sur le Gulf Stream, on observe que l'eau de surface chaude (> 25 °C) se déplace vers les pôles (tracés de particules blanches). Le Gulf Stream est généralement le courant de bordure occidentale le plus chaud et le plus salé. Un courant de retour se déplace vers le sud, à moins de 500 m de profondeur (tracés de particules bleues), transportant les eaux froides du pôle. Les courants en boucle du golfe du Mexique forment de très grands tourbillons persistants. Ils transportent les eaux chaudes et très salées des Caraïbes dans le golfe. En s'éloignant du Gulf Stream, on s'aperçoit que l'Atlantique est généralement beaucoup plus salé que le Pacifique.

      Pour accéder aux différentes géovisualisations :

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      La NASA publie un nouveau modèle numérique d'élévation (février 2020)

      CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

      Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?

      La cartographie des déchets plastiques dans les fleuves et les océans

      Le rapport du GIEC sur l'océan et la cryosphère (septembre 2019)

      Le site Marine Traffic permet de visualiser la densité des routes maritimes

      Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l’échelle mondiale


    • sur Un quart des ménages en France vivent dans un logement en sous occupation très accentuée

      Publié: 9 July 2025, 3:17pm CEST


      Source : Catherine Lavaud, Romuald Le Lan (2025). « Un quart des ménages vivent dans un logement en sous?occupation très accentuée », INSEE Première n° 2064, 8 juillet 2025.

      Un quart des ménages vivent dans une résidence principale considérée en sous?occupation très accentuée. Il s’agit le plus souvent de maisons individuelles occupées depuis longtemps par des propriétaires âgés n’ayant plus d’enfants à leur domicile. Le taux de sous?occupation très accentuée atteint 41 % pour les maisons individuelles.

      Il varie beaucoup au sein du territoire national, en lien en particulier avec la part plus ou moins élevée de grands logements. La Bretagne est la région la plus concernée par la sous?occupation ; cette dernière est moins fréquente en Île-de-France, en PACA, en Corse et dans les départements d’outre-mer. Le phénomène est plus prégnant dans les couronnes des aires d’attraction des villes que dans les pôles.

      La sous?occupation très accentuée augmente depuis vingt ans avec le vieillissement de la population. Les habitants des logements sous-occupés sont le plus souvent satisfaits de leurs conditions de logement et seulement une minorité d’entre eux considère son logement comme trop grand. Ils souhaitent très rarement déménager.




      Les données de cette carte sont disponibles dans le fichier de données en téléchargement. 
      Les maisons individuelles sont dix fois plus souvent largement sous-occupées que les appartements (41% contre 4%). Les appartements comportent en général moins de pièces que les maisons. Or, le nombre de pièces est déterminant : 54% des résidences principales de cinq pièces sont en sous occupation très accentuée, et 86% de celles d’au moins six pièces. Les propriétaires vivent fréquemment dans une résidence principale largement sous occupée (39%), les locataires rarement (7%). Or, les maisons individuelles sont plus souvent occupées par leurs propriétaires que les appartements. Cela contribue donc également à l’écart de sous occupation entre maisons et appartements.
      Autres études de l'INSEE sur le sujet
      Pour compléter
      L'article publié par l'INSEE suscite un large débat en France concernant les actions à conduire pour limiter ces logements inoccupés. A partir de quels critères est-on en droit d'estimer qu'un logement est trop grand ? Le droit de jouir à sa guise de son logement repose sur le droit de propriété qui est un droit inaliénable. Les logements inoccupés font d'ailleurs l'objet d'une taxation fiscale. A l'opposé, des voix s'élèvent pour mettre en avant le veillissement de la population qui pourrait encore accroître le phénomène, le coût financier et environnemental que cela représente ou encore la nécessité de repenser les modes d'habiter. Les types de logements construits il y a plusieurs décennies ne correspondent plus aux modèles familiaux d’aujourd’hui, à la pyramide des âges, au nombre insuffisant de logements…
      Quelques ressources pour nourrir le débat : 
      • « Ces Français qui vivent dans des logements bien trop grands… et ne veulent surtout pas en partir » (Capital)
      • « Limiter les mètres carrés par personne pour réduire l’empreinte carbone des logements » (Euractiv)
      • « Densifier les zones résidentielles en s'appuyant sur le Bimby » (Ministère du développement durable). Voir les initiatives proposées par Villes vivantes.
      • « Le grand partage. Bande annonce du film » (Youtube). Et si les français "bien logés" étaient forcés d'héberger les plus pauvres pendant l'hiver ?

      Articles connexes
      Quelle évolution de la ségrégation résidentielle en France ? (France Stratégie)
      France Pixel Bâti. Naviguer dans la structure du patrimoine bâti français en haute définition

      Les données sur le logement social en France disponibles en open data
      Publication de nouveaux inventaires de données sur Data.gouv.fr (logement, emploi, santé)
      Mise à disposition de la base Demandes de valeurs foncières (DVF) en open data
      L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)

      Etudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des Etats-Unis

      Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns

      Étudier les mobilités résidentielles des élèves à partir des statistiques de la DEPP
    • sur NASA Worldview lance un nouvel outil de cartographie

      Publié: 8 July 2025, 9:44pm CEST

      Source : « NASA Worldview Releases New Charting Tool » (NASA Earthdata)
      NASA Worldview permet aux utilisateurs de parcourir, comparer et animer plus de 1200 couches d'images satellites en haute résolution, fournies par les services GIBS (Global Imagery Browse Services) de la NASA, puis de télécharger les données sous-jacentes. Nombre de ces produits sont disponibles quelques heures après leur acquisition, illustrant ainsi la Terre entière telle qu'elle apparaît « à l'instant T ». Worldview propose actuellement 461 couches matricielles cartographiables.
      NASA Worldview, un outil en pleine évolution

      Depuis son lancement initial en décembre 2011, les ingénieurs et développeurs de NASA Worldview ont constamment ajouté de nouvelles fonctionnalités permettant aux utilisateurs de créer des animations personnalisées, de rechercher par lieu, de mesurer des distances et des superficies, et de comparer des images satellites à différentes dates. Worldview propose désormais une nouvelle fonctionnalité graphique permettant de créer un graphique linéaire présentant des statistiques (médiane, moyenne, minimum, maximum et écart type, par exemple) pour une variable unique, à une date donnée ou sur une plage de dates à partir dune zone d'intérêt définie par l'utilisateur.
      « Les utilisateurs nous demandent depuis un certain temps d'ajouter une fonctionnalité de cartographie à Worldview, et bien qu'elle ne soit disponible que pour les tests bêta et l'évaluation à l'heure actuelle, nous sommes heureux de pouvoir fournir à nos utilisateurs une fonctionnalité qui leur permet de visualiser les tendances statistiques importantes pour une variable au fil du temps », a déclaré Minnie Wong, ingénieur système pour NASA Worldview avec le projet Earth Science Data and Information System (ESDIS) de la NASA. Lorsque la fonction de création de graphiques sera entièrement terminée, cette fonction permettra aux utilisateurs de représenter graphiquement plusieurs variables à la fois et d'augmenter le nombre de points tracés.
      Interface de l'application (crédit : NASA Worldview)

      La fonctionnalité de cartographie étant actuellement disponible en version bêta et en évaluation, toute analyse numérique réalisée sur les images ne doit être utilisée qu'à des fins d'exploration initiale et non pour une étude scientifique formelle. En effet, les images disponibles dans Worldview sont généralement moins précises que les données d'origine et ont souvent fait l'objet d'étapes de traitement supplémentaires (par exemple, projection dans un système de coordonnées différent). 
      Les utilisateurs qui sont à la recherche d'une analyse statistique plus rigoureuse sur le plan scientifique doivent télécharger les données et les analyser avec une application plus robuste, telle que NASA Giovanni. Pour accéder à des images d'archive déjà traitées, voir les images de la semaine sélectionnées à partir d'exemples d'actualité.
      Pour essayer l'outil cartographique

      Suivez ce lien pour accéder à une carte Worldview présentant les données de température de surface de la mer pour le lac Huron, issues du système d'imagerie radiométrique infrarouge visible (VIIRS) du satellite Suomi National Polar-orbiting Partnership (Suomi NPP). Les données portent sur une période de deux ans, du 12 avril 2023 au 12 avril 2025.
      Les utilisateurs peuvent créer leur propre graphique de séries chronologiques en suivant ces étapes :
      • Accéder à NASA Worldview.
      • Cliquez sur le bouton rouge « Ajouter des calques » dans le menu principal de Worldview (sur le côté gauche de l’écran).
      • Sélectionnez la couche à cartographier en cliquant sur le bouton radio à gauche du nom de la couche, puis fermez la fenêtre de sélection de couche.
      • Dans la fenêtre principale de Worldview, cliquez sur le bouton « Démarrer la cartographie », puis déplacez et redimensionnez le cadre de sélection selon votre zone d'intérêt. (NB : les utilisateurs peuvent également modifier les coordonnées du cadre de sélection dans « Modifier les coordonnées » en cochant la case « Écran entier ».)
      • Pour sélectionner une plage de dates, cliquez sur les dates dans la case « Sélection de date en mode graphique ». Pour sélectionner une seule date, sélectionnez « Une date ».
      • Pour générer un graphique d'évolution temporelle, cliquez sur le bouton rouge « Générer un graphique ». (Dans le cadre de cette version bêta, le nombre de points de données tracés peut être réduit s'il dépasse 31 points.)
      • Pour générer des statistiques, cliquez sur le bouton rouge « Générer des statistiques » pour calculer la médiane, la moyenne, le minimum, le maximum et l’écart type.

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      La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années

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      Quand la NASA fait encore mieux que le zoom googolien
      Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS

      Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre

      Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public

      Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
      Rubrique Images satellitaires

    • sur Utiliser les données DRIAS sur les futurs du climat

      Publié: 7 July 2025, 8:43am CEST

      L'urgence climatique est là. Pour agir, il est indispensable de connaître aussi précisément que possible les évolutions climatiques en vue de s'y adapter. Le portail Drias les futurs du climat, mis en œuvre par Météo-France en lien avec la communauté scientifique nationale du climat (IPSL, CERFACS, CNRM) a pour vocation de mettre à disposition les projections climatiques régionalisées de référence pour l'adaptation en France.
      Initié en 2009 et inscrit au Plan National d'Adaptation au Changement Climatique, le projet DRIAS ("Donner accès aux scénarios climatiques Régionalisés français pour l'Impact et l'Adaptation de nos Sociétés et environnement") a bénéficié d'un important soutien du ministère du Développement durable. Les informations climatiques sont délivrées sous différentes formes graphiques ou numériques et intègrent notamment la représentation selon la Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l'Adaptation au Changement Climatique (TRACC).
      Le site "Drias les futurs du climat" propose une démarche d'appropriation en trois étapes :
      • l'espace Accompagnement présente un guide d'utilisation et de bonnes pratiques pour les projections climatiques.
      • l'espace Découverte permet de visualiser et géolocaliser les projections climatiques au plus près de chez vous, dans l'hexagone comme outre-mer.
      • l'espace Données et Produits permet de télécharger les données numériques ces variables et indicateurs climatiques.


      Le portail "Drias les futurs du climat" est mis en œuvre par Météo-France et bénéficie d'une aide de l'État au titre de France 2030 au travers du programme de recherche sur le climat. Un catalogue de données de simulations climatiques est proposé sur une page dédiée (inscription préalable mais gratuite pour pouvoir télécharger les données). 



      Pour accéder aux diagnostics climatiques :


      Analyser les opportunités des données DRIAS (scénarios climatiques Régionalisés) par une entrée géomatique, c'est la mission qui a été confiée aux étudiants du Master 2 eSIGAT Association par Siradel (voir le diaporama).
      Une synthèse graphique résume les principaux risques liés au changement climatique pour un scénario à +4 °C en 2100 par rapport à la période 1900-2005, avec des impacts sur notre vie quotidienne :
      • 10 fois plus de jours de vagues de chaleur
      • 24 nuits chaudes (supérieures à 20 °C) par an (jusqu’à 120 nuits sur le littoral méditerranéen)
      • Pluies intenses +15 % d’intensité aggravant le risque d’inondation
      • Enneigement. Moins de 2 mois de neige en moyenne montagne
      • Sécheresse des sols. Jusqu’à 2 mois supplémentaires de sol sec

      Vivre à + 4°C en 2100. Source : À quel climat s’adapter en France selon la TRACC ? 2e partie (rapport de juin 2025)

      Articles connexes
      Données météorologiques sur la France disponibles en open data

      Rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat « Acter l’urgence, engager les moyens »

      Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

      Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
      Comment la cartographie animée et l'infographie donne à voir le réchauffement climatique

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
      Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

      Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)

      Tchernobyl : la météo nationale a-t-elle truqué des cartes en 1986 ? Retour sur une polémique sur fond de complotisme

    • sur Datavisualisation sur les distances parcourues en France de 1800 à 2023

      Publié: 6 July 2025, 9:52pm CEST

      Source : Mise à disposition des animations sur les distances parcourues en France de 1800 à 2023 (Visual Data Flow)

      Depuis 200 ans, nous nous déplaçons toujours une heure par jour en moyenne. Mais là où cette heure se faisait à pied, et nous emmenait donc peu loin au début du XIXe siècle, nous faisons désormais 50 kilomètres par jour et par personne en moyenne. 

      Sur les 52 km parcourus par une personne sur une journée :

      • 34 km le sont en voiture. C’est le principal moteur de l’augmentation des distances.
      • 9 km le sont en avion (effet de moyenne, les distances étant beaucoup plus longues).
      • 5 km via des modes de transport ferroviaires.
      • 2,2 km en transport collectif routier.
      • 0,9 km en marchant.
      • 0,7 km en deux-roues (vélo, moto, scooter).
      • 0,1 km en bateau.

      La mobilité en France par mode et par énergie 1800-2023 (source : Visual Data Flow)


      Distances parcourues en France de 1800 à 2023 par mode de transport
      (animation à visualiser et télécharger sur Visual Data Flow)

      Ces animations sont issues de la collaboration d'Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des mobilités à l'Institut Louis Bachelier et Daniel Breton, expert en visualisation de données au sein de Visual Data Flow.

      L'intérêt de cette animation est de montrer à la fois l'évolution historique des modes de transport et la répartition des types d’énergies de propulsion utilisées pour chacun. Il s'agit de la version simple de l'animation, seuls les modes de transports sont représentés. Trois versions sont disponibles en fonction de 3 palettes de couleurs différentes :

      • une palette de type Office.
      • une palette de type D3.
      • une palette de type monochrome bleue.

      La vidéo se termine par un écran de crédits reprenant sous forme d'un graphique les distances parcourues par mode de transport dans le temps. Ce qui permet de saisir facilement quelques enseignements clés  :

      • Les années 1950 : un tournant majeur. La voiture supplante train et marche. Cette montée en puissance s’accompagne d’une explosion de la consommation d’essence, puis de diesel.

      • 1990 – 2000 : l’essor de l’aérien. Résultat, aujourd’hui, 80% des distances que nous parcourons en France en 2023 reposent sur 3 carburants fossiles : diesel, essence et kérosène.

      • Décarbonation : un frémissement. Malgré l’arrivée des biocarburants introduits dans les années 2000, et la montée timide de l’électrique pour la voiture, les bus ou les deux roues, la transition reste modeste. Ce double axe d’analyse (mode de transport et énergies de propulsion) permet de bien saisir certaines tendances historiques.

      • Ce double regard met en lumière des dynamiques fortes :

      - La montée en puissance du transport ferroviaire à partir les années 1860 grâce au charbon, une électrification qui démarre dès 1900, une transition par le diesel au courant du 20eme pour arriver aujourd’hui à un mode de propulsion principalement électrique.

      - Lors de la montée en puissance de la voiture, sous l’impulsion des différentes politiques de soutien au diesel en France : la transition forte de l’essence au diesel entre 1970 et 2015.

      - Au niveau des 2 roues, la forte utilisation du vélo à propulsion humaine au sortir de la seconde guerre pour basculer ensuite vers la moto principalement à essence.


      Chronologie d'une accélération de la mobilité (source : Bigo et al., 2022, graphique sous licence CC-BY-NC 4.0)

      Pour compléter

      Bigo, A. (2020). Les transports face au défi de la transition énergétique. Explorations entre passé et avenir, technologie et sobriété, accélération et ralentissement, Institut Polytechnique de Paris, Thèse de doctorat en économies et finances, 340 pages,  [https:]]

      Bigo, A. et al. (2022). Atlas des mobilités. Faits et chiffres sur les mobilités en France et en Europe,  [https:]]

      « En 200 ans, le temps dans les transports est resté le même pour les Français (1 heure par jour), mais les distances ont été multipliées par 12 (BFM-TV).

      « De 4 à 52 km/jour parcourus, de la marche à la voiture toute-puissante... Un expert a visualisé l'évolution de la mobilité des Français en deux siècles » (France-Info).

      « Évolution des distances parcourues (en km) par personne et par jour depuis 1880 aux États-Unis » (Alternatives économiques).


      Articles connexes

      Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France

      Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
      CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain
      The arrogance of space : un outil cartographique pour montrer la place allouée à l'automobile en milieu urbain

      Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)
      De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains

      Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)

      Quels apports du Géoweb et de la géolocalisation pour représenter les mobilités touristiques ?


    • sur Cahiers de l'ANCT sur le thème "Territoires et transitions"

      Publié: 4 July 2025, 1:37pm CEST

      L'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) aide les collectivités à réaliser leurs projets. Elle coordonne également des programmes et dispositifs nationaux qui soutiennent les territoires les plus fragilisés. Elle propose tous les 15 jours un bulletin Veille et territoires, une sélection d’analyses d’experts et de publications pour mieux comprendre les enjeux des territoires. En lien avec l'Observatoire des territoires, elle édite des cahiers thématiques sur les enjeux de transitions territoriales :
      Cahier n°1 - Territoires et transitions : enjeux démographiques
      Ce premier cahier du 9e rapport de l’Observatoire des territoires (2021-2022) « Territoires et transitions » analyse les dynamiques démographiques dans le temps long à différentes échelles géographiques, éclairant les transitions à l’oeuvre et les trajectoires diverses des territoires. Illustré de cartes et de graphiques, il vise à apporter un éclairage aux acteurs publics sur les enjeux démographiques passés, actuels et à venir des territoires.
      Cahier n°2 - Territoires et transitions : Enjeux économiques
      Ce deuxième cahier (octobre 2022) donne les clés de lecture qui croisent territoires et activités, montre la différence des trajectoires passées, illustre la diversité des situations aujourd’hui constatées, socle des transformations à venir. Les équilibres économiques infra-nationaux se sont en effet substantiellement transformés en 50 ans, influant profondément sur les dynamiques locales et régionales. Un même phénomène, la désindustrialisation par exemple, cache des réalités très diverses, opposant des espaces qui ont essentiellement souffert du déclin, d’autres où elle a été en quelque sorte absorbée par la croissance du tertiaire, d’autres encore où la spécialisation sectorielle ou la disponibilité foncière ont préservé un potentiel productif fort.

      Cahier n°3 - Territoires et transitions : enjeux environnementaux
      Après les cahiers sur les transitions démographiques et économiques, cette publication de l'Observatoire des territoires (juillet 2024) vise à offrir une perspective territorialisée, en examinant les problématiques environnementales déterminantes à différentes échelles, de l'intercommunalité à l'échelle nationale :
      • Axe 1 : Etat des lieux des défis dans des domaines clés tels que l'eau, l'énergie, la biodiversité et la gestion des déchets.
      • Axe 2 : Mise en œuvre de politiques publiques écologiques à différentes échelles territoriales et outils de suivi et d'observation.
      • Axe 3 : Impacts différenciés selon les territoires, en termes de sobriété foncière et de risques (exposition des populations aux pollutions, catastrophes naturelles, …).
      • Axe 4 : Impact sur l’emploi et transformation économique des transitions environnementales.

      Cahier n°4 - Territoires et transitions : enjeux numériques
      Après les cahiers sur les transitions démographiques, économiques et environnementales, cette publication (janvier 2025) vise à offrir une perspective territorialisée, en examinant les problématiques numériques déterminantes à différentes échelles, de l'intercommunalité à l'échelle nationale :
      •  Axe 1 : Aménagement numérique des territoires ;
      • Axe 2 : Usages, opportunités et défis du numérique pour la société ;
      • Axe 3 : Transformation de l’économie et de l’emploi au regard du numérique ;
      • Axe 4 : De la gouvernance des données à la transition environnementale.

      La cartothèque de l'ANCT propose par ailleurs de nombreuses cartes et infographies, issues des travaux de l'Observatoire des territoires, sur des thématiques aussi diverses que l’emploi, les services au public, l’industrie, les ruralités, le cadre de vie, les mobilités, etc. La recherche se fait par mot clé, ou à partir des quatre filtres proposés (par thème, par échelle de territoire, par série et par année). Les cartes sont toutes téléchargeables en haute définition. 
      C'est l'occasion d'aller découvrir un nouvel indicateur : le temps d’accès routier moyen à un centre d'équipements et de services proposé en avril 2025. Cet indicateur est calculé à partir des polarités intermédiaires, structurantes et majeures (centres de niveau 2 et plus).
      Temps d’accès routier moyen à un centre d'équipements et de services en 2024 (source : Observatoire des territoires)

      La carte ainsi que les données concernant les niveaux de centralité en fonction des équipements et services par commune sont à retrouver également sur le site de cartographie de l'Observatoire des territoires.
      Niveau de centres d'équipements et de services des communes 2021 (source : Observatoire des territoires)

      Pour compléter
      Lydia Coudroy de Lille, Anne Rivière-Honegger, Lisa Rolland et Anaïs Volin, « Notion en débat : transition », Géoconfluences, février 2017. URL :  [https:]]
      Vincent Banos, Sabine Girard, Marie Houdart et Salma Loudiyi (2024). Territoires & Transitions socio-écologiques : dialogue fécond, parcours inachevé ou voie sans issue ? Géocarrefour, 98/3-4 | 2024. URL :  [https:]]
      Dimitris Stevis et Romain Felli, « Une transition planétaire juste ? Comment la rendre inclusive et juste ? », Développement durable et territoires, Vol. 15, n°2 | Septembre 2024. URL :  [journals.openedition.org]
      Sylvie Clarimont, Émeline Hatt et Steve Hagimont, « Introduction. Tourismes et transitions écologiques », Mondes du Tourisme, 25 | 2024. URL :  [journals.openedition.org]
      Articles connexes
      La cartographie interactive de l'Observatoire des territoires s'enrichit de nouveaux zonages et indicateurs
      Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires : deux sites de cartographie en ligne complémentaires
      Cartographie nationale des lieux d'inclusion numérique (ANCT - Mednum)

      Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)

      La France en 12 portraits : cartes et analyses dans le rapport de l'Observatoire des territoires (avril 2021)

      La cartographie interactive de l'Observatoire des territoires s'enrichit de nouveaux zonages et indicateurs

      Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France
      Atlas IGN des cartes de l'anthropocène
      Les territoires de l'anthropocène (cartes thématiques proposées par le CGET)

      Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène

    • sur Cartographie de la guerre hybride et des tentatives de déstabilisation de l'Europe

      Publié: 1 July 2025, 2:35pm CEST

      Source : « Au-delà de la guerre hybride : acteurs et territoires de la stratégie russe de déstabilisation de l'Europe » (Cassini Maps).

      Alors que l’on parle plus que jamais des actions « hybrides » conduites par la Russie dans l’Union Européenne, nous avons souvent du mal à connecter entre eux des événements qui, pris séparément, paraissent souvent anodins. Pourtant, si l’on commence à les relier entre eux en utilisant les sources ouvertes disponibles, on entrevoit rapidement une stratégie territoriale d’ensemble, dont l’objectif est la déstabilisation du continent européen.

      L’objectif de cette cartographie interactive est de mettre en lumière une partie de cette toile invisible, en utilisant les outils méthodologiques de la géopolitique. L’interface est une expérimentation scientifique menée conjointement par CASSINI, le laboratoire GEODE, l’Institut Français de Géopolitique et le collectif CORUSCANT. Le tableau de bord proposé croise un graphe de relations montrant les réseaux invisibles entre acteurs russes et une carte de l'Europe montrant les lieux de leurs actions.  Le tableau de bord combine cartographie dynamique, schémas d’acteurs et statistiques interconnectées dans un outil d’OSINT remarquable.

      Tableau de bord mettant en relation acteurs et territoires de la stratégie russe de déstabilisation de l'Europe
      (source : Cassini Maps)

      Une autre plateforme cartographique a été développée par les équipes du centre de recherche cyber de l’Université Paris 8, GEODE et la société CASSINI, spécialisée en cartographie. Son objectif est de cartographier et hiérarchiser toutes les actions menées par Prigozhin ou ses réseaux dans le monde, à partir des données collectées en source ouverte depuis plusieurs années par les chercheurs du centre GEODE et les analystes de CASSINI.

      Actions menées par la galaxie Prigozhin (source  : Cassini Maps)

      Pour compléter

      « La Russie de Poutine est déjà en train d’attaquer l’Europe : cartographier les 60 opérations de guerre hybride menées depuis 2022 » (Le Grand Continent).

      « Les guerres hybrides de la Russie contre l’Europe, avec Kévin Limonier » (Geopolitique.net).

      « A partir de quand la guerre hybride devient-elle la guerre tout court ? » (Le Monde).

      « La guerre hybride à l'épreuve du feu » (IFRI).

      « J'ai été piraté parce que je travaille sur la Russie. Mais la même nouvelle attaque intelligente pourrait être utilisée contre presque n’importe qui » (Foreign Policy).

      « Penser le renseignement. Le retour du terrorisme d’État?? » (Magazine DSI)

      « L’Europe en première ligne des ingérences informationnelles russes » (Alternatives économiques).

      « La cyberguerre Russie-Ukraine, caractère de la guerre hybride » (Carto-Lycée).

      Articles connexes

      Comment cartographier la guerre à distance ?

      La carte, objet éminemment politique : la guerre en Ukraine

      La carte, objet éminemment politique. La vision réciproque de la Russie et de l'Europe à travers la guerre en Ukraine 

      Les enjeux du projet de gazoduc Nord Stream 2 à partir de ressources disponibles sur Internet
      La géographie et les cartes : des outils pour faire la guerre ? (France Culture)

      Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique

      OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)

      Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI


    • sur Impacts du changement climatique sur l'agriculture mondiale et prise en compte de l'adaptation

      Publié: 30 June 2025, 5:35pm CEST


      Source : Hultgren, A., Carleton, T., Delgado, M. et al. (2025). Impacts of climate change on global agriculture accounting for adaptation. Nature 642, p. 644–652. [https:]]  (article en accès libre).

      Le changement climatique menace les systèmes alimentaires mondiaux, sans que l'on sache dans quelle mesure l'adaptation peut contribuer à réduire ces pertes. Dans le contexte bien documenté de l'agriculture américaine, certaines analyses soutiennent que l'adaptation sera généralisée et que les dommages climatiques seront faibles, tandis que d'autres concluent que l'adaptation sera limitée et les pertes assez lourdes. Les analyses basées sur des scénarios indiquent que l'adaptation devrait avoir des conséquences notables sur la productivité agricole mondiale, mais il n'existe pas d'étude systématique sur l'ampleur de l'adaptation réelle des productions à l'échelle mondiale. Dans cet article, les auteurs ont cherché à estimer empiriquement l'impact des adaptations en utilisant des données longitudinales concernant six cultures de base (maïs, soja, riz, blé, manioc et sorgho) et couvrant 12 658 régions dans 54 pays (soit les deux tiers des calories fournies par les cultures à l'échelle mondiale). 

      Ils estiment que la production mondiale diminue en moyenne de 5,5 × 10¹? ?kcal par an pour chaque augmentation de 1 °C de la température moyenne à la surface du globe (TMGS), soit 120 kcal par personne et par jour. Cela représente 4,4 % de la consommation alimentaire quotidienne. Ils prévoient que l'adaptation et la croissance des revenus atténueront 23 % des pertes mondiales en 2050 et 34 % à la fin du siècle (6 % et 12 %, respectivement selon un scénario d'émissions modérées), mais des pertes résiduelles substantielles subsistent pour tous les aliments de base, à l'exception du riz. Contrairement aux analyses d'autres résultats qui prévoient les dommages les plus importants pour les pauvres, ils constatent que les pertes concernent aussi les greniers à blé modernes dotés de climats favorables et d'une adaptation actuelle limitée, bien que les pertes dans les régions à faible revenu puissent être également substantielles. Les scientifiques recommandent de mettre en place des stratégies d’adaptation ambitieuses pour garantir la sécurité alimentaire et atténuer les effets du changement climatique.

      Projections de l’évolution des productions de maïs, soja, riz, blé, manioc et sorgho d’ici à la fin du siècle (source : © Nature)

      MaïsDans un scénario d'émissions élevées, les pertes de rendement du maïs projetées à la fin du siècle sont sévères (environ ?40 %) dans la ceinture céréalière des États-Unis, en Chine orientale, en Asie centrale, en Afrique australe et au Moyen-Orient. Les pertes en Amérique du Sud et en Afrique centrale sont plus modérées (environ ?15 %), atténuées en partie par des niveaux élevés de précipitations et une augmentation des précipitations à long terme. Les impacts en Europe varient selon la latitude, de +10 % de gains dans le nord à ?40 % de pertes le long de la Méditerranée. Des gains dans les potentiels de rendement théoriques se produisent dans de nombreuses régions du nord dans lesquelles le maïs n'est pas largement cultivé.
      SojaLa distribution spatiale des impacts sur le rendement du soja est similaire en structure à celle du maïs, bien que les ampleurs soient accentuées ; par exemple, environ ?50 % aux États-Unis et environ +20 % dans les régions humides du Brésil dans un scénario d'émissions élevées.
      RizLes impacts sur le rendement du riz à fortes émissions sont mitigés en Inde et en Asie du Sud-Est, qui dominent la production mondiale de riz, avec de faibles gains et pertes dans ces régions. Ce résultat régional est globalement cohérent avec les travaux antérieurs. Dans les autres régions rizicoles, les estimations centrales sont généralement négatives, avec des reculs en Afrique subsaharienne, en Europe et en Asie centrale dépassant ?50 %.
      BléLes pertes sont particulièrement constantes dans les principales régions productrices de blé, avec des pertes de rendement dues à de fortes émissions de ?15 % à ?25 % en Europe de l'Est, en Europe de l'Ouest, en Afrique et en Amérique du Sud et de ?30 % à ?40 % en Chine, en Russie, aux États-Unis et au Canada. Il existe des exceptions notables à ces tendances mondiales : les régions productrices de blé de l'ouest de la Chine affichent à la fois des gains et des pertes, tandis que les régions productrices de blé du nord de l'Inde affichent certaines des pertes projetées les plus sévères à l'échelle mondiale.
      ManiocLe manioc devrait avoir des impacts négatifs uniformes dans presque toutes les régions où il est cultivé actuellement, les pertes les plus importantes se situant en Afrique subsaharienne (-40 % en moyenne dans un scénario d'émissions élevées). Bien que le manioc ne représente pas une part importante des revenus agricoles mondiaux, il constitue une culture de subsistance importante dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ainsi, ces pertes de rendement pourraient constituer une menace future substantielle pour l'apport nutritionnel des populations pauvres dans le monde.
      SorghoLes pertes de sorgho sont généralisées dans presque toutes les régions principales où il est cultivé actuellement : Amérique du Nord (?40 %), Asie du Sud (y compris l'Inde) (?10 %) et Afrique subsaharienne (?25 %). Des gains projetés apparaissent en Europe occidentale (+28 %) et en Chine du Nord (+3 %).
      Articles connexes
      Estimation du PIB agricole à l'échelle mondiale sur une trame de 10x10km²

      Agroclimat2050, un outil pour prévoir l'impact des événements météorologiques sur la production agricole

      OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis

      Un Atlas de la PAC pour une autre politique agricole commune
      L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)
      L'autosuffisance alimentaire est-elle possible pour La Réunion ?

    • sur Atlas de la complexité économique

      Publié: 29 June 2025, 10:49am CEST

      L'Atlas de la complexité économique est un outil de visualisation de données qui permet d'explorer les flux commerciaux mondiaux sur les différents marchés, de suivre leur dynamique au fil du temps et de découvrir de nouvelles opportunités de croissance pour chaque pays. Développé par la Harvard Kennedy School of Government, l'Atlas s'appuie sur les recherches du Growth Lab de Harvard et constitue l'outil phare de The Viz Hub, la plateforme d'outils de visualisation du Growth Lab.
      L'Atlas place les capacités industrielles et le savoir-faire d'un pays au cœur de ses perspectives de croissance, la diversité et la complexité des capacités existantes influant fortement sur la croissance. L'outil combine des données commerciales avec des synthèses issues des recherches du Growth Lab.
      L'Atlas original en ligne a été lancé en 2013 pour accompagner l'ouvrage L'Atlas de la complexité économique : cartographier les voies de la prospérité. Aujourd'hui, il est utilisé dans le monde entier par les décideurs politiques, les investisseurs, les entrepreneurs et les universitaires comme une ressource précieuse pour comprendre la structure économique d'un pays.
      L'Atlas de la complexité économique fournit des données complètes sur le commerce international couvrant plus de 6 000 produits dans 250 pays et territoires. La page téléchargement des données donne accès aux jeux de données de l'Atlas. 
      Le classement des pays du Harvard Growth Lab évalue l'état actuel des connaissances productives d'un pays grâce à l'indice de complexité économique (ICE). Les pays améliorent leur ICE en augmentant le nombre et la complexité des produits qu'ils parviennent à exporter. Une carte permet de comparer les pays en fonction de leur classement ICE avec possibilité de mesurer des évolutions depuis 1995.
      Comparaison des pays en fonction de leur classement ICE (source : Harvard Growth Lab)

      Articles connexes
      Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)
      Carte des tarifs douaniers imposés par les États-Unis : vers une guerre commerciale ?
      Country T-SNE, une solution de data visualisation originale pour comparer des pays entre eux
      AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet 

      Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires

      Le calcul de l'IDH prend désormais en compte les pressions exercées sur la planète (IDHP)

      Rapport de la Commission européenne sur la cohésion économique, sociale et territoriale
      Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
    • sur Évolution de la plateforme de données ouvertes Data.gouv.fr

      Publié: 28 June 2025, 11:16am CEST

      La mission de la plateforme Data.gouv.fr est de simplifier l’accès aux données publiques françaises. L’ouverture et la circulation des données publiques renforcent la transparence, améliorent l’action publique et permettent la création de nouveaux services. Lancée en 2011 par la mission Etalab, la plateforme est développée et opérée par le département Opérateur des Produits Interministériels de la Direction interministérielle du numérique (DINUM). Les rubriques du site se sont considérablement enrichies et sont de mieux en mieux structurées.
      1) Data.gouv.fr, un site de mieux en mieux structuré
      Accès aux données par thématique :L’équipe de data.gouv.fr propose également des ressources pédagogiques qui fournissent les éléments essentiels pour apprendre à exploiter des données ouvertes rapidement. Il s’agit d’une articulation de ressources externes et de contenus produits par data.gouv.fr :Le catalogue des données donne accès aux nombreux jeux de données (plus de 66 000 jeux disponibles en juin 2025) et à des exemples de réutilisations (plus de 4400 exemples). L'explorateur synthétise tous les jeux de données dans un seul tableau exportable en csv pour pouvoir faire des tris ou des recherches. Les API (près de 400) sont répertoriées sur une page qui les répertorie (disponibles également au niveau des jeux de données). Les données à composantes géographiques sont téléchargeables directement à partir d'une page dédiée.
      2) Les principales nouveautés
      Au cours de la démo publique qui a eu lieu le 18 juin 2025 (enregistrement disponible ici), l'équipe de data.gouv.fr a présenté les dernières évolutions de la plateforme, parmi lesquelles la prévisualisation cartographique.
      Après avoir travaillé sur la prévisualisation des fichiers tabulaires, data.gouv.fr permet désormais de visualiser directement sur la plateforme des données géographiques (PMTiles et GeoJSON).


      Un exemple de visualisation cartographique
      Voici deux exemples : 
      Liste des édifices labellisés « Architecture contemporaine remarquable »
      Liste des bornes de Recharge pour Véhicules Électriques

      D’autres formats seront prochainement pris en charge, en s’appuyant sur les communs numériques développés par l’Institut de l’information géographique et forestière (IGN) via cartes.gouv.fr. Il y aura par exemple des flux WMS et WFS, ainsi que des CSV contenant des coordonnées géographiques comme des latitudes et des longitudes.
      Pour aller plus loin et découvrir davantage de données à composante géographique, nous vous invitons à consulter l’inventaire thématique dédié.
      Voir la feuille de route avec la liste des nouveautés (déjà réalisées ou à venir).
      Pour s'abonner à l'infolettre de Data.gouv.fr.
      Articles connexes
      Les données à composante géographique référencées sur le site Data.gouv.fr
      Nouvelle version simplifiée du fond de carte communal Admin Express (IGN)

      La grille communale de densité : un nouveau zonage d'étude proposé par l'INSEE

      Code officiel géographique et découpage administratif de la France (INSEE)

      Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites

      Bascule des géoservices de l'IGN vers une Géoplateforme

      Travailler en équipe avec l'outil Ma carte de l'IGN

      Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)

      Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN

      Cartes IGN, une application mobile pour comprendre le territoire et découvrir la France autrement

      Fonds de cartes pour réaliser des croquis ou des cartes

      Fonds de cartes pour utiliser dans un SIG
    • sur Display by Design. La machine à gentrifier et son coût humain aux États-Unis

      Publié: 27 June 2025, 9:34am CEST


      La National Community Reinvestment Coalition (NCRC) a publié une carte interactive qui illustre la gentrification des villes américaines au cours des 50 dernières années. « Displaced by Design » est un outil  qui permet de comprendre le processus complexe et multiforme de la gentrification. La carte interactive permet de visualiser l'évolution des quartiers dans les zones urbaines américaines, de 1970 à 2020. Les changements socio-économiques et démographiques ont remodelé les communautés, souvent au détriment de populations marginalisées de longue date.

      Visualisation de la gentrification au sein des villes des Etats-Unis sur la période 1970-2020
       (source : Displaced by Design)

      L'application permet d'étudier les changements au niveau de chaque quartier urbain selon plusieurs critères :

      • Race et origine ethnique des résidents
      • Revenu médian
      • Valeurs immobilières
      • Niveau d'instruction

      L'un des principaux enseignements de cette carte est que les changements induits par la gentrification vont au-delà des tendances démographiques et de la valeur des propriétés. Ils peuvent également transformer le tissu culturel des communautés. Cette transformation est souvent plus marquée au sein de la population noire. 

      Entre 1980 et 2020, 523 quartiers à majorité noire ont connu une gentrification. Un tiers d'entre eux ont connu un renouvellement racial complet et près d'un quart sont devenus mixtes. Cette tendance représente une perte de 261 000 résidents noirs dans les quartiers autrefois majoritairement noirs. Le NCRC rapporte que « les taux de déplacement pourraient être plus élevés, avec une diminution d'un demi-million de personnes noires dans l'ensemble des quartiers en cours de gentrification ».

      A partir de la carte, vous pouvez zoomer sur les villes des États-Unis pour explorer les données historiques et les évolutions démographiques. Les boutons de la barre latérale permettent de visualiser l'évolution des revenus, des prix de l'immobilier ou de la composition raciale de la ville sélectionnée. Les graphiques permettent de croiser les évolutions avec la répartition géographique. Il est ainsi possible d'étudier l'extension du phénomène de gentrification dans certains quartiers que l'on peut cibler pour une étude plus approfondie.

      Exemple d'extension de la gentrification dans la métropole d'Atlanta avec les déplacements de population
      (source : Displaced by Design)

      La carte a été publiée pour compléter le rapport de la National Community Reinvestment Coalition (NCRC) « Displaced by Design: Fifty years of gentrification and Black cultural displacement in US cities » .

      Présentation du rapport :

      Ce rapport aborde les principaux défis liés à la mesure de la gentrification en introduisant une nouvelle méthode de validation permettant d'identifier plus précisément quand et où la gentrification s'est produite dans les villes américaines entre 1980 et 2022. L'analyse comprend également une estimation du déplacement culturel des Noirs, offrant un aperçu des bouleversements sociaux que la gentrification peut entraîner pour les résidents des quartiers à faibles revenus et à majorité noire. Bien que Glass ait défini la gentrification il y a soixante ans, il manque une méthodologie universellement reconnue pour la déterminer. Cette étude utilise des indicateurs de gentrification largement reconnus et l'évalue en examinant les niveaux de revenus, l'augmentation ultérieure de la valeur des logements et la proportion de résidents diplômés de l'enseignement supérieur. Les auteurs ont également développé une méthode permettant de valider si les quartiers présentent des signes de gentrification en analysant l'évolution des classes sociales, mesurée par la croissance des emplois professionnels, techniques et de direction, ainsi que l'évolution de la composition raciale et ethnique des quartiers, notamment entre les populations blanches non hispaniques et les minorités. Pour la gentrification survenue au cours des deux dernières décennies, un indicateur supplémentaire est utilisé pour évaluer l'évolution de l'activité de prêt hypothécaire. Enfin, les chercheurs ont évalué le déplacement culturel dans les quartiers qui ont montré des signes de gentrification et qui sont passés d'une population majoritairement noire entre 1980 et 2020. Cela fournira, espérons-le, une mesure approximative mais plus complète de l'impact de la gentrification sur les quartiers du centre-ville.

      Points-clés à retenir : 

      1. Au cours des cinquante dernières années, 15 % des quartiers urbains présentent des signes de gentrification aux Etats-Unis.
      2. Bien que la gentrification soit rare, elle est en augmentation. Le nombre de quartiers urbains en cours de gentrification a augmenté au cours des cinquante dernières années, passant de 246 dans les années 1970 à 1 807 dans les années 2010.
      3. Dans les années 2010, les cinq villes les plus gentrifiées étaient : Nashville, Tennessee, Washington, DC, la région de la baie de San Francisco, Denver et Austin, Texas.
      4. La gentrification a touché 523 quartiers à majorité noire entre 1980 et 2020. Un tiers (155) de ces quartiers ont subi un renouvellement racial complet, tandis que près d'un quart (121) sont désormais des quartiers diversifiés et racialement mixtes.
      5. Il y a 261 000 Noirs de moins vivant dans les quartiers en voie de gentrification qui étaient majoritairement noirs, ce qui indique un déplacement considérable depuis 1980. Les estimations des taux de déplacement pourraient être plus élevées, avec une diminution d'un demi-million de Noirs dans tous les quartiers en voie de gentrification.
      6. Les villes les plus touchées par le renouvellement racial et le déplacement des quartiers comprennent : Washington, DC, New York, Philadelphie, La Nouvelle-Orléans, Atlanta et la région de la baie de San Francisco.

      Classement de l’intensité de la gentrification des villes des années 1970 aux années 2010 (source : CNRC)
      Zones métropolitaines comptant plus de 10 quartiers présentant des signes de gentrification

      RANG

      1970s

      1980s

      1990s

      2000s

      2010s

      1

      Washington DC

      Tucson, AZ

      Portland, OR

      Atlanta, GA

      Nashville, TN

      2

      Denver, CO

      Boston, MA

      Denver, CO

      Washington DC

      Washington DC

      3

      Boston, MA

      Seattle, WA

      Riverside, CA

      Portland, OR

      San Francisco Bay Area

      4

      Chicago, IL

      Cincinnati, OH

      Atlanta, GA

      St, Louis, MO

      Denver, CO

      5

      New York City Area

      Buffalo, NY

      Tampa Bay Area

      Austin, TX

      Austin, TX

      6

      Houston, TX

      Chicago, IL

      Minneapolis, MN

      Boston, MA

      7

      Denver, CO

      Miami, FL

      Denver, CO

      Los Angeles, CA

      8

      Phoenix, AZ

      Seattle, WA

      New York City Area

      Raleigh, NC

      9

      Chicago, IL

      New York City Area

      Pittsburgh, PA

      Miami, FL

      10

      Dallas Metro Area

      Charlotte, NC

      New Orleans, LA

      El Paso, TX


      Graphiques et données fournies par le rapport de la NCRC :

      Les données sont disponibles en téléchargement sur le site Diversity and Disparities (Université Brown). Voir également cette page qui permet de trier les régions métropolitaines selon un certain nombre de critères de composition raciale/ethnique et de ségrégation (US2020).

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    • sur Nouvelle version simplifiée 2025 d'Admin Express (IGN)

      Publié: 26 June 2025, 7:54am CEST


      Source : « De nombreuses nouveautés arrivent avec la nouvelle version d’Admin Express » (IGN)

      Depuis mi-2024, l’IGN œuvre en interne à une refonte du contenu autour de ses référentiels administratifs en réponse aux demandes d’évolution remontées par les utilisateurs. Ce travail de refonte arrive à son terme et se traduit par une nouvelle version 4 d'Admin Express. Cette nouvelle version s’accompagne d’un grand nombre d’améliorations : un enrichissement de l’offre existante, une meilleure cohérence entre les référentiels administratifs, et une mise à jour importante sur le littoral.

      1. Un référentiel administratif complet et cohérent
      2. Ajout de trois collectivités d’outre-mer : Saint-Barthélemy (977), Saint-Martin (978) et Saint-Pierre et Miquelon (975)
      3. Ajout systématique du code SIREN dans toutes les classes
      4. Le remplacement des géométries des pseudos-cantons par des vrais cantons (y compris infra-communaux)
      5. Des classes de chef-lieu (ponctuel) sur l’ensemble des niveaux administratifs
      6. L’ajout de la superficie cadastrale de l’INSEE sur la classe commune
      7. Mise à jour de la limite littorale suite à l’intégration de la limite terre-mer
      8. Deux nouveaux produits « petite échelle » :

      • Admin Express COG CARTO_PLUS PE (à télécharger)
        C’est la déclinaison CARTO_PLUS de sa grande sœur Admin Express COG CARTO PE arrivée en 2024. CARTO_PLUS est la version petite échelle millésimée COG offrant un rapprochement fictif des DROM autour de la métropole, plus adaptée à des besoins de datavisualisation. Elle s’inspire du travail réalisé par l’ICEM7 avec un dernier millésime publié en 2022. La géométrie « Carto Plus » ne possèdera pas de géoréférencement légal et sera proposée sur l’ensemble des couches administratives (commune, département, etc…).

      • Contour IRIS PE
        Ce nouveau produit est la déclinaison petite échelle de IRIS GE (Contour IRIS étant la version moyenne échelle). L’objectif est d'offrir sur la thématique IRIS les 3 niveaux d’échelle (grande, moyenne et petite échelles).
      Éric Mauvière, qui administre le site Icem7 consacré à la datavisualisation et au data-storytelling, souligne tout l'intérêt de pouvoir disposer désormais d'une version simplifiée d'Admin Express, bien adaptée aux usages du web et avec les territoires ultramarins rapprochés de l'hexagone. Le rapprochement de l'outre-mer va faire gagner beaucoup de temps aux cartographes, même si on peut déplorer le fait que les DROM ne soient pas à l'échelle entre eux (voir notamment la superficie minorée de la Guyane). 

      Pour obtenir les régions, départements ou cantons dans la même précision, il est possible de télécharger le fichier gpkg de l'IGN pour faire les découpages administratifs ou bien d'utiliser l'outil en ligne Mapshaper. A partir de la couche communale, saisir dans la console la requête suivante, puis faire les exports dans le format choisi :
      - "dissolve reg" =  pour faire apparaître les limites de régions
      - "dissolve dept" = pour faire apparaître les limites de départements
      - "dissolve can" = pour faire apparaître les limites de cantons

      Les données Admin Express peuvent être visualisées aussi sur le site cartes.gouv.fr.

      Mapshaper est un outil en ligne qui permet, sans avoir à installer un logiciel SIG, de lire et de convertir des fichiers au format Shp, GeoJson, TopoJson, Kml ou Svg. Voir le tutoriel de prise en main proposé par Eric Mauvière.

      Découpage administratif à partir du fond simplifié d'Admin Express (source : IGN)



      A titre de comparaison, le fond de carte des communes françaises proposé par l'Observatoire des territoires respecte davantage la taille des départements d'outre-mer. L'application Philcarto propose quant à elle des fonds à différentes échelles.

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      Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)

      Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN

      Cartes IGN, une application mobile pour comprendre le territoire et découvrir la France autrement

      Fonds de cartes pour réaliser des croquis ou des cartes

      Fonds de cartes pour utiliser dans un SIG
    • sur Le globe de Coronelli et les cultures géographiques dans la France de Louis XIV

      Publié: 23 June 2025, 8:31am CEST


      Martin Vailly. Le monde au bout des doigts : François Le Large, le globe de Coronelli et les cultures géographiques dans la France de Louis XIV. Thèse soumise au jury pour approbation en vue de l’obtention du grade de Docteur en Histoire et Civilisation de l’European University Institute, 2020.  [https:]]  (mise en accès libre sur Hal en juin 2025).

      Cette thèse explore la constitution de cultures géographiques parmi les courtisans et les élites du royaume de France à la fin du règne de Louis XIV, entre 1680 et 1720 environ. L'analyse est principalement menée à partir de l’étude des globes terrestres de Vincenzo Coronelli, de leur circulation dans les cabinets curieux, ainsi qu’à partir des travaux de François Le Large, garde du globe du roi à Marly. Martin Vailly interroge deux espaces différents, mais pourtant complémentaires, de la pratique géographique : la cour de Louis XIV, où une paire de grands globes cosmographiques est exposé, et les différents lieux du travail savant que sont les bibliothèques, les cabinets ou encore les jardins. En analysant à la fois la constitution de savoirs géographiques, leur exposition sur les globes, leur acquisition et leur discussion par les curieux de géographie, il montre la place de ces connaissances dans la vie sociale, politique et culturelle du royaume de France. 

      À partir de l’étude de la persona savante et des travaux de François Le Large, il met en évidence le lien entre la constitution d’une culture géographique, et les jeux de positionnement et d’ascension sociale, dans une démarche qui s’inscrit dans l’histoire sociale des sciences et dans l’anthropologie historique des pratiques savantes. En reconstruisant les sociabilités curiales qui s’articulent tant autour du grand globe de Coronelli que de l’acquisition d’une culture géographique, il montre que le goût pour ces savoirs est un enjeu tant politique que mondain, qui caractérise le roi savant, le bon courtisan ou le gentilhomme éduqué. Cette thèse révèle ainsi l’importance de ces objets de distinction sociale que sont les globes en général, et les globes terrestres de Coronelli en particulier. Ils sont au cœur d’un tissu de sociabilités savantes, mondaines et politiques, et forgent les imaginaires géographiques de leurs possesseurs. L’étude détaillée de la surface du grand globe terrestre de Louis XIV, et de son analyse par François Le Large, montre en outre la place des savoirs géographiques dans la symbolique du règne louis-quatorzien. La surface du globe participe à sa manière aux « guerres de plume » qui opposent Louis XIV et ses rivaux. Elle met en scène et légitime les ambitions impériales d’un souverain présenté comme protecteur des arts et sciences, dans ce lieu privilégié de son pouvoir absolu qu’est le palais de Marly.

      Pour compléter

      Cartes et globes de Coronelli sur Gallica
      Les globes qu'il a créé ont fait la renommée de Vincenzo Coronelli (1650-1718). Mais le moine franciscain a des centaines de cartes à son actif. La Bibliothèque nationale de France en conserve de nombreuses, notamment cette carte en deux plans-hémisphères assez originale assortie de diverses autres projections. Les sources de ces cartes et plans sont référencées à la page 447 de la thèse de Martin Vailly.

      Le Globe terrestre représenté en deux plans-hémisphères et en diverses autres figures par P. Coronelli (source : Gallica)

      Offerts par le cardinal d’Estrées à Louis XIV, les globes réalisés en 1683 par le cosmographe vénitien Vincenzo Coronelli offrent une représentation synthétique de la Terre et du ciel. Objets de science et emblèmes du pouvoir, ces globes de 4 m de diamètre, exceptionnels par leur dimension, sont les deux pièces les plus monumentales conservées par la Bibliothèque nationale de France. 

      Les globes de Coronelli (source : Bibliothèque nationale de France)

      A découvrir : « Les globes de Coronelli. Exposition virtuelle sur les globes du Roi soleil » (BNF). Aujourd'hui les Globes de Louis XIV sont installés à la BNF dans l'aile ouest de la bibliothèque François-Mitterrand. Il existe aussi des copies miniatures de ces globes à la Bibliothèque nationale de Vienne. Comme le montre Martin Vally dans sa thèse, il y a un parallèle à faire entre les bibliothèques et les globes qui sont des sources majeures de savoirs. Coronelli lui-même a consigné les principales informations dans un « Recueil des inscriptions des remarques historiques et géographiques qui sont sur le globe terrestre de Marly ». François Le Large, qui était le garde du globe de Coronelli, a  transcrit les connaissances géographiques à travers ses « Explications pour les figures qui accompagnent la dédicace du globe terrestre de Louis XIV » que l'on peut considérer comme un véritable guide d'éducation géographique. 

      « Le garde du globe terrestre, François Le Large, entreprit la transcription de toutes les légendes et son travail, nécessaire déjà en 1710, a préservé certains textes qui allaient par la suite s’effacer. Il se lança dans l’explication des figures, dont certaines étaient traitées avec "la fantaisie du peintre" et rechercha les sources. Mais, plus qu’à une simple transcription, François Le Large se livre à une sévère analyse des éléments inscrits par Coronelli et lui reproche de ne pas mettre à jour sa cartographie. En effet, les travaux de l’Académie des sciences ont permis de multiplier les observations sur le terrain et de corriger beaucoup de positions géographiques. » (Exposition virtuelle sur les globes du Roi soleil, BNF). 

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    • sur La carte, objet éminemment politique. Mobilisation contre la vente de terres publiques dans l'Ouest des États-Unis

      Publié: 22 June 2025, 9:20pm CEST


      Source : 250+ million acres of public lands eligible for sale in SENR bill [Plus de 250 millions d'acres de terres publiques éligibles à la vente dans le projet de loi de réconciliation budgétaire SENR], The Wilderness Society, 13 juin 2025.

      Depuis 1935, la Wilderness Society mène des efforts pour protéger les étendues sauvages de l'Ouest américain. Cette société a été à l’avant-garde de presque tous les combats en matière de défense des terres publiques. Aujourd'hui elle tire la sonnette d'alarme face au projet de loi de réconciliation budgétaire du Comité sénatorial de l'énergie et des ressources naturelles, publié le 14 juin 2025. Ce texte comprend une série de mesures extraordinaires visant à privatiser les terres fédérales et à promouvoir la domination énergétique au détriment des terres et des ressources publiques.

      Le projet de loi impose la vente arbitraire d'au moins 2 millions d'acres de terres du Service des forêts et du Bureau de gestion des terres dans 11 États de l'Ouest au cours des cinq prochaines années, et il donne aux secrétaires de l'Intérieur et de l'Agriculture une large latitude pour choisir les endroits qui doivent être vendus.
      Terres publiques susceptibles d'être cédées dans l'Ouest des États-Unis (source : The Wilderness Society)

      Plus de 250 millions d'acres de terres publiques sont éligibles à la vente dans le cadre de ce projet de loi, y compris des zones de loisirs, des zones d'étude de la nature sauvage et des zones sans routes inventoriées, des habitats fauniques essentiels et des couloirs de migration de gros gibier. Ce projet de loi prévoit ce qui est probablement la plus grande vente de terres publiques nationales de l'histoire moderne afin de réduire les impôts des plus riches du pays. Il troque l'accès des Américains ordinaires aux loisirs de plein air contre un avantage à court terme qui profite de manière disproportionnée aux privilégiés et aux personnes bien connectées. La version mise à jour du projet de loi du 14 juin autorise la vente des terres bénéficiant de permis de pâturage. Bien que les terres, dont les « droits existants valides » ne sont pas définis, soient toujours exclues, cette expression englobe désormais les droits fonciers tels que les baux pétroliers et gaziers, les droits de passage ou les concessions minières perfectionnées.
      Ce projet de loi expose les États et les collectivités locales, relativement démunis, à des conflits d'enchères ouverts face à des intérêts commerciaux fortunés. Il ne confère pas non plus aux nations tribales souveraines le droit de préemption pour les appels d'offres sur des terres, même pour des zones faisant partie de leurs territoires traditionnels ou contenant des sites sacrés. Les terres des monuments nationaux pourraient également être menacées par cette proposition. Dans un avis du ministère de la Justice publié la semaine dernière, l'administration Trump s'est arrogé le pouvoir juridique sans précédent de révoquer la protection des monuments nationaux. Si elle tentait d'appliquer cette décision, 5,5 millions d'hectares supplémentaires de terres publiques les plus précieuses pourraient être menacés de vente. 
      La disposition relative à la vente de terrains publics se présente comme un moyen de créer davantage de logements, mais elle manque de garanties pour garantir l'utilisation des terrains à cette fin, sans mécanisme de contrôle de l'application des clauses restrictives et avec un large pouvoir discrétionnaire du Secrétaire pour déterminer ce qui constitue un logement ou une « infrastructure destinée à répondre aux besoins locaux en matière de logement ». Les recherches suggèrent que très peu de terrains gérés par le BLM et l'USFS sont réellement adaptés à l'habitat.
      Les agences foncières disposent déjà de moyens pour identifier les terres publiques destinées à des usages tels que le logement, si cela répond aux besoins de la communauté. L'élaboration d'une nouvelle méthode pour forcer une telle « cession » dans le cadre du processus de réconciliation budgétaire crée un précédent susceptible de liquider rapidement d'importantes portions de terres américaines précieuses à l'avenir, dès que les politiciens auront un projet à financer. Le site invite à contacter des sénateurs afin de s’opposer au projet de loi de réconciliation. La mobilisation est relayée par d'autres organisations de conservation à but non lucratif telles que le Western Watersheds Project (WWP), qui œuvre pour la protection et la restauration de la faune et des bassins versants dans tout l'Ouest américain.
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    • sur Climate Change Tracker, un tableau de bord pour étudier le changement climatique global

      Publié: 22 June 2025, 9:23am CEST

      La  plateforme Climate Change Tracker vise à fournir des tableaux de bord interactifs, des visualisations, des données et des informations fiables et facilement accessibles sur le changement climatique à l'échelle mondiale. 
      1) Un tableau de bord pour sensibiliser un large public
      L'objectif est de fournir des informations en temps réel pour une action coordonnée et une éducation du public. Il s'agit également de sensibilier les décideurs politiques impliqués dans les négociations de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et les acteurs de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique. Climate Change Tracker prévoit de mettre à jour les indicateurs clés plusieurs fois par an, offrant ainsi une vision actualisée des indicateurs du changement climatique. 
      Indicateurs du changement climatique mondial (source : Climate Change Tracker)

      Les différents tableaux de bord mis à disposition sont les suivants : 

      Anomalie de la température moyenne annuelle observée (source : Climate Change Tracker)
      Élévation annuelle moyenne du niveau de la mer à l'échelle mondiale (source : Climate Change Tracker)
      2) Référence scientifique
      Un groupe international de 61 scientifiques issus de 17 pays a produit une troisième mise à jour des indicateurs clés de l’état du système climatique tels que définis dans l’évaluation du 6e rapport de synthèse sur le changement climatique du GIEC (AR6), en s’appuyant sur les éditions précédentes de 2023 et 2024 :

      Forster et al. (2025). Indicators of Global Climate Change 2024: annual update of key indicators of the state of the climate system and human influence [Indicateurs du changement climatique mondial 2024 : mise à jour annuelle des indicateurs clés de l'état du système climatique et de l'influence humaine]. Earth System Science Data, vol. 17, 6, 2641–2680,  [https:]]  (article en libre accès)

      Les auteurs de l'article évaluent les émissions, les concentrations, les températures, les transferts d’énergie, les bilans radiatifs et le rôle de l’activité humaine. Bien que la variabilité naturelle du climat ait également joué un rôle, ils concluent que les températures record observées en 2024 ont été dominées par l’activité humaine et le budget carbone qui reste par rapport au seuil de 1,5° C n'a jamais été aussi réduit. La mise à jour 2024 comprend deux indicateurs supplémentaires : l’élévation du niveau moyen mondial de la mer et les précipitations terrestres mondiales. Entre 2019 et 2024, le niveau moyen mondial de la mer a également augmenté d’environ 26 mm, soit plus du double du taux à long terme de 1,8 mm par an observé depuis le début du XXe siècle. Les précipitations terrestres mondiales ont quant à elles affiché une grande variabilité interannuelle en raison d’El Niño.

      Parmi les autres conclusions clés, on peut citer :

      • Les émissions de gaz à effet de serre, provenant principalement de la combustion de combustibles fossiles, mais également liées à la déforestation, restent à un niveau élevé et persistant.
      • Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère mondiale continuent d’augmenter.
      • L’amélioration de la qualité de l’air réduit simultanément la force du refroidissement par aérosol.
      • Le déséquilibre énergétique de la Terre continue de s’accroître, avec des flux de chaleur sans précédent dans les océans de la Terre.
      • Les températures moyennes observées à la surface de la planète continuent d’augmenter.
      • Le réchauffement climatique d’origine humaine continue d’augmenter à un rythme sans précédent dans les données instrumentales.

      Infographie résumant les indicateurs-clés du changement climatique en 2024 par rapport au rapport AR6
      (source : Forster et al., 2025, licence Creative Common)


      3) Sources des données et téléchargement 
      La publication de ces données actualisées et librement accessibles, qui se fondent sur les méthodologies du GIEC, offre un moyen de suivre et de surveiller l’influence humaine sur le climat entre la publication des rapports du GIEC. Dans les tableaux de bord, toutes les données sont traçables jusqu'à leurs sources. 
      Le calcul du budget carbone est disponible sur Github (Lamboll et Rogelj, 2025). Le code et les données utilisés pour produire les autres indicateurs sont disponibles dans les référentiels (Smith et al., 2025b). Toutes les données sont disponibles sur Zenodo (Smith et al., 2025a). Les données sont fournies sous licence CC-BY 4.0.
      Les villes du Sud à croissance rapide sont « remarquablement sous-représentées » dans la recherche sur le climat (CarbonBrief). Selon une analyse de plus de 50 000 études, les recherches sur le changement climatique dans les zones urbaines sont orientées vers les grandes villes bien établies du Nord. La recherche, publiée dans Nature Cities, utilise la recherche par mots-clés et des méthodes d’apprentissage automatique pour produire une base de données d’études sur le changement climatique et les villes publiées entre 1990 et 2022.
      Pour compléter

      « Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est désormais impossible » (Le Monde). Selon un collectif de scientifiques, l’objectif fixé par l’accord de Paris en 2015 ne pourra pas être atteint en raison de l’incapacité des pays à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. 

      « Niveau des mers, émissions… Plusieurs indicateurs climatiques dans le rouge, alerte une étude » (La Croix)

      « L'administration Trump déclare qu'elle ne publiera pas les principaux rapports sur le changement climatique sur le site Web de la NASA comme promis » (APNews).

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    • sur Quelles sont les surfaces qui pourraient être reboisées dans le monde ? (Reforestation Hub)

      Publié: 21 June 2025, 11:16am CEST

      L'organisation Nature Conservancy a publié une nouvelle carte interactive identifiant 195 millions d'hectares dans le monde où la couverture forestière pourrait être restaurée. Le reboisement de ces zones pourrait permettre de capter 2,2 milliards de tonnes de CO? par an, soit l’équivalent de la suppression de 481 millions de véhicules de tourisme circulant pendant un an.

      La carte interactive du reboisement

      La carte du Reforestation Hub permet de découvrir pour chaque pays quelle quantité de terres pourrait être reboisée, combien de tonnes de CO? cela permettrait de capturer chaque année et combien cela représente en émissions annuelles de véhicules de tourisme.

      Carte du reboisement global avec les estimations (Reforestation Hub)

      La carte montre les estimations au niveau juridictionnel de la zone présentant une opportunité potentielle de reboisement (en unités d’hectares) et la quantité de carbone que ces zones pourraient capturer (en unités de tonnes métriques, ou mégagrammes, de dioxyde de carbone par an). La carte s'appuie sur de nouvelles recherches menées par le programme Futur Ecosystems for Africa de l'Université du Witwatersrand. L'étude  a identifié les zones où la restauration des arbres pourrait apporter un maximum de bénéfices climatiques sans nuire aux communautés ni aux écosystèmes. Toutes les terres sélectionnées pour le reboisement devaient répondre à trois critères clés :

      • Potentiel de couverture arborée élevé : seules les zones capables de supporter une couverture arborée de 60 % ou plus ont été prises en compte.
      • Utilisation actuelle des terres : les zones déjà boisées ou couvertes en permanence par l'eau (en 2020) ont été exclues.
      • Mesures de précaution : les terres agricoles ont été exclues pour éviter les impacts sur la sécurité alimentaire.

      En sélectionnant le  bouton « Voir le site américain » , vous pouvez explorer le potentiel de reforestation aux Etats-Unis à l'échelle des comtés. Cette carte est basée sur des études menées par The Nature Conservancy

      Références et données scientifiques

      Fesenmyer et al. (2025). Addressing critiques refines global estimates of reforestation potential for climate change mitigation [La réponse aux critiques permet d'affiner les estimations mondiales du potentiel de reforestation pour l'atténuation du changement climatique]. Nature Communications. [https:]]

      L'article montre que la reforestation est une solution rentable, évolutive et éprouvée face au changement climatique. Les solutions climatiques naturelles, comme la reforestation, représentent des moyens de collaborer avec la nature pour contribuer à limiter la crise climatique. Globalement, elles correspondent à des mesures de protection, de restauration et d'amélioration de la gestion des terres. À l'échelle mondiale, les solutions climatiques naturelles peuvent fournir jusqu'à 11,3 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an, soit un tiers des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires à la stabilisation du climat.

      Il est important de comprendre l'ampleur globale des opportunités de reboisement, ainsi que leurs concentrations, pour soutenir l'élaboration des politiques et mobiliser les ressources vers les zones présentant les plus grandes opportunités. De nouvelles recherches menées par des scientifiques de The Nature Conservancy et d'autres institutions de premier plan fournissent des estimations « à la juste mesure » des zones où le reboisement est le plus réalisable, compte tenu des limites écologiques, des compromis entre biodiversité et disponibilité de l'eau, de la concurrence pour l'utilisation des terres, ainsi que des besoins et des droits des communautés locales. Ces nouvelles recherches identifient jusqu'à 195 millions d'hectares de terres présentant des opportunités de reboisement. La restauration des forêts sur l'ensemble de cette zone permettrait de séquestrer 2,2 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an.

      Les auteurs identifient neuf scénarios d'opportunités de reboisement avec des objectifs variés. Tous les scénarios commencent par une carte d'opportunités de reboisement de base qui applique plusieurs mesures de protection afin de fournir une estimation prudente des zones où le reboisement est à la fois réalisable et susceptible de nécessiter peu de compromis. Il s'agit de la carte globale d'opportunités de reboisement sous contrainte. Les autres scénarios appliquent des contraintes supplémentaires pour vous aider à évaluer différentes motivations ou facteurs d'intérêt.

      La carte des opportunités de reboisement sous contrainte totale diffère des autres cartes mondiales de reboisement sur trois points principaux. Premièrement, elle définit la forêt de manière beaucoup plus conservatrice, comme des zones pouvant accueillir 60 % ou plus de couvert forestier. De ce fait, les cartes présentées ici n'identifient pas les opportunités de reboisement dans les prairies, les savanes, les forêts ou autres écosystèmes où le potentiel de couvert forestier est limité par les précipitations, les incendies ou d'autres facteurs. Deuxièmement, elle utilise des cartes d'occupation et d'utilisation des terres datant de 2020 pour représenter les zones où le reboisement pourrait être concrètement mis en œuvre. Par exemple, les cartes n'identifient pas les opportunités de reboisement dans les zones déjà boisées ou présentant des points d'eau permanents en 2020. Enfin, la carte des opportunités de reboisement sous contrainte est prudente et applique des mesures de protection pour minimiser les effets pervers potentiels du reboisement. Par exemple, les cartes n’identifient pas les terres agricoles comme des opportunités de reboisement en raison des préoccupations concernant les impacts sur l’approvisionnement alimentaire et n’identifient pas les opportunités de reboisement dans les zones où la couverture forestière peut exacerber, plutôt que réduire, le réchauffement climatique en raison des changements d’albédo.

      En quoi cette carte est-elle différente des cartes précédentes ? Les cartes mondiales de reforestation précédemment élaborées ont été critiquées pour plusieurs raisons liées à la manière dont elles définissaient la notion de forêt, aux données utilisées pour la cartographie et à l'absence de garanties que les zones cartographiées pour le reboisement aient un impact positif réel sur le climat. L'analyse a cherché à répondre à ces critiques et à présenter des estimations plus prudentes de la superficie mondiale où le reboisement pourrait être pertinent.

      Les ensembles de données SIG de tous les scénarios à une résolution de 1 km sont disponibles en téléchargement sur FigShare (1,43 Go).
      Pour compléter 
      « Face aux défis posés par le réchauffement climatique, nous pouvons trouver de la force dans la nature – et les uns dans les autres – pour développer des communautés résilientes au climat » (The Nature Conservancy
      Future Ecosystems for Africa permet aux scientifiques africains d’utiliser leurs données et leurs connaissances pour éclairer les décisions de développement importantes sur le continent.
      « Climat. L’Afrique émet dorénavant plus de dioxyde de carbone qu’elle n’en absorbe » (Courrier international).
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    • sur Map Myths, un blog à découvrir sur les mythes cartographiques

      Publié: 18 June 2025, 8:33am CEST


      Le blog Map Myths, créé par Henry Patton, s'intéresse aux histoires et légendes associées à des lieux figurant sur des cartes historiques aujourd'hui disparus. Pourquoi ont-ils disparu et comment les cartographes ont-ils imaginé ces espaces vides au-delà du monde connu ? Une carte interactive donne accès à l'ensemble des mythes cartographiques commentés sur le site. 

      Map Myths a débuté sous la forme d'une carte interactive, mêlant une géographie fantomatique à une vision du monde moderne. Le blog a été lancé fin 2024 pour approfondir l'histoire et les personnages de ces mythes.

      Carte interactive donnant accès aux différentes histoires et légendes (source : Map Myths)

      Henry Patton (@mapmyths.com), créateur et auteur de ce site web, est titulaire d'un doctorat en glaciologie. Il a toujours été passionné par les cartes et leur histoire. « J'adore passer des heures à fouiller dans les archives et les sources originales des cartographes, explorateurs, pirates, baleiniers du passé, pour vous livrer ces récits fascinants des profondeurs de l'histoire ».

      Articles disponibles (juin 2025) :


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      Cartes et atlas historiques

      Cartes et atlas imaginaires


    • sur Terre Australe, projection d'un monde à l'envers vu depuis l'hémisphère sud

      Publié: 17 June 2025, 8:12am CEST

      Les cartes du monde ne sont pas forcément orientées avec le nord en haut. Tom Patterson propose une nouvelle carte du monde à l'envers, vu depuis l'hémisphère sud. Il s'agit d'une version spéciale de la projection Equal Earth, centrée sur l'Océanie (150° Est), qui a été inversée. 
      « Tout ce qui était autrefois familier semble désormais inconnu. L'eau domine l'hémisphère sud reculé, encerclant la planète sans interruption près de l'Antarctique. Je n'ai pas pu résister à l'envie d'y ajouter un albatros. » 
      Austral Earth, une vision du monde depuis l'hémisphère sud (source : Shaderelief, T. Patterson)

      Choisissez la version qui vous convient le mieux :La carte de la Terre australe est dans le domaine public. Vous pouvez l'utiliser comme bon vous semble. Vous n'êtes pas obligé de citer son auteur.
      Visitez également le site web principal d'Equal Earth pour des versions de cette carte avec le Nord en haut, disponible en plusieurs langues.
      Le site Shaderelief de Tom Patterson fournit de nombreuses autres cartes physiques à télécharger en haute résolution ainsi que des tutoriels pour les réaliser.
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      Projections vues de l'hémisphère sud


    • sur Cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ) dans les aires urbaines françaises

      Publié: 16 June 2025, 2:06pm CEST

      Source : « Cartographie des zones climatiques locales (LCZ) de 83 aires urbaines de plus de 50 000 habitants en France » (Cerema)
      Le Cerema met à disposition l’outil Zones climatiques locales (LCZ), qui permet d’accéder aux données et cartes indiquant le degré d’exposition au phénomène d’îlot de chaleur des quartiers de 12 000 communes de France : 88 aires urbaines les plus densément peuplées sont ainsi couvertes, soit 44 millions d’habitants. Ce service est unique car il donne pour tous les territoires un accès gratuit et compréhensible à des données uniformisées, permettant de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle au phénomène d’îlot de chaleur.
      Visualisateur cartographique des Zones climatiques locales (Cerema)

      Le Cerema répond ainsi à un besoin essentiel des territoires et une priorité du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3). L’évolution du climat en cours (+1,7°C en moyenne en France hexagonale depuis 1900) s’accompagne d’épisodes de forte chaleur plus fréquents et plus intenses. Le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) rendu public le 10 mars 2025 par le Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, retient l’un des scénarios de référence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), pour préparer la France : une hausse des températures moyennes de 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. L’outil « LCZ » du Cerema répond à la mesure 13 du PNACC3 : « Renaturer les villes pour améliorer leur résilience face au changement climatique ».

      État des lieux de la sensibilité des 88 plus grandes aires urbaines de l’Hexagone aux fortes chaleurs
      L’outil dit « LCZ » couvre 88 plus grandes aires urbaines de l’Hexagone, soit 44 millions d’habitants (Outre-mer à l’étude en 2025). Il est disponible pour 12 000 communes (sur 34 826 en Hexagone) dont 248 communes de 20 000 à 50 000 habitants, 79 communes de 50 à 100 000 habitants et les 40 communes de plus de 100 000 habitants. 
      • Plus de 5 millions d’habitants vivent dans des quartiers à forte sensibilité aux fortes chaleurs
      • Plus de 20 000 hectares (200 km2, soit 2 fois la surface de la ville de Paris) de zones bâties sont à forte ou très forte sensibilité à l’effet d’îlot de chaleur et demanderaient des actions d’adaptation importantes.
      • Dans les plus grandes villes (> 400 000 habitants), ces zones représentent près de 20 % des tissus urbanisés.
      • Sur l’ensemble des villes de plus de 20 000 habitants, 4,2 millions de personnes vivent dans des quartiers à forte ou très forte sensibilité, soit 20 % de la population totale de ces communes
      • Sur les villes de plus de 400 000 habitants, 2 millions de personnes vivent dans des secteurs à forte ou très forte sensibilité, soit 50 % de la population
      • Sur les villes de 200 à 400 000 habitants, 350 000 personnes sont dans des secteurs à forte ou très forte sensibilité, soit 18 % de la population
      • Ce taux est de 16 % pour les villes de 100 000 à 200 000 habitants, et il est plus faible (7 %) pour les villes de 20 000 à 50 000 habitants

      L'outil LCZ. Un pré-diagnostic simple pour agir face aux fortes chaleurs 

      Une Zone Climatique Locale (ou LCZ pour "Local Climate Zone" en anglais), concept adopté par la communauté scientifique internationale du climat urbain depuis les travaux de Stewart et Oke [2012], est une unité de surface urbaine, de la taille de quelques îlots ou d’un quartier, avec une homogénéité de composition urbaine entraînant un comportement climatique homogène. 17 classes de LCZ différentes, réparties en deux grandes catégories selon qu’il s’agit d’une zone artificialisée ou non, permettent de qualifier l’exposition de chaque zone à la surchauffe urbaine.Ce concept se fonde sur une classification géo-climatique des territoires urbanisés ; une classification éprouvée et internationalement reconnue, issue de travaux de recherche. Il consiste à découper un territoire en zones uniformes du point de vue de l’occupation du sol (artificialisée ou naturelle), de la structure urbaine, des matériaux, et des activités humaines en supposant que ces zones ont un comportement climatique homogène. Ces zones peuvent s’étendre de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres de large. 17 classes de LCZ permettant de caractériser les territoires ont été définies par des travaux de recherche : 10 classes LCZ « bâties » et 7 classes LCZ « naturelles ».
      Le pôle satellitaire du Cerema a développé une méthode originale basée sur des images satellite à très haute résolution spatiale ainsi que des bases de données ouvertes pour cartographier les LCZ et identifier ainsi les quartiers particulièrement exposés à la surchauffe urbaine et susceptibles de contribuer à l’effet d’îlot de chaleur urbain.
      Accès aux ressourcesLes 83 aires urbaines ont été définies à partir de la donnée Urban Atlas 2018, et la production de cette donnée LCZ s'est basée sur la couverture annuelle SPOT 2022 acquise dans le cadre de DINAMIS et la BD TOPO de l'IGN (v3.3 de décembre 2022).
      Cette donnée LCZ peut être utilisée comme diagnostic à grande échelle du phénomène d'Îlot de Chaleur Urbain (ICU) sur votre territoire. Elle constitue un pré-diagnostic climatique tenant compte de la morphologie urbaine et de l'occupation du sol : le but est de localiser les îlots/quartiers à enjeux sur lesquels affiner les analyses et prioriser les actions.
      La plateforme CartoClimate de la Fondation CNRS Geomanum permet également d'accéder à une cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ). La cartographie des LCZ permet d'appréhender la réponse d’un territoire aux vagues de chaleur estivale (comportement thermique, potentiel de rafraîchissement d’une zone) et de connaître in fine les secteurs potentiellement propices à l’effet d'Îlot de Chaleur Urbain (ICU). Il convient de noter cependant que la cartographie des LCZ n'est pas une modélisation de l'Îlot de Chaleur Urbain. 
      En cliquant sur un îlot de la carte, vous accédez au détail de celui-ci (CartoClimate)

      Références scientifiques 
      La typologie LCZ (Stewart et Oke, 2012) est une typologie urbaine universelle qui permet de distinguer les zones urbaines, en tenant compte de la combinaison des couvertures terrestres à micro-échelle et des propriétés physiques associées. Le schéma LCZ se distingue des autres schémas d'utilisation et d'occupation du sol par l'accent mis sur les types de paysages urbains et ruraux, qui peuvent être décrits par l'une des 17 classes qu'il contient. Sa forte valeur ajoutée réside dans la diversité des classes urbaines, facilement interprétables et globalement cohérentes, qui capturent la variabilité intra-urbaine des formes de surface et des fonctions du sol.
      Stewart, I. D., and T. R. Oke, 2012: Local Climate Zones for Urban Temperature Studies [Zones climatiques locales pour les études de température urbaine]. Bull. Amer. Meteor. Soc., 93, 1879–1900, https://doi.org/10.1175/BAMS-D-11-00019.1
      Demuzere, M., Kittner, J., Martilli, A., Mills, G., Moede, C., Stewart, ID, van Vliet, J., et Bechtel, B. (2022). A global map of local climate zones to support earth system modelling and urban-scale environmental science [Une carte mondiale des zones climatiques locales pour soutenir la modélisation du système terrestre et la science environnementale à l'échelle urbaine]. Earth Syst. Sci. Data, 14, 3835-3873, [https:]]
      Le site LCZ-generator fournit une cartographie mondiale des zones climatiques locales à une résolution spatiale de 100 m, dérivée de plusieurs ensembles de données d'observation de la Terre et d'étiquettes de classe LCZ expertes.
      Carte des zones climatiques locales à l'échelle mondiale (source : LCZ-generator)

      Sur les 17 classes de ZCL, 10 reflètent l'environnement bâti, et chaque type de ZCL est associé à des descriptions numériques génériques des principaux paramètres de la canopée urbaine, essentiels à la modélisation des réponses atmosphériques à l'urbanisation. De plus, les ZCL ayant été initialement conçues comme un nouveau cadre pour les études sur les îlots de chaleur urbains , elles contiennent également un ensemble limité (7) de classes d'occupation du sol « naturelles » pouvant servir de zones de « témoin » ou de « référence naturelle ». Ces sept classes naturelles du schéma ZCL ne permettant pas de saisir l'hétérogénéité des écosystèmes naturels existants, il est conseillé, si nécessaire, de combiner les classes de ZCL construites avec tout autre produit d'occupation du sol offrant un éventail plus large de classes d'occupation du sol naturelles.
      Ensemble des données disponibles à l'échelle mondiale en téléchargement sur Zenodo.  
      Pour compléter
      Iungman et al. (2024). Impact des configurations urbaines sur les îlots de chaleur urbains, la pollution atmosphérique, les émissions de CO2 et la mortalité en Europe : une approche fondée sur la science des données. The Lancet Planetary Health 8(7), p. 489-505.  [https:]]
      Articles connexes
      Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France
      Adapt’Canicules. Identifier les vulnérabilités des quartiers populaires face aux canicules
      CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain

      La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?

      Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)

      Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »

      Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique

      Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)

      Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
      R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (Observatoire de l'immobilier durable)

    • sur Cartes et complotisme. Quand les cartes de pieuvres déploient leurs nombreuses tentacules

      Publié: 15 June 2025, 10:58am CEST

      Source : Puerta, E., Spivak, S. C., Correll, M. (2025). « The Many Tendrils of the Octopus Map ». CHI '25: Proceedings of the 2025 CHI Conference on Human Factors in Computing Systems, n° 970, 1-20, [https:]]  (article en accès libre).


      Dans cet article, des chercheurs américains explorent le fonctionnement des cartes de pieuvres comme arguments visuels à travers l'analyse d'exemples historiques et une étude participative sur la façon dont les données sous-jacentes et l'utilisation de métaphores visuelles peuvent contribuer à des interprétations négatives ou conspirationnistes. Ils montrent que certaines caractéristiques de données ou de styles visuels peuvent conduire à une pensée « de type pieuvre » dans les visualisations, même sans l'utilisation explicite d'un motif de pieuvre. Ils concluent en appelant à une analyse plus approfondie de la rhétorique visuelle de ces cartes, en soulignant le potentiel des datavisualisations à contribuer à une pensée néfaste ou conspirationniste.
      En représentant une entité centrale aux multiples bras tentaculaires, ces cartes-pieuvre suggèrent un contrôle diffus, hostile et souvent dissimulé. L'un des premiers exemples connus de carte de pieuvre a été publié par Fred W. Rose en 1877 pendant la guerre russo-ottomane. La carte représente les pays européens par des figures humaines, tandis que la Russie est représentée par une pieuvre déployant ses tentacules sur les pays voisins. Ce type de cartes est à rattacher au courant de la cartographie persuasive qui s'intéresse au pouvoir rhétorique des cartes. L'une des fonctions de ces cartes sensationnalistes est de présenter l'ennemi comme une menace, ce qui peut être également réalisé à travers l'utilisation de lignes ou de flèches, de la couleur, de l'ombrage ou encore de la projection. On peut retrouver la métaphore visuelle de la pieuvre dans la visualisation des graphes ayant émergé au XIXe siècle avec les organigrammes, et au XXe siècle avec les sociogrammes. Ces sociogrammes ont établi de nombreuses conventions de conception dans les diagrammes de nœuds-liens modernes, telles que l'utilisation de la couleur et de la forme pour désigner les attributs des nœuds et des arêtes. 
      Les métaphores aident à la compréhension d'un domaine en l'ancrant dans un autre, ce qui est particulièrement le cas avec l'utilisation d'images anthropomorphes et zoomorphes. L'utilisation de monstres ou d'autres animaux en cartographie a une longue histoire, par exemple pour désigner (ou peupler) des régions inconnues du monde sur les cartes européennes depuis au moins la Renaissance. Dans d'autres cas, l'entité elle-même est utilisée comme métonymie pour un pays dans son ensemble, avec des exemples bien connus comme l'Europa Regina du XVIe siècle (où le continent européen est représenté sous la forme d'une reine avec divers pays dessinant ses parties constitutives) ou encore Leo Belgicus (où les Pays-Bas sont représentés sous la forme d'un lion, avec des informations géographiques représentées à l'intérieur de son « corps »). Bien que de nombreux animaux aient été utilisés pour symboliser des empires, des pays, des religions et des entités sociales et politiques, la pieuvre est unique par son utilisation répandue et cohérente à travers les époques, les régions et les cultures. Elle a été utilisée pour susciter la peur, l’indignation, la sympathie, le dégoût et le nationalisme, généralement dans le cadre d’un appel à l’action.
      Les cartes de pieuvres peuvent être réparties en différentes sous-catégories. Bien qu'il puisse exister des pieuvres bienveillantes, ces cartes présentent généralement le même argument visuel implicite : un organisme centralisé et néfaste utilise de multiples leviers de contrôle pour envahir ou affaiblir de larges pans d'une région ou d'un système. Il existe occasionnellement des variations ou des exceptions à cette forme générale, par exemple, en établissant un lien entre la pieuvre et la gorgone ou l'hydre, sémiotiquement similaires. L'étude participative qui a été conduite auprès de 256 participants avait pour objectif d'évaluer l'impact rhétorique des composantes visuelles et structurelles d'une carte-pieuvre d'un territoire fictif le Huskiland, à partir de 6 composantes :
      1. Centralité : Huskiland est une puissance militaire centrale dans la région.
      2. Tentacularité : Huskiland étend sa portée militaire.
      3. Portée : Huskiland est déjà présent dans de nombreux pays de la région.
      4. Intentionnalité : le placement des bases de Huskiland fait partie d'une stratégie militaire intentionnelle.
      5. Saisie : Huskiland utilise ces bases pour exercer un contrôle militaire ou politique sur ses voisins.
      6. Menace : Huskiland constitue une menace pour la paix et la stabilité de la région.
      Les résultats suggèrent que la présence d'une pieuvre n'est pas nécessaire pour que les spectateurs supposent une intention négative ou tirent des conclusions de type pieuvre, même avec relativement peu d'incitation. Les auteurs constatent que même des cartes relativement exemptes d'éléments "persuasifs" ouvertement sensationnalistes pourraient néanmoins susciter des sentiments négatifs et de mauvaises intentions, d'ampleur similaire à celles plus directement inspirées par des affiches de propagande et des théories du complot. Les cartes en forme de pieuvre constituent un exemple extrême de structure rhétorique dans les graphiques : leur caractère conflictuel et conspirationniste est souvent évident, s'appuyant sur des tropes éculés et des sources existantes d'animosité ou de pensée conspirationniste. Pourtant, d'autres formes de conception de données ne sont pas exemptes de telles considérations. 
      Les concepteurs de visualisations (notamment académiques) sont tentés de considérer (à tort) leur travail comme « le simple compte rendu ou la structuration de faits objectifs », la persuasion ou les appels rhétoriques étant considérés comme l'apanage exclusif d'acteurs malveillants ou manipulateurs. Les résultats suggèrent cependant que la cartographie et la visualisation ne peuvent être clairement distinguées entre cartes et graphiques sensationnalistes et « persuasifs » et graphiques plus « neutres » sans intention rhétorique manifeste. Les lecteurs, eux aussi, apportent leurs propres attentes et contextes aux cartes et aux graphiques, ce qui rend impossible une dichotomie claire entre visions neutres ou sensationnalistes des données. La bonne intention des concepteurs de visualisations ne suffit pas à éviter la culpabilité morale quant à la manière dont les visualisations peuvent être mal interprétées ou détournées à des fins conspirationnistes. Un exemple est l'utilisation rhétorique des visualisations de données sur la COVID-19, où des activités de littératie des données apparemment bien conduites, comme le questionnement des sources, l'évaluation du positionnement et la réalisation d'analyses alternatives, ont été utilisées pour étayer la pensée conspirationniste.
      Articles connexes
      Cartes et caricatures. Recension de cartes satiriques et de cartes de propagande
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    • sur Quelles seraient les conséquences d'un effondrement de l'AMOC ?

      Publié: 14 June 2025, 2:18pm CEST

      Que se passerait-il si la principale circulation océanique de l’Atlantique, qui régule le climat mondial et européen, venait à s’effondrer ? C'est ce qu'analyse une étude néerlandaise parue en juin 2025 dans la revue Geophysical Research Letters en proposant plusieurs scénarios :

      René M. van Westen, Michiel L. J. Baatsen (2025). European Temperature Extremes Under Different AMOC Scenarios in the Community Earth System Model, Geophysical Research Letters, vol. 52, 12, 11 June 2025.

      La circulation méridienne de retournement Atlantique (en anglais AMOC) est le principal système de courants océaniques de l'Atlantique. Une grande partie du transfert de chaleur dans l'Atlantique est due au Gulf Stream, un courant de surface qui transporte l'eau chaude vers le nord depuis les Caraïbes. Alors que le Gulf Stream dans son ensemble est uniquement entraîné par les vents, son segment le plus septentrional, le courant nord-atlantique tire une grande partie de sa chaleur des échanges thermohalins dans l'AMOC. Ainsi, l'AMOC transporte jusqu'à 25 % de la chaleur totale vers l'hémisphère nord, jouant un rôle majeur dans le climat de l'Europe du nord-ouest.

      La circulation méridionale de retournement de l'Atlantique (AMOC) modère le climat européen. Un affaiblissement substantiel de l'AMOC sous l'effet du changement climatique pourrait entraîner une Europe plus froide dans un monde plus chaud. L'objectif dans cet article scientifique est de quantifier l'évolution des températures européennes selon différents scénarios d'AMOC et de changement climatique à l'aide du Modèle Communautaire du Système Terrestre (CESM). 

      Températures extrêmes en Europe selon différents scénarios d'AMOC à partir du Modèle communautaire du système terrestre (source : van Westen & Baatsen, 2025)

      Lorsque l'AMOC s'effondre complètement sans les effets du changement climatique, les extrêmes de température hivernale en Europe du Nord-Ouest s'intensifient (avec une chute pouvant atteindre 15 °C par endroits). L'intensification des extrêmes de froid est liée à la présence de glace de mer près de l'Europe du Nord-Ouest. Si l'on considère un AMOC réduit sous des conditions intermédiaires de réchauffement climatique : la limite de la banquise recule vers le nord et les impacts sur la température sont moindres, mais restent considérables. Outre les variations de température, les tempêtes hivernales devraient s'intensifier et entraîner d'importantes fluctuations de températures quotidiennes dans le cadre d'un AMOC nettement plus faible. Les températures européennes du futur seront déterminées par la force de l'AMOC et l'ampleur du réchauffement climatique.

      L'article est accompagné d’une carte interactive qui permet de visualiser les changements avec +2° de réchauffement climatique et un AMOC effondré. Les données de cet outil en ligne sont issues du Modèle Communautaire du Système Terrestre. Les simulations climatiques ont été réalisées sur le supercalculateur national néerlandais Snellius dans le cadre du projet NWO-SURF 2024.013. Les données complètes sont disponibles sur Zenodo.

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      Vers un affaiblissement du Gulf Stream dans l'Atlantique nord

      Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »

      Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

      Comment la cartographie animée et l'infographie donne à voir le réchauffement climatique

      CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

      Faut-il relancer les Zones marines d'importance écologique ou biologique (ZIEB) ?


    • sur Atlas conjoncturel de la France en crise

      Publié: 12 June 2025, 11:41am CEST

      L’Atlas conjoncturel de la France en crise, proposé par le géographe Arnaud Brennetot, est disponible sous la forme d’un site Internet en accès libre. L'Atlas propose une analyse critique des transformations géographiques de la France métropolitaine depuis le début du XXIe siècle.

      Cet atlas conjoncturel a la particularité d’être évolutif car il est appelé à s’enrichir au gré des capacités de l'auteur à l’alimenter, mais aussi du déploiement de la crise elle-même et des retours, critiques et suggestions que les lecteurs intéressés souhaiteraient éventuellement lui adresser. Conçu et lancé dans le cadre d’une démarche itérative sur les réseaux sociaux en juillet 2024, cet atlas assume une position engagée, combinant analyse cartographique et géographie critique, ouverte au dialogue et à la controverse. 


      Contexte

      Face à la polycrise mondiale, dont les ressorts sont autant écologiques, géoéconomiques que géopolitiques, la France, comme la plupart des démocraties libérales, se trouve confrontée à des défis immenses. Or, après plusieurs décennies de néolibéralisation, les instruments de l’action publique ne sont pas nécessairement adaptés à ce nouveau contexte. L'émergence d’une gouvernance multiniveau mobilisant une pluralité d’institutions territoriales s’est traduite par une focalisation collective sur les questions locales et par le délaissement concomitant des enjeux nationaux. Face à l’abandon par l’État d’une véritable stratégie pour le territoire national, les fantasmes et les diagnostics catastrophistes se sont multipliés sans frein dans le débat public, alimentant la crise politique nationale et la délégitimation du régime et des institutions, sans pour autant dégager d'alternatives crédibles.
      Objectifs de l'Atlas

      Face à la double dérive du laisser-aller de l’État et de l’outrance des débats, cet Atlas de la France en crise vise à proposer une géoscopie des mutations du territoire de la France métropolitaine à travers :
      1. L’analyse des transformations induites par les marchés les plus influents (l’emploi, l’activité productive, le parc immobilier)
      2. Les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour réguler ces mutations spatiales et promouvoir leurs valeurs et leurs objectifs.
      Pour cela, il s’agira de procéder à un diagnostic lucide, rigoureux et reproductible, en cherchant à caractériser de façon nuancée l’hétérogénéité des transformations en cours, sans ni les minimiser, ni les exagérer. L’objectif est donc d’offrir à toute personne intéressée un accès libre et gratuit à une information fiable et synthétique susceptible d’aider chacun à l’actualisation de ses opinions et stratégies.
      Fonctionnement

      L’Atlas de la France en crise est construit à partir de données publiques (INSEE, URSSAF, CEREMA, etc.) et mobilise la plateforme Magrit ( [https:]] ) mise à disposition par l’UMR Géographie-Cités. Les cartes et leur commentaire sont enrichis et actualisés de façon progressive.

      Les analyses menées pour aboutir à cet Atlas résultent d’une initiative personnelle et n’engagent que leur auteur, lequel reste disponible pour recevoir tous commentaires et questions.

      Présentation de l'Atlas
      Auteur : Arnaud Brennetot
      Introduction
      1. La mise en marché du territoire
      1.1 Le PIB 
      1.2 L'évolution de l'emploi
      1.3 Une réindustrialisation fragile
      1.4 L'ouverture internationale
      1.5 Les revenus d'activité
      1.6 Le marché immobilier
      1.7 La consommation foncière
      2. Une régulation publique en crise
      2.1 Les revenus disponibles
      2.2 Les ressources des collectivités territoriales
      2.3 La présence publique dans les territoires
      2.4 La recherche publique
      2.5 Le problème de la santé
      Publications associées
      Articles connexes
      Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France

      La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)

      Atlas de l'Anthropocène : un ensemble de données sur la crise écologique de notre temps

      PopFlux, une application pour visualiser les déménagements des Français avant et après la crise Covid-19

      Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?

      Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis

    • sur Faut-il relancer les Zones marines d'importance écologique ou biologique (ZIEB) ?

      Publié: 7 June 2025, 11:08pm CEST

       

      Source : Dunn, D.C., Cleary, J., DeLand, S. et al.  (2025). What is an ecologically or biologically significant area ? npj Ocean Sustain 4, 28. [https:]]  (article en accès libre)


      1) Qu'est-ce qu'une Zone marine d'importance écologique ou biologique (ZIEB) ?

      Les zones d'importance écologique et biologique (ZIEB, en anglais EBSA) sont des zones au sein des eaux océaniques que des évaluations scientifiques officielles ont désignées comme ayant une importance écologique et biologique particulière par rapport à l'écosystème marin environnant. Créées en 2011 par  la Convention sur la diversité biologique, ces zones regroupent des milieux variés?: zones côtières (55%), océaniques (17%) et grands fonds (28%). Certains sites abritent des espèces clés comme des tortues, des oiseaux ou des mammifères marins, d'autres des habitats critiques (mangroves, monts sous-marins, zones d’upwelling). Amorcée en 2011, la première vague du processus des ZIEB touche à sa fin. Pendant plus d'une décennie, 15 ateliers régionaux ont été organisés, impliquant plus de 400 participants, couvrant 75,7 % de l'océan et identifiant 338 ZIEB.

      Les 336 ZIEB délimitées spatialement (sur 338) décrites dans 15 ateliers régionaux (source : Dunn et al., 2025)


      2) Quelles sont les lacunes de ce dispositif ?

      La majorité des ZIEB ne bénéficient d’aucune mesure de gestion renforcée. Dans les eaux internationales, seuls 7% d'entre elles incluent une aire protégée. Plus la zone est vaste, dynamique et en haute mer, plus elle échappe à une régulation efficace. Les systèmes côtiers fréquemment regroupés dans les descriptions des ZIEB, présentent différents niveaux de vulnérabilité à divers facteurs de stress. Une différenciation et une délimitation plus poussées sur ces zones côtières seraient probablement nécessaires afin que des mesures de gestion puissent être envisagées. De nombreuses lacunes subsistent : peu de données sur les grands fonds, faible représentation des herbiers ou macroalgues, participation limitée de certains États. Des régions très riches comme les mers de Chine ou les archipels indonésiens restent peu couvertes. Les États-Unis et le Canada ont choisi de ne pas inclure leurs ZEE dans le processus des ZIEB, indiquant qu'ils avaient des processus internes en cours.

      3) Pistes pour permettre une gestion améliorée

      Attribuer une valeur à un lieu et attirer l'attention sur ce point est une chose, convaincre les autorités réglementaires de mettre en œuvre des mesures significatives pour assurer la pérennité de cette valeur et de prévoir un budget pour financer sa gestion, y compris un suivi de base permettant de comprendre la valeur existante ou perdue, en est une autre. Une reconnaissance internationale est importante pour stimuler et soutenir les initiatives nationales de gestion, en particulier dans les pays aux capacités scientifiques limitées. L'adoption du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ), signé par 115 États en 2023, a ouvert la voie à une nouvelle approche pour attribuer une valeur écologique afin d'orienter et de hiérarchiser l'élaboration de mesures de surveillance et de gestion. La société a déployé des efforts considérables pour mieux comprendre (à savoir collecter, analyser et synthétiser les données scientifiques et autres sources de connaissances) et ainsi pouvoir attribuer une valeur à ces lieux en tant que zones d'importance écologique et biologique . « Nous avons accumulé un océan de connaissances grâce au processus ZIEB, mais, comme pour notre océan mondial, la grande majorité reste à comprendre et à protéger adéquatement.

      4) Disponibilité des données

      Le référentiel ainsi que les informations sur les ZIEB sont disponibles sur le site officiel de la Convention sur la biodiversité biologique (CBD). Leurs périmètres sont à télécharger au format geojson dans la partie description des ZIEB examinées par la Conférence des Parties à la CDB (voir la carte interactive des dépôts).

      Les critères scientifiques adopté en 2008 par la 9e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP9)  pour définir les zones d'importance écologique ou biologique (ZIEB) étaient les suivants. Ils peuvent être vus comme un peu larges, mais ils ont le mérite d'exister :

      1. Unicité ou rareté de la zone
      2. Importance particulière pour les stades du cycle biologique des espèces
      3. Importance pour les espèces et/ou les habitats menacés, en voie de disparition ou en déclin
      4. Vulnérabilité, fragilité, sensibilité ou rétablissement lent
      5. Productivité biologique
      6. Diversité biologique
      7. Dimension naturelle

      Pour aller plus loin

      Un indispensable sommet sur l’océan (Le Monde). La troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC-3) se tient à Nice, du 9 au 13 juin, en présence de 60 chefs d’Etat ou de gouvernement, sans les Etats-Unis. Même si les objectifs paraissent modestes, cette conférence doit permettre d’entretenir la mobilisation en faveur d’une cause qui concerne l’humanité tout entière.

      Sommet sur les océans à Nice : on vous résume le débat sur les aires marines protégées (TF1). En amont de l'UNOC-3, Emmanuel Macron a annoncé vouloir "limiter l'activité" des chaluts de fond dans certaines zones des aires marines protégées françaises. Le sujet est central pour la protection des océans. Mais l'efficacité de ces zones conçues pour assurer une conservation pérenne des écosystèmes marins fait débat.

      Obtenir des aires marines réellement protégées (Bloom). Selon cette association "entièrement dévouée à l’océan et à ceux qui en vivent", la France s’illustre par sa médiocrité en matière de protection de la biodiversité océanique. L'association Bloom préconise 11 règles d'or pour une pêche sociale et écologique. Ce rapport présente les travaux scientifiques d’une trentaine des plus grands spécialistes de l’océan à l’échelle mondiale. L’article scientifique "Repenser la durabilité des pêcheries marines pour une planète en évolution rapide" qui relate leurs travaux a été publié en septembre 2024 dans la revue npj Ocean Sustainability du journal Nature. 

      Protection des océans : des ONG portent plainte à Bruxelles pour l’arrêt du chalutage de fond dans les aires marines « protégées » (Libération). Cinq collectifs ont saisi la Commission européenne. Elles accusent la France, l’Italie et l’Allemagne de manquer à leur devoir de sauvegarder quinze écosystèmes marins, en violation d’une directive européenne datant de 1992.

      Le sommet de l’ONU sur l’océan s’achève à Nice, avec un cap clair sur la haute mer (Le Temps). La ratification du traité sur la haute mer par une cinquantaine de pays, actée lundi à Nice, permet d’espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord. Une COP dédiée est prévue dès 2026. Plusieurs pays, de la Colombie aux Samoa, annoncent de nouvelles aires marines protégées (AMP) ou renforcent celles existantes. L’océan passe ainsi de 8,34% à plus de 10% d’AMP. En France, seuls 4% des eaux sont mieux protégés, décevant les ONG. Le sommet pointe les « effets néfastes » du climat sur l’océan mais la déclaration finale ne parle pas d’une sortie des énergies fossiles, principale cause de l’acidification. 
      Programmes de l’UNESCO pour l’océan (2025). L’UNESCO propose plusieurs programmes pour mieux connaître, préserver et valoriser durablement les milieux océaniques. 

      La mer, un objet hautement politique. La privatisation des territoires et ressources maritimes en acte (VertigO)
      Comment l'océan est-il construit socialement ? Cela a été appréhendé à travers les méthodes des sciences sociales par la géographie, le droit, l'économie et l'histoire, mais peu par la sociologie, l'anthropologie ou encore la science politique. Les articles de ce numéro spécial de [VertigO] – La revue électronique en science de l'environnement contribue à combler cette lacune en partant de différentes approches et en mobilisant l'anthropologie, la sociologie politique, le droit et la géopolitique dans l'analyse de l'objet « gouvernance des mers et des océans ».

      Course à l’exploitation minière des fonds marins : l’impuissance du droit international ? (The Conversation)
      Laisa Branco Coelho De Almeida doctorante à l’IHEID analyse l’impasse juridique autour de l’exploitation minière des grands fonds marins. Face aux ambitions d’acteurs comme Metals Company et aux manœuvres de Washington, l’autorité internationale est fragilisée. L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), créée en 1982 par la Convention sur le droit de la mer, peine à imposer son Code minier. Les entreprises dénoncent les lenteurs, tandis que l’environnement exige des garanties strictes.

      Articles connexes

      La carte de protection des océans proposée par Greenpeace pour 2030 : utopie ou réalisme ?
      MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées

      Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NOAA
      Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
      Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale
      Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique

      Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde

      Données cartographiques sur les énergies marines renouvelables consultables sur le Géoportail

      Progression de la cartographie haute résolution des fonds marins (programme Seabed 2030 et GEBCO)
      DeltaDTM : un modèle numérique de terrain côtier à l'échelle mondiale
      Cartes et données pour alimenter le débat sur les attaques de requins dans le monde

    • sur Medieval Murder Maps. Un site de cartographie interactive sur les meurtres en Angleterre à la fin du Moyen Âge

      Publié: 7 June 2025, 7:43pm CEST


      Le site Medieval Murder Maps offre un aperçu unique de la violence et de la justice à la fin du Moyen Âge en Angleterre. Son fondateur, Manuel Eisner a repéré des centaines de meurtres à cette époque. En utilisant des registres du XIVe siècle et d'autres sources d'archives, l'historien directeur de l'Institut de criminologie de l'Université de Cambridge, a passé 15 ans à travailler sur des outils interactifs qu'il appelle « cartes de meurtres » avec l'aide d'une équipe. Réunis et analysés dans un article à comité de lecture, leurs résultats offrent un aperçu des dessous sombres de la vie médiévale à Londres, Oxford et York. Ils révèlent également des tendances qui pourraient surprendre les lecteurs d'aujourd'hui : certains des foyers les plus meurtriers se trouvaient dans les quartiers les plus aisés, et les étudiants universitaires figuraient parmi les tueurs les plus fréquents. Les auteurs ont également constaté que les meurtres avaient tendance à se concentrer dans les zones extérieures très fréquentées et que la majorité des tueurs bénéficiaient de l'impunité.

      Référence scientifique

      Eisner, M., Brown, S.E., Eisner, N. et al. (2025). Spatial dynamics of homicide in medieval English cities: the Medieval Murder Map project [Dynamique spatiale des homicides dans les villes médiévales anglaises : le projet Medieval Murder Map], Criminal Law Forum, [https:]]  (article en accès libre).

      Cette étude examine les schémas spatiaux des homicides dans trois villes anglaises du XIVe siècle – Londres, York et Oxford – à travers le projet Medieval Murder Map, qui visualise 355 cas d'homicides issus d'enquêtes judiciaires. En intégrant la criminologie historique aux théories contemporaines de la criminalité spatiale, les auteurs esquissent une nouvelle criminologie historique de l'espace, montrant la manière dont les environnements urbains ont façonné les schémas de violence meurtrière du passé. Les résultats révèlent des similitudes entre les trois villes. Les homicides étaient fortement concentrés dans des lieux clés de la vie urbaine tels que les marchés, les places et les voies publiques. Les schémas temporels indiquent que la plupart des homicides se produisaient le soir et le week-end, ce qui concorde avec la théorie des activités routinières. Oxford présentait des taux d'homicides bien plus élevés que Londres et York, ainsi qu'une proportion plus élevée de violences collectives organisées, suggérant des niveaux élevés de désorganisation sociale et d'impunité. Les analyses spatiales révèlent des zones distinctes liées aux conflits entre la ville et l'université et à la violence alimentée par les factions étudiantes. À Londres, les résultats suggèrent des groupes distincts d'homicides reflétant des différences de fonctions économiques et sociales. Dans les trois villes, certains homicides ont été commis dans des espaces à forte visibilité et à forte signification symbolique. Ces résultats mettent en évidence l'influence historique de l'espace public sur la violence urbaine. L'étude soulève également des questions plus larges sur le déclin à long terme des homicides, suggérant que les changements dans la gouvernance urbaine et l'organisation spatiale pourraient avoir joué un rôle crucial dans la réduction de la violence meurtrière.

      Le site Medieval Murder Map

      Le site Medieval Murder Maps ( [www.medievalmurdermap.co.uk] ) comprend trois villes : Londres, York et Oxford. Les sites ont été sélectionnés selon plusieurs critères : leur importance en tant que centres urbains dans l'Angleterre médiévale ; la disponibilité d'enquêtes de coroners s'étalant sur plusieurs années ; l'accès à des cartes historiques numériques de haute qualité ; et des considérations pratiques telles que l'expertise et les contraintes de temps. Les coroners étaient des fonctionnaires locaux représentant les intérêts de la Couronne, chargés principalement de mener des enquêtes sur les morts violentes ou suspectes. Leur rôle garantissait la protection des intérêts financiers royaux et la présentation des informations pertinentes aux tribunaux pour la mise en accusation lors des procès.

      Les cartes montrent les lieux d'homicides recensés au XIVe siècle. Le bleu indique les meurtres impliquant des hommes ; le rouge indique une victime ou un agresseur de sexe féminin. Les symboles indiquent les armes utilisées. Il est possible de sélectionner les données en fonction du genre de l'agresseur ou de la victime (homme ou femme), du jour et de l'heure de la semaine, du type d'arme utilisé, du lieu de l'événement.

      Interface du site Medieval Murder Maps

      L'auteur Manuel Eisner et son équipe

      Manuel Eisner a étudié l'histoire à l'Université de Zurich et est titulaire d'un doctorat en sociologie. Il aa publié plusieurs ouvrages, comme auteur ou directeur de publication, ainsi que plus d'une 100e d'articles et chapitres de livres en anglais, allemand, espagnol et français. Ses travaux universitaires portent sur l'explication des causes, des conséquences et de la prévention de la violence interpersonnelle dans les sociétés humaines. ses recherches visent à répondre aux questions suivantes : comment décrire et expliquer les variations des niveaux de violence entre les sociétés et au cours de l'histoire humaine ? Quels mécanismes psychologiques et sociaux expliquent l'évolution et la stabilité des comportements violents au cours de la vie ? Quelle combinaison de prévention, d'intervention et de contrôle est la plus adaptée pour réduire la violence interpersonnelle dans différentes sociétés du monde ? 

      L'équipe de Murder Maps : Manuel Eisner, Sam Barnes, Dr Stéphanie Emma Brown, Birgitte Bruun, Simone Castello, Dr Nora Eisner, Charlie Inman, Jeremy Ries, Michael Rice, Ruth Schmid, Liam Kelly, Steve Hankey.

      Pour aller plus loin

      • « Just how bloody was medieval England ? A ‘murder map’ holds some surprises » (The Washington Post)
      • « Who Killed the Innkeeper With a Sword in 1315 ? » (The New York Times)
      • « Noblewoman may have ordered brazen murder of priest outside St Paul’s in 1337 » (The Guardian

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      Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail

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      Mapping Narrations, un ouvrage sur la cartographie au Moyen Âge et à l’époque moderne
      Cartographie des fusillades de masse aux Etats-Unis : comment étudier et objectiver le phénomène ?

      Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde
      Cartes et atlas historiques
    • sur Cartes des taux d'application des pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 m

      Publié: 7 June 2025, 9:48am CEST

      Source : Porta, G.M., Casse, L., Manzoni, A. et al. (2025). Pesticides application rate maps in the European Union at a 250?m spatial resolution. Science Data 12, 725 (article en open access),  [https:]]

      Les auteurs proposent une cartographie des taux d'application de pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 mètres pour 53 ingrédients actifs en 2018. Les données sources comprennent des estimations mondiales des apports de pesticides, des cartes de cultures à haute résolution et l'utilisation de pesticides rapportée par les chiffres officiels d'EUROSTAT. Les taux d'application mondiaux de pesticides précédemment publiés dans PEST-CHEMGRIDS sont utilisés comme premières estimations. Ceux-ci sont ensuite ajustés à l'aide d'un ensemble de données d'étalonnage recueillies à partir de l'utilisation des pesticides en agriculture. L'estimation de la masse appliquée par pays et par type de culture est ensuite combinée à des cartes de cultures à haute résolution. La procédure prend explicitement en compte la qualité et l'incertitude des données grâce à une procédure d'estimation du maximum de vraisemblance. Ce produit de données présente des distributions spatiales détaillées des apports de pesticides, facilitant l'évaluation du devenir et du transport des pesticides, des transformations biogéochimiques ainsi que de l'évaluation des risques environnementaux.

      Cartes des taux d'application des pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 m (source : Porta, Casse, Manzoni et al., 2025). 


      Les cartes sont fournies au format géoréférencé (geotiff) utilisant les coordonnées projetées EPSG:3035. Pour chaque ingrédient actif les auteurs fournissent une carte d'estimation haute (H), médiane (M) et basse (L). Les données comprennent également une distribution d'indice de précision spatiale, qui indique la fidélité des cartes produites par rapport à l'ensemble de données d'étalonnage. La carte des cultures EUCM-CORINE-250 est également fournie, ainsi que les données sur les taux d'application. Toutes les données sont disponibles sur Figshare (7,8 Go de données à télécharger).

      Articles connexes

      Carte de l'utilisation des pesticides en France et outre-mer

      Cartographie des rejets de PFAS par les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)
      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)

      Impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques

      Pollution de l'air et zones urbaines dans le monde

      Agroclimat2050, un outil pour prévoir l'impact des événements météorologiques sur la production agricole
      Un Atlas de la PAC pour une autre politique agricole commune
    • sur La situation financière des communes selon le revenu moyen par habitant

      Publié: 29 May 2025, 11:00am CEST

      Source : Guillaume Leforestier (2025). La situation des communes en 2023 selon les revenus de leurs habitants, Bulletin d'Information Statistique de la Direction générale des collectivités locales, n°194, avril 2025.

      La Direction générale des collectivités locales publie la situation des communes en 2023 selon les revenus de leurs habitants. Les communes dont les habitants disposent d'un revenu moyen élevé sont situées principalement sur le littoral, les régions frontalières avec la Suisse, l'Allemagne et le Luxembourg, ainsi que dans les zones périphériques des grands centres urbains. Cette géographie diffère de celle des communes analysées selon leurs recettes de fonctionnement par habitant, en raison notamment de leur modèle de financement, qui ne repose que partiellement sur les revenus des habitants. Pour autant, la situation financière des communes ayant des habitants à hauts revenus présente certains traits communs. Leurs recettes et des dépenses de fonctionnement par habitant sont un peu plus importantes. Au regard des différents indicateurs financiers, leur situation financière se révèle glo-balement plus favorable, surtout pour les communes de moins de 50 000 habitants. Pour ces der-nières, les différents ratios financiers sont sensibles au revenu des habitants, contrairement aux communes plus peuplées, hormis l'effort d'investissement. Les communes aux habitants les plus aisés consacrent une part plus importante de leurs dépenses dans certains domaines: culture, sport et jeunesse, santé et action sociale, ou encore transports, routes et voirie.

      Le revenu moyen par habitant est appréhendé ici à travers le revenu fiscal de référence. Le modèle économétrique utilisé répartit les communes selon leur quartile de revenu moyen par habitant en 2022 et leur quartile de recettes de fonctionnement en 2023. Plus le revenu de leurs habitants est élevé, plus les communes appartiennent à des aires d'attraction des villes de grande taille. La situation est plus favorable pour les communes de moins de 50 000 habitants aux habitants à hauts revenus. Les efforts d'investissement et d'équipement sont globalement plus soutenus dans les communes aux habitants aisés. Les cartes et données peuvent être consultées sur le site de l'Observatoire des territoires.

      La Direction générale des collectivités locales publie régulièrement des analyses statistiques. Pour accéder aux différents numéros du Bulletin d'Information Statistique (BIS) de la DGCL, cliquez sur ce lien. Voir notamment le numéro concernant les structures territoriales au 1er janvier 2025.

      Pour compléter 

      L'INSEE fournit chaque année des données sur la structure et la distribution des revenus ainsi que l'inégalité des niveaux de vie en France. Ces données sont issues du dispositif Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) et sont disponibles à différents niveaux géographiques (régions, départements, arrondissements, EPCI, EPT, CTCD, communes, aires d'attraction des villes, unités urbaines, zones d’emploi).

      L'Observatoire des inégalités a publié en février 2025 un palmarès des villes françaises les plus inégalitaires.

      Articles connexes

      Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE

      Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE) en France

      L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur niveau d’attraction

      L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité
      Cartes et données sur les « déserts médicaux » en France
      La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)
      Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)

      Etudier la métropolisation et les dynamiques urbaines en France avec les données INSEE

    • sur Agroclimat2050, un outil pour prévoir l'impact des événements météorologiques sur la production agricole

      Publié: 5 May 2025, 12:54pm CEST

      Serge Zaka (sergezaka.bsky.social), qui est ingénieur agronome et docteur en agroclimatologie, s'est fait connaître en tant que lanceur d'alerte sur les impacts du changement climatique sur la production agricole. Il a créé le site Agroclimat2050 (agroclimatologie.com) qui entend devenir le premier service cartographique agroclimatique de France.

      L'outil « gratuit, sans compte et ouvert à tous » vise à cartographier les risques agroclimatiques. Il propose actuellement les pertes de fleurs dues au gel, à une résolution de 1,3 km² sur toute la France, et de 5 à 12 km² sur l’ensemble de l’Europe. La pomme et la mirabelle ont également été ajoutés. A terme, d'autres cultures et arbres fruitiers vont rejoindre la danse. Les données sont issues du modèle ARPEGE (Météo-France) et de l'opendata du gouvernement français. Les prévisions s'appuient également sur les données des modèles de prévisions numériques Global Forecast System (GFS/NOAA) et AROME (Météo-France).

      À terme, le site proposera :

      • L’accessibilité des parcelles agricoles
      • Des indices de stress thermique pour une dizaine d’animaux d’élevage
      • Des indices de développement pour plusieurs maladies et ravageurs
      • L’échaudage des céréales et le stress thermique et hydriques pour toutes les grandes cultures.
      • La vitesse de croissance des légumes potagers, en irrigué ou non ou des grandes cultures.
      • Les cumuls de degrés-jours pour toutes les espèces agricoles en France

      Il s’agit encore d’un prototype. « Soyez indulgents : ce projet est entièrement autofinancé, développé avec mes propres moyens, au service du monde agricole ». Ces prévisions ne doivent pas être utilisées pour la protection des biens et des personnes. En aucun cas la responsabilité de leur auteur ou d'Agroclimat2050 ne pourrait être engagée. Ainsi, Agroclimat2050 souligne que ses prévisions sont informatives et ne remplacent pas les informations officielles des services météorologiques nationaux.

      [Surprise] Une révolution dans le paysage agricole : voici le 1er service cartographique agroclimatique de France ! agroclimatologie.com Cela fait un an que je travaille, en toute discrétion, sur un outil GRATUIT, SANS COMPTE, OUVERT A TOUS, pour cartographier les risques agroclimatiques. 1/6

      [image or embed]

      — Dr. Serge Zaka (@sergezaka.bsky.social) 6 avril 2025 à 23:51

      Pour compléter

      Interview de Serge Zaka pour la Chambre d'agriculture de l'Ain.
      « Il se consacre à l’étude de l’impact du changement climatique sur l’agriculture, qu’il s’agisse des grandes cultures, du maraîchage, de l'arboriculture, de la viticulture, de l’élevage. Son mot d’ordre : anticiper. Grâce à une approche scientifique rigoureuse, il s’efforce de mieux comprendre et prévoir ces transformations afin d’identifier des stratégies d’adaptation et d’atténuation. L’objectif est clair : préserver une production agricole durable, résiliente et de qualité afin que la France garde son indépendance agricole d’ici 2050. Serge ZAKA répond à nos questions. »

      Il faut sortir de la politique pansement, court-termiste : pour révolutionner l'agriculture, les pistes de l'agroclimatologue Serge Zaka (FranceInfo). 
      « Nouvelles cultures, gestion de l'eau, travail du sol : face aux pertes de plus en plus importantes des agriculteurs, l'agroclimatologue Serge Zaka nous présente ses solutions pour faire face au changement climatique dans la région. »

      Benjamin Nowak, maître de conférences en agronomie, propose des cartes pour le suivi des cultures, les sciences du sol et les cycles biogéochimiques (principalement du carbone, de l'azote et du phosphore).

      Lien ajouté le 26 juin 2025

      Le Système canadien de surveillance des terres agricoles (SCSTA) fournit des données sur les anomalies hebdomadaires de l'indice de végétation naturelle (NDVI) ainsi que des cartes hebdomadaires sur l'état des cultures tout au long de la saison de croissance. Les données (de 2000 à aujourd'hui) sont à télécharger gratuitement sur le site ouvert.canada.ca.

      Lien ajouté le 29 juin 2025

      « Les prévisionnistes manipulent-ils les cartes météo pour nous affoler sur le déclin du climat ? » (France-Info). Des climatosceptiques accusent les prévisionnistes d'orienter les couleurs des cartes météo pour dramatiser les épisodes de chaleur. Les spécialistes démentent et prouvent le contraire.


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    • sur Résultats d'enquête dans 125 pays concernant le soutien réel et perçu à l’action climatique

      Publié: 4 May 2025, 9:10am CEST

      Source : Andre, P., Boneva, T., Chopra, F. et al. (2024). Globally representative evidence on the actual and perceived support for climate action. Nature Climate Change, 14, p. 253–259 (article disponible en open access),  [https:]]

      Des chercheurs ont interrogé environ 130 000 personnes dans 125 pays à travers le monde sur le changement et le réchauffement climatique. Ils ont constaté que 89 % des personnes souhaitaient davantage d’action politique pour lutter contre le changement climatique. Comme il s'agit de données déclaratives, l'enquête reflète plus des perceptions que des pratiques. Cette enquête mondiale sur le changement climatique permet malgré tout de remettre en cause la représentation commune selon laquelle l'opinion serait frileuse par rapport à l'action climatique. 

      Résumé

      L'atténuation du changement climatique nécessite une coopération mondiale, mais les données mondiales sur la volonté d'agir des individus restent rares. Dans cette étude, les chercheurs ont conduit une enquête représentative dans 125 pays, auprès d'environ 130 000 personnes. Les résultats révèlent un large soutien à l'action climatique : 69 % de la population mondiale se déclare prête à contribuer à hauteur de 1 % de son revenu personnel, 86 % adhère aux normes sociales pro-climat et 89 % exige une action politique renforcée. Les pays confrontés à une vulnérabilité accrue au changement climatique affichent une volonté de contribuer particulièrement élevée. Malgré ces statistiques encourageantes, on constate que le monde est plongé dans une forme d'ignorance généralisée, où les individus sous-estiment systématiquement la volonté d'agir de leurs concitoyens. Ce décalage de perception, combiné à un comportement individuel coopératif conditionnel, pose des défis pour la poursuite de l'action climatique. Par conséquent, sensibiliser au large soutien mondial à l'action climatique devient crucial pour promouvoir une réponse unifiée au changement climatique.

      Un soutien mondial généralisé à l'action climatique (source : Andre et al., 2024).


      a, c, e Proportions moyennes mondiales de répondants disposés à contribuer à hauteur de 1 % de leur revenu (a), approuvant les normes sociales pro-climatiques (c) et exigeant une action politique (e). Des pondérations ajustées en fonction de la population sont utilisées pour garantir la représentativité au niveau mondial. 

      b, d, f Cartes du monde dans lesquelles chaque pays est coloré en fonction de sa proportion de répondants disposés à contribuer à hauteur de 1 % de leur revenu (b), approuvant les normes sociales pro-climatiques (d) et exigeant une action politique (f). Des pondérations ont été effectuées pour tenir compte de la procédure d'échantillonnage stratifié.

      Les chercheurs ont conçu cette enquête mondiale sur le changement climatique afin d'obtenir des données représentatives à l'échelle mondiale sur la volonté d'agir contre le changement climatique. L'enquête a été menée dans le cadre du sondage mondial Gallup 2021/2022 auprès d'un ensemble vaste et diversifié de pays (N =125) en utilisant une méthodologie d'échantillonnage et d'enquête commune (voir la méthodologie). Les pays inclus dans cette étude représentent 96 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), 96 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 92 % de la population mondiale. Afin de garantir la représentativité nationale, chaque échantillon de pays a été sélectionné aléatoirement parmi la population résidente âgée de 15 ans et plus. Les entretiens ont été menés par téléphone (courant dans les pays à revenu élevé) ou en face à face (courant dans les pays à faible revenu), avec des numéros de téléphone ou des adresses tirés au sort. La plupart des échantillons nationaux comprennent environ 1 000 répondants, et l'échantillon mondial comprend un total de 129 902 personnes.
      Les données de l'Enquête mondiale sur le changement climatique sont disponibles à l'adresse  [https:]] . Les références et la documentation des données externes et propriétaires, telles que celles du sondage mondial Gallup, sont disponibles dans les Informations supplémentaires.
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    • sur Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion

      Publié: 3 May 2025, 10:51am CEST


      En partenariat avec la DAC-Réunion et le laboratoire ICARE (Université de La Réunion), nous avons le plaisir de mettre en ligne un Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion.


      1) Histoire du bâti scolaire à La Réunion

      La démocratisation de la fréquentation scolaire à La Réunion s'inscrit dans un processus au long terme qui débute avec les premiers effets de la départementalisation de mars 1946 et les politiques de « rattrapage » menées à partir des années 1960. L'augmentation massive de la population scolaire s'accompagne de la nécessité de favoriser l'accueil des élèves et donc de prévoir la construction de bâtiments spécifiquement dédiés à l'enseignement. L'île étant très largement sous-équipée en infrastructures scolaires au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les autorités utilisent le plus souvent des expédients, comme la construction de classes « semi-provisoires » à coût réduit de type « Éclair », avant de pouvoir envisager leur mise aux normes, d'abord de manière timide, puis plus exclusivement à partir des années 1970-1980. Divers fonds et crédits sont alors mobilisés pour stimuler une expansion rapide du système éducatif de l'île. Comme en métropole, cette mise aux normes des bâtiments scolaires a été pensée pour mieux contrôler les coûts grâce à l'industrialisation de la production d'éléments de construction. Pour répondre à ce besoin pressant, des instructions sont établies afin de mettre en œuvre des programmes de construction répondant à des normes précises conçues sous la forme de plans d'écoles et de modèles de constructions destinés à en faciliter l'exécution.

      Les choix architecturaux résolument novateurs adoptés à partir des années 1950-1960 sont à mettre en lien avec l'influence de quelques cabinets d'architectes métropolitains qui s'adaptent par l'intermédiaire d'architectes réunionnais des normes architecturales pensées pour l'hexagone. La construction à partir des années 1960 de deux importantes cités scolaires à Saint-Benoît et à Saint-Denis entérine l'adoption de principes architecturaux uniformes, mettant l'accent sur une utilisation maximale de la préfabrication, tout en jouant avec les motifs des façades, la superposition de galeries ouvertes et de salles de cours traversantes, la fonctionnalité étant recherchée pour les divers espaces.

      Ces évolutions illustrent l'influence des mouvements architecturaux résolument modernes. Les bâtiments sont conçus en fonction de leur utilité et de leur destination, avec une attention particulière accordée à l'efficacité. La simplicité est envisagée comme une esthétique moderne. L'utilisation de nouveaux matériaux tels que le béton ou l'acier est privilégiée. Une attention particulière est accordée à la luminosité naturelle et à la connexion visuelle avec l'environnement. Les espaces intérieurs sont conçus selon des plans libres, souvent dépourvus de murs porteurs, offrant une flexibilité dans l'organisation de l'espace. Enfin, les toits plats ou terrasses sont exploités.

      Malgré les difficultés d'approvisionnement en matériaux modernes, l'inadéquation de certaines modalités des structures au foncier et des ouvrants aux conditions climatiques, ces nouvelles normes architecturales ont été largement dominantes à La Réunion jusqu'aux années quatre-vingt où les projets moins génériques s'ouvrent quelque peu à la diversité des styles en vue d'une adaptation plus poussée au contexte. Les questions liées à l'hygiène et à la santé des élèves ont pu guider un certain nombre de choix. De même, la question des enseignements est parfois évoquée pour expliquer la présence d'espaces dédiés à certaines disciplines ou encore l'intégration de nouvelles normes technologiques dans les apprentissages. Pourtant, il semble bien que le moteur de cette inflation normative soit purement financier et économique. Un autre constat montre que la normalisation reste par bien des points identiques à celle exploitée pour les établissements en métropole mais s'inscrivent dans une temporalité bien spécifique. Pensées pour des établissements dans des contextes territoriaux et politiques bien différents, les normes architecturales appliquées à La Réunion ont nécessité de nombreuses adaptations de la part des responsables locaux et certaines adaptations de la part du législateur.

      Sources des données (dont images) : Étude d'identification d'édifices scolaires et universitaires remarquables construits à La Réunion entre les années 1920 et 1990, commandée par la DAC-Réunion et réalisée par l'agence Bruno Decrock.

      2) Mode d'emploi de l'Atlas en ligne

      Depuis la page d'accueil du site, vous pouvez filtrer les données par "type d'établissement" puis "voir l'échantillon des exemples architecturaux illustrés". Il est possible de cliquer directement sur un établissement de votre choix sur la carte interactive.


      L'Atlas permet de zoomer sur l'environnement de l'établissement à l'échelle du quartier et de faire apparaître sa fiche (notice historique et description détaillée des bâtiments). Des vues au sol ainsi que des plans d'établissements sont présentés dans les différentes notices.



      L'Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion s'inscrit dans le cadre du projet GEORUN - Matériaux pour une géographie de l’école réunionnaise, porté par l'Institut coopératif austral de recherches en éducation (Icare, EA 7389) au sein de l'université de La Réunion. Il fait partie de l'Atlas des territoires éducatifs à La Réunion

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    • sur Cartographie de la qualité des données d'enquêtes dans 33 pays d'Afrique subsaharienne

      Publié: 2 May 2025, 10:17pm CEST


      Source : Seidler, V., Utazi, E.C., Finaret, A.B. et al. (2025). Subnational variations in the quality of household survey data in sub-Saharan Africa. Nature Communications, 16, 3771, [https:]]

      On suppose souvent que les enquêtes nationales auprès des ménages sont uniformes et de bonne qualité. Une nouvelle étude révèle d’énormes différences infranationales dans la qualité des données dans 35 pays d'Afrique. L'étude, publiée dans Nature Communications, analyse les données géocodées à une résolution de 5 km. Elle met en lumière des défis pour l'élaboration des politiques de santé et de développement. Les chercheurs se concentrent sur trois types d’erreurs de données : l'âge incomplet (mois ou année de naissance manquant), l'âge cumulé (âges se terminant par 0 ou 5), les données manquantes ou invraisemblables sur la taille des enfants. Ce sont des indicateurs largement utilisés qui garantissent la qualité des données. À l'aide de modèles géostatistiques, ils ont cartographié ces indicateurs à haute résolution spatiale. Ils ont ensuite agrégé les résultats aux niveaux régional et national, pondérés par la population. Les résultats montrent une variation extrême au sein d'un même pays. Par exemple, au Nigéria, la répartition par âge entre 2006 et 2019 variait de 25 % à plus de 60 % selon les districts. Au Tchad, les données manquantes sur l'âge variaient de 8 % à plus de 90 % selon les régions. Une découverte majeure : la qualité des données se dégrade à mesure que l’on s’éloigne des zones habitées. Dans les zones rurales et reculées, les données manquantes, les mesures imprécises et autres erreurs deviennent beaucoup plus fréquentes.

      Des données de mauvaise qualité peuvent induire en erreur les décideurs politiques, entraîner une mauvaise allocation des ressources et ne pas permettre de saisir les véritables besoins des populations isolées. À défaut d'identifier ces problèmes, les interventions risquent de manquer leurs objectifs. Les chercheurs proposent un outil de visualisation en ligne pour analyser la qualité des données en Afrique. Cet outil aidera les utilisateurs à évaluer les risques et à ajuster leurs analyses en conséquence.  

      Lien vers l'application cartographique :

      Cartographie de la qualité des données d'enquêtes auprès des ménages dans 33 pays d'Afrique subsaharienne 2006-2019



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      Africartes : toute l’Afrique en cartes et en accès libre sur le site de l'AFD

      Africapolis, un projet pour cartographier au plus près l’Afrique urbaine

      Frontières et conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest

      Cartographie des arbres dans les zones arides et semi-arides de l'Afrique de l'ouest


    • sur Cartes et données sur les élections fédérales de 2025 au Canada

      Publié: 1 May 2025, 6:05pm CEST


      Donné largement perdant suite à la démission de Justin Trudeau, le Parti libéral a remporté les élections législatives anticipées au Canada le lundi 28 avril 2025. La formation du Premier ministre Mark Carney est assurée d'avoir assez de sièges pour former un gouvernement. Elle n'obtient en revanche pas la majorité à la Chambre des communes. Au terme d’une campagne dominée par les tensions entre le Canada et les Etats-Unis, les libéraux de Mark Carney disposent finalement de 169 sièges, soit 3 de moins que nécessaire pour pouvoir gouverner seuls. Cela représente cependant 9 élus de plus que lors des élections de 2021, une forme de vote utile ayant joué à leur avantage. 
      S’ils font mieux que lors des précédentes législatives avec 25 élus de plus, les conservateurs sont très nettement en deçà des résultats que leur promettaient les sondages avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Leur avance est allée jusqu’à 25 points sur les libéraux de Justin Trudeau, qui a passé la main à Mark Carney au début du printemps. Le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilievre, a même perdu son siège dans la bataille, devancé de 5 points par son concurrent libéral. 
      Autres perdants, le Bloc québécois, qui chute de 10 sièges, et surtout le parti de gauche NPD qui perd près des trois quarts de ses élus et se retrouve avec 7 députés seulement au Parlement. Le vote utile a largement joué en la défaveur de ces deux partis. Au Québec, par exemple, le Bloc québécois a perdu 10 sièges, le parti libéral en a gagné 9. Les élus conservateurs sont majoritaires dans l’ouest du Canada, notamment en Alberta, où ils récoltent 34 sièges sur 37. Alors qu’à l’est, le Québec notamment reste un bastion partagé entre les Libéraux et le Bloc québécois, les conservateurs ne remportant que 11 sièges sur 59.

      La campagne électorale a oscillé principalement autour des enjeux économiques (coût de la vie, droits de douane américains et visées expansionnistes du président des États-Unis), de la pénurie de logements, de l'imposition de la taxe carbone. Il s'agit de la quatrième fois consécutive que le Parti libéral remporte ces élections après celles de 2015, 2019 et 2021, et la troisième fois qu'il forme un gouvernement minoritaire.

      I) Représentation et analyse des résultats dans les médias

      « Les résultats des élections fédérales en direct » (Le Devoir).

      « Canada : le résultat des élections législatives en chiffres et en cartes » (Libération). Avec une carte animée qui rapporte les territoires (en figurés surfaciques) à chaque élu par circonscription (en figurés ponctuels). Le Canada étant un très grand pays, la cartographie par aplats ne convient pas réellement.

      « En cartes et en graphiques, voici où s’est jouée l’élection » (Radio Canda Info). Le paysage électoral au Canada est désormais un peu plus rouge et un peu plus bleu, mais moins orange. Survol des résultats des élections fédérales, région par région avec carte interactive comparant les résultats 2025 par rapport à 2021.

      « Au Canada, Mark Carney et le Parti libéral remportent les élections législatives, mais échouent à obtenir la majorité absolue » (Le Monde).

      « Résultats en direct des élections fédérales canadiennes de 2025 : victoire des libéraux ». Avec un cartogramme représentant les circonscriptions sous forme géométrique et une série de cartes montrant par des flèches les évolutions (The New York Times).

      « Ce que les résultats des élections canadiennes signifient pour les Canadiens, Trump et les tarifs américains ». Les électeurs ont élu Carney malgré les menaces de Trump (The Washington Post).

      « Les Canadiens votent lors d'élections éclipsées par les tarifs douaniers et les menaces d'annexion des États-Unis » (CNN).

      « Ce ne sont pas les territoires, mais les gens qui votent » (MapPorn)

      Land Doesn't Vote: Canadian Edition

      Source: [https:]] pic.twitter.com/0NEr29gCu2

      — Brilliant Maps (@BrilliantMaps) April 30, 2025

      II) Cartes et données à télécharger

      Fonds de cartes vectoriels des circonscriptions électorales fédérales (mises à jour en 2023) pour usage dans un logiciel de cartographie ou un SIG (Open.canada.ca).

      Cartes et descriptions des limites des circonscriptions (Elections.ca) avec résultats à télécharger par circonscriptions électorales.

      La nouvelle carte électorale décortiquée (LaPresse.ca). Les Canadiens ont élu cinq députés de plus le 28 avril 2025. Tous les 10 ans, la carte électorale doit être redessinée. L’exercice a été fait après le recensement de 2021. L'article présente les principaux changements provoqués par ce passage de 338 à 343 sièges (voir cette carte pour comparer le découpage 2013 et 2023).

      Élections fédérales canadiennes de 2025 (Wikipédia).

      Carte des résultats de l'élection fédérale de 2021 pour pouvoir faire des comparaisons (ElectionsetDemocratie.ca).

      Cartes et graphiques des élections au Canada depuis 1980 (election-atlas.ca).

      Pour compléter 
      « Canada : un modèle en question » (France Culture). Au Canada, la campagne électorale des élections fédérales du 28 avril 2025 a questionné les piliers d'un pays contraint de se remettre en question. Une série d'émissions de Radio France consacrées au contexte politique des ces élections fédérales au Canada :

      « Un boycott canadien » (The New York Times). Depuis que le président Trump a intensifié son hostilité envers le Canada, le nombre de passages frontaliers a chuté.
      Lien ajouté le 4 juin 2025

      here's a look at swings from 2021 to yesterday pic.twitter.com/8BCiTnrW8u

      — matt mohn (@mattmxhn) April 30, 2025
      Articles connexes
      Elections fédérales au Canada : l'intérêt de représenter les résultats électoraux sous forme de cartogrammes

      Publication de cartes politiques et physiques en open data sur le site du Gouvernement du Canada
      La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde

      Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis

      Cartographie des résultats à la présidentielle de 2024 aux États-Unis


    • sur Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis

      Publié: 28 April 2025, 7:31am CEST


      Source : Kenny Stancil, Carly Fabian (2025). Mapping the Home Insurance Crisis, Revolving Door Project (RDP). Article et cartes en open source mises à disposition par le projet Revolving Door et Public Citizen . 

      « Cartographier la crise de l'assurance habitation » propose une série de cartes et de tableaux interactifs pour aider à comprendre la crise de l'assurance habitation, alimentée par le changement climatique.

      Partout aux États-Unis, les ménages sont confrontés à un coût nouveau et inattendu lié au changement climatique : une flambée des primes d’assurance habitation, ainsi que des non-renouvellements et des annulations de polices d'assurance. Des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes et intenses augmentent les pertes liées aux catastrophes. Le secteur de l’assurance, mal préparé malgré sa connaissance du changement climatique depuis des décennies, s’efforce de répercuter ces coûts sur le public. Sans intervention, les conséquences pour les ménages pourraient déclencher une crise financière, avec une hausse des coûts d’assurance et des saisies immobilières.

      La carte interactive a été élaborée à partir des données publiées par le Bureau fédéral des assurances du Trésor. Elle révèle l'ampleur de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis, selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité financière : 

      1) les taux de non-renouvellement,
      2) les taux d'annulation pour non-paiement,
      3) les autres taux d'annulation,
      4) les taux de fréquence des sinistres,
      5) les montants moyens des sinistres,
      6) les ratios de sinistres payés 
      7) les primes moyennes par code postal à travers le pays de 2018 à 2022.

      Niveau de crise de l'assurance habitation selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité
      financière de 2018 à 2022 (source : Revolving Door Project)

      Utilisez le menu déroulant en haut à droite de la carte pour choisir l'un des indicateurs. Comparez les années avec la barre chroologique en haut à gauche. Pas de données disponibles pour le Texas. Informations partielles pour sept autres États.

      Les résultats montrent que l'assurance habitation est de moins en moins disponible et de plus en plus chère à travers le pays. Ces données couvrent la période 2018-2022 et incluent des informations sur les assurances habitation souscrites par des particuliers auprès de 330 compagnies d'assurance. Avec près de 250 millions de polices, elles couvrent environ 80 % du marché concernant 33 000 codes postaux. Afin de protéger la vie privée des assurés et des assureurs, la FIO n'a pas inclus dans les données publiées les données des codes postaux comptant moins de 10 assureurs ou moins de 50 polices d'assurance en vigueur.

      Environ un mois avant la publication du rapport de la FIO, la commission sénatoriale du budget, dirigée par Sheldon Whitehouse (démocrate), a publié un rapport comprenant des données originales sur les taux de non-renouvellement dans les comtés américains de 2018 à 2023. Ces données incluent des données nationales sur les taux de non-renouvellement à l'échelle des comtés provenant de près d'une vingtaine de compagnies, couvrant 65 % du marché national de l'assurance habitation. Elles révèlent que les taux de non-renouvellement augmentent rapidement dans tout le pays, et que les comtés les plus exposés au risque climatique connaissent les hausses les plus rapides.

      Taux de non-renouvellement au niveau des comté de 2018 à 2023 (source : Revolving Door Project)

      Les futures collectes de données devraient être élargies afin de couvrir toute l'ampleur de la crise. Il est particulièrement important de documenter l'impact sur les locataires, qui paient des loyers plus élevés, tout comme les données sur la disponibilité des assurances pour les bailleurs sociaux, dont beaucoup peinent actuellement à trouver une couverture. Des données plus détaillées, idéalement à l'échelle des secteurs de recensement, permettront d'analyser l'accessibilité financière et la disponibilité des assurances pour des groupes démographiques particuliers. Les données sur l'adéquation des assurances (c'est-à-dire si la couverture d'un assuré est suffisante) deviendront également particulièrement importantes à mesure que davantage d'assurés subiront des pertes.

      Pour compléter 

      Le New York Times a consacré une série d'articles sur le sujet, avec des cartes très intéressantes :

      « Les Américains sont confrontés à une crise d'assurabilité alors que le changement climatique aggrave les catastrophes – un aperçu de la façon dont les compagnies d'assurance fixent les tarifs et la couverture » (The Conversation).

      « Un système d'assurance qui prend l'eau » (France-Culture). Depuis fin 2022, l’assurance climatique et la réassurance se trouvent en situation de crise. Les acteurs de l’assurance-dommage, qui se trouvent aux avant-postes de la finance, n’avaient pas vu ni prévu le fait qu’ils seraient confrontés à autant de catastrophes.

      Lien ajouté le 25 juin 2025

      Dans son ouvrage Homeowners Insurance in an Era of Climate Change, la Brookings Institution cartographie les données du Bureau fédéral des assurances du Trésor américain pour montrer où l'assurance habitation devient plus coûteuse et plus difficile à obtenir pour des millions d'Américains. L'une des causes de ce phénomène est le non-renouvellement des assurances habitation. Un non-renouvellement survient lorsqu'une compagnie d'assurance décide de ne pas prolonger une police à son expiration, généralement parce que le bien est jugé trop risqué pour être assuré. Les propriétaires se retrouvent alors dans une situation délicate : ils doivent trouver une nouvelle couverture, souvent à des prix bien plus élevés ou par le biais d'options limitées, comme celles des assureurs publics.

      La Sierra Nevada est fortement boisée et donc très exposée aux incendies de forêt, notamment pendant les étés et les automnes secs de Californie. La carte de la Brookings Institution met également en évidence un taux élevé de non-renouvellement d'assurance habitation le long de la côte atlantique. Ce phénomène est probablement dû à l'augmentation des risques liés aux ouragans et à la montée du niveau de la mer. Il est intéressant de noter que la Floride n'affiche pas un taux de non-renouvellement particulièrement élevé sur cette carte. Cela s'explique en grande partie par le fait que de nombreuses polices d'assurance habitation privées de l'État ont déjà été non renouvelées ces dernières années ou ont été transférées à des assureurs publics, comme la Citizens Property Insurance Corporation.

      Articles connexes

      Cartographie des incendies en Californie
      Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité
      Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)
      Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux

      Quand la crise du Covid-19 bouleverse le marché de l'immobilier aux Etats-Unis
      Etudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des Etats-Unis
      L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)

      Les shrinking cities, des villes toutes en déclin économique ?

      Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis
    • sur Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale

      Publié: 26 April 2025, 9:34am CEST

      Source : Basurto, X., Virdin, J., Franz, N. et al. (2024). A global assessment of preferential access areas for small-scale fisheries. npj Ocean Sustain 3, 56. [https:]]  (article sous licence Creative Commons Attribution)

      Des chercheurs du Marine Geospatial Ecology Lab de l'Université Duke ont co-écrit la première évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel, un outil spatial essentiel mais négligé pour sécuriser l'espace océanique pour la pêche artisanale. L'article, publié en novembre 2024, dans npj Ocean Sustainability, fournit une évaluation mondiale de l'état des zones d'accès préférentiel (ZAP), un outil politique relativement peu étudié pour régir la pêche artisanale. Les auteurs constatent que 44 pays, pour la plupart à revenu faible ou intermédiaire, ont établi un total de 63 ZAP couvrant 3 % de la superficie du plateau continental mondial. L'analyse d'un sous-échantillon ad hoc de douze pays sur trois continents pour lesquels des données étaient disponibles (2016-2017) a révélé que les ZAP soutenaient un volume de captures marines de la pêche artisanale, une valeur débarquée, une pêche pour l'autoconsommation et des espèces plus nutritives que les zones marines situées hors des ZAP. Cette évaluation préliminaire suggère que, si elles sont correctement appliquées grâce à une gouvernance partagée avec les pêcheurs et à des pratiques de pêche responsables, des zones océaniques relativement petites pourraient apporter d'importants avantages en termes de sécurité nutritionnelle, d'économie et d'emploi à des millions de personnes vivant dans les zones côtières. Les auteurs proposent un programme de recherche et d'action politique futur basé sur ces conclusions.

      Zones d’accès préférentiel par niveau de revenu national de la Banque mondiale avec deux illustrations
      au niveau des pays (source : Basurto et al., 2024).

      Articles connexes

      Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)

      Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
      Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique
      La pêche, enjeu majeur des négociations autour du Brexit

      Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde
      MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées
      Faut-il relancer les Zones marines d'importance écologique ou biologique ?

      Cartes et données pour alimenter le débat sur les attaques de requins dans le monde


    • sur Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social en France en 2022 ?

      Publié: 24 April 2025, 5:52pm CEST


      Source : En 2022, la moitié des ménages locataires du parc social ont plus de 53 ans, Marine Seilles (Insee Première, n° 2047, avril 2025)

      Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social (soit 10,5 millions de personnes) en France en 2022 ? Les principaux enseignement de cette étude de l' Insee montrent que :

      • Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.
      • Les locataires du parc social déménagent moins souvent : 20% des ménages locataires du parc social ont emménagé dans leur logement il y a moins de 2 ans, contre 44 % dans le secteur libre. Cette part diminue entre 2016 et 2022 (-5 points), reflet des difficultés d’accès au parc social.
      • Une fois installés, les ménages ont tendance à y rester plus longtemps que ceux qui sont locataires du secteur libre, qui sont souvent plus jeunes et deviennent plus souvent propriétaires dans les années qui suivent. Dans le parc social, les ménages sont plus hashtag#âgés : la moitié des ménages ont plus de 53 ans, contre 42 ans pour les locataires du parc privé.
      • La part de ménages locataires du parc social est beaucoup plus élevée dans certaines intercommunalités, notamment en Ile-de-France et dans les Hauts de France. Elle dépasse 40 % dans la communauté urbaine de Creil (47%), de Lens-Liévin (41%) ou encore à Plaine Commune (45 %), contre 16% en moyenne nationale.
      Le logement social comprend ici l’ensemble des logements, conventionnés ou non, détenus par des bailleurs sociaux : organisme public de l’habitat (OPH), entreprise sociale pour l’habitat (ESH), société d’économie mixte (SEM) ou association agréée. Ne sont donc pas pris en compte les logements sociaux appartenant aux collectivités locales, à l’État ou à certaines grandes entreprises et associations. Les logements intermédiaires détenus par des bailleurs sociaux sont comptabilisés ici, ce qui représente une faible part du parc.
      Le fichier démographique sur les logements et les individus (Fidéli) est constitué par l’Insee à partir de données fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation et taxe foncière). Il permet de décrire les logements ainsi que leurs occupants, en distinguant locataires et propriétaires. Dans Fidéli, les logements sociaux sont identifiés par appariement avec le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), géré par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES). Le nombre de ménages locataires du parc social estimé avec Fidéli (4,6 millions en 2022) et le nombre de logements sociaux occupés issu du RPLS (4,8 millions) diffèrent essentiellement du fait des logements dans lesquels Fidéli n’a pas réussi à localiser un ménage. Il diffère également des effectifs issus du recensement de la population, du fait de différences de concepts, ou de l’enquête Logement. L’étude porte sur les ménages vivant dans un logement ordinaire en France. Les ménages logés gratuitement sont exclus du champ de l’étude. Pour les analyses sur les revenus et le niveau de vie, le champ est restreint aux ménages résidant en France métropolitaine, à La Réunion et en Martinique.

      Part de ménages vivant dans le parc social en 2022 (Insee Première, n° 2047, avril 2025)

      Articles connexes

      Les données sur le logement social en France disponibles en open data
      Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France
      Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)

      Etudier les établissements scolaires en lien avec la politique de la ville : intérêt et limites

      Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France (évolutions 2001-2015)

      Quelle évolution de la ségrégation résidentielle en France ? (France Stratégie)

      L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)

      Etudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des Etats-Unis

    • sur La carte des plages propices ou non à la baignade en France

      Publié: 24 April 2025, 8:51am CEST

      En France, 80 % des plages sont propices à la baignade, mais les informations sont parfois inexistantes, trop souvent peu visibles et jamais transparentes pour l'utilisateur. En 2024, l'association Eau & Rivières de Bretagne a créé le classement La Belle Plage qui permet de consulter la qualité de l’eau des plages en France métropolitaine et en Corse. En 2025, la carte a été mise à jour avec les dernières données disponibles, permettant de conduire des comparaisons. Ces données diffèrent de celles diffusées par le réseau des ARS qui s'en tient à un classement européen jugé peu efficace pour l'information des baigneurs.
      La carte des plages polluées à éviter
      Un code couleur de bleu à rouge (et noir pour les non classées, en raison de données manquantes) indique sur la carte l’intensité de la pollution. Les plages classées comme « à éviter » sont des zones soit à forte concentration humaine, soit à forte concentration d’animaux.
      Classement des plages en France en 2025 (source : La Belle Plage - Eau et Rivières de Bretagne)

      Voici l’ensemble des résultats pour 2025 :

      • Recommandé : 593 plages, soit 31,98 % d’entre elles
      • Peu risqué : 814 plages, soit 43,91 % d’entre elles
      • Déconseillé : 364 plages, soit 19,63 % d’entre elles
      • À éviter : 83 plages, soit 4,48 % d’entre elles

      On observe une dégradation globale sensible de la qualité des plages littorales entre 2024 et 2025. En 2025, 1407 eaux de baignade sont classées « recommandé » ou « peu risqué », soit 75,89 % des plages. En 2024, elles étaient 1445 au total, soit 77,94 %. Cela peut s’expliquer par un été 2024 pluvieux. En effet, les épisodes pluvieux intenses sont souvent à l’origine de dysfonctionnements des systèmes d’assainissement, et du lessivage des bassins versants dans les zones d’élevage, qui entrainent les pollutions vers les eaux de baignade.

      Méthodologie et données à télécharger

      Les données sont issues au départ des Agences régionales de santé (ARS). Chaque année, entre le 15 juin et le 15 septembre, les ARS effectuent des prélèvements sur les plages pour mesurer la qualité des eaux de baignade. Les plages sont classées suivant une grille européenne : « Excellent », « Bon », « Suffisant », « Insuffisant ». Ce classement, destiné à la comparaison à l’échelle européenne, décrit la qualité moyenne des eaux de baignade (voir la carte proposée sur le site baignades.sante.gouv.fr). Mais, selon l'association Eau & Rivières, ce classement ne reflète pas la réalité des risques sanitaires, information pourtant essentielle pour les baigneurs (voir la méthodologie utilisée par Eau et Rivières).

      La directive européenne sur les eaux de baignade exige que les États membres identifient les lieux de baignade dans les eaux douces et côtières et les surveillent pour détecter les indicateurs de pollution microbiologique (et d'autres substances) tout au long de la saison balnéaire qui s'étend de mai à septembre (données 1990-2023 disponibles en téléchargement ou consultables à travers une carte interactive).

      Pour la France, les données de rapportage de la saison balnéaire sont disponibles par année sur le site Data.gouv.fr. Les fichiers, mis en ligne depuis 2020, fournissent :

      • la liste des sites de baignade (informations générales, origine de l'eau, coordonnées géographiques, etc.);
      • les caractéristiques du site de baignade (classement, lien vers le document de synthèse du profil de baignade, etc.) ;
      • les informations sur la saison balnéaire et les événements survenus en cours de saison (interdiction de baignade, pollution à court terme, situation anormale, etc.) ;
      • les informations sur les résultats d'analyses.

      Pour compléter

      « Plages polluées : la carte des zones à éviter » (Reporterre)

      « Carte des plages : la guerre des eaux est relancée entre Eau et Rivières et l’ARS » (France 3)

      « Qualité des eaux de baignade : l'Agence régionale de santé a-t-elle manipulé les chiffres pour améliorer le classement des plages bretonnes ? » (France-Info)

      « Évaluation de la fréquentation des plages en Cantabrie. Une approche basée sur l'IA » (Service de cartographie et SIG de Cantabrie)

      « Les plages du monde changent à cause du changement climatique : une réflexion verte est nécessaire pour les sauver » (The Conversation)

      Articles connexes

      Des tentatives pour cartographier les lieux affectés par le sur-tourisme

      Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?
      Analyser et discuter les cartes des "pays à éviter" pour les voyageurs

      Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

    • sur Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)

      Publié: 19 April 2025, 12:51pm CEST

       

      Source : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)

      L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.

      La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.

      Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.

      Pour en savoir plus 

      « Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil. 

      « Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.


      Articles connexes

      Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas
      Google Street View et sa couverture géographique très sélective
      Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
      JO de Paris 2024. Quand la flamme olympique évite la "diagonale du vide"
      Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés

      « Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?
      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

      Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne
      A l'ère numérique, les cartes à punaises ont-elles vraiment disparu ?


    • sur Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE)

      Publié: 16 April 2025, 6:46am CEST


      Description des données

      L'Insee met à disposition de nouvelles données sur la localisation et l'accès de la population aux équipements, accessibles librement sur data.gouv.fr. Ce jeu de données permet de s’intéresser aux temps d’accès aux équipements, en utilisant comme source principale la base permanente des équipements (BPE). Il fournit, pour chaque carreau de 200 mètres de côté, sa population (issue du dispositif Filosofi) ainsi que la distance et la durée par la route le séparant de son équipement le plus proche, pour chaque type d’équipement de la BPE. Il s’appuie sur le distancier Metric-OSRM, qui permet des calculs de trajets routiers en voiture optimaux, de point à point, avec une grande rapidité d’exécution.

      Les données sont mises à jour à chaque nouveau millésime de la BPE. La description complète du jeu de données figure dans la note méthodologique à télécharger. Les bases sont au format parquet, partitionnées selon la région (variable reg). Un exemple de code R montre comment les exploiter à l’aide du package {duckdb}. Dans les publications où elles sont utilisées, il est demandé de citer les sources des données comme suit : "Sources : Insee, base permanente des équipements, distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM"

      Pistes d'utilisation 

      C'est sur ces données notamment que s'appuie le zonage en bassins de vie, qui constitue un découpage utile pour la compréhension de phénomènes touchant aux territoires ruraux. Les bassins de vie, qu'ils soient urbains ou ruraux, reposent au départ sur la densité de population et sur leur degré d'attractivité en termes d'emplois par rapport aux grandes aires d'attractions urbaine. Au-delà des différences de morphologie, le degré de densité des bassins de vie va de pair avec la diversité des équipements qu’ils offrent. Si les bassins de vie, quel que soit leur degré de densité, disposent de la quasi-totalité des types d’équipement de la gamme de proximité (commerces de bouche, école, bibliothèque, artisans, médecin généraliste, pharmacie, poste, coiffeur, etc.), des écarts un peu plus prononcés les distinguent pour la gamme intermédiaire. En effet, les bassins de vie urbains, denses ou de densité intermédiaire, comportent en moyenne respectivement 35 et 32 types d’équipement de cette gamme sur les 35 qu’elle comporte, contre 28 dans les bassins de vie ruraux. Mais c’est surtout sur les équipements de la gamme supérieure (lycée, hypermarché, gare, médecins spécialistes, établissements de santé, cinéma, etc.) que les écarts entre bassins de vie se creusent : en moyenne, les bassins de vie urbains denses disposent de 45 types d’équipement sur les 47 de cette gamme quand les bassins urbains de densité intermédiaire en proposent 27 et les bassins ruraux seulement 15. Les données issues de la BPE croisées avec les données de répartition de la population permettent de produire des cartes d'accessibilité aux équipements en fonction de leur niveau et de leur distance-temps.

      David Lévy, Virginie Mora, Simon Prusse (2023). Le nouveau zonage en bassins de vie 2022 : 1 700 bassins de vie façonnent le territoire national, Insee.

      Une autre piste intéressante d'utilisation des données de la BPE est la possibilité de calculer un indicateur de concentration des équipements de proximité dans un rayon donné, afin d'identifier les centralités. Henry Ciesielski propose une carte des zones regroupant au moins 50 commerces et services de proximité dans un rayon de 500 mètres (à télécharger en kmz sur Google Maps). Cette carte fait ressortir les principales centralités urbaines à l'échelle de la France.

      Couche géographique représentant les zones comprenant au moins 50 commerces, services de proximité et restaurants dans un rayon de 500 mètres à partir de la base permanente des équipements de 2021 (data.gouv.fr/)

      D'autres types d'utilisation de la Base permanente des équipements (BPE) sont à découvrir sur le site Data.gouv.fr : proximité des services de première nécessité, calcul de zone de chalandise, mesure de l'efficacité du programme "Action Coeur de Ville" pour les commerces de proximité, temps d'accès à la grande gare la plus proche de chez soi, proximité des salles de théâtre...

      Le site Koumoul propose une carte de la BPE avec la typologie des différents types d'équipements à l'échelle de la France (services aux particuliers, commerces, enseignement, santé et action scoiale, transports et déplacements, sports loisirs et cultures, tourisme).

      Articles connexes

      Cartes et données sur les « déserts médicaux » en France
      Typologie communale de l'accessibilité aux soins de premier recours en France (IRDES)
      Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
      L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité
      Cartographier les espaces ruraux en France

      L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes
      L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur niveau d’attraction

      Intérêt et limites du zonage en aires urbaines

      Cartographie des bassins urbains et ruraux à l'échelle mondiale (URCA - FAO)

    • sur Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne

      Publié: 15 April 2025, 10:32pm CEST


      Source : Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne (Technische Universität Berlin)

      Plus de 40 000 objets du Cameroun sont aujourd’hui conservés dans les musées publics de la République fédérale d’Allemagne – la plus grande collection au monde. Depuis la période coloniale allemande (1886-1916), ils sont conservés dans les dépôts des institutions et sont rarement montrés ou mis à disposition dans des publications. Les auteurs retracent pour la première fois cette présence invisible du Cameroun dans les musées allemands. Cela permet également de comprendre ce que signifie l’absence de patrimoine culturel pour le Cameroun.

      Le projet

      La publication est basée sur le projet « Histoire inversée des collections » financé par la Fondation allemande pour la recherche, sous la direction d'Albert Gouaffo (Université de Dschang) et de Bénédicte Savoy (Technische Universität Berlin). L'ouvrage a été présenté lors de la conférence « Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne. Constats et perspectives » du 1er au 3 juin 2023, à la Technische Universität Berlin.

      Avec les contributions de :

      Mikaél Assilkinga, Berlin/Dschang ; Lindiwe Breuer, Berlin ; Fogha Mc Cornilius Refem (alias Wan wo Layir), Potsdam ; Albert Gouaffo, Dschang ; Dieu Ly Hoang, Berlin ; Yann Le Gall, Berlin ; Yrine Matchinda, Dschang ; Andrea Meyer, Berlin ; Prince Kum'a Ndumbe III., Douala ; Philippe Rekacewicz, Arendal/Wageningen ; Bénédicte Savoy, Berlin ; Sébastien-Manès Sprute, Berlin ; Richard Tsogang Fossi, Berlin/Dschang ; Eyke Vonderau, Berlin.

      Un atlas absolument à découvrir

      Tous les éléments et résultats de l'enquête sont disponibles dans le dépôt ouvert par l'Université technique de Berlin Inventaires et données de recherche. Un livre issu de cette enquête a été publié en juin 2023, il est disponible en papier, mais il est aussi téléchargeable en pdf en accès libre Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland ou par chapitres sur le site de l'éditeur. Une traduction en français "L'Atlas de l’absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne" est également disponible.

      Pour en savoir plus

      « Présence invisible en Allemagne d’un patrimoine absent du Cameroun » (Visionscarto). 
      Bénédicte Savoy et Albert Gouaffo, qui ont coordonné l'Atlas, présente les enjeux de cet ouvrage dans le but de rendre visibles ces biens culturels qui ont subi une double invisibilisation, du côté du Cameroun qui en a été séparé pendant plus d'un sicèle et du côté de l'Allemagne où les musées ont peu mis en valeur ces "objets" ou seulement de manière récente. Philippe Rekacewicz propose, sur le site Visionscarto, des cartes rendant compte de ce double processus d'invisibilisation qui a contribué largement à créer un « Cameroun fantôme ».

      « Atlas de l’absence » : une spectaculaire enquête sur le « Cameroun fantôme » en Allemagne (Histoire coloniale). Le site Histoire coloniale revient sur la vision coloniale véhiculée par les musées ethnographiques de l'époque, qui ont longtemps manqué de transparence voire minoré leurs inventaires. Un revirement politique assez récent les a poussés à coopérer avec des chercheur·es externes à leurs institutions, à l’instar du groupe formé entre Dschang et Berlin.
      Pour compléter
      « Au Quai Branly, une exposition interroge les conditions de collecte d’objets africains dans les années 30 » (Télérama). Des équipes africaines et françaises ont mené une vaste enquête sur la mission ethnographique Dakar-Djibouti de 1931. Le musée présente 300 des œuvres alors expédiées d’Afrique par la France, et détaille le contexte de leur prélèvement.
      « Les Pays-Bas restituent plus de 100 bronzes du Bénin volés au Nigeria » (RFI). Les Pays-Bas ont rendu ce samedi 21 juin au Nigeria 119 sculptures anciennes. Des bronzes du Bénin, volés dans l'ancien royaume du Bénin il y a plus de 120 ans, durant l'époque coloniale.
      Articles connexes

      Une carte pour recenser les objets africains dans les musées du monde

      Carte des oeuvres du Louvre exposées en France métropolitaine
      La projection Equal Earth, un bon compromis ?

      Africapolis, un projet pour cartographier au plus près l'Afrique urbaine

      Africartes : toute l’Afrique en cartes et en accès libre sur le site de l'AFD

      ArchéOdyssée, une carte interactive de plus de 800 musées et sites archéologiques en France
      Un projet de cartographie participative pour cartographier les écoles en Afrique
      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

    • sur Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France métropolitaine

      Publié: 14 April 2025, 9:06pm CEST

      L'INSEE a mis à jour au 1er janvier 2024 la liste et les contours des QPV pour la France métropolitaine, aboutissant à 1 362 quartiers prioritaires en France métropolitaine dans 776 communes et désormais tous les départements. Parmi eux, une large majorité (neuf QPV sur dix) sont issus de la liste des anciens QPV, avec un contour similaire ou modifié, tandis qu’une centaine de nouveaux QPV ont été créés. Seuls une cinquantaine de QPV sont intégralement sortis de la géographie prioritaire.

      Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été créés par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Jusqu’en 2023, la France métropolitaine comptait 1 296 quartiers prioritaires, dans 754 communes. La géographie prioritaire était présente dans tous les départements, à l’exception de la Lozère. En France métropolitaine, un département comptait en moyenne 14 QPV, avec au minimum 1 QPV dans plusieurs départements (les Hautes-Alpes, le Cantal, la Creuse, le Gers, le Lot) et au maximum 91 dans le Nord. 

      Les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) comprennent 140 QPV (zonage de 2014 toujours en vigueur), avec 7 QPV en Martinique et jusqu’à 49 à La Réunion. De plus, 78 QPV sont recensés dans les collectivités d’outre-mer : 76 en Polynésie française et 2 à Saint-Martin. Une nouvelle génération de quartiers prioritaires est entrée en vigueur au 1er janvier 2025 pour les Outre-mer, par le décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les collectivités régies par l'article 73 de la Constitution, à Saint-Martin et en Polynésie française.

      Il y a désormais 1 362 QPV en France métropolitaine, localisés sur l’ensemble des départements mais répartis de façon très hétérogène sur le territoire. Représentant 8 % de la population, les 5,3 millions d’habitants des QPV diffèrent des habitants des environnements urbains voisins de ces quartiers selon plusieurs caractéristiques. Ils sont plus jeunes : ils ont 35 ans en moyenne, contre 41 ans dans les environnements urbains. Les ménages y sont plus souvent constitués de familles monoparentales (un ménage sur six, contre un sur dix dans les environnements urbains), tandis que les couples sans enfant y sont moins présents. Les ménages des QPV sont très majoritairement locataires, le plus souvent d’un logement social, et résident davantage dans des logements suroccupés. Enfin, les habitants de ces quartiers, par définition plus modestes que dans leur environnement urbain, ont un niveau de diplôme plus faible et sont confrontés à une plus grande précarité sur le marché du travail.

      • La population des QPV est plus jeune que celle de leurs environnements urbains
      • Un ménage sur six résidant dans un QPV est une famille monoparentale
      • La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV
      • La population des QPV est moins diplômée et moins présente sur le marché de l’emploi

      Décret n° 2023-1314 du 28 décembre 2023 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains, JORF no 0301 du 29 décembre 2023.
      Décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour les Outre-mer
      Lien pour télécharger le découpage des QPV sur le site Data.gouv.fr.
      Atlas de la géographie prioritaire de la politique de la ville 2024 tenant compte de cette mise à jour.
      Pour compléter
      « Les quartiers en politique de la ville, reflet des évolutions de la géographie sociale francilienne » (Institut Paris Région)
      L'Île-de-France est la région la plus concernée par la politique de la ville, qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers défavorisés. En 2024, les périmètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été actualisés : des quartiers intègrent la politique de la ville, d’autres la quittent ou voient leur contour redessiné. Cette nouvelle géographie traduit la paupérisation de certains secteurs ou, à l’inverse, la valorisation de quartiers transformés par une desserte améliorée, la diversification de l’habitat et l’arrivée de ménages plus aisés. Plus nombreux qu’en 2015, les QPV continuent de présenter, en 2024, des profils hétérogènes.
      • Une population en qpv inégalement répartie sur le territoire francilien
      • Le plus grand nombre de nouveaux qpv en Seine-Saint-Denis
      • Des qpv sortants à la suite des démolitions et de la diversification de l’habitat
      • Des contours modifiés par la paupérisation et la gentrification
      • Une population plus diplômée, active, familiale et immigrée
      • Une hausse de la population en qpv dans les départements les plus concernés
      • Des écarts inégalement marqués avec leur environnement
      • Des politiques qui bougent elles aussi
      Quelques chiffres clés :
      • 1 Francilien sur 7 vit dans un QPV en 2024
      • 1,7 million de Franciliens vivent dans un QPV (32 % des habitants de QPV à l'échelle nationale)
      • 298 QPV en 2024 (272 en 2015) en Île-de-France
      • 40 nouveaux QPV et 12 QPV sortants en 2024 en Île-de-France
      La nouvelle carte reflète deux dynamiques majeures : la paupérisation de certains territoires et la valorisation d’autres quartiers grâce à une meilleure desserte, une diversification de l'habitat et l'arrivée de ménages plus aisés.

      Part de population en QPV au sein des EPCI de la région Ile-de-France (source : © Institut Paris Région)

      De nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030"Les nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030" ont été signés localement en 2024. Ils assurent le cadre partenarial de l’engagement des acteurs publics et privés dans ces quartiers, conformément aux annonces du Comité interministériel des villes du 27 octobre 2023. Les mesures présentées lors de ce Comité interministériel d'octobre 2023 étaient axées autour de quatre points principaux :
      • la transition écologique ;
      • la politique de la ville ;
      • le plein emploi ;
      • les services publics.
      50 ans de politique de la ville (fiche chronologique à télécharger en pdf)
      En contrepoint
      Comment parler de "territoires délaissés" dégomme l'idée d'une France "périphérique" (France Culture). Carrément sans ministre à l'époque du gouvernement Barnier, la "politique de la ville" revient à l'agenda avec un Comité interministériel des villes le 17 avril 2025. Mais des chercheurs en sciences sociales proposent de changer de vocabulaire pour mieux décrypter les inégalités territoriales.
      Articles connexes
      Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
      Etudier les établissements scolaires en lien avec la politique de la ville : intérêt et limites
      Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)

      Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France

      Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France (évolutions 2001-2015)

      Intérêt et limites du zonage en aires urbaines


    • sur Carte interactive du débat sur l'avenir industriel de Fos-Étang de Berre

      Publié: 13 April 2025, 9:51am CEST


      « Projets industriels, impacts pour les territoires et alternatives. Débattons-en ! ». Pour le tout premier débat public en France consacré à l'avenir industriel du territoire de Fos-Étang de Berre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a choisi de mettre à disposition des outils de diagnostic inédits. Et notamment cette carte interactive que Denis Vanier a réalisée avec Eclectic Experience à la demande de l'équipe du débat.

      Fos - Étang de Berre, un avenir industriel en débat - Carte interactive proposée par Débat public

      L'outil permet de localiser la trentaine de projets industriels en débat et d'ajouter des couches thématiques, en particulier en ce qui concerne les risques industriels, d'incendie et d'inondation-submersion. La carte ainsi que les fiches descriptives qui sont fournies permettent d'évaluer les enjeux pour la population, l'environnement, l'emploi, les transports. Son contenu va évoluer au cours des prochains mois en fonction des besoins (voir le dossier du débat). En l'état actuel, le fond de carte intègre les secteurs artificialisés et les zones d'habitat, dont l'empreinte a été calculée spécialement à partir de la BD Topo de l'IGN (voir la méthodologie).

      L’Etat propose que la zone Fos-Berre devienne « un pôle industriel de référence en Europe du Sud pour les activités portuaires, l’industrie décarbonée et la logistique ». Le débat public porte aussi bien sur la vocation du territoire que sur les projets qui y contribuent et sur les enjeux liés (énergie, environnement, économie, santé, risques, mobilités, emploi, logements, etc.). Près de cinquante projets industriels ont été identifiés dans les secteurs de l’hydrogène, de l’acier, de la chimie ou de la pétrochimie, du secteur aérien, des énergies, des transports, de la logistique, etc. Ce débat public vise à informer et débattre de l’avenir du territoire (voir la carte des territoires concernés). Les thèmes du débat concernent les domaines suivants : 

      • Transition industrielle et décarbonation
      • Emplois et formation
      • Énergie et électricité
      • Environnement
      • Santé et qualité de vie
      • Risques naturels et technologiques
      • Mobilités et transports
      • Aménagement du territoire
      • Financement et gouvernance

      Bien qu'il ne constitue pas en soi un outil de cartographie participative, l'objectif de ce type d'initiative citoyenne est de pouvoir alimenter le débat public en portant à connaissance les informations et les débats sur ce territoire, cartes à l'appui. Le site parviendra-t-il à aller au delà de la seule information du public ? Les éléments de débat, qui ont vocation à venir alimenter le site dans les mois qui viennent, permettront de le dire...
       

      Articles connexes

      Les cartes et données sur le Grand Débat National suite au mouvement des Gilets Jaunes

      L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes
      Rendre les bidonvilles visibles sur les cartes : le rôle de la cartographie participative
      La carte, objet éminemment politique. Cartographie radicale par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz

      Cartes et données pour alimenter le débat sur les attaques de requins dans le monde

      Géopolitique des débats présidentiels de l'entre deux tours depuis 1974

      Un débat public sur l'implantation des éoliennes en mer en Normandie


    • sur L'Atlas des déserts. Comment naît un atlas

      Publié: 12 April 2025, 9:56am CEST


      Source : Ninon Blond. L’Atlas des déserts. ArchéOrient - Le Blog (11 avril 2025)

      Ninon Blond, maîtresse de conférences en géographie à l’ENS de Lyon, spécialiste de géoarchéologie et d’évolution des socio-écosystèmes dans les milieux désertiques, revient sur la genèse de l'Atlas des déserts paru en 2025 aux éditions Autrement. Si beaucoup de thématiques ou d’espaces sont couverts, les objets spatiaux sont restés longtemps un peu dans l’angle mort de la collection : les forêts ont été traitées pour la première fois en 2022 et les glaciers très récemment, en septembre 2024. Il manquait encore à la collection un atlas des déserts, mettant en avant les problématiques et les enjeux propres à ces espaces. 

      • À l’origine du projet éditorial : recherche et belles rencontres
      • Au centre du questionnement : définir les déserts
      • Des cartes, des textes, et beaucoup d’échanges
      • Embrasser la diversité
      Même si les déserts se définissent par une caractéristique commune – l’aridité qui y règne –, les zones désertiques sont en réalité multiples : déserts de sable ou de roche, chauds ou froids… Ils couvrent un tiers des terres émergées du globe.
      • Les déserts ont une longue histoire : la retracer permet de comprendre comment ils se sont formés, comment ils évoluent et quelles sont leurs spécificités.
      • Ces espaces ont fait l’objet d’explorations scientifiques ou ayant pour finalité de dénicher les ressources et matières premières dont ils regorgent.
      • Des modes de vie et une économie spécifiques s’y sont développés : nomadisme, agriculture, tourisme, construction de villes ultra-modernes…
      • Espaces marginaux, les déserts servent de refuge ou de repli et les États tentent de contrôler ces marges stratégiques.
      • Les déserts ont toujours fasciné l’homme, qui a développé tout un imaginaire autour de ces lieux : on le retrouve dans la religion, la littérature ou les jeux vidéo.
      Plus de 90 cartes et infographies nous font ainsi découvrir les déserts du monde et leurs enjeux : Sahara, Takla-Makan, Gobi, Atacama ou Mojaves… Si ces noms font toujours rêver, la réalité géopolitique les replace au cœur des défis contemporains.

      Aurélie Boissière est géographe-cartographe indépendante, diplômée de l'université Paris Panthéon-Sorbonne et de l'ENSG, spécialisée dans la cartographie de presse et d'édition. 
      Articles connexes
      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

      « Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?

      Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)

      Atlas présentés sur le blog Carto numérique

      Cartes et atlas thématiques

    • sur Adapt’Canicules. Identifier les vulnérabilités des quartiers populaires face aux canicules

      Publié: 11 April 2025, 9:00am CEST


      Le site Adapt’Canicules permet d'identifier le risque caniculaire des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour 130 agglomérations de l’hexagone. Développée par RésO Villes, l'application permet d’évaluer la vulnérabilité aux canicules et d'identifier les priorités d’actions à engager sur les quartiers les plus fragiles.

      Quelles sont les vulnérabilités des populations ?

      Pour comprendre comment se répartissent les vulnérabilités des populations à la canicule dans un territoire urbain, nous avons identifié les principaux facteurs de vulnérabilité :

      • La pauvreté,
      • Les enfants en bas âge (0-3 ans),
      • Les plus de 65 ans et la situation résidentielle
      • Les conditions de logement

      Est-ce que l’environnement urbain est favorable en cas de canicule ?

      Si l’exposition d’un territoire au risque est inégale, est-ce que ses différents secteurs fournissent des qualités d’environnement et de proximité d’équipements qui peuvent aider à minimiser ou accompagner les habitants lors de fortes chaleurs ? Nous avons cherché à analyser pour chacun des territoires si l’environnement urbain est favorable en cas de canicule, en particulier :

      • Le couvert arboré
      • L’accessibilité à des lieux extérieurs source de fraîcheur
      • L’accessibilité à des lieux de soin
      • La proximité à des lieux d’information
      • L’accessibilité à des lieux intérieurs frais

      Le croisement de ces 2 indicateurs permet d’obtenir un indicateur synthétique qui cumule risque et environnement (voir le détail de la méthodologie avec les différents indicateurs utilisés)

      Une cartographie interactive est proposée pour les risques caniculaires des agglomérations suivantes :

      Ressources complémentairesArticles connexes
      Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France
      Cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ) dans les aires urbaines françaises

      La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?

      Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)

      Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »

      Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique

      Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)

      Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique

      Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
      Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la Ville (QPV)

    • sur Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)

      Publié: 10 April 2025, 2:24pm CEST


      Source : Interconnected Disaster Risks : Turning Over a New Leaf (rapport de l'ONU, avril 2025)

      Le rapport "Risques interconnectés de catastrophe 2025" de l'Université des Nations Unies (UNU-EHS) identifie 5 leviers pour un monde durable : mieux gérer les déchets, se reconnecter à la nature, répartir équitablement les responsabilités, penser à long terme et redéfinir la valeur. Il s’appuie sur des exemples concrets. Le rapport déplace l'accent du diagnostic des problèmes vers la définition de solutions. Il établit que nombre des solutions actuelles sont superficielles et que, pour créer un changement durable, nous devons remettre en question les structures sociétales et les mentalités qui perpétuent ces défis.

      Malgré des décennies d'avertissements de la part des scientifiques, de nouveaux extrêmes négatifs font l'actualité presque quotidiennement. Les scientifiques nous indiquent ce qui doit changer : cesser d'utiliser les combustibles fossiles ; protéger et restaurer les écosystèmes ; vivre durablement.Néanmoins, nous progressons peu vers ces objectifs. On peut donc se demander : si nous savons ce que nous devons faire, pourquoi ne le faisons-nous pas ?

      Les éditions précédentes du rapport « Risques de catastrophes interconnectés » ont analysé l'interdépendance des catastrophes que nous observons et les points de bascule que nous atteindrons si l'humanité continue d'affaiblir les systèmes dont nous dépendons tous. L'édition de cette année s'inscrit dans la continuité des précédentes éditions en posant la question centrale qui préoccupe beaucoup de personnes : comment changer de cap ? Le rapport 2025 Turning Over a New Leaf analyse à quoi pourrait ressembler le monde si nous procédions à ces changements, et ce qui nous en empêche.

      Appliquée à l'exemple des déchets, la théorie du changement profond identifie les valeurs sous-jacentes en jeu, à savoir notre hypothèse selon laquelle la consommation matérielle est source de bonheur, ou que le « neuf » est meilleur que le vieux, ce qui nous pousse à accumuler toujours plus et à jeter les objets usagés. Tant que notre système reposera sur ces hypothèses, toute mesure de gestion des déchets peinera à être véritablement efficace. Le recyclage n'a qu'une certaine efficacité si nous continuons à produire des volumes toujours croissants de déchets. En fait, des recherches montrent que la possibilité de recycler peut même augmenter la quantité de déchets produits.

      Si notre définition d'un avenir plus désirable est celle d'un monde sans déchets, nous devons remettre en question les croyances sous-jacentes du système. Si nous acceptions que les ressources soient limitées et précieuses, nos objectifs et nos structures seraient différents de ceux d'aujourd'hui. Nous pourrions, par exemple, valoriser davantage nos biens actuels et chercher à prolonger leur durée de vie. Pour y parvenir, il faudrait également adopter des structures différentes. Nous pourrions par exemple adopter des lois obligeant les entreprises à proposer la réparation des produits cassés, ou à les concevoir de manière à ce que les pièces puissent être remplacées afin de les maintenir en service le plus longtemps possible.

      Des études ont montré que le public entend actuellement parler de manière disproportionnée d'une part restreinte de la science climatique : principalement des sciences naturelles, et surtout de projections négatives. Si ces projections doivent être prises au sérieux et peuvent faire la une des journaux, elles suscitent souvent la peur et une paralysie potentielle, le public se sentant condamné quoi qu'il arrive. De plus, face à des projections négatives, notre réaction naturelle est de réfléchir aux moyens de les prévenir. Cela se traduit par des objectifs et des cibles tels que « limiter le changement climatique » ou « prévenir la perte de biodiversité ». Cependant, le rapport soutient que nous ne devons pas nous contenter de stopper les pires impacts. Nous pouvons plutôt œuvrer activement à la création d'un monde où nous aimerions vivre. L'édition précédente Interconnected Disaster Risks avait mis en garde contre des points de basculement irréversibles en matière de risques. En 2025, les auteurs ont repris là où le dernier rapport s'était arrêté en développant une voie à suivre : la théorie du changement profond  (ToDC). Cette théorie s'attaque aux causes profondes des problèmes mondiaux, identifiant les structures et les présupposés sociaux qui les entretiennent. Par exemple, lorsqu'une rivière est tellement encombrée de déchets plastiques qu'elle provoque des inondations catastrophiques, les citoyens pourraient critiquer le système de gestion des déchets et réclamer davantage de recyclage. Les scientifiques comparent leur modèle à un arbre, où les résultats visibles sont les fruits, mais les vrais problèmes se situent au niveau des racines : des racines pourries produisent des fruits pourris. La ToDC distingue deux types de leviers qui doivent se combiner pour créer un changement profond et durable : les leviers intérieurs et extérieurs

      Pour télécharger les ressources en pdf :


      Lien ajouté le 3 mai 2025

      Répartition des décès dus aux catastrophes (1950-2020). Comment les schémas de mortalité liés aux catastrophes naturelles ont évolué au fil du temps. Cet exercice de datavisualisation proposé par Steven Pons propose de partir de graphiques existants et d'utiliser l'IA pour produire une représentation différente du phénomène de manière à mieux faire apparaître les courbes de crêtes (plus efficaces qu'une visualisation en barres empilées). [https:]]

      Artilces connexes

      Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

      Carte de répartition des risques naturels en France métropolitaine (IGN)

      Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux

      Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis
      Les risques globaux prévus en 2021 selon le site Control Risks

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique

      La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?

      Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique

      Atlas climatique interactif Copernicus


    • sur Les satellites de nouvelle génération cartographient les fonds marins depuis l'espace

      Publié: 10 April 2025, 9:15am CEST

      Source : Next-Generation Water Satellite Maps Seafloor From Space (NASA)

      Des cartes plus précises basées sur les données de la mission SWOT (Surface Water and Ocean Topography) peuvent améliorer la navigation sous-marine et permettre une meilleure connaissance de la façon dont la chaleur et la vie se déplacent dans l'océan mondial. Les navires équipés d'instruments sonars peuvent effectuer des mesures directes et extrêmement détaillées des fonds marins. Cependant, à ce jour, seulement 25 % environ de ces fonds ont été étudiés de cette manière. 

      Pour obtenir une image globale des fonds marins, les chercheurs se sont appuyés sur des données satellitaires. Dans le cadre de ces efforts continus, une équipe soutenue par la NASA a récemment publié l'une des cartes les plus détaillées à ce jour des fonds océaniques, grâce aux données du satellite SWOT, fruit d'une collaboration entre la NASA et le Centre national d'études spatiales (CNES).

      Topographie des eaux de surface et des océans (SWOT) -  Source : Studio de visualisation scientifique de la NASA 

      Cette animation présente les caractéristiques des fonds marins dérivées des données SWOT concernant les régions au large du Mexique, de l'Amérique du Sud et de la péninsule Antarctique. Le violet indique les régions plus basses. Les zones plus élevées, comme les monts sous-marins, sont représentées en vert. L'Eötvös est l'unité de mesure des données gravimétriques utilisées pour créer ces cartes.

      Des cartes plus précises des fonds marins sont essentielles à diverses activités maritimes, notamment la navigation et la pose de câbles de communication sous-marins. Elles sont également importantes pour mieux comprendre les courants et les marées des grands fonds, qui influencent la vie dans les abysses, ainsi que les processus géologiques comme la tectonique des plaques. Les montagnes sous-marines, appelées monts sous-marins, et d'autres formations océaniques, comme leurs cousins ??plus petits, les collines abyssales, influencent le mouvement de la chaleur et des nutriments dans les profondeurs et peuvent attirer la vie. Les effets de ces caractéristiques physiques se font même sentir à la surface par l'influence qu'elles exercent sur les écosystèmes dont dépendent les communautés humaines.

      La cartographie des fonds marins n'est pas l' objectif principal de la mission SWOT. Lancé en décembre 2022, le satellite mesure la hauteur d'eau sur la quasi-totalité de la surface terrestre, y compris l'océan, les lacs, les réservoirs et les rivières. Les chercheurs peuvent exploiter ces différences de hauteur pour créer une sorte de carte topographique de la surface de l'eau douce et de l'eau de mer. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour évaluer l'évolution de la banquise ou suivre la progression des inondations le long des rivières.

      La carte des fonds marins basée sur SWOT a été publiée dans la revue Science en décembre 2024. On peut également la télécharger sur le site de la NASA (Seamounts and Abyssal Hills Mapped From Space).

      Monts sous-marins et collines abyssales cartographiés depuis l'espace (Source : NASA)

      Articles connexes

      Progression de la cartographie haute résolution des fonds marins (programme Seabed 2030 - GEBCO)

      Prior Lake Database, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)

      Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information

      Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?

      La carte de protection des océans proposée par Greenpeace pour 2030 : utopie ou réalisme ?

      MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées

      Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

      Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?

      CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

      Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map Collection

      La carte de la hauteur de la canopée dans le monde (NASA Earth Observatory)


    • sur Atlas des paysages de La Réunion

      Publié: 9 April 2025, 8:25am CEST


      Atlas des paysages de La Réunion - DEAL Réunion - Agence Folléa-Gautier - 2023

      Le paysage est souvent appréhendé comme une notion subjective. En proposant un cadre d’analyse et des clefs de lecture, l’Atlas des paysages de La Réunion proposé par la DEAL Réunion et par l'Agence Folléa-Gautier, favorise un regard partagé sur les paysages actuels et sur leurs devenirs potentiels ou souhaités. Outil d’aide à la compréhension et à la décision pour les acteurs du territoire, il contribue à la préservation, à la valorisation et à la transmission des paysages réunionnais.

      La multiplicité des thématiques traitées par l’Atlas des paysages (Eau douce, littoral, nature, agriculture, habitat, énergie, activités, équipements, déplacements) révèle l’interdisciplinarité de cette matière et la nécessité de porter sur les paysages des regards croisés. Toutes ces composantes, parties intégrantes du mode de vie des Réunionnais, sont traitées comme un tout indissociable. « Nos paysages, qu’ils soient grandioses ou plus banals, sont notre bien commun ».

      Pourquoi un Atlas des paysages de La Réunion ??

      • Pour mieux connaître les paysages
      • Pour mieux agir individuellement et collectivement sur les paysages
      • Pour mieux construire le cadre de vie de demain
      • Pour préserver les richesses paysagères de La Réunion
      • Pour mieux faire connaître La Réunion?

      Quels sont les intérêts et les limites de l’Atlas ?

      L'Atlas a d’emblée été conçu sous la forme d’un site Internet, pouvant de ce fait être accessible à tous. Il articule les échelles de l’aménagement, depuis l’échelle stratégique d’ensemble jusqu’à l’échelle de sites ponctuels. Il propose une synthèse cartographiée et commentée des grands enjeux en matière d’aménagement qualitatif pour chaque unité de paysage. Il est très abondamment illustré de photographies de terrain, légendées, commentées et repérées sur SIG (Système d’Information Géographique). Leur repérage sous SIG rend possible en complément la construction d’un observatoire photographique des paysages pour mesurer les dynamiques d’évolution par reconduction des prises de vues géoréférencée. Il propose une représentation numérique en trois dimensions du territoire, sous forme de blocs-diagrammes, qui permettent une représentation synthétique de chaque unité de paysage. Il offre des cartographies pour chaque unité de paysage dont les référencements sous SIG rendent possibles leur complément, enrichissement et actualisation. Il offre plusieurs points d’entrées possibles, par cartes, par noms de lieux ou de communes ou par mots clefs. Il dispose d’un moteur de recherche qui facilite l’obtention des informations souhaitées.

      En aucune façon l’atlas n’a vocation à se substituer aux réflexions plus localisées sur un territoire ou plus ciblées sur un thème, comme une révision de document d’urbanisme ou, a fortiori, un projet d’aménagement particulier.

      Plus de 4000 illustrations accompagnent le texte (photographies légendées, cartographies, dessins, croquis, schémas et blocs–diagrammes…). Enfin l’Atlas Internet est facilement évolutif ; il a non seulement capacité mais aussi vocation à se préciser et se parfaire dans les années à venir.

      Plan de l'Atlas
      Galerie Photo
      Accueil
      Site d’observation
      1. Tableau d’ensemble
      2. Les fondements naturels et anthropiques
      Les paysages et la géologie ?
      Les paysages et les reliefs?
      Les paysages et les climats?
      Les paysages et l’eau douce?
      Les paysages et le littoral?
      Les paysages, la forêt et les espaces naturels?
      Les paysages et l’agriculture?
      Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures?
      3. Les fondements culturels
      4. Les unités de paysage
      Les pentes de Saint?DenisLes pentes du nord?estLes pentes de Saint?BenoîtLes pentes de Sainte?Rose et Saint?PhilippeLes pentes du sudLes pentes de Saint?Pierre / Le TamponLes pentes de Saint?Louis / L’Étang?SaléLes pentes de l’ouestLes pentes de Saint?Paul / Le Port / La PossessionLes pentes de La Montagne11. Le cirque de SalazieLe cirque de MafateLe cirque de CilaosLa plaine de Bébour-BélouveLe massif du Piton de la FournaiseLa plaine des CafresLa plaine des Palmistes
      5. Les processus, enjeux et orientations thématiquesIntroduction : puissance des transformations des 70 dernières années
      Les valeurs paysagères clefs de La Réunion?Les paysages de l’eau douceLes paysages du littoralLes paysages de natureLes paysages agricolesLes paysages de l’habitatLes paysages des mobilitésLes paysages des énergiesLes paysages des activités et des équipementsSynthèse : les enjeux majeurs de paysage
      6. Synthèse des orientations et recommandations
      Observatoire photographique
      Documentation
      Pour compléter
      D'autres atlas des paysages sont à découvrir à l'échelle des départements en métropole et outre-mer :Carte interactive des Atlas de paysages en France
      Les Atlas de paysages, conçus à l'échelle des départements et régions, obéissent à une méthodologie bien précise avec modèle conceptuel de données :Les Atlas de paysages. Méthode pour l’identification, la caractérisation et la qualification des paysages 
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      L’autosuffisance alimentaire est-elle possible pour La Réunion ?

      Atlas des territoires éducatifs à La Réunion
      Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion

      L'histoire de La Réunion par les cartes

      Découvrir les structures cachées du paysage grâce au lidar (Cesbio)

      Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique

      Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution

      Tentative de description du paysage sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon-Marseille

      Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une exposition virtuelle du Leventhal Center

      L'histoire par les cartes : l'empreinte de la guerre sur les paysages du Vietnam central

    • sur Carte des tarifs douaniers imposés par les États-Unis : vers une guerre commerciale ?

      Publié: 4 April 2025, 9:03am CEST

      Donald Trump a annoncé le 2 avril 2025 une hausse spectaculaire des droits de douane pour de nombreux pays afin de compenser le déficit commercial des États-Unis qui a atteint 131 milliards de dollars en janvier 2025. La Maison Blanche parle de « Liberation Day » et se propose de disrupter la mondialisation. Une crise économique pourrait suivre cette hausse inédite des tarifs douaniers imposés par les États-Unis.

      Un taux global de 10 % s’ajoute sur l’ensemble des importations américaines à partir du 5 avril 2025. Un taux personnalisé, annoncé pour un total de 60 pays dont l'UE, entre également en vigueur à partir du 9 avril. Le taux moyen des droits de douane aux États-Unis devrait ainsi atteindre autour de 30 %, soit le taux le plus élevé depuis plus d’un siècle. Le Canada et le Mexique semblent avoir évité le scénario du pire : les tarifs de 25 % sur les produits non couverts par l’accord de libre échange restent en vigueur. C'est toutefois un retour sans précédent du protectionnisme à l'échelle mondiale. 
      Si on observe sur une carte la distribution des tarifs douaniers appliqués par les États-Unis, on peut repérer quelques grandes logiques géographiques. Les droits de douane les plus bas concernent les pays du Moyen-Orient (notamment les pays exportateurs de pétrole), l'Amérique latine, le Royaume-Uni ainsi que d'autres pays faisant partie de la sphère d'influence américaine. A l'inverse, la Chine et une grande partie de l'Asie sont davantage taxées. 



      La carte a été réalisée avec l'application Magrit. Les données ont été prélevées sur le site de la Maison Blanche et rassemblées sous forme de fichier csv en incluant également des données sur les importations-exportations et sur la balance commerciale de chaque pays vis-à-vis des Etats-Unis. Le projet cartographique au format mjson peut être téléchargé et intégré directement dans Magrit.

      Lors de son discours, Trump s'en est pris à l'Union européenne, déclarant « ils nous ont arnaqués, c'est pathétique » et promettant des représailles : « Ils nous ont fait payer 39 %, nous allons leur faire payer 20 %. ». La proposition prévoit des tarifs proportionnels à ceux imposés par d’autres pays aux États-Unis. On peut noter quil ne s'agit pas vraiment de tarifs douaniers qui auraient calculés en fonction de chaque pays. Le mode de calcul global a consisté à prendre le déficit commercial et à le diviser par les importations américaines en provenance de chaque pays ou territoire. Ainsi par exemple, le déficit commercial avec la Chine (295,4 milliards de dollars) a été divisié par le montant des importations américaines en provenance de Chine (438,9 milliards de dollars), ce qui donne un taux de droit de douane de 67 %. Pour l'Europe, c'est 235,6 milliards de $ de déficit / 605,8 milliards $ d'importations = 39 % (voir la liste des pays et le détail du mode de calcul sur le site de la Maison Blanche). Ainsi la carte des droits de douane imposés par les Etats-Unis reproduit en gros celle de leur déficit commercial (voir la carte de leur balance commerciale proposée par Le Grand Continent).

      La Russie, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Burkina Faso, Cap-Vert, Cuba, Hong Kong, Macao, les Seychelles, la Somalie et la Gambie n’apparaissent pas parmi les pays ciblés directement dans les documents de la Maison-Blanche. On observe des incohérences au niveau des territoires français d'outre-mer : 37 % de droits de douane sur La Réunion et 10 % sur la Guyane, la Polynésie et Mayotte qui ne sont pas des pays, mais des parties intégrantes de la France et auraient donc dû être traités de la même manière que le reste du territoire de l’Union européenne avec un taux à 20%. S'agissant des territoires ultramarins mais aussi d'autres petites îles quasiment inhabitées, il semble que la Maison-Blanche ait utilisé le code iso international des pays et territoires. Ainsi les îles Heard Islands and Mac Donald’s sont taxées à 10% alors qu'elles sont globalement inhabitées sauf par des pingouins ou quelques scientifiques. 

      D'après Eurostat, en 2024, 20 des 27 Etats membres de l'UE avaient une balance commerciale excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis, en ce qui concerne les échanges de biens. Il existe toutefois une grande différence de balance commerciale entre les biens et les services. Du côté des services, la tendance s'inverse. En ayant exporté pour 318,7 milliards d'euros vers les Etats-Unis en 2023 et importé pour 427,3 milliards d'euros, l'Union se retrouve cette fois en déficit commercial, à hauteur de 108,6 milliards d'euros. La « méthodologie » utilisée par la Maison-Blanche pour fixer les taux des droits de douane est largement contestée par les économistes. En prenant en compte les relations commerciales bilatérales des États membres avec les États-Unis, et non l’Union européenne dans son ensemble, les tarifs appliqués aux 27 varieraient de 10 à 47 %.
      A partir du fichier csv proposé, qui contient des données sur les importations, les exportations et la balance commerciale des États-Unis vis-à-vis de chaque pays, Jean-Marc Viglino a proposé une carte bivariée qui croise les tarifs douaniers avec la balance commerciale en 2024. Il en ressort une typologie intéressante. 
      Carte bivariée des tarifs douaniers des pays et de la balance commerciale vis-à-vis des Etats-Unis(source : Macarte.ign.fr)


      Références

      « Droits de douane : le choc mondial » (IRIS). La carte détaille le niveau des droits annoncés et la chronologie par zones géographiques.

      « Les nouveaux droits de douane de Donald Trump. Comprendre la guerre commerciale » (Le Grand Continent). L'Union européenne essaie de se coordonner pour apporter une réponse commune. Les pays les plus pauvres sont visés par les tarifs douaniers les plus élevés.

      « Trump annonce des "tarifs réciproques" mondiaux » (Le Monde). « Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. Les produits alimentaires, les transports et les médicaments coûteront plus cher », a déclaré Mme von der Leyen. 

      « Les droits de douane imposés par Trump touchent même des îles reculées. L'une d'elles abrite principalement des manchots ». Les îles Heard et McDonald, un territoire subantarctique de l’Australie, figurent sur la liste des tarifs réciproques, tout comme une île volcanique isolée près du Groenland (Washington Post). 

      « Les décisions cachées derrière la formule tarifaire de Trump  » (New York Times). La formule universelle est brutale : elle applique exactement les mêmes calculs aux pays, qu’ils aient de lourdes barrières commerciales ou des marchés largement ouverts. Elle ne prend en compte que l’ampleur du déficit commercial, et non les raisons de ce déficit. Comment les tarifs douaniers évolueraient si le déficit incluait les biens et les services ? Il est difficile de dire combien de temps cette formule restera telle quelle. M. Trump a déclaré qu'il était prêt à conclure des accords avec d'autres pays si les États-Unis obtenaient quelque chose de « phénoménal ».

      « Quand les énormes droits de douane imposés par Trump frappent les petites économies africaines » (New York Times). La quantité de produits manufacturés exportés d'Afrique vers les États-Unis est infime. Mais pour le Lesotho par exemple, l'impact d'un tarif de 50 % est énorme.

      « A combien s'élèvent les droits de douane sur les produits chinois ? C'est plus complexe qu'on ne le pense (New York Times). Quatre grandes catégories de droits de douane sont imposées sur les marchandises en provenance de Chine. Les taux dépendent en fin de compte de ce qui est importé, des matériaux utilisés (d'où ils proviennent), des taux spéciaux appliqués et des types de produits exonérés.

      « La Réunion, Polynésie, Antilles, Saint-Pierre et Miquelon. Les Outre-mer également concernés par les droits de douane américains » (Outremers360.com).
      « La taxe Trump pour La Réunion passe finalement de 37 à 10% » (Zinfos974). Trois jours après avoir sidéré la planète entière, l'administration Trump revient sur certaines de ses annonces choc. L’île de La Réunion voit ses droits de douane révisés à la baisse par rapport au niveau initialement annoncé.
      « Quelle est la balance commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis ? » (Toute l'Europe).
      « Solde extérieur des biens et services en pourcentage du PIB » (OurWorldInData).
      « La Chine riposte aux droits de douane américains et fait chuter les marchés financiers » (France24).
      « Avec ses droits de douane, Donald Trump renvoie les États-Unis au niveau de taxation des années 1930 » (Le Figaro). Voir le graphique et les données montrant le virage protectionniste historique sur le site Coface.
      « Trump va déchaîner ses pouvoirs alternatifs après le blocage des tarifs douaniers par la Cour suprême » (Rawstory). près qu'un tribunal a mis un terme brutal aux projets de taxes douanières du président Donald Trump, ce dernier va se tourner vers des « puissances alternatives » pour imposer son programme, selon The Economist .
      Données et graphiques sur la composition du commerce sectorielle pays de l'UE - Etats-Unis (CEPII - Recherche et expertise sur l'économie mondiale).
      Série de dessins satiriques et de caricatures concernant les tarifs douaniers par Trump sur X-Twitter et sur Bluesky.

      Liens ajoutés le 13 avril 2025
      « Comment Trump a changé d'avis sur les tarifs douaniers » (NBC News).

      Le « Jour de la Libération » vient de céder la place au Jour de la Capitulation. Trump et les responsables de son administration ont reçu des appels de pays alliés et ses conseillers lui ont présenté des données inquiétantes sur les marchés obligataires. Le président Donald Trump a annulé mercredi 9 avril une série de tarifs douaniers sévères visant aussi bien ses amis que ses ennemis, dans une tentative audacieuse de remodeler l'ordre économique mondial. Trump a annoncé une pause de 90 jours qu'il compte utiliser pour négocier des accords avec des dizaines de pays qui se sont déclarés ouverts à une révision des conditions commerciales qui, selon lui, "exploitent les entreprises et les travailleurs américains". La Chine fait exception. Trump a augmenté les droits de douane sur le principal rival géopolitique du pays de 125 %, s'inscrivant dans une escalade de représailles et une guerre commerciale avec la Chine.
      « Carte des tarifs douaniers américains du "Jour de la Libération" ». Le 9 avril 2025, ces droits de douane ont été suspendus pendant 90 jours, sauf pour la Chine. Nouveaux tarifs douaniers mis à jour au 10 avril 2025 (AB Pictoris).
      « Droits de douane : trois graphiques pour visualiser l'ampleur du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine » (France-Info). Washington et Pékin se sont engagés dans une nouvelle guerre commerciale, à coups de tarifs douaniers record. Initié par Donald Trump, ce bras de fer économique pourrait avoir de lourdes conséquences pour les deux premières puissances mondiales, très dépendantes l'une de l'autre.
      « Les smartphones et les ordinateurs exemptés des surtaxes de Donald Trump » (Le Monde). Les Etats-Unis, en pleine guerre commerciale avec la Chine, ont décidé d’exempter les smartphones et les ordinateurs des récentes surtaxes douanières imposées par Donald Trump, selon une notice du service des douanes. Il y a un « espace de négociation », estime le ministre de l’économie français.
      « La Chine suspend ses exportations essentielles alors que la guerre commerciale s'intensifie » (The New York Times). Pékin a suspendu les exportations de certains minéraux de terres rares et d'aimants essentiels aux industries mondiales de l'automobile, des semi-conducteurs et de l'aérospatiale.
      Thomas Piketty : « La réalité est que les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde » (Le Monde). Le président américain voudrait que la pax americana soit récompensée par un tribut versé par le reste du monde, de façon à financer éternellement ses déficits. Le problème est que la puissance états-unienne est déjà déclinante et qu’il faut imaginer le monde sans elle, explique l’économiste dans sa chronique.

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      The Power Atlas. Un atlas pour aborder les éléments clés de la puissance aujourd'hui

      Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde

    • sur Rejets de PFAS par les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)

      Publié: 2 April 2025, 8:02am CEST


      Source : « Rejets de PFAS par les Installations classées pour la protection de l’environnement - ICPE » (Générations futures, 1er avril 2025)

      À partir des données recueillies par les Directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) auprès de près de 2700 installations classées (ICPE), Générations Futures dévoile les résultats de son analyse sur les rejets industriels de PFAS en France. L’étude révèle que 5,4% des établissements seraient responsables de plus de 99% des rejets quantifiés. Ces « polluants éternels » contaminent durablement l’environnement et l’eau potable. Selon cette association de défense des victimes de pesticides, « grâce à ces données nous savons où agir efficacement. Nous appelons les pouvoirs publics à prendre les mesures qui s’imposent et ce au plus vite ».

      L’étude des analyses obligatoires réalisées dans le cadre de l’arrêté du 20 juin 2023, rendues publiques  et disponibles à la date du 25 mars 2025, met en évidence une réalité préoccupante : près de 60% des établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs rejets.

      Parmi ces établissements, 146 sites sont responsables à eux seuls de la quasi-totalité des émissions de PFAS vers le milieu naturel ou les stations d’épuration urbaines. 

      L'étude identifie également 79 sites supplémentaires présentant un indicateur préoccupant qui nécessitent une surveillance accrue. Au total, ce sont 225 sites industriels qui ont été identifiés et cartographiés.



      Pour aller plus loin

      « Visualisez les 380 sites industriels qui rejettent l’essentiel des PFAS en France »  (Le Monde)

      « Polluants éternels : explorez la carte d’Europe de la contamination par les PFAS »  (Le Monde)

      Lien ajouté le 7 mai 2025

      « L’eau potable de votre commune est-elle contaminée au chlorure de vinyle monomère (CVM), ce gaz toxique et cancérogène ? »   (Vert). En collectant les données des différentes sources disponibles, Vert a identifié plus de 5 500 communes.Vérifiez directement sur la carte interactive.

      Références

      Cartes des taux d'application des pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 mètres
      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
      L'Indice de performance environnementale (IPE), un indicateur utile qui présente aussi des limites

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security



    • sur Les ensembles de données démographiques quadrillées sous-représentent systématiquement la population rurale à l'échelle mondiale

      Publié: 26 March 2025, 6:40pm CET

       

      Source : Láng-Ritter, J., Keskinen, M. & Tenkanen, H. (2025). Global gridded population datasets systematically underrepresent rural population. Nature Communication 16, 2170. https://doi.org/10.1038/s41467-25-56906-7

      L’étude de l’Université Aalto (Finlande), publiée dans Nature Communications, révèle que 53 à 84% des habitants des zones rurales isolées échappent aux bases de données comme WorldPop ou LandScan, ce qui biaise les estimations démographiques au niveau mondial. Les modèles actuels, basés sur la lumière nocturne ou sur des recensements incomplets, sous-évaluent fortement la population rurale, notamment en Afrique et en Asie. Or, 43% de l’humanité vit en zone rurale selon les chiffres officiels, sans doute bien plus en réalité. L’étude s’appuie sur 307 projets de barrages dans 35 pays pour comparer les estimations aux chiffres réels de relogement. Elle montre que les erreurs de 2010 se répètent en 2015 et 2020, ce qui fausse les estimations de population (population mondiale estimée à 8,2 milliards actuellement). L’étude appelle à intégrer des images satellites en haute résolution, des relevés de terrain, des données mobiles anonymisées. Une cartographie démographique plus juste permettrait une meilleure allocation des ressources et une planification plus équitable.

      Pourcentages de biais moyens sur les cinq grilles de population dans les 35 pays avec
      zones rurales évaluées (source : Láng-Ritter et al., 2025)



      Les cinq ensembles de données de population quadrillées sont librement accessibles via les liens Web fournis dans ce tableau. L'ensemble de données GeoDAR 28 contenant les polygones de réservoir est disponible gratuitement en téléchargement sur Zenodo. Les attributs de réservoir doivent être achetés auprès de la Commission internationale des grands barrages par l'intermédiaire du Registre mondial des barrages. Le fichier de polygones résultant de cette étude est accessible au public. Il contient les 307 zones rurales évaluées et les estimations de population pour chaque zone rurale.
      Articles connexes
      Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)

      Datavisualisation : une population mondiale à 8 milliards d’habitants (Visual Capitalist)

      Journée mondiale de la population : 8 milliards d'habitants en 2022

      Utiliser la grille mondiale de population de la plateforme Humanitarian Data Exchange
      Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop
      Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences

      Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique


    • sur L'histoire par les cartes. La mappa mundi de Leardo (1452)

      Publié: 25 March 2025, 7:59pm CET


      Source : « Le projet Lazarus va apporter un nouvel éclairage sur la plus ancienne carte de la collection de l'UWM » (Université du Wisconsin à Milwaukee)

      La mappa mundi de Leardo est une carte du monde dessinée à la main datant de 1452. Il s'agit de l'un des éléments phares de la collection de la bibliothèque de l'American Geographical Society, hébergée depuis près de 50 ans à l’University of Wisconsin Milwaukee (UWM). Le cartographe Giovanni Leardo a réalisé cette mappemonde à Venise pour un commanditaire inconnu – probablement un dignitaire religieux. La carte place Jérusalem en son centre, avec l'est pointé vers le haut. Dans le cercle qui l'entoure figure un calendrier, avec les phases de la lune, les fêtes des saints ainsi que d'autres informations.

      La mappa mundi de Leardo - 1452 (source : Université du Wisconsin)

      La bibliothèque de l'American Geographical Society contient aujourd'hui plus de deux millions d'ouvrages, dont des cartes, des photos, des atlas, des globes. Mais la carte de Leardo est l'ouvrage le plus ancien de la collection. L'original est conservé dans une pièce sombre et à température et humidité contrôlées, ce qui fait qu'elle était difficile à montrer aux visiteurs. L'obtention d'une reproduction de pointe est l'une des raisons pour lesquelles l'UWM accueille le Projet Lazarus à l'université en mars 2025. La numérisation en haute résolution pourrait mettre en lumière des détails qui se sont estompés au fil des siècles. Le projet Lazarus utilise l'imagerie multispectrale pour faire ressortir les détails manquants ou ternis sur des documents fragiles ou endommagés. Le traitement des photos prises sous différentes fréquences lumineuses permet d'en extraire de nouveaux détails. L'original est sur vélin ou peau d'animal traitée. La bibliothèque disposera désormais d'une image numérique pour un fac-similé de meilleure qualité, elle pourra l'imprimer sur un support semblable au vélin. 

      Outre l'Université du Wisconsin qui en propose une version numérique, la mappa mundi de Leardo est consultable sur le site de la bibliothèque du Congrès.

      Extraits de la notice :

      "La plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'AGS est la Mappamundi de Leardo. Il s'agit de l'une des trois cartes du monde connues signées et datées par le cartographe vénitien du XVe siècle, Giovanni Leardo. Les deux autres, similaires mais non identiques, se trouvent à la Bibliothèque communale de Vérone, en Italie, et la troisième au Musée civique de Vicence, en Italie. Cette carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge. Elle est considérée comme l'un des plus beaux exemples de carte du monde d'époque médiévale conservée dans l'hémisphère occidental." 

      "On sait peu de choses sur Giovanni Leardo, géographe et cosmographe vénitien du XVe siècle, si ce n'est que trois de ses cartes du monde, signées par leur auteur, datent de la fin du Moyen Âge. Il s'agit de la plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'American Geographical Society et elle est considérée comme le plus bel exemple de mappemonde médiévale de l'hémisphère occidental. Les deux autres cartes de Leardo, similaires mais non identiques, se trouvent en Italie, à la Bibliothèque communale de Vérone et au Musée civique de Vicence. La carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge – l'Europe, l'Asie et l'Afrique – et, comme sur de nombreuses cartes murales médiévales, elle montre Jérusalem au centre et est oreintée vers l'est. Archer M. Huntington acheta la carte et la présenta à l'American Geographical Society en 1906. En 1928, la société publia un fac-similé en couleur grandeur nature accompagné d'un texte de John K. Wright, intitulé The Leardo Map of the World: 1452 or 1453. L'ouvrage de Wright consistait essentiellement en une description détaillée du tracé, des noms et des caractéristiques de la carte elle-même. Rand McNally reproduisit également la carte pour une carte de Noël en 1952."

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    • sur Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique

      Publié: 22 March 2025, 4:52pm CET

      Source : Pritchard, H, Fretwell, P., Fremand, A. & al., « Bedmap3 updated ice bed, surface and thickness gridded datasets for Antarctica », Scientific Data,  vol. 12, 414, 2025,  [https:]]  (article disponible sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)

      La carte la plus détaillée à ce jour du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique a été réalisée par une équipe de scientifiques internationaux dirigée par le British Antarctic Survey (BAS). Baptisée Bedmap3, elle intègre plus de six décennies de données acquises par avions, satellites, navires et même traîneaux à chiens.

      Les résultats ont été publiés le 12 mars 2025 dans la revue Scientific Data. La carte nous donne une vue claire du continent blanc comme si ses 27 millions de kilomètres cubes de glace avaient été retirés, révélant les emplacements cachés des plus hautes montagnes et des canyons les plus profonds. Une révision notable de la carte concerne l'endroit où la couche de glace sus-jacente est la plus épaisse. Des relevés antérieurs situaient cet endroit dans le bassin de l'Astrolabe, en Terre Adélie. Cependant, une réinterprétation des données révèle qu'il se trouve dans un canyon anonyme à 76,052°S, 118,378°E, en Terre Wilkes. L'épaisseur de la glace à cet endroit est de 4 757 m.

      Topographie de l'Antarctique d'après la Bedmap3 (source : Pritchard, Fretwell, Fremand & al., 2025)


      Bedmap3 est désormais appelé à devenir un outil essentiel pour comprendre comment l’Antarctique pourrait réagir au réchauffement climatique, car il permet aux scientifiques d’étudier les interactions entre la calotte glaciaire et le lit. Bedmap3,  comme son nom l'indique, est la troisième tentative de cartographie du substrat rocheux de l'Antarctique, entreprise en 2001. Cette nouvelle tentative représente une avancée considérable. Elle inclut plus du double de points (82 millions) par rapport aux précédents, représentés sur une grille de 500 m.

      D’importantes lacunes dans les connaissances ont été comblées par des études récentes menées dans l’Est de l’Antarctique, notamment autour du pôle Sud, le long de la péninsule antarctique et des côtes de l’Antarctique occidental, ainsi que dans les montagnes transantarctiques. Le contour des vallées profondes est mieux représenté, tout comme les endroits où des montagnes rocheuses émergent de la glace. Les dernières données satellitaires ont également enregistré avec plus de précision la hauteur et la forme de la calotte glaciaire, ainsi que l'épaisseur des plateformes de glace flottantes qui s'avancent au-dessus de l'océan à la marge du continent.

      La carte offre également une vue complète et nouvelle des lignes d’échouement à l’échelle du continent – ??les endroits où la glace au bord du continent rencontre l’océan et commence à flotter. Le paysage du lit rocheux sous la glace de l'Antarctique est détecté par diverses techniques, notamment le radar, la réflexion sismique (ondes sonores) et les mesures de gravité. En soustrayant cette topographie de la forme et de l’élévation de la glace au-dessus, on obtient des statistiques fascinantes sur le pôle Sud :

      • Volume total de glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 27,17 millions de km³
      • Superficie totale de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 13,63 millions de km²
      • Épaisseur moyenne de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 1 948 m (hors plateformes de glace : 2 148 m)
      • Élévation potentielle du niveau mondial des océans si toute la glace fondait : 58 m

      « De manière générale, il est devenu évident que la calotte glaciaire de l'Antarctique est plus épaisse qu'on ne le pensait initialement et qu'elle contient un volume de glace plus important, reposant sur un lit rocheux situé sous le niveau de la mer. Cela accroît le risque de fonte de la glace en raison de l'incursion d'eaux océaniques chaudes aux confins du continent. Bedmap3 nous montre que l'Antarctique est légèrement plus vulnérable qu'on ne le pensait. »

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    • sur De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains

      Publié: 22 March 2025, 8:17am CET


      Anne Aguiléra, Benoit Conti, Sylvestre Duroudier, Florent Le Néchet, De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains, Université Gustave Eiffel 2024, Les collections de l’IFSTTAR (ouvrage mis à disposition sous Licence Creative Commons 4.0 International).


      Contenu et réalisation de l'Atlas

      À travers une série de cartes régionales, cet Atlas interactif illustre les flux pendulaires depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants. Ce travail, mené par des chercheur.e.s du LVMT et de Géographie-cités dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise Transdev, offre un regard inédit sur ces mobilités et souligne aussi le manque d’offres de transport alternatives à l’automobile.

      Cet Atlas a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Laboratoire Ville Mobilité Transport (LMVT), unité mixte de recherche (UMR) entre l'Université Gustave Eiffel et l’École nationale des ponts et chaussées et l’UMR Géographie-cités (avec la collaboration de Sylvestre Duroudier, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’UMR), dans le cadre d’un partenariat avec Transdev. Il s’intéresse aux navettes interurbaines depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants, qui concernent 8 trajets interurbains sur 10. Il rend compte de la géographie régionale et intra-régionale de ces déplacements, du profil (âge et profession) des actifs concernés, et identifie les configurations plus ou moins favorables à l’usage des transports collectifs.

      Les déplacements interurbains, grands oubliés des politiques de transport ? 

      En France continentale, plus de 3 millions de personnes vivent et travaillent dans deux villes distinctes (au sens de l’aire d’attraction de l’Insee). C’est 50 % de plus qu’en 1999. Pour rejoindre leur lieu d’emploi, ces actifs interurbains parcourent des distances importantes : entre 25 et 50 km pour les deux tiers d’entre eux, et plus de 50 km pour les autres. Selon l’Insee, ces navettes interurbaines, dont 9 sur 10 sont réalisées en voiture, comptent pour un tiers des émissions de l’ensemble des déplacements domicile-travail. Elles sont pourtant peu étudiées, et restent peu prises en compte dans les politiques de report modal vers les transports collectifs.

      Si les trajets interurbains entre deux communes périurbaines sont nombreux en volume, leur géographie précise reste complexe à saisir finement car ces flux concernent principalement de petits effectifs, inférieurs à 10 actifs. Malgré leur nombre, ils sont donc peu visibles dans cet Atlas. Selon les régions, la part respective des navettes entre les différentes catégories de communes montre des disparités importantes (tableau ci-dessous). Par exemple, la part des échanges entre communes centres est particulièrement élevée (par rapport à la moyenne) en Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France, et la plus faible dans les Hauts-de-France. Les flux entre communes périurbaines sont les plus élevés en Auvergne-Rhône-Alpes, et les moins importants en Île-de-France.

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    • sur Prior Lake, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)

      Publié: 19 March 2025, 3:44pm CET

      Source : Wang, J., Pottier, Cl. Cazals, C & alii (2025). The Surface Water and Ocean Topography Mission (SWOT) Prior Lake Database (PLD) : Lake Mask and Operational Auxiliaries, Water Ressources Research [https:]]  (article et données en libre accès).

      Résumé

      Les lacs comptent parmi les réserves d'eau les plus répandues à la surface de la Terre. L'un des principaux objectifs de la mission satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) est de surveiller l'élévation, la superficie et l'évolution des réserves d'eau de surface dans les lacs à l'échelle mondiale. Pour atteindre cet objectif, des informations préalables sur les lacs, telles que leur localisation et leur étendue de référence, sont nécessaires pour organiser les observations de SWOT et calculer la variation de leurs réserves au fil du temps. Nous présentons ici la base de données des Prior Lake (PLD) de la mission SWOT afin de répondre à cette exigence. Cet article met l'accent sur le développement de la « PLD opérationnelle », qui se compose (a) d'un masque haute résolution englobant environ 6 millions de lacs et réservoirs répondant au critère de taille minimale de 1 ha, tel que défini dans les objectifs scientifiques d'observation des lacs de SWOT, et (b) de multiples auxiliaires opérationnels qui soutiennent le masque des lacs dans la génération des produits de données vectorielles lacustres standard de SWOT. Nous avons construit le masque des lacs antérieurs en harmonisant l'ensemble de données mondiales sur les lacs Circa-2015 de l'UCLA et plusieurs bases de données de réservoirs de pointe. Des auxiliaires opérationnels ont été produits à partir de données géospatiales multithématiques afin de fournir des informations essentielles au fonctionnement du PLD, notamment sur les bassins versants et les zones d'influence des lacs, la phénologie des glaces, les relations avec les rivières antérieures SWOT et la couverture spatiotemporelle des survols SWOT. À l'échelle mondiale, plus des trois quarts des lacs antérieurs ont une superficie inférieure à 10 ha. Environ 97 % des lacs, soit la moitié de la superficie mondiale des lacs, sont intégralement observés au moins une fois par cycle orbital. Le PLD sera amélioré de manière récurrente tout au long de la mission et constitue un cadre essentiel pour l'organisation, le traitement et l'interprétation des observations SWOT sur les environnements lacustres, d'une importance fondamentale pour la science des systèmes lacustres.

      Prior Lake est actuellement la base de données la plus complète sur les lacs (environ 6 millions) et leurs attributs associés. Elle sert également de base aux données SWOT sur les lacs.

      Carte mondiale et répartition des lacs (source : Wang et al., 2025)

      Données

      Le PLD SWOT opérationnel est accessible en accès libre via la plateforme Hydroweb.next sous licence Etalab 2. GeoDAR est décrit dans Wang et al. (2022a) et la version 1.1 est accessible via Wang et al.  (2022b) sous licence CC BY 4.0 sur le référentiel de données Zenodo. GREI-p2k est décrit dans Fan et al. (2024) et accessible via Song (2024) sous licence CC BY 4.0 sur la Banque de données scientifiques. 

      GRanD est décrit dans Lehner et al. (2011), et la version 1.3 est actuellement archivée et accessible via le site Web de Global Dam Watch (Mulligan et al., 2021). 

      HydroBASINS est décrit dans Lehner et Grill (2013), et la version 1.c est archivée et accessible via le site Web HydroSHEDS.

      SWORD est décrit dans Altenau et al. (2021) et la version 17 est  accessible en open data via Altenau et al. (2025) sur le référentiel de données Zenodo. 

      Les données SWOT Cal/Val et les bandes d'orbites scientifiques sont accessibles via le site Web des données altimétriques par satellite AVISO.

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      L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
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      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)

      Les barrages vieillissants constituent une menace croissante à travers le monde (rapport de l'ONU)

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

    • sur Quels pays censurent le plus Internet ?

      Publié: 17 March 2025, 6:53am CET

      Source : « Internet Censorship : A Map of Internet Censorship and Restrictions » (Comparitech)

      La carte montre quels pays censurent le plus Internet et lesquels exercent le moins de contrôle sur les sites en ligne. Elle est basée sur des données collectées par le site technologique Comparitech. Dans cette étude exploratoire, les chercheurs ont mené une comparaison pays par pays afin d'identifier les pays qui imposent des restrictions strictes sur Internet et ceux où les citoyens bénéficient au contraire d'une liberté maximale. Entre les deux extrêmes, on peut trouver des situations très variées. En 2025, près de 60 pays ont renforcé leur censure sur Internet, contre 50 lors de l'étude de 2024. La plupart des nouvelles restrictions concernent les réseaux sociaux et les applications de messagerie, les médias politiques et la pornographie. Avec l'introduction croissante de systèmes de vérification de l'âge dans des pays comme l'Australie, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne, et un nombre croissant de pays renforçant leur censure des médias sociaux malgré le fait qu'ils soient des pays relativement « libres », notre vie privée numérique est de plus en plus menacée. L'article s'interroge : « la censure en ligne est-elle en train de devenir la norme ? »

      Carte de la censure et des restrictions sur Internet (source : Comparitech)

      La carte a été produite avec l'application Datawrapper. Les données ayant servi à élaborer la carte sont mises à disposition sur le site au format csv. Ce qui permet de refaire la carte en choisissant ses seuils de discrétisation, la légende en dégradé continu étant peu lisible.

      Méthodologie mise en oeuvre

      Six critères ont été pris en compte : 1) les restrictions ou interdictions concernant le téléchargement de fichiers (torrenting), 2) la pornographie, 3) les réseaux sociaux, 4) l'usage de VPN, 5) les médias d'information et 6) les applications de messagerie/VoIP. Plus le score est élevé, plus la censure est importante. Cette méthodologie permet de disposer d'une grille commune, elle peut être discutée du fait que la censure peut s'exercer par des moyens plus ou moins visibles ou détournés. 

      1. Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
        Restreint, mais accessible (1 point)
        Sites web interdits et/ou activement supprimés (1 point)

      2. Pornographie (2 points)
        Restreint, mais accessible (1 point)
        Banni (1 point)

      3. Médias politiques (2 points)
        Restreint dans une certaine mesure, par exemple en exerçant une certaine censure (1 point)
        Fortement censuré. Par exemple, les chaînes réservées au gouvernement et/ou journalistes risquent de lourdes peines de prison ou d'être tués (1 point).

      4. Médias sociaux (3 points)
        Une certaine censure a lieu, par exemple des personnes condamnées à des peines de prison pour du contenu publié sur les réseaux sociaux (1 point)
        Restreint, par exemple preuve de démantèlement de plateformes lors de manifestations, d'examens scolaires, etc. et/ou surveillance étroite des plateformes (1 point)
        Banni (1 point)

      5. Usage de VPN (2 points)
        Restreint (1 point)
        Banni (1 point)

      6. Applications de messagerie/VoIP (1 point)
        Restreint. Certaines plateformes sont par exemple interdites (les fournisseurs de télécommunications gouvernementaux ou publics offrent souvent des alternatives) (1 point)

      Pistes d'interprétation de la carte

      Les pires pays en matière de censure sur Internet sont la Corée du Nord, la Chine et l'Iran (note de 12/12), suivis de l'Irak, la Birmanie, le Pakistan, la Russie et le Turkménistan (11/12), l'Égypte, Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (10/12). Même si les VPN sont techniquement bloqués dans certains pays, certains fonctionnent encore. De même, de nombreux sites web censurés créent des sites miroirs pour permettre l'accès à des personnes résidant dans des pays restreints, mais ceux-ci sont souvent bloqués dès que les autorités en prennent connaissance.
      Aucun pays européen ne bloque ou n'interdit les réseaux sociaux, mais trois d'entre eux les restreignent (la Biélorussie, la Turquie et l'Ukraine). Au cours de la période couverte par le rapport, des centaines de citoyens biélorusses ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont fait l'objet de sanctions pénales ou administratives pour leurs activités sur Internet. La Turquie et l'Ukraine surveillent également  le contenu des réseaux sociaux de leurs citoyens. Ces trois pays, ainsi que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Lettonie et la France, ont également mis en place un certain niveau de surveillance/censure sur les réseaux sociaux. 
      Cuba est le seul pays d’Amérique du Nord à restreindre l’utilisation du VPN. Les restrictions imposées aux médias se sont intensifiées en Amérique du Sud, notamment en Équateur, en Colombie et au Paraguay. Dans ces deux pays, les journalistes et les médias sont fréquemment victimes de menaces, d'agressions et d'attaques, parfois même d'assassinats. Le Venezuela continue d'appliquer des restrictions et une censure sur les réseaux sociaux. Des cas de surveillance des réseaux sociaux ont été signalés en Argentine, au Brésil, en Colombie et en Équateur.
      Vingt-deux pays asiatiques ont bloqué ou interdit des sites de torrent. Le Qatar et Oman ont multiplié leurs tentatives de blocage de sites web l'année dernière. La majorité des pays asiatiques ont des restrictions sur la pornographie en ligne (42 sur les 49 couverts), 31 d'entre eux connaissant des interdictions/blocages complets. En Asie, les médias d'information sont soumis à de fortes restrictions et à une censure sévère. Seuls deux pays – Taïwan et le Timor-Leste – n'imposent pas de restrictions importantes. La majorité des autres pays (38 au total) sont soumis à une censure sévère.
      Parmi les pays africains étudiés, 38 appliquent des restrictions sur les réseaux sociaux, mais seule l'Érythrée est allée jusqu'à bloquer systématiquement l'accès à ces sites. Cependant, 44 pays appliquent une certaine surveillance/censure de ces plateformes.
      Articles connexes
      La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution

      Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux (Statista)

      Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie

      La liberté de la presse dans le monde selon Reporters sans frontières

      Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde
      L’état de la liberté académique dans le monde

      Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)

      L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research

      Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus

      Quand Facebook révèle nos liens de proximité

      Cartographie du réseau social Mastodon
    • sur Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)

      Publié: 16 March 2025, 6:46am CET


      Source : Water and climate Rising risks for  urban populations, University of Bristol (WaterAid, March 2025) 

      Cette étude universitaire, commandée par l'organisation à but non lucratif WaterAid, examine les 100 villes les plus peuplées du monde ainsi que 12 autres villes sélectionnées. Le rapport constate que 95 % d'entre elles affichent une nette tendance à un temps plus humide ou plus sec.

      Une augmentation des épisodes extrêmes

      • 15 % des villes étudiées dans ce rapport affichent une tendance à l'intensification, que les auteurs qualifient de « coup de fouet climatique », caractérisé par une augmentation substantielle des épisodes de sécheresse et d'humidité extrêmes. Ces épisodes extrêmes, qui se succèdent rapidement, peuvent rendre la préparation et le rétablissement des communautés particulièrement difficiles. Ces villes sont réparties dans le monde entier, de l'Asie au Moyen-Orient, en passant par l'Afrique et les États-Unis. 
      • L'Asie du Sud et du Sud-Est est un point chaud régional caractérisé par une forte tendance aux précipitations. Cette région connaît une augmentation des épisodes humides et extrêmement humides, ce qui accroît le risque d'inondations extrêmes. Nombre des plus grandes villes du monde se situent dans cette zone. 
      • L'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord connaissent une tendance à l'assèchement et sont susceptibles de connaître des sécheresses plus fréquentes et plus longues. 
      • Plus de 20 % des villes connaissent une inversion de leurs extrêmes climatiques. Environ 13 % évoluent vers un climat humide plus extrême, tandis qu'environ 7 % évoluent vers un climat sec plus extrême. 
      • La convergence des vulnérabilités sociales et infrastructurelles sous-jacentes avec ces modèles climatiques crée des points chauds de risque dans deux régions clés.

      Tendances à l'humidification ou à l'assèchement pour 112 villes mondiales sur la période 2003-2023
      comparée à 1982-2002 (source : WaterAid, 2025)


      Faire face aux aléas climatiques et aux fluctuations du climat dans les villes est extrêmement difficile. De nombreuses villes sont déjà confrontées à des problèmes d'approvisionnement en eau, d'assainissement et de protection contre les inondations, compte tenu de la croissance rapide de leur population. Mais le réchauffement climatique aggrave la situation : les infrastructures des pays riches, souvent vieillissantes, sont conçues pour un climat qui n'existe plus, et la multiplication des extrêmes climatiques rend la mise en place d'infrastructures indispensables encore plus difficile dans les pays à faible revenu.

      La hausse des températures, due à la pollution par les combustibles fossiles, peut aggraver les inondations et les sécheresses, car l'air plus chaud peut absorber davantage de vapeur d'eau. Cela signifie que l'air peut aspirer davantage d'eau du sol pendant les périodes chaudes et sèches, mais aussi libérer des pluies plus intenses lors des pluies. « Notre étude montre que le changement climatique est radicalement différent à travers le monde », a déclaré la professeure Katerina Michaelides, de l'Université de Bristol, au Royaume-Uni. Son coauteur, le professeur Michael Singer, de l'Université de Cardiff, a qualifié cette tendance de « sensation d'étrangeté mondiale ».

      Méthodologie

      Les chercheurs ont analysé l’évolution du climat des villes à partir d’un indice normalisé des précipitations et de l'évapotranspiration (SPEI) combinant les précipitations et l’évaporation chaque mois de 1983 à 2023. Les valeurs de l’indice supérieures à un seuil largement utilisé ont été classées comme extrêmes. Afin d'évaluer l'évolution sur quatre décennies, les données ont été réparties en deux périodes de 21 ans. Les villes ayant connu au moins 12 mois d'un type de climat extrême (humide ou sec) et au moins 12 mois de l'autre type de climat extrême au cours de la seconde période de 21 ans ont été classées comme ayant connu un "retournement climatique". Les villes ayant connu au moins 5 mois ou plus d'extrêmes humidité et extrême sécheresse au cours de la seconde période ont été classées comme ayant connu un "coup de fouet climatique". Les tendances globales en matière d'humidité ou d'assèchement ont été déterminées à partir des données recueillies sur les 42 années.

      Les données démographiques utilisées pour déterminer les 100 villes les plus peuplées sont basées sur la densité de population, et non sur les limites administratives des villes, de manière à reflèter plus fidèlement leur taille. La vulnérabilité sociale a été mesurée à l'aide de l'indice de développement humain standard, et les données relatives aux infrastructures d'eau et de déchets proviennent d'un ensemble de données mondiales publié en 2022.

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      Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

      Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

      Comment la cartographie animée et l'infographie donne à voir le réchauffement climatique

      Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030

    • sur Carte historique et escape game. Mission secrète à Caen en 1450

      Publié: 15 March 2025, 6:36am CET

      Les cartes historiques sont souvent utilisées dans les escape games. On peut utiliser des cartes anciennes pour aider les joueurs à naviguer dans un environnement historique spécifique ou pour dissimuler des indices et des énigmes à découvrir. C'est le cas par exemple du jeu Mission secrète à Caen en 1450. Développé par l'équipe éducative des Archives départementales du Calvados, cet escape game propose une activité pluridisciplinaire, adaptable à tout niveau, consacrée à Caen à la fin du Moyen Age.

      Le plan de Belleforest (1575), document pivot de cette activité, est une des rares sources à offrir une assez grande facilité de lecture en même temps que des possibilités d'exploitation nombreuses. Bien que postérieur d’un siècle à la période médiévale, cette première représentation de Caen sous la forme d’un plan imprimé conserve de nombreuses caractéristiques de la ville au 15e siècle.

      "Le vray pourtraict de la ville de Caen". Hors-texte de la Cosmographie universelle de tout le monde
      par François de Belleforest 1575 (source : Archives du Calvados)



      L'action du jeu se situe à la fin de la guerre de Cent Ans, au printemps 1450. Caen, occupée par les Anglais depuis 1417, est assiégée par les Français. Les élèves ont pour mission d'écourter le siège afin que la ville et ses habitants sortent sans grands dommages de cette épreuve de force. Pour ce faire, ils doivent rassembler des éléments leur permettant de sortir de Caen afin de communiquer au roi de France des informations sur l'organisation de la défense anglaise. La résolution des énigmes du jeu leur permettra de localiser la tour à partir de laquelle il pourront s'échapper; de se procurer une corde pour en descendre la paroi ainsi qu'un mot de passe afin de pouvoir, au préalable, circuler dans Caen la nuit sans prendre le risque de se faire arrêter.

      Cette activité est facilement modifiable à partir du cahier d'activités disponible dans l'espace enseignant du jeu, afin que vous puissiez la faire correspondre au mieux à vos objectifs et au temps que vous souhaitez y consacrer.

      La résolution de la plupart de ces énigmes nécessite une impression papier préalable de leurs supports. Vous pourrez télécharger dans l'espace enseignant du jeu un cahier d'activités conçu comme le complément des pages numériques composant ce jeu.

      Pour en savoir plus
      « Millénaire de Caen 2025 : à la découverte de la ville de Guillaume le Conquérant au Moyen Âge » (France-Info)
      « Tout savoir sur l'escape game » (escapegame.fr)

      « Escape games et apprentissages » (DRANE Occitanie)
      « 1991, un escape game pédagogique » (Num@lille)
      « De nombreux escape games, testés et analysés » (scape.enepe.fr/)
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      Vagabondage, un jeu de rôle à partir de cartes et de photographies aériennes de l'IGN

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      Un jeu de l'oie pour apprendre la géographie du royaume de France

      Aux origines cartographiques du Monopoly : un jeu anti-capitaliste destiné à dénoncer la ségrégation urbaine

      Un jeu géographique pour localiser des pays, reconnaître leurs drapeaux et les comparer

    • sur Prague Squared ou comment un cartogramme quadrillé peut apporter de la lisibilité à l'information géographique

      Publié: 14 March 2025, 6:08am CET


      Source : Münzberger, J. (2025). Prague Squared. Journal of Maps, 21 (1). URL :  [https:]] . Article en libre accès et distribué selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0.

      Le projet Prague Squared (« Prague au carré ») a pour objectif de visualiser efficacement les données statistiques de la ville de Prague en utilisant des méthodes de cartographie thématique, des principes de la perception visuelle et de l'infographie. L'objectif est d'offrir une méthode alternative et non conventionnelle pour communiquer visuellement et facilement les informations statistiques produites par les autorités municipales. Les divisions municipales irrégulières peuvent créer des conflits entre le contenu thématique, la structure géométrique et les annotations. Ce projet surmonte ces limitations grâce à une anamorphose cartographique (cartogramme de surface) où les découpages municipaux sont représentés sous forme de carrés géométriques tout en préservant la contiguïté spatiale. Une caractéristique géographique clé, la généralisation du cours de la Vltava, permet de garder un repère géographique pour s'orienter. Les noms des circonscriptions municipales sont également abrégés pour plus de clarté. Le projet utilise une combinaison de techniques choroplèthes et de symboles proportionnels, garantissant la lisibilité des différentes couches de données. Cette approche offre un moyen structuré, lisible et intuitif de comprendre les relations entre les données et peut révéler des connexions, des tendances ou des corrélations.

      Prague Squarred (source : Münzberger, 2025) - Cartogramme disponible en haute résolution sur le site


      L'article remonte aux origines de l'invention du cartogramme au XIXe siècle. Les origines du cartogramme quadrillé sont identifiables dans l'Atlas statistique de la population de Paris (1873) du statisticien français Toussaint Loua. Dans son Statistical atlas of the United States (1874), A. Walker a été l'un des premiers à utiliser des visualisations composées de carrés subdivisés indiquant les proportions relatives des variables pour chaque État. Une première version contiguë du cartogramme mosaïque est reconnaissable dans la visualisation des statistiques sur les cultures produites par l'Office impérial de statistique de l'Empire allemand (Statistisches Jahrbuch für das Deutsche Reich). La première apparition remonte à 1904, à partir de données de 1903, et ce type de visualisation a continué à être utilisé dans cet annuaire depuis lors. Les cartogrammes quadrillés sont souvent utilisés comme cadre pratique pour intégrer d'autres données sous forme de variations choroplèthes, de graphiques, de diagrammes ou de tracés. L'utilisation de la combinaison avec des variations de couleurs est évidente dès le début de la méthode. La réponse à la facilité de compréhension de ce concept se trouve dans le domaine de la perception visuelle et de la psychologie. 

      Dès les années 1920, un groupe de psychologues allemands et autrichiens formule le Gestaltisme, une étude du fonctionnement de l'esprit humain. Ils introduisent un ensemble de règles et de principes fondamentaux de perception et d'organisation des éléments visuels, permettant de comprendre comment les individus perçoivent et interprètent l'information visuelle. Le Gestaltisme affirme que lorsqu'une personne regarde une image ou une scène particulière, les éléments ne sont pas perçus individuellement (puis assemblés pour former une image complète), mais la scène est perçue dans son ensemble (automatiquement et sans effort conscient). Ces découvertes, issues de la psychologie de la perception, ont également été appliquées aux domaines de la visualisation de données, du graphisme et de l'art.

      La schématisation est un élément important de la cartographie thématique, qui permet de simplifier et de s'abstraire de la réalité spatiale au profit d'un message plus clair et plus compréhensible. Cependant, cette approche comporte des avantages et des inconvénients qu'il convient de prendre en compte attentivement lors de la création de cartes thématiques. Les avantages incluent une interprétation simplifiée des données. Dans le cas de Prague Squared, cette approche permet de minimiser les problèmes liés à la géométrie irrégulière des quartiers urbains. Parmi les autres avantages de la schématisation, on peut noter la mise en valeur des éléments thématiques. Un autre avantage réside dans la polyvalence et la portabilité. La nature schématique des cartes facilite le transfert d'informations vers différentes plateformes et supports. En revanche, une utilisation excessive des schémas risque de faire passer à côté de détails importants ou de relations entre les données. Un effort excessif de schématisation peut conduire à une abstraction, susceptible d'entraîner des conséquences indésirables : plus une image (carte) est abstraite, plus le goût personnel joue un rôle. De plus, des malentendus peuvent survenir, notamment chez les lecteurs de cartes peu expérimentés qui pourraient ne pas saisir l'intention du schéma et avoir des difficultés à relier les éléments schématiques à la réalité.

      Articles connexes
      Elections fédérales au Canada : l'intérêt de représenter les résultats électoraux sous forme de cartogrammes

      Une série de cartogrammes sur l'évolution des jeunes par départements en France (2000-2019) par WeDoData

      De l'intérêt et des limites des cartes par anamorphose

    • sur Les relations seigneuriales en Languedoc à travers les outils de l'analyse de réseau et un SIG historique

      Publié: 13 March 2025, 4:39pm CET

      Alexandre Vergos a conduit un remarquable travail d'analyse sur les relations seigneuriales en Languedoc, à l'aide des outils de l'analyse de réseau et un SIG. Au cours des XIe et XIIe siècles, les deux principales puissances se disputant l’hégémonie dans le comté en attirant de nombreux châtelains à leur cour sont les comtes de Melgueil et les seigneurs de Montpellier. Ces deux familles sont dans une rivalité sourde, entretenant un ensemble de relations de vassalité et de fidélité avec les seigneurs des environs pour asseoir leur pouvoir. 

      Pour visualiser les réseaux développés par les deux suzerains, Alexandre Vergos a tiré de la base de données toutes les familles ayant participé aux actes des deux suzerains, pour ensuite les représenter géographiquement à l’aide du logiciel QGIS. Chaque famille participante est représentée par un cercle (ou demi-cercle si elle se retrouve dans les deux entourages) dont la taille est proportionnelle au nombre de participations. La combinaison de l’analyse de réseaux au moyen de graphe et d’une représentation géographique par l’intermédiaire d'un SIG permet de croiser différents facteurs pour analyser, de la manière la plus pertinente possible, le développement et l’évolution des réseaux de familles aristocratiques ancrées géographiquement autour d’un centre de pouvoir. Dans le cadre d’un comté multipolaire comme l’est le comté de Melgueil, le contrôle des pôles de pouvoir est primordial pour la haute aristocratie afin de maintenir la fidélité de leurs vassaux face à leurs rivaux. L’analyse structurale du réseau global des familles châtelaines permet ainsi de mettre en évidence la quasi-absence de liens entre les familles les plus fidèles aux deux camps.

      Liens entre familles de la moyenne aristocratie en Languedoc 1110-1143 (source : Vergos, 2021)




      Cette démarche méthodologique s'inscrit dans le cadre d'une thèse de doctorat qui a été soutenue en mars 2024 :

      Alexandre Vergos (2024). Pôles de pouvoir et réseaux d'alliances dans le comté de Melgueil à la période féodale (XIe-XIIe siècles). Thèse sous la direction d’Hélène Débax et Vincent Challet (Université de Toulouse) [https:]]

      Comme la thèse n'a pas encore été publiée, il est possible de se référer à cet article qui donne une idée de la méthodologie : 

      Alexandre Vergos (2021).  Étudier et représenter les réseaux des familles aristocratiques aux XIe-XIIe siècles : le comté de Melgueil, Passerelles SHS [https:]]

      Articles connexes

      Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques

      Cshapes 2.0, un jeu de données SIG pour visualiser l'évolution des frontières de 1886 à 2019
      CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

      Cartes et atlas historiques


    • sur Cartographie des institutions culturelles en accès libre dans le monde (Open GLAM)

      Publié: 12 March 2025, 8:19pm CET


      Open Glam est un réseau informel de personnes et d’organisations cherchant à favoriser l’ouverture des contenus conservés ou produits par les institutions culturelles (GLAM : Galleries, Libraries, Archives, Museums – Galleries, bibliothèques, archives et musées)

      Ouvrir les institutions culturelles passe par deux types d’action :

      • l’ « open content » (ouverture des contenus) : ouverture des reproductions numériques d’œuvres qui sont elles-mêmes dans le domaine public
      • l’ « open data » : ouverture des données concernant ces œuvres (catalogues, bases de données descriptives, etc...)

      L'enquête Open GLAM fournit un aperçu des politiques et des pratiques d'accès libre concernant les galeries, les bibliothèques, les archives et les musées (GLAM) à l'échelle mondiale. L'enquête révèle des disparités importantes entre pays en matière d'accès ouvert aux institutions culturelles.

      Cartographie des institutions culturelles en accès libre (source : enquête Open GLAM)



      Plus de 1600 institutions ou organisations ont été répertoriées entre 2018 et 2024. L'enquête, réalisée sur une base contributive, n'a pas vocation à être exhaustive. Il convient également de distinguer le degré d'ouverture des données qui peut concerner l'intégralité ou seulement une partie des données. Pour télécharger les données par pays et organisations (sous licence CC BY 4.0 attribution internationale) :

      Pays

      Institutions culturelles en accès ouvert

      États-Unis d'Amérique

      291

      Allemagne

      158

      Royaume-Uni

      112

      Suède

      82

      Pologne

      78

      France

      70

      Pays-Bas

      58

      Espagne

      55

      Finlande

      53

      Brésil

      50

      Estonie

      44

      Norvège

      44

      Portugal

      43

      Suisse

      33

      Belgique

      31

      Lituanie

      31

      Italie

      29

      Hongrie

      25

      Roumanie

      24

      Australie

      22

      Tchéquie

      22

      Autriche

      21

      Slovénie

      21

      Canada

      20

      Danemark

      20

      Nouvelle-Zélande

      20

      Uruguay

      14

      Grèce

      13

      Lettonie

      12

      Japon

      11

      Irlande

      10

      Bulgarie

      9

      Russie

      9

      Argentine

      8

      Serbie

      7

      Slovaquie

      7

      Indonésie

      6

      Mexique

      6

      Croatie

      5

      International

      5

      Ukraine

      4

      Chili

      3

      Inde

      3

      Malte

      3

      Chypre

      2

      Islande

      2

      Luxembourg

      2

      Turquie

      2

      Aruba

      1

      Cameroun

      1

      Europe

      1

      Israël

      1

      Monténégro

      1

      Qatar

      1

      Taïwan

      1

      Venezuela

      1

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      Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)
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      Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques

      Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

      Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques

      OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre

      Data France, une plateforme de visualisation de données en open data

      Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde

    • sur Une carte de 330 millions de points pour représenter la répartition ethnique aux Etats-Unis

      Publié: 10 March 2025, 12:00pm CET

      La carte raciale des États-Unis a été supprimée en 2022 car elle n'était plus considérée comme fournissant une représentation fidèle de la répartition de la population du pays et de l'évolution de sa composition raciale (nécessité de prendre en compte notamment les métissages). Créée par Dustin Cable, ancien chercheur en démographie au Weldon Cooper Center for Public Service de l'Université de Virginie, cette carte utilisait les données du recensement de 2010 pour placer un point de couleur pour chaque Américain, soit 308 745 538 points au total. La couleur de chaque point était déterminée par la "race", avec toutes les ambiguïtés liées à ce type de catégorisation (voir par exemple l'ambiguïté sur la catégorie "hispanique/latino").
      Malgré ces limites, Luke Loreti a souhaité créer une nouvelle version en utilisant les données du recensement de 2020. Il a suivi exactement la même méthodologie que l'original, en utilisant des points colorés pour visualiser la composition raciale des États-Unis. Le résultat est assez inpressionnant, avec toutes les réserves que l'on peut émettre par rapport à ce type de cartographie "ethnique".

      Carte par points représentant la répartition ethnique aux Etats-Unis (source : censusdots.com)

      Voici quelques faits intéressants sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis, tels que mis en évidence par la carte :
      • Concentration urbaine : les grandes villes comme New York, Los Angeles ou Chicago présentent une forte densité de population et une composition raciale diversifiée. Ces zones urbaines se caractérisent par un mélange important de groupes raciaux et ethniques vivant à proximité.
      • Homogénéité rurale : à l'opposé, de nombreuses zones rurales présentent une diversité raciale moindre, souvent avec une population majoritairement blanche. La carte met en évidence les différences marquées dans la composition raciale entre les régions urbaines et rurales.
      • Variations régionales : le Sud et le Sud-Ouest des États-Unis présentent respectivement une plus forte concentration de populations afro-américaines et hispaniques. Par exemple, des États comme le Texas et la Californie comptent une importante population hispanique, tandis que le Sud-Est est réputé pour ses communautés afro-américaines.
      • Modèles de ségrégation : certaines villes présentent des modèles clairs de ségrégation raciale, où différents groupes raciaux et ethniques sont regroupés dans des quartiers distincts. Cette visualisation souligne les défis permanents de l'intégration raciale dans les zones urbaines.
      • Évolution démographique : la carte mise à jour à partir des données de recensement 2020 reflète les changements survenus au cours de la dernière décennie, montrant des tendances telles que l’augmentation de la population hispanique et la diversité raciale croissante dans de nombreuses zones suburbaines.
      Cette carte a été réalisée en combinant deux sources de données de recensement : les chiffres de population publiés dans les données de redécoupage des circonscriptions et les fichiers shapefiles définissant les zones géographiques du recensement.  Les points d'un bloc de recensement donné sont placés de manière aléatoire, c'est pourquoi l'on peut trouver des points dans des endroits improbables comme des parkings ou des plans d'eau. En plus de la carte mise à jour de Luke Loreti, une carte à points similaire créée par CNN offre une autre perspective sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis. En comparant ces cartes, on peut acquérir une compréhension globale des changements et des tendances démographiques à travers le pays.
      Avec ses points colorés, la carte illustre assez nettement les divisions raciales souvent marquées dans de nombreuses communautés urbaines. Par exemple, à Saint-Louis, dans le Missouri, une nette division nord-sud apparaît, avec une population blanche dense au sud et une forte présence noire au nord. La fameuse Delmar Divide - du nom du boulevard Delmar - est particulièrement évidente sur la carte par points de recensement.
      Le contraste ethnique de part et d'autre de la Delmar Divide à Saint-Louis (source : censusdots.com)


      Une autre fonctionnalité intéressante de la carte est son URL dynamique, qui permet aux utilisateurs de se connecter directement à des endroits spécifiques. Cela facilite le partage de liens directs vers des lieux que l'on trouve intéressants.
      Le croisement de cette carte avec la carte du « redlining » dans les années 1930 permet de voir la permanence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis (voir des exemples sur Maps Mania).
      La diversité ethnique à Los Angelès (source : censusdots.com)


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      Visualiser les niveaux de ségrégation à l'échelle de chaque quartier des États-Unis

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      Les cartes par densité de points deviennent de plus en plus courantes et accessibles

      Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
    • sur Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France

      Publié: 9 March 2025, 8:42am CET

      Le Système d'observation sur les femmes et d'information sur l'emploi (SOFIE), développé par l’ANCT, permet d’identifier les faiblesses et les pistes d’action de chaque territoire en matière d’insertion professionnelle des femmes. Ce site fournit toutes les données et les cartes utiles pour porter des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. Il met à disposition des outils pour :

      • réaliser un diagnostic de l’insertion professionnelle et des conditions d’emploi des femmes dans leur territoire ;
      • identifier des leviers d’action afin d'améliorer l’accès à l’emploi des femmes.

      Typologie des inégalités femmes-hommes en matière d’insertion professionnelle et de conditions d’emploi (source : Sofie ANCT)

      Cette typologie est construite à partir de 5 indicateurs statistiques relatifs à l’insertion professionnelle et aux conditions d’emploi des femmes et des hommes :
      • La part des inactifs / inactives (hors étudiant.e.s et retraité.e.s)
      • Le taux de chômage
      • La part des salarié.e.s en contrat précaire (hors apprenti.e.s et stagiaires)
      • La part des femmes / hommes travaillant à temps partiel
      • La part des jeunes non inséré.e.s (ni en emploi, ni en études, ni en formation).

      Les inégalités en matière d'emploi proviennent principalement du fait que les femmes occupent des emplois souvent plus précaires et moins rémunérés. Le temps partiel est considéré comme la principale raison de la moindre rémunération des femmes.

      Part des actives / actifs en emploi à temps partiel (source : Sofie ANCT)


      La rubrique Cartes et données du site Sofie de l'ANCT donne accès à de nombreuses cartes classées par thèmes. Le mode de calcul est expliqué pour chaque carte, de sorte que l'on peut les refaire avec ses propres outils cartographiques ou avec l'interface cartographique fournie par l'Observatoire des territoires de l'ANCT.

      Typologies

      • Insertion professionnelle et conditions d'emploi
      • Inégalités femmes-hommes
      • Freins potentiels

      Insertion professionnelle et conditions d'emploi

      • Inactivité
      • Chômage
      • Temps partiel
      • Précarité
      • Jeunes non insérés

      Freins potentiels à l'accès à l'emploi des femmes

      • Familles monoparentales
      • Familles nombreuses
      • Non-mixité de l'offre d'emploi
      • Femmes peu diplômées
      • Accueil des jeunes enfants
      • Éloignement de l'école
      • Trajet domicile-travail

      Pour aller plus loin

      « Droits des femmes : où en est l'égalité professionnelle ?  » (Vie publique)

      « Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au travail » (Cour des comptes)

      « La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes » (Observatoire National de la Politique de la Ville)


      Articles connexes

      La condition des femmes dans le monde à travers les cartes
      Renommer les stations de métro avec des noms de femmes célèbres
      Other Cartographies, un projet pour mettre en valeur la contribution des femmes à la cartographie

      Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)
      Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires : deux sites de cartographie en ligne complémentaires
      La France en 12 portraits : cartes et analyses dans le rapport de l'Observatoire des territoires (avril 2021)

      Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)

    • sur Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)

      Publié: 6 March 2025, 9:06am CET

      La thèse d'Émilie Dreyfus sur les animaux des cartes géographiques anciennes est disponible en téléchargement sur HAL :

      Émilie Dreyfus. Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations. Thèse de géographie sous la direction de Gilles Palsky. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2023. [https:]]

      Nova Africa par Hugo Allardt, XVIIe siècle  (source : Gallica)


      Résumé

      Cette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image. En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires. 

      L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L'analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.

      Isle de Madagascar par Etienne de Flacourt, 1656 (source : Gallica)


      Le blanc des cartes ou la dialectique du plein et du vide

      La thèse comporte des pages très intéressantes sur le blanc des cartes en lien avec la dialectique du plein et du vide. Les historiens de la cartographie datent « l’invention » des blancs de la carte du début du XVIIIe siècle (Surun, 2004, pp. 117-144). Dans un article sur les enjeux épistémologiques de la cartographie au XVIIIe siècle, Lucile Haguet montre cependant que dans la cartographie de l’Égypte, le vide semble la règle bien avant le siècle des Lumières et que s’il y a une mutation de l’objet cartographique au XVIIIe siècle, il s’agit plutôt d’une évolution du sens du « blanc » (Haguet, 2011). À la lumière de l’analyse de la présence de l’animal sur les cartes, ces deux postulats épistémologiques peuvent être complétés par un troisième : la représentation picturale de l’animal, avant de quitter l’intérieur de la carte, est remplacée par sa représentation textuelle. Loin d’avoir pour seule fonction de combler les blancs, l’iconographie animale, construit un espace géographique complexe, véhiculant, au-delà de la représentation topographique du territoire, de multiples discours sur le monde : naturalistes mais également politiques et symboliques.

      La production cartographique de Nicolas de Fer constitue un exemple représentatif de la dialectique du vide et du plein et du remplacement de l’image par le texte. La mappemonde en deux hémisphères de 1694 laisse ainsi l’hémisphère sud totalement vide, tandis que les espaces inconnus sont occupés soit par la toponymie, le relief, les fleuves et rivières, le tracé des frontières, soit par des informations textuelles. Au nord des Montagnes de la lune, lieu supposé des sources du Nil depuis la cartographie de la Renaissance, la mention inscrite peut être considérée comme programmatique du projet cartographique en devenir de Nicolas de Fer. On y lit : « On a mieux aimé laisser cette Place Vide que de la remplir de particularités inconnues, ou imaginaires ». Ce qui frappe dans cette information c’est justement le fait qu’elle ne laisse pas vide l’espace géographique mais le remplit. Dans la production de Nicolas de Fer, les animaux se situent, à une exception près, exclusivement dans les marges des cartes, sous forme de vignettes le plus souvent ou associés aux cartouches, notamment dans les cartes de l’Europe. L’animal se replie donc dans les marges, et les espaces géographiques sont réservés aux figurés, aux représentations conventionnelles ou au texte. Cependant, certains cartographes assument de laisser des espaces vides sur les territoires inconnus ou non explorés, ces espaces sont très souvent occupés par des textes relatant les singularités relatives aux moeurs des peuples, à l’histoire naturelle, ou encore à l’histoire des explorations.

      Références

      SURUN, I. (2004). Le blanc de la carte, matrice de nouvelles représentations des espaces africains. Dans I. LABOULAIS (éd.), Combler les blancs de la carte : Modalités et enjeux de la construction des savoirs géographiques (XVIIe-XXe siècle). Presses universitaires de Strasbourg. [https:]]

      HAGUET, L. (2011a). La carte a-t-elle horreur du vide ? Réexaminer les enjeux du tournant épistémologique du XVIIIe siècle à la lumière de la cartographie occidentale de l’Égypte. Cartes et géomatique, 210, 95-106.  [https:]]

      DREYFUS, É. (2022). Spectacle zoologique, inventaire de la nature ou encyclopédie naturaliste ? Approche épistémologique de la représentation des animaux sur quelques cartes murales des Amériques (XVIe-XVIIIe siècles). Bulletin du Comité Français de Cartographie, Cartes & Géomatique, 249, 13-29.  [https:]]


      Articles connexes

      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

      Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques

      « Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?
      L'histoire par les cartes : les créatures marines monstrueuses d'Olaus Magnus
      Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
      Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes

      Traces GPS et suivi des déplacements d'animaux
      Cartes et atlas historiques

    • sur L'accessibilité ferroviaire concernant 250 villes dans le monde

      Publié: 2 March 2025, 7:20am CET


      Source : Aniket Kali, Jeff Allen (2025). Rail Transit & Population Density. Comparing and ranking 250 cities around the world, School of Cities, University of Toronto.

      1) L'intérêt des cartes d'accessibilité ferroviaire

      Un bon système de transport en commun relie les gens aux différents lieux de la ville. Dans l'idéal, il doit être efficace et durable, avec des lignes et des stations de transport en commun desservant le plus grand nombre de personnes possible. Mais dans la réalité, l'efficacité de ce système varie considérablement au sein des villes et entre elles.

      Pour étudier cette question, les auteurs ont créé des cartes des principales lignes et gares ferroviaires pour les trains rapides, les trains régionaux et le LRT (Light Rail Transit) regroupant aussi bien des tramways que des trains légers ou encore des métros lourds de petite capacité. Ils les ont superposées à la densité de population pour 250 régions urbaines qui figurent parmi les plus peuplées au monde. Les cartes sont à la même échelle (100 km de diamètre) de manière à être facilement comparables entre elles.

      Densité de population et réseau de transport ferroviaire pour 250 villes (source : Kali & Allen, 2025).



      À partir de ces cartes, plusieurs indicateurs permettent de saisir les caractéristiques du développement axé sur le transport en commun. En urbanisme, le développement axé sur le transport en commun (TOD) est un type de développement urbain qui maximise la quantité d'espaces résidentiels, commerciaux et de loisirs à proximité immédiate des transports publics. Il favorise une relation symbiotique entre une forme urbaine dense et compacte et l'utilisation des transports publics. Plus la densité de population vivant à proximité des transports ferroviaires est élevée, mieux la ville est desservie. Il est possible de faire des comparaisons selon les indicateurs choisis. 

      Les villes sont classées les unes par rapport aux autres en ce qui concerne les indicateurs suivants : 

      • population urbaine
      • densité de population urbaine
      • densité de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
      • part de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
      • part de l'aire urbaine à 1km d'une station ferroviaire
      • indice de concentration (ratio part de population / part de l'aire urbaine proche des transports ferroviaires)

      2) Données et méthodes

      Les données de population proviennent de GlobPOP et les données de transport ferroviaire d'OpenStreetMap. La liste de villes est issue de l'ensemble de données Natural Earth. Les auteurs de l'étude ont commencé avec la liste des 300 villes les plus peuplées, puis ont supprimé manuellement les cas où une ville était la banlieue d'une autre ville (par exemple, Howrah a été supprimée car elle est très proche de Kolkata), ainsi que les villes sans aucun transport ferroviaire.

      Pour chaque ville, ils ont ensuite défini la région urbaine représentée sur les cartes par un cercle d'un rayon de 50 km à partir du point central. Le choix a été d'utiliser une taille de cercle standard plutôt que le périmètre des zones métropolitaines qui varient considérablement dans leur délimitation administrative. Le rayon de 50 km correspond approximativement à la distance à laquelle une personne se rend au centre-ville ou en revient le long d'un corridor ferroviaire majeur.

      Les données de densité de population sont issues de GlobPOP, qui fournit des données de dénombrement et de densité de population à une résolution spatiale de 30 secondes d'arc (environ 1 km à l'équateur) à l'échelle du monde. Les mesures de densité de population urbaine sont calculées après avoir supprimé les zones où la densité de population est inférieure à 400 km², afin de tenir compte de la façon dont les régions varient en termes de superficie de terres agricoles et de surfaces inhabitables (par exemple, montagnes, eau, etc.). 400 km² est le  seuil utilisé par Statistique Canada pour définir les lieux peuplés.

      Les données ferroviaires et les gares ont été extraites d'OpenStreetMap (OSM) en utilisant l'outil Overpass Turbo avec cette requête. Les auteurs ont ensuite calculé des zones tampons de 1 km autour de chaque gare, puis estimé la population dans la zone tampon via une interpolation. OSM est une base de données collaborative, et bien que la qualité et l'exhaustivité des données OSM soient assez bonnes pour la plupart des villes, plusieurs villes ont des données manquantes ou incorrectes. Si vous constatez des erreurs, veuillez mettre à jour OSM ! Au fur et à mesure que les données OSM sont modifiées et améliorées, les auteurs s'efforceront de mettre à jour les cartes et les indicateurs.

      Ces données sur le transport en commun présentent deux limites principales :

      1. Elles ne concernent que le transport ferroviaire, et non le transport par bus à haut niveau de service (BRT), qui dans de nombreuses villes offre un service comparable au transport ferroviaire.
      2. Elles ne tiennent pas compte de la fréquence (c'est-à-dire de l'intervalle) des trajets. Bien que de nombreuses agences de transport partagent leurs itinéraires et leurs horaires au format GTFS, qui comprend des informations sur la fréquence et souvent la technologie (bus, train, etc.), on constate que la disponibilité du GTFS à l'échelle mondiale n'était pas disponible partout, en particulier en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord.

      Bien sûr, le lieu de résidence des gens n’est qu’un élément parmi d’autres ; l’objectif ultime du transport en commun est d’amener les gens là où ils veulent aller (travail, école, loisirs, etc.). Il serait intéressant d’ajouter à ces cartes des données sur l’emploi et la localisation des activités pour examiner également la destination et analyser la connectivité des réseaux. Un point sur lequel il faudra travailler à l’avenir.

      Pour plus d'informations sur le projet (code, données, etc...), vous pouvez aller consulter le site GitHub.


      Lien ajouté le 3 mars 2025

      L’Autorité de régulation des transports (ART) publie son rapport intégral sur le marché français du transport ferroviaire en 2023. En 2023, comme en 2022, le mode ferroviaire a connu une forte hausse de fréquentation des voyageurs, en dépit d’une nouvelle baisse des circulations à grande vitesse, qui a affecté notamment les plus petites gares.

      Interesting data about rail in France 12% fewer high speed train services, and some stations with even 20% fewer trains (all the red dots), BUT passenger numbers *up* (bigger trains, and filling them more) Source: www.autorite-transports.fr/actualites/l...

      [image or embed]

      — Jon Worth (@jonworth.eu) 3 mars 2025 à 16:13

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    • sur Cartes et données sur les élections législatives en Allemagne (23 février 2025)

      Publié: 25 February 2025, 8:26pm CET

      Dimanche 23 février 2025, les Allemands ont été appelés aux urnes pour élire 630 parlementaires destinés à siéger au Bundestag. La réforme électorale de juillet 2023 a encore renforcé le système proportionnel, les électeurs votant deux fois sur le même bulletin, une fois pour leur circonscription et une fois pour leur Land. Du fait de ce mode de scrutin, il est extrêmement rare qu’un parti obtienne la majorité à lui tout seul. La vie politique allemande est donc rythmée par la formation de coalitions entre partis qui se rassemblent pour gouverner après s’être affrontés dans les urnes (Le Monde). 

      La coalition conservatrice (CDU/CSU) a remporté le scrutin national avec 28,5%, tandis que l'l'extrême droite (AfD) a enregistré son plus haut score depuis 1945 (20,8%), en gagnant des voix et en s'implantant durablement dans la partie est de l'Allemagne. Les socialistes du SPD (16,4%) sont en net recul. Les Verts arrivent en 4e position avec 11,6%, tandis que le parti plus à gauche Die Linke fait un score inattendu de 8,8%. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les partis conservateurs (CDU/CSU) et socialistes (SPD) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.

      1) Cartes des résultats diffusées par les médias

      Les cartes de résultats éléctoraux témoignent d'un fort différentiel est-ouest pour les « deuxièmes voix » (au niveau des Länder). Au niveau local, la « première voix » montre l’ancrage territorial du SPD dans ses bastions (Ruhr, Basse-Saxe, Hambourg, Brême), malgré la débâcle électorale au niveau national. L’AfD avec plus de 20% renforce son ancrage à l’Est (38,6% en Thuringe, 37,3% en Saxe ; à Görlitz, le chef du parti Tino Chrupalla fait 48,9%). Mais l’AfD progresse aussi à l’Ouest dans des « bastions » du SPD, notamment industriels : pour la première fois le parti arrive premier pour la « deuxième voix » dans des circonscriptions de l’Ouest à Kaiserslautern et Gelsenkirchen. Alors que l’AfD a renforcé son implantation à l’Est, Die Linke, malgré son fort succès (8,8%), a perdu, en partie, cette spécificité face à la concurrence de la BSW. Néanmoins le « plan » Silberlocken du parti Die Linke a doublement fonctionné : il gagne 6 circonscriptions directes (dont Bodo Ramelow en Thuringe et Gregor Gysi à Berlin) sur les 3 visées et nécessaires en cas d’échec pour dépasser la barre des 5%… qu’il dépasse largement (8,8%). Fait nouveau, Die Linke arrive en tête à Berlin où le parti gagne pour la première fois une circonscription à l’ouest (Neukölln). Il devient le premier parti des jeunes au détriment des Verts. Les libéraux du FDP sortent du parlement pour la deuxième fois de leur histoire. Malgré leur affaissement, les « bastions » restent inchangés (bourgeoisie-libérale à Bonn ou Cologne, Mittelstand du Bade-Wurtemberg…). Les Verts (Die Grünen) restent un parti ouest-allemand implanté dans les villes moyennes libérales et universitaires (Freiburg, Heidelberg…). Ils n’emportent aucune circonscription « rurale », pas même celle de Robert Habeck dans le Schleswig-Holstein (voir l'analyse de Paul Maurice, @Pl_Maurice).

      Comparaison des résultats entre 2021 et 2025 (source : Le Monde - Les Décodeurs)

      Les libéraux du FDP ainsi que la gauche populiste de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW, 4,97%) manquent leur entrée au parlement. Avec les « petits » partis, près de 15% des électeurs ne seront pas représentés. Mais cela facilite la tâche pour la constitution d'une « grande coalition » par Friedrich Merz (CDU/CSU). Ayant exclu de s’allier avec l’AfD, Friedrich Merz devra probablement s’appuyer sur le SPD pour rassembler une majorité au Parlement. Une alliance avec les Verts (85 sièges) serait en effet insuffisante, et ils ne pourront pas compter sur les libéraux du FDP, qui ont perdu toute représentation parlementaire, faute d’avoir atteint le seuil de 5 % des voix nécessaire. Comme en France, cela va être compliqué pour les Allemands d'avoir un gouvernement stable.

      On observe un clivage Est/Ouest très marqué pour l'ensemble des partis, et notamment pour le BSW, un peu moins pour l'AfD. L'électorat Die Linke est toujours ancré à l'est, mais nettement moins que dans le passé.

      Les cartes codées par couleur selon le vainqueur local peuvent être trompeuses dans la mesure où les partis peuvent gagner des voix en restant en dessous du seuil nécessaire pour l'emporter au niveau de la circonscription. Le fait de choisir le bleu pour représenter l'AfD d'extrême droite à la place du noir (utilisé pour le CDU/CSU) peut également poser question. Depuis 2017, le soutien à l'AfD a augmenté parallèlement à l'Est et à l'Ouest à partir de bases différentes. 

      Les bastions par parti en Allemagne (source : Zeit-online)


      Le vote différe beaucoup selon les tranches d'âge. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les plus de 60 ans ont voté davantage pour les partis traditionnels (CDU/CSU et SPD).
      La répartition du vote par tranches d'âge (source : Tagesschau.de)

      • « Législatives en Allemagne : visualisez le score historique du parti d’extrême droite AfD en graphiques » (Le Monde)
      • « Les élections allemandes ravivent de vieilles divisions » (Politico)
      • « Allemagne : tous les résultats de l’élection par circonscription » (Le Grand Continent)
      • « Les résultats des élections en détail par circonscription » (source : Zeit-online)
      • « Résultats des élections fédérales allemandes » (Bloomberg)
      • « La frontière Est/Ouest renaît de ses cendres après la victoire historique de l'AfD » (Rtbf.be)
      • « Les résultats des élections allemandes expliqués en graphiques » (Deutsche Welle)
      • « Les résultats des élections en données et graphiques » (Süddeutsche Zeitung)
      • « Voici comment l'Allemagne a voté  »  (Berliner Morgenpost)
      • « Elections allemandes : les résultats et la composition du nouveau Bundestag » (Toute l'Europe)
      • « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis »  (IFRI)
      • « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis »  (The Conversation)
      • « Élections en Allemagne : quelles fractures ? Avec Bénédicte Laumond » (Arte)
      • « Avec un œil au beurre noir » (Republik). L’Allemagne se déplace vers la droite. Mais il y a aussi beaucoup de mouvements à gauche – et la démocratie est vivante. Six thèses sur la classification des élections fédérales.
      • « Les électeurs du bloc de l'Est ont-ils voté de manière radicale ? Pas exactement » (Datajournalism.studio)
      • « Allemagne, semaine 1 : les leçons positives des élections au Bundestag » (Le Grand Continent)
      • « La fragmentation politique de l'Allemagne complique la formation d'une coalition » (Bloomberg)
      • « Sélection de cartes et datavisualisations » (Datawrapper du 25 février et du 4 mars 2025)
      • « Composition du Bundestag en 2021 et en 2025 » (Visactu)
      • « La CDU s’est-elle imposée sur le SPD ? Une analyse statistique des 2 740 phrases du contrat de coalition allemand » (Le Grand Continent)


      Afin de montrer certains héritages, le site Brilliant">[https:] Maps propose une comparaison des élections de 1932 avec celles de 2025. L'élection de 1932 a marqué un tournant car c'était la première fois que les nazis remportaient la plus grande part des voix, même s'ils étaient loin d'avoir la majorité, ce qu'ils n'avaient jamais obtenu auparavant lors d'élections libres. 

      « Les premières élections d'après-guerre en Allemagne de l'Ouest (14 août 1949) » sur Rare Maps.

      « Ces cartes des résultats des élections en Allemagne montrent les divisions héritées de l’histoire du pays » (Huffington Post).

      Si on compare les résultats avec la carte de la répartition des étrangers en Allemagne, on s'aperçoit que l'Allemagne de l'est où le score de l'extrême droite est le plus élevé est la partie où il y a le moins d'étrangers.

      Les partis d'extrême droite deviennent « les plus populaires en Europe ». A ce stade, ils restent exclus du pouvoir (car minoritaires dans l'absolu). Mais selon The Economist, plus leurs idées sont reprises et plus le cordon sanitaire s'effrite, plus ils se développent.

      Le déclin des partis traditionnels et la montée de l'extrême-droite en Europe (source : The Economist)

      2) Données et fonds de carte à télécharger

      Les données officielles du scrutin législatif 2025 sont publiées sur le site Bundeswahlleiterin.de. Elles sont disponibles par Land et par circonscription sous forme de tableaux (voir l'atlas interactif donnant le nom des circonscriptions).

      Il est possible de télécharger directement les résultats par candidats élus (fichier pdf et csv) ou par circonscriptions (pdf). En outre un fichier de synthèse permet de comparer les résultats 2021 et 2025. Pour avoir un aperçu de l'ensemble des données mises en open data, voir la page récapitulative par ici.

      Le site Zeit-online donne également le détail des résultats par circonscription et par candidat. En cliquant sur une circonscription dans le tableau proposé, on accès à un grahique donnant l'évolution des scores par parti depuis 1949. 

      Les cartes avec la géométrie des circonscriptions pour les élections fédérales sont disponibles sous différents formats (ai, svg, shp, kml + descriptif en csv) :

      Gregor Aisch, journaliste en données visuelles au journal Zeit.de, a documenté la manière de produire des cartogrammes sur un bloc-notes Observable.
      Ansgar Wolsing partage son code R pour une animation qui superpose une carte choroplèthe et une carte par points de taille égale pour chaque circonscription : une manière de montrer que ce sont les populations qui votent, non les territoires.
      Patrick Stotz revient sur les cartes politiques qu'il a créées pour le journal Der Spiegel. Consacrées aux élections primaires allemandes, ces cartes illustrent les régions où des coalitions potentielles ont réussi à obtenir une majorité. 

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      Cartes et données sur les communes allemandes à partir du recensement de 2022 (Wahlatlas.net)
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      La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays

      Les transferts de population à l'intérieur de l'Allemagne depuis 1991 à travers une infographie

      Cartographica Helvetica, une revue d'histoire de la cartographie en langue allemande accessible en archive

      Cartes et plans historiques sur l'Allemagne


      carte de la répartition des étrangers

    • sur Mapping Prejudice, un projet pour cartographier les préjugés raciaux à Minneapolis

      Publié: 24 February 2025, 6:35pm CET

      Mapping Prejudice est un projet mené par une équipe de chercheurs et d'activistes de l'Université du Minnesota. Le projet identifie et cartographie les clauses raciales, c'est-à-dire les clauses insérées dans les actes de propriété pour empêcher les personnes qui n'étaient pas blanches d'acheter ou d'occuper des maisons.
      La page de cartographie contient une animation qui montre la croissance de ces clauses raciales dans la région métropolitaine de Minneapolis-Saint Paul (de 4 en 1910 à plus de 32 000 en 1963).

      Après le meurtre de George Floyd en 2020, Mapping Prejudice s'est retrouvé au centre d'un mouvement mondial en faveur de la justice raciale alors que des gens du monde entier essayaient de comprendre pourquoi cela avait commencé à Minneapolis. Une équipe interdisciplinaire collabore avec les membres de la communauté pour exposer l'histoire du racisme structurel et soutenir le travail de réparation.

      Les pactes raciaux ont été un outil puissant pour établir une ségrégation résidentielle qui reste enracinée aujourd'hui. Le lieu de résidence détermine l'accès aux biens communautaires et l'exposition aux risques. Les communautés de couleur ont plus de risques environnementaux comme les décharges et les autoroutes, avec un accès moindre aux soins médicaux et aux écoles bien dotées en ressources. Les quartiers à majorité blanche ont plus de parcs et de couvertures arborées. 

      À Minneapolis, les propriétés qui ont été soumises à des restrictions raciales valent 15 % de plus que les maisons identiques qui n’ont jamais été soumises à des restrictions raciales. À l’inverse, les maisons des quartiers « redlined », où les Noirs ont pu acquérir des biens, sont considérablement dévaluées.

      La carte des restrictions raciales dans le comté de Hennepin a été la première visualisation complète des conventions raciales pour une ville américaine. En 2020, l'équipe a élargi son champ d'action pour inclure le comté voisin de Ramsey, où elle travaille avec un projet frère Welcoming the Dear Neighbor ? pour impliquer les membres de la communauté autour de cette histoire et de ces données.

      Parallèlement, l'équipe de chercheurs bénévoles traite les registres fonciers de différentes régions du pays. Ils identifient et cartographient activement les conventions raciales dans les comtés de Dakota et d'Anoka au Minnesota, ainsi que dans le comté de Milwaukee au Wisconsin (au total 7 comtés déjà recensés). Ils travaillent également à la création d'une base de données complète des conventions raciales dans la zone métropolitaine de Twin Cities et chechent à établir des collaborations dans d'autres comtés du Minnesota. 

      Les ressources de Mapping Prejudice sont générées par la communauté et sont destinées à être partagées en libre accès.

      • Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice

      • Story maps : une série d'histoires montrant le racisme structurel à Minneapolis et comment les pactes raciaux ont façonné la vie des habitants de la ville.

      • Hystoryapolis : un projet pour mettre en lumière l'histoire de Minneapolis, inspirée par l'idée que l'histoire est un outil puissant pour le développement d'une communauté.

      Lien ajouté le 1er avril 2025

      « Les clauses restrictives sont un cruel rappel du passé raciste de Wake. Voyez comment elles se propagent » (The News & Observer). Une nouvelle carte vidéo en accéléré, publiée en mars 2025, montre la propagation des conventions raciales dans le comté de Wake entre 1906 et 1950. Ces conventions, qui ont créé des inégalités historiques à travers le pays, ont finalement été rendues inapplicables par une décision de la Cour suprême de 1948 et la loi sur le logement équitable de 1968. La vidéo fait désormais partie de ressources archivées dans le cadre du projet Racially Restrictive Covenants du comté de Wake en Caroline du Nord.

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    • sur La projection Liquid Earth : une nouvelle projection à surfaces presque égales

      Publié: 23 February 2025, 8:32am CET


      Source : Introducing the Liquid Earth projection (Robert Sargent) 

      La projection de la Terre liquide (Liquid Earth) est une nouvelle projection cartographique proposée par Robert Sargent, étudiant diplômé en mathématiques de l'Université du Maryland. Cette projection présente une distorsion exceptionnellement faible au niveau des masses continentales (y compris les îles), tout en conservant une orientation classique (nord en haut) avec une forme assez familière. Elle convient donc assez bien pour des cartes du monde à usage général, des cartes physiques ou politiques. Bien que la projection ne soit pas exactement à surfaces égales, les écarts de surface sur terre sont imperceptibles à l'œil nu. Cela signifie qu'elle peut être utilisée pour toute application nécessitant des surfaces strictement équivalentes, comme par exemple les cartes de distribution de points. Liquid Earth représente chaque pays de manière équitable. La projection est en revanche plus déroutante en ce qui concerne les océans qui sont déformés afin de préserver la taille et la forme des continents.

      La projection Liquid Earth avec les frontières politiques des pays (source :  Robert Sargent


      1) Une projection qui déforme les océans, mais pas (ou peu) les masses continentales

      Il existe d’autres projections qui présentent une très faible distorsion, telles Elastic I, Dymaxion et Cahill-Keyes. Cependant, ces projections ne sont pas orientées vers le nord et/ou présentent beaucoup plus d’interruptions que Liquid Earth, ce qui les rend moins pratiques. Ces projections sont également loin d’être rectangulaires, ce qui entraîne une perte d’espace importante lors de l’enregistrement sous forme d’image ou de l’impression. Si l'on s'en tient à ces critères, la projection Danseiji III serait la plus performante, mais elle divise l’Antarctique et présente une forme irrégulière. Ces quatre projections sont également beaucoup plus éloignées d’une surface égale que la projection Liquid Earth.

      Liquid Earth déforme cependant fortement les océans. De ce fait, ce n'est pas un bon choix pour les cartes qui se rapportent à la longitude ou à la latitude, telles que les cartes des fuseaux horaires ou les cartes climatiques. De manière similaire aux projections élastiques, Liquid Earth fonctionne en commençant par un maillage du globe, puis en transformant le maillage. Cependant, alors que les projections élastiques placent directement les sommets du maillage sur le plan, Liquid Earth transforme le maillage sur la sphère, puis mappe la sphère sur le plan à l'aide d'une projection pseudo-cylindrique standard. C'est ce qui lui permet de conserver un bord extérieur régulier.

      La projection Liquid Earth utilise deux maillages, le maillage initial et le maillage transformé. Le globe est projeté sur le maillage initial, puis chaque triangle est mappé sur le triangle correspondant sur le maillage transformé. Enfin, le résultat est mappé sur le plan à l'aide de la projection Equal Earth. Le maillage transformé anticipe la distorsion causée par Equal Earth, de sorte que le résultat présente le moins de distorsion possible des masses terrestres. Le maillage initial est octaédrique, avec les sommets de l'octaèdre alignés sur les axes de coordonnées. 

      2) Comment utiliser la projection Liquid Earth

      Les fichiers de maillage Liquid Earth (au format csv et npy), ainsi que les modèles svg et png de la carte, sont disponibles ici. Ces fichiers sont tous dans le domaine public, bien que le fait de créditer soit apprécié. Le moyen le plus simple de créer une carte Liquid Earth est de modifier l'un des modèles svg. En utilisant un éditeur svg tel qu'Inkscape, il est facile d'ajouter une couleur personnalisée à chaque pays pour créer une carte choroplèthe. Il existe un choix de graticules de 5°, 10°, 15° et 30°.

      Pour créer une carte Liquid Earth à partir de données vectorielles ou raster personnalisées, on peut utiliser les l'application outils de projection cartographique de Justin Kunimune qui propose la projection en option. Si quelqu'un souhaite l'implémenter dans un autre programme et souhaite obtenir de l'aide pour le faire, veuillez contacter Robert Sargent (rsargent@umd.edu).

      En utilisant des techniques similaires, Robert Sargent a créé la projection Solid Earth. Semblable à Danseiji V et Elastic III, cette carte montre les terres à une plus grande échelle tout en comprimant les océans (projection dite "élastique"). Par rapport à Elastic III, Solid Earth est plus au nord et intègre les terres émergées plus efficacement dans un rectangle. Cette projection est un bon choix pour les cartes où l'espace est limité et où les seules informations pertinentes concernent les surfaces terrestres. Bien que cette carte ne soit pas de surfaces égales, l'échelle de surface est assez cohérente sur les terres non antarctiques. La formulation est la même que pour Liquid Earth, sauf que les maillages sont différents et le résultat assez différent. Les fichiers de maillage sont disponibles sur Github

      La projection Solid Earth avec les frontières politiques des pays (source :  Robert Sargent

      Pour en savoir plus

      Présentation des projections élastiques sur le blog Wuslopebologie.

      En utilisant un tableau de nombres arbitrairement grand pour définir chaque projection plutôt que de simples formules mathématiques, les projections élastiques sont capables de contrôler leur distorsion avec une précision jusqu’alors inconnue, produisant des formes organiques qui se courbent autour des côtes pour mettre en évidence – et parfois même agrandir – les parties de la carte jugées les plus importantes. Bien qu'il existe encore de nombreuses situations qui justifient le choix d'une projection cartographique conventionnelle (cartes régionales, cartes des étoiles, cartes avec des caractéristiques terrestres et maritimes, cartes de données corrélées avec la latitude ou la longitude), les projections élastiques remplissent plusieurs niches beaucoup plus efficacement que les projections cartographiques existantes. La projection Elastic I présente une disposition similaire à celle de la projection Dymaxion de Fuller ou de la projection Danseiji IV, mais elle comporte moins d'interruptions au niveau des océans que ces deux dernières. 

      Si le sujet vous intéresse, le site Mapthematics propose un forum de discussion consacré aux projections cartographiques. On y trouve des projections originales, parfois surprenantes.

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      Compare Map Projections. Un site pour comparer des projections cartographiques entre elles
      World Map Creator, une application très pédagogique pour travailler sur les projections

      Page de ressources sur les projections cartographiques


    • sur Quand l'Administration Trump fait disparaître des données sur les sites gouvernementaux

      Publié: 22 February 2025, 11:14am CET

      L'Administration Trump a fait retirer des données sur le réchauffement climatique et différents sujets jugés sensibles (diversité, équité, inclusion) sur les sites gouvernementaux des Etats-Unis. En réaction, des chercheurs, des militants ou de simples citoyens s'organisent pour dénoncer cette censure et garantir un accès à ces données.

      1) De nombreux sites gouvernementaux censurés par l'Administration Trump

      Un des premiers sites concernés par ces mesures de « mise  à jour »  (censure) de données semble être celui du CDC (Center for Disease Control and Prevention), très impliqué dans la diffusion de données publiques au moment de la crise Covid et critiqué par les anti-vax. La suppression de ces directives crée une lacune majeure dans les informations scientifiques et met des patients en danger en ce qui concerne la prévention des infections et l’utilisation appropriée des antibiotiques, argue la Society for Healthcare Epidemiology of America. Dans une déclaration commune, les responsables de l'Infectious Diseases Society of America et de l'HIV Medicine Association ont déclaré que la suppression des ressources liées au VIH et aux LGBTQ du site Web du CDC « est profondément préoccupante et crée une lacune dangereuse dans les informations et les données scientifiques permettant de surveiller et de répondre aux épidémies de maladies » (Cidrap). La disparition des données inquiète particulièrement la Dre Rasmussen, qui est virologue. Par exemple, les données sur la propagation de la grippe aviaire aux États-Unis sont particulièrement importantes en ce moment pour le monde entier (Radio-Canada).


      Cela concerne aussi certaines pages du ministère américain de l'Éducation (DEI), notamment celles consacrées au genre et aux discriminations raciales (Yahoo News). L'administration Trump a lancé un ultimatum : cesser d'utiliser les « préférences raciales » comme facteurs d'admission, sinon les écoles qui le font risquent de perdre de l'argent. Trump a même évoqué une possible suppression du ministère de l'Éducation (The Guardian). L'Université d'Hawaï a d'ores et déjà supprimé sa rubrique « diversité » dans le but de préserver son financement fédéral. Ces mesures sont liées à un décret de Trump, selon lequel il n'existe que deux genres (hommes et femmes) et qui impose aux agences de « supprimer toutes les déclarations, réglementations, communications ou autres messages » sur « l'idéologie du genre ».  La censure s'étend aussi aux écoles. Les États-Unis subissent une vague inédite d'interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme ou les questions LGBTQ+ (France 24).

      En raison de cette censure morale et politique, la page « Erreur 404 » s'affiche sur de plus en plus de sites officiels des États-Unis. On retrouve des pages vidées de leur contenu sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Les données se sont pour ainsi dire évaporées. Sur le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la partie sur le changement climatique n’est plus accessible sur la page d’accueil, ni dans les onglets sur les « sujets environnementaux ».


      Il arrive même que des sites complets soient désactivés. Le site web de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a été mis hors ligne, alors que le gel de l'aide étrangère par Trump s'intensifie, suscitant des craintes que l'USAID perde son indépendance et soit absorbée par le département d'État (Le Monde). Par ailleurs, Trump a ordonné au ministère américain de l’Agriculture (USDA) de supprimer les sites Web faisant référence à la crise climatique (The Guardian).

      L'Administration Trump a également licencié Colleen Shogan, l'Archiviste des États-Unis. Avant de devenir «?Archivist of the United States?», Colleen Shogan était vice présidente de la White House Historical Association (ArchiMag). Son « tort » ? Avoir accompli son devoir en exigeant que l’administration Trump transmette l’ensemble des documents et traces numériques de son premier mandat, y compris les messages échangés sur WhatsApp. Cette démarche, conforme aux principes fondamentaux de la démocratie américaine, avait notamment permis de révéler le scandale des documents classifiés retrouvés dans la résidence personnelle du Président à Mar-a-Lago (Le Soir).

      La National Science Foundation (NSF), qui finance des recherches dans le monde entier, fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires. L'agence du FBI n'est pas non plus épargnée par les licenciements. Emporté par sa vague de purge, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk a été jusqu'à licencier 300 personnes de la National Nuclear Security Administration, sans se rendre compte qu'une partie d'entre elles avaient en charge la gestion du stock d'armes nucléaires des États-Unis (CNN).

      « Nous entrons dans un âge d’or de l’ignorance », prévient le professeur à l’université Stanford (Californie), tandis que la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ex-coprésidente du groupe 1 du GIEC, y voit de l’« obscurantisme ». « Pour cette administration, les faits scientifiques sont dangereux, il faut les faire taire », observe-t-elle. Et de peser ses mots : « C’est l’héritage des Lumières qui est menacé. C’est sans précédent dans un pays démocratique, en dehors de périodes fascistes » (Le Monde). « Imaginez un immense autodafé numérique, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites web, des pages Internet, des index, des bases de données » (Radio France).

      Dans un livre publié en 2007, La Stratégie du choc (Actes Sud), l’essayiste et militante canadienne Naomi Klein montre que cette méthode, consistant à « intervenir immédiatement pour imposer des changements rapides et irréversibles à la société éprouvée par le désastre », a été théorisée depuis longtemps aux États-Unis. Les économistes néolibéraux préconisaient des thérapies de choc. Les cadres des services de renseignement et les militaires appliquaient des méthodes de torture par électrochocs afin de rendre les suspects amnésiques et parfaitement manipulables. Les libertés étaient rognées au nom de la lutte contre le terrorisme. « Les partisans de la stratégie du choc, affirme Naomi Klein, croient fermement que seule une fracture radicale – une inondation, une guerre, un attentat terroriste – peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité – ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés – que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde » (Philosophie Magazine).

      Les récentes déclarations outrancières de Donald Trump concernant Gaza, le Canada ou le Mexique font partie d’une stratégie de communication bien ficelée. Théorisée par l’ancien président américain Richard Nixon, la « madman theory » (théorie du fou, en français) joue sur l’imprévisibilité et la folie de son utilisateur pour s’assurer un avantage dans les rapports de force (Ouest-France).

      2) La riposte s'organise pour continuer à assurer un accès à ces données

      La bibliothèque de la faculté de droit de Harvard collecte des documents gouvernementaux et les met à la disposition de ses usagers depuis des siècles, et poursuit ce travail. Le Harvard Law School Library Innovation Lab a créé un coffre-fort de données permettant de télécharger, de signer comme authentiques et de mettre à disposition des copies des données gouvernementales publiques les plus utiles aux chercheurs, aux universitaires, à la société civile et au grand public dans tous les domaines. Ils ont commencé à collecter des parties importantes des ensembles de données suivis par Data.gov, les référentiels fédéraux Github et PubMed. Une source coopérative a été mise en place pour archiver les données de Data.gov. La collecte des données avait commencé avant le début du 2e mandat de Trump. Elle atteint 311 000 jeux de données récoltés entre 2024 et 2025. Les archives Internet disposent également d'un utilitaire la Wayback Machine, qui permet de parcourir et de capturer immédiatement les pages Web afin qu'elles soient intégrées sur Internet Archive (une mémoire du web elle-même menacée).


      Les scientifiques réagissent en proposant des sites miroirs. C'est le cas par exemple pour les données environnementales de l'EPA qui dispose d'un groupe appelé « Environmental Justice Screening and Mapping ». L'application EJScreen est très utile pour mettre en évidence les zones de recensement défavorisées et marginalisés à partir de différents indicateurs socio-environnementaux. Ce visualiseur n'étant plus accessible, une version 2 a été déposée sur GitHub. Elle peut être directement consultée à partir d'un site miroir.

      EJScreen. Environmental Justice Screening and Mapping Tool (Version 2.3)



      « Des décennies de recherche ont montré que les communautés défavorisées se situent à l’intersection de niveaux élevés d’exposition aux risques et de pauvreté. Les outils géospatiaux de justice environnementale (JE), tels que l’outil de dépistage de la justice climatique et économique (CEJST) développé par le Conseil de la Maison-Blanche sur la qualité de l’environnement, sont conçus pour intégrer différents types de données sanitaires, sociales, environnementales et économiques afin d’identifier les communautés défavorisées et d’aider aux décisions politiques et d’investissement qui s’attaquent aux problèmes omniprésents, persistants et largement non résolus associés aux disparités environnementales aux États-Unis » (Constructing Valid Geospatial Tools for Environmental Justice, 2024).
      On peut également retrouver des ensembles de données et des outils archivés sur le climat et la justice environnementale sur le site web des Public Environmental Data Partners. D’autres groupes archivent les données du portail américain Data.gov et les rendent accessibles ailleurs. Certains chercheurs mettent également en ligne des jeux de données dans des dépôts publics consultables comme OSF, géré par le Center for Open Science. « Si vous craignez que certaines données encore disponibles ne disparaissent, consultez cette checklist des bibliothèques du MIT. Elle indique les étapes à suivre pour contribuer à la sauvegarde des données fédérales. Ce qui n’est pas clair, c’est de savoir jusqu’où l’administration Trump ira pour supprimer, bloquer ou dissimuler les données et la science du climat, et surtout dans quelle mesure elle y parviendra. Le juge d’un tribunal fédéral a d’ores et déjà estimé que la suppression par les Centers for Disease Control and Prevention de ressources de santé publique sur lesquelles s’appuient les médecins était préjudiciable et arbitraire. Ces ressources ont été remises en ligne grâce à cette décision » (The Conversation). Pour rappeler leur droit à la liberté d’expression et protester contre des licenciements massifs dans les parcs nationaux, des employés du Yosemite Park ont accroché le drapeau américain à l'envers en guise de protestation (Explorersweb). Le fait de renverser le drapeau américain est très symbolique et n'est utilisé qu'en cas de danger extrême (AmericanFlags).
      « Les informations sur Internet semblent être là pour toujours, mais elles ne sont permanentes que dans la mesure où certaines personnes choisissent de les rendre permanentes. Lorsque les ressources internet sont modifiées ou mises hors ligne, la méfiance s’installe à l’égard du gouvernement et de la science ».  (The Conversation). Le maintien de l'accès aux données officielles constitue un enjeu majeur. Il ne peut y avoir d'étude scientifique sans disposer de jeux de données complets et pérennes. Ces suppressions de pages, parfois remises en ligne après avoir été expurgées de certains éléments, inquiètent de nombreux scientifiques. Passé le choc de la sidération, il s'organisent progressivement pour organiser la riposte. 
      Une mobilisation s'organise pour défendre la science en tant que bien public et pilier du progrès social, politique et économique. Elle se structure autour du collectif Stand Up for Science 2025. Le mouvement défend trois objectifs : assurer et accroître le financement scientifique ; mettre fin à la censure et à l’ingérence politique dans la science ; défendre la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité dans la science. En écho à la journée Stand-up for science initiée aux États-Unis, Stand up for Science France appelle à des actions de mobilisation (marches, rassemblements, colloques, présentations expérimentales, etc.) le 7 mars 2025, dans chaque ville universitaire de France.

      Sources

      « Les sites Web fédéraux américains suppriment les données sur les vaccins et les références LGBT » (BBC).

      « Trump instaure son ministère de la vérité…». Le limogeage de Colleen Shogan, directrice des Archives nationales américaines, par Donald Trump ne relève pas d’un simple caprice. Il s’inscrit dans une dérive plus profonde, où le contrôle de l’histoire devient un outil de pouvoir, faisant écho au monde dystopique de «1984» de George Orwell (Le Soir).

      « États-Unis. L’USAID pourrait passer de 10 000 à 290 employés ». Selon le New York Times, le gouvernement de Donald Trump veut réduire les effectifs de l’Agence des États-Unis pour le développement international à moins de 300 personnes, contre plus de 10 000 actuellement (Courrier international).

      « Fin de l’USAID : conséquences internationales et multisectorielles » (IRIS)

      « La fin des programmes d’aide internationale des États-Unis (et leur baisse ailleurs) : une folle indifférence aux malheurs du monde » (The Conversation).

      « Mon patron pleurait. La NSF fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires ». Trump pourrait proposer de réduire le budget de l'agence de deux tiers (Science.org).

      « Pourquoi les sociétés de prévision météorologique privées ne peuvent pas remplacer le service météorologique national ». La NOAA et le NWS fournissent des données météorologiques publiques que les entreprises privées ne peuvent pas recréer (American Scientific).

      «  États-Unis : une censure conservatrice "sans précédent" prive les écoles de milliers de livres » (France 24).

      « États-Unis : des preuves de l'assaut du Capitole ont disparu d'un site officiel du gouvernement  » (BFM-TV).
      « Comment l’administration Trump censure les femmes et les minorités à l’université » (Mediapart).
      « La liste des mots interdits par Trump qui pourraient faire signaler votre article à la NSF » (Gizmodo).
      « DOGE a un accès en mode Dieu  aux données gouvernementales ». La commission spéciale du président dispose désormais d’une capacité sans précédent de consulter et de manipuler les informations de nombreuses agences fédérales (The Atlantic).
      « Licenciements à la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration) : des centaines de météorologues et de prévisionnistes licenciés dans le cadre des dernières coupes budgétaires du DOGE » (NBC Chicago).
      « Connaissez-vous la "théorie du fou", utilisée par Trump pour instaurer un rapport de force ? » (Ouest-France).

      « Contre la purge sans précédent des sites ordonnée par Trump, les archivistes du numérique à l’offensive ». Des décrets signés par le nouveau président des Etats-Unis ont entraîné la disparition de milliers de pages, liées notamment au changement climatique ou aux politiques d’égalité. Plusieurs initiatives coordonnées cherchent à les préserver (Le Monde). 

      « Sauver les données scientifiques de la purge numérique de l’administration Trump ». Peu après l’assermentation de Donald Trump, des milliers de pages web du gouvernement fédéral américain ont disparu. Heureusement, des chercheurs canadiens et américains avaient déjà archivé numériquement une bonne partie de ces sites (Radio-Canada).

      « Alors que l'administration Trump supprime les données en ligne, les scientifiques et les bibliothécaires numériques se précipitent pour les sauvegarder » (Salon.com).

      « Des exemples de photos concernées par la purge » (Wikimedia). Pour avoir un aperçu du grand nettoyage ("Content Refresh") des bases de données publiques aux Etats-Unis, on peut prendre l'exemple de la DVIDS, immense bibliothèque numérique de l'armée américaine (plus de 6 millions de fichiers : articles, images, son, vidéos).

      « Des héros de guerre et des premières militaires figurent parmi les 26 000 images signalées pour suppression dans le cadre de la purge DEI du Pentagone » (Associated Press).

      « Comment retrouver les informations climatiques effacées par l’administration Trump » (The Conversation).

      « La bibliothèque de droit de Harvard agit pour préserver les données gouvernementales dans un contexte de purges massives  ». Les universitaires et chercheurs de domaines tels que la santé publique, les études climatiques et la sociologie se sont retrouvés dans une situation difficile. Le New York Times a rapporté avoir découvert que plus de 8 000 pages Web gouvernementales avaient été supprimées à la suite de la transition présidentielle. L'Innovation Lab a réussi jusqu'à présent réussi à préserver 311 000 ensembles de données copiés entre 2024 et 2025, soit 16 téraoctets de données (Reuters).

      « La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott » (Mouvements). L’historienne Joan W. Scott est professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton, New Jersey. Mondialement célèbre pour avoir introduit l’idée d’une perspective de genre en histoire, autrice de travaux importants sur les usages politiques de la laïcité en France, elle est également une spécialiste reconnue de la question des libertés académiques. Quelques jours après la deuxième élection de Donald Trump en novembre 2024, Joan Scott a publié un article dans le Chronicle of Higher Education, une revue très lue par les universitaires aux Etats-Unis, intitulé “We will have to resist”, "Nous allons devoir résister".

      « Résister à Trump avec un manuel de sabotage des années 1940, un étonnant retour  ». L’ouvrage gratuit qui caracole en tête des téléchargements actuellement est le “Simple Sabotage Field Manual”, écrit en 1944 par l'ancêtre de la CIA. Un succès qui n’étonne pas les historiens des services de renseignements à l'heure où une certaine résistance s'organise face aux premières actions de Donald Trump et d'Elon Musk. (France 24).

      « Donald "se Trump" sur la science » (Le Monde). L’attaque anti-science du président américain pourrait accélérer le déclin des Etats-Unis, montre l’évolution de la production scientifique mondiale.

      « L'obscurantisme est sans frontières » (Sciences Humaines). Dans une tribune à Sciences Humaines, le sociologue Bernard Lahire dénonce la « guerre contre la science » menée aux États-Unis, tout en rappelant que des mouvements similaires se développent en France.

      « La destruction des données scientifiques aux États-Unis : un non-sens intellectuel, éthique mais aussi économique » (The Conversation). Dans un monde où l’information est devenue à la fois omniprésente et suspecte, la destruction délibérée de bases de données scientifiques évoque de sombres souvenirs historiques. Elle représente une menace sérieuse pour l’avenir de la connaissance partagée, le progrès scientifique global et, plus fondamentalement, la richesse des nations. L’Union européenne pourrait donc créer un véritable « sanctuaire numérique » pour les données scientifiques mondiales, garantissant leur préservation, leur accessibilité et leur utilisation éthique.

      Liens ajoutés le 2 avril 2025

      The Impact Project cartographie les effets directs et indirects des suppressions d'emplois par l'Administration Trump aux Etats-Unis theimpactproject.org/the-impact-m...

      [image or embed]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 1 avril 2025 à 20:57

      SCiMaP, une carte pour communiquer sur les coupes financières en recherche médicale via les NIH 
      [https:]]

      Maps Mania a publié une liste de cartes gouvernementales interactives censurées et supprimées par l'Administration Trump. La carte interactive de l'indice des risques futurs de la FEMA a notamment été victime de cette purge. Cette carte de la FEMA a été conçue pour aider les collectivités des États-Unis à se préparer au changement climatique. Elle prévoyait les pertes économiques potentielles liées aux risques environnementaux. Cette carte, accessible gratuitement, permettait aux Américains d'explorer l'impact potentiel du changement climatique sur leurs quartiers. Des données que l'administration Trump a tenté de dissimuler au public. Le Guardian a utilisé des données « conservées par le cabinet de conseil Fulton Ring » pour recréer l'indice des risques futurs aux États-Unis. Tout comme l'indice original de la FEMA, cette carte permet d'explorer les pertes économiques probables liées aux risques environnementaux tels que les inondations côtières, les chaleurs extrêmes, les incendies de forêt, les ouragans et les sécheresses, à l'échelle des comtés.


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      Cartes et données sur les parcs nationaux aux Etats-Unis

      Palestine Open Maps, un site pour obtenir des cartes et des données spatiales sur la Palestine

      Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)

      Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE

      Les données à composante géographique référencées sur le site Data.gouv.fr

      Guide de l'Insee pour faciliter l’accès aux données

      Guide de visualisation de données (Office des publications de l'Union européenne)
      Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)

      AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet

      Rubrique Données


    • sur Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine

      Publié: 22 February 2025, 8:13am CET


      Le symposium en ligne "Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine", se tiendra les 12, 13 et 14 mars de 14h à 18h30 (heure de Paris). Il réunira des chercheur·ses ainsi que des membres de collectifs militants et associatifs, qui discuteront différentes formes de cartographies alternatives en Amérique latine, de l'époque coloniale à nos jours. Les présentations seront en espagnol et portugais, avec une traduction simultanée en français.

      Le site web du projet est accessible à l'adresse suivante desmensuras.com. Pour assister au colloque en traduction simultanée française, il convient de s’inscrire sur le site.



      • Mercredi 12 mars. Cartographier plus que le territoire
      14h - Introduction par Pierre Gautreau (Collectif Desmensuras, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
      14h15 - 17h – Présentations- Contre-cartographie de l'espace anarchiste de Santiago du ChiliPedro Palma Calorio (Universidad de Chile, ONG Observatorio CITé et Núcleo de Estudios de Geografía Anarquista) ; Gricel Labbé Céspedes (ONG Observatorio CITé, Universidad Católica Silva Henríquez) ; Ignacio Ayala Cordero (Centro Cultural Museo y Memoria de Neltume) ; Ignacio Arce Abarca (ONG Observatorio CITé) ; Francisco Peña Castillo (Universidad de Santiago de Chile) ; Roberto Salas (Uni. Alberto Hurtado).- Se souvenir du passé pour dessiner le territoire dans le Chaco argentinAlberto Preci (Sorbonne Université - Laboratoire Médiations, France).- Les tumulus autochtones como îles de mémoire : Contre-cartographies pour la construction d’une histoire décoloniale (Uruguay)Colmenarez Sabrina ; Gianotti Camila ; Febrero Valentina, Marín Suárez Carlos, Gazzán Nicólas ; Cancela - Cereijo Cristina et Sotelo Moira (Universidad de la República - CURE).- Cartographies des pratiques de soins communautaires dans les quartiers suds de Mar delPlata (Argentine)Valeria Alonso (Instituto Nacional de Epidemiología - Universidad Nacional de Mar del Plata) ; Mariano Olivera (Universidad de Buenos Aires) ; María Inés Benítez, María Graciela Zigalini (Asociación Vecinal de Fomento Playa Serena, Mar del Plata).- Du cheveu au fil : tresses et tissages comme langages cartographiques de résistanceDiana María de los Angeles Vicente Munarriz (Universidad Nacional Mayor de San Marcos, Pérou) et Brayan Stiven Bueno Herrera (Universidad de Antioquia, Colombie).- Se souvenir des cartes pour converser (Argentine et France)Juan Manuel Diez Tetamanti (Conicet, Argentine).
      17h30 - 18h30 - Table ronde : pourquoi un Atlas des « Démesures » ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, membres du collectif Desmensuras, Manuel BayónJiménez (Colegio de México et Karlsruhe Institute of Technology).
      • Jeudi 13 mars. Cartographier en contextes contestés et/ou controversés
      14h - 17h – Présentations- Les cartographes guarani et la cartographie missionnaire (Paraguay – XVIIIe siècle)Junia Ferreira Furtado, (Universidade Federal de Minas Gerais) ; Artur H. F. Barcelos (Universidade Federal do Rio Grande, Brésil).- Missionnaires et/ou anthropologues ? Les transformations de la mission jésuite au Mato Grosso (1952-1990)Pierre-Louis Choquet (IRD - Laboratoire PRODIG, France).- Carte du territoire kichwa du Bajo HuallagaAnke Kaulard, Maritza Paredes, Danitza Gil, Paula Tafur, Kevin Malca, Akemi Higa (Pontificia Universidad Católica del Perú).- L'archipel latino-américain : entre la mer de la dévastation et les îles des corps intenses.Jorge William (Groupe Clacso, Frontières, régionalisation et mondialisation. Projet Dysfunctional Chaos - Colombie).- Cartographie de la présence mapuche-lavkenche dans la région métropolitaine de Concepción (Chili).Diego Benavente, Mauro Fontana, Matthew Caulkins (Universidad de Concepción, Chili).- Une pratique cartographique pour visibiliser les logiques d'expansion territoriale du capitalet leurs effets sur les biens communs (Mexique).Collectif Geocomunes (Mexique).
      17h30 - 18h30 - Table ronde : L'(im)possible décolonisation de la cartographie ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Henri Acselrad (Université fédérale de Rio de Janeiro).
      • Vendredi 14 mars. Cartographie et formation de collectifs
      14h - 17h – Présentations- Nova cartografia Social : production de connaissances et mobilisation (Brésil)Franklin Plessmann de Carvalho, Mirna Silva Oliveira, Jaziel dos Santos Silva, Genival Pereira Araújo Moura, Jakeline Honoria de Souza, Edvando Jesus Vieira (Universidade Federal do Recôncavo da Bahia. Núcleo de Estudos em Agroecologia Nova Cartografia Social, Brésil).- Tisser des réseaux pan-autochtones : monitoring autochtone et communautaire en Amérique centraleYann Voisin (Université Sorbonne Nouvelle, Laboratoire CREDA, France).- Le projet Tô No Mapa (Brésil)Isabel Castro, André Oliveira (IPAM) et Sirlene Barbosa.- Cartographies périphériques : itinéraires pour déchiffrer les changements et les tensions à l’articulation entre urbain et rural dans le sud de la ville de Bogotá.Manuel Enrique Pérez Martínez (Pontificia Universidad Javeriana, Colombie).- Carte mondiale des terres des peuples autochtones et des communautés locales : le projetLandmarkFabrice Dubertet (Université de Bordeaux - Laboratoire PASSAGES, France).- Las Colonias visibles - La cartographie communautaire comme pratique de l’autonomieJudith Neidhardt, Marian Dörk, (Université des sciences appliquées, Potsdam) ; Miodrag Ku? (Centre pour l'art et l'urbanisme, Berlin)
      17h30 - 18h30 - Table ronde : Le contrôle social des données cartographiques partagéesParticipant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Ana Parraguez
      • Samedi 15 mars. Cartographies et imaginaires
      14h - 17h – Présentations- La Guía del Mundo (Le Guide du Monde) – la contre-encyclopédie tiers-mondiste des années1970Roberto Bissio (Institut du tiers monde, Uruguay).- Les « supprimés » de la carte : Bacurau (film, Brésil)Eve Anne Bühler (Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brésil).- Les "Cartes Astrales : plurivers d’un espace-temps en spirale", exercices de cartographie spéculativePablo Mansilla (Pontificia Universidad Católica de Valparaíso, Chili)- L'Amérique centrale en mouvementMir Rodríguez Lombardo et Gabriela Fenner Sánchez (Colectiva Cartográfica de los Sures Globales, Panamá).- IneffaçablesFidel Mingorance (Geoactivismo, Association HREV.org, Colombie).
      17h30 - 18h30 - Table ronde : Cartographies et art(s)Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, Paula Serafini (University of London) Carla Lois (Conicet-Universidad de Buenos Aires)
      Recueil de propositionsDans cette section, vous trouverez les propositions que nous avons reçues à ce jour. Certains ont été sélectionnés pour le Symposium de mars (voir le programme ici), mais nous en recevons encore d'autres pour la publication de l'Atlas, jusqu'en juillet 2025.
      Ce colloque fait partie d’un projet à plus long terme d’Atlas des cartographies non conventionnelles de l’Amérique latine, pour lequel nous continuons à recevoir des propositions de contributions. Pour soumettre des propositions, cliquez ici.

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      La carte des ZAD en France : entre cartographie militante et recensement des projets contestés
      Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas

      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)


    • sur Où les Parisiens sont-ils nés ? (Insee Analyses)

      Publié: 21 February 2025, 2:33pm CET

      Source :  « Où les Parisiens sont-ils nés ? » (Insee Analyses Ile-de-France, 19 février 2025)

      Plus des deux tiers des Parisiens sont nés hors de la capitale. Près de 30 % sont originaires de province, en particulier du sud du bassin parisien ou de l’ouest de la France, mais aussi des Antilles. Un quart des Parisiens sont nés à l’étranger. Le choix de la capitale, plutôt que d’autres territoires français, est prégnant pour les natifs des États-Unis et de certains pays d’Asie ou d’Afrique. Enfin, un Parisien sur sept est né dans un autre département d’Île-de-France. Selon leur lieu de naissance, les Parisiens ont des profils différents en matière d’âge, d’activité professionnelle, de catégorie sociale ou de conditions de logement. Cela fait de la population de Paris une mosaïque sociale qui évolue depuis 50 ans au gré des migrations : désormais, elle comprend relativement moins de natifs de Paris ou de province et plus de natifs de l’étranger.

      Sommaire



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    • sur Carte imaginaire du royaume de Poyais : quand la carte fait le territoire

      Publié: 19 February 2025, 5:25pm CET

      Le royaume de Poyais, entre le Nicaragua et le Honduras, n’a jamais existé. Et pourtant, on en garde une carte datée de 1830 qui le décrit en détail. Celle-ci porte le nom de « carte de la Neustrie », du nom de la Compagnie de la Nouvelle Neustrie chargée de trouver des investisseurs et des colons pour son projet de colonisation de l'Amérique centrale. La carte est consultable en haute résolution sur le site Gallica. Retour sur l'une des plus grandes escroqueries cartographiques du XIXe siècle.

      Carte de la Neustrie par Desmadryl jeune, 1830 (source : Gallica)

      Le Poyais est un État fictif d'Amérique centrale imaginé par le mercenaire écossais Gregor MacGregor. L'aventurier Gregor MacGregor vécut en Amérique de 1812 à 1821. Il y participa aux guerres d'indépendance hispano-américaines en combattant notamment pour le Venezuela et la Nouvelle-Grenade. À son retour au Royaume-Uni en 1821, il affirma que le Roi de la Mosquitia George Frédéric Augustus Ier l'avait nommé cacique du Poyais, un territoire bordant le golfe du Honduras présenté comme une colonie développée avec une communauté de colons britanniques. Environ 250 colons vont se rendre vers le pays fictif. Ils ne trouveront que de la jungle, plus de la moitié d'entre eux trouvera la mort. Connu pour avoir mis en place de nombreuses escroqueries dans sa vie, MacGregor crée de toutes pièces le territoire du Poyais, sur lequel il prétend régner comme cacique, afin d'y attirer des investisseurs et colons français et britanniques. La supercherie, considérée comme l'une des fraudes les plus audacieuses de l'Histoire, dure seize ans de 1821 à 1837 (Wikipedia).

      Dans son article, Atlas Obscura fait état des nombreux éléments utilisés par l’escroc pour crédibiliser son histoire. La carte a joué un rôle central : Gregor MacGregor a représenté un territoire imaginaire de manière extrêmement détaillée. Le document inclut des villes fictives comme St. Joseph, Lempira, et même une ville nommée MacGregor, en son honneur. Des précautions qui ont donné l’impression de villes et de routes clairement définies. L’ancien mercenaire savait que les cartes étaient perçues comme des documents légitimes qui faisaient foi. En proposant une cartographie détaillée, il renforçait l’idée que Poyais était un endroit réel, qu’il n’y avait plus qu’à le trouver. Cette représentation géographique lui a permis de manipuler la perception de ses victimes (Géo).

      Il faut dire que la carte donne beaucoup de détails qui paraissent vraissemblables, tels des "etablissemens anglais abandonnés en 1786", une "hotellerie des voyageurs" ainsi que de nombreux noms de rivières, criques, baies, lacs, montagnes et autres éléments topographiques. Comportant une échelle exprimée en plusieurs unités et sourcée à partir de différentes autres cartes, elle est recommandée "chez tous les marchands de cartes et tous les principaux libraires de l'Europe". La carte présente ainsi tous les signes extérieurs d'une carte authentique. On y relève des détails mentionnant la découverte d'un eldorado, ainsi "la Neustria ou Grande Rivière du Cap, appelée aussi Rivière ou Fleuve d'Or". On en trouve une édition légèrement différente où l'imprimeur Desmadryl jeune est indiqué comme géographe, avec une seule échelle exprimée en lieues françaises assortie du commentaire "Pour la position géographique, voyez une bonne carte des Antilles ou du Golfe du Mexique en Amérique centrale" (sic). La carte est déposée "chez Picquet, géographe du Roi", ce qui lui donne un caractère encore plus officiel. Bien que datée également de 1830, cette 2e édition semble plus tardive, indiquant des mines d'or et le début du tracé d'un "Canal des deux Mers" (Europeana).

      Pour l'un des établissements prévus dénommé Refugium, on dispose d'un plan remarquable projetant l'implantation humaine et l'exploitation future de cette colonie ("Description de la Moskitie où se fonde la Neustrie"). Le plan géométrique indique avec précision l'organisation spatiale de la colonie avec ses plantations, ses avenues rectilignes, ses places disposées régulièrement. Les noms des places valent en soi tout un programme : place des Fondateurs, place de l'Indépendance, place de l'Agriculture, place de l'Éducation avec, en plein centre du plan, la place Bolivar pour rappeler que MacGregor a combattu aux côtés du héros libérateurOn y retrouve le nom de négociants ayant investi dans la colonie tels Jacques Laffitte ou Joseph Merilhou. Les plantations portent des noms tout aussi idylliques : plantation Elizée, plantation Edorado, plantation Les Délices, plantation Sans souci, ou plus réaliste plantation Descorvées. 

      Neustrie. Plan du refugium (source : Wikipedia, disponible aussi sur Gallica)

      La Compagnie de la Nouvelle-Neustrie était une petite société coloniale parisienne dirigée par Jean-François Lehuby, négociant, mandataire-général et administrateur de ladite société. Celui-ci a fait l'objet d'un procès en 1826 le condamnant, avec trois de ses associés, à 13 mois de détention pour escroquerie. MacGregor a, quant à lui, été jugé innocent. Ce dernier finira par abandonner son projet de colonie en Moskitie et décédera en 1845 à Caracas où « il repose au Panthéon national du Venezuela, bien que – ironie du sort – aucune plaque n’y atteste de sa présence » (Clavel, 2018).

      Restée à l'état de territoire imaginaire, la Nouvelle Neustrie était censée être implantée dans une région assez hostile. La région correspond géographiquement à la Côte des Mosquitos, une région située sur le littoral est du Nicaragua et nord-est du Honduras. Elle comptait au XVIIe siècle parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains. Sa partie hondurienne est une région de forêt humide, fortement sous-développée, avec peu de routes. Divers indiens Mosquitos y habitent, tels les Pechs et les Tawahkas. La région de la Côte des Mosquitos fut, à partir de 1661, le siège d'un royaume indigène, connu parfois sous le nom de royaume de Mosquitie. Celui-ci se plaça dès 1668 sous le protectorat de l'Angleterre, puis la Grande-Bretagne, qui ne s'exerça toutefois que de manière relativement informelle et intermittente jusqu'au milieu du XIXe siècle. La région passe ensuite sous le contrôle de la Nouvelle-Espagne. En 1821, la région est intégrée au Mexique. En 1823, à la chute de l'Empire mexicain, la région prend son indépendance avec comme capitale Bluefields, bien que le dernier roi miskito fut couronné à Belize.

      La Côte des Mosquitos (1848). Par Great Britain. Foreign Office, domaine public (source : Wikimedia)


      En 2015, l'artiste australien Cameron Hayes s’amuse à esquisser une carte fictive et uchronique de Poyais, représentant le monde au sein duquel le faussaire d’art Elmyr de Hory aurait parfaitement pu s’épanouir en 1969. « Sans fondement historique d’aucune sorte, cette réappropriation dudit territoire de MacGregor ne sert qu’à incarner allégoriquement les excès de l’avarice humaine et de la duperie financière » (Clavel, 2022).
      Références

      « Le pays imaginaire de Poyais : l'histoire de la plus grande arnaque géographique du XIXe siècle » (Géo)

       « This Map Shows a Fictional Country Created by a Con Man » (Atlas Obscura)

      Clavel, Damian (2018). Fraude financière, dette souveraine et impérialisme d’affaires Une micro-histoire de l’échec de Poyais 1820-1824. Thèse présentée à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement  pour l’obtention du grade de  Docteur en histoire internationale, sous la direction de Philippe Burrin, Genève (Institut de hautes études internationales et du développement)

      Clavel, Damian  (2022). Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d’État et fraude financière 1820-1824, éditions Alphil (livre en pdf gratuit). Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l’histoire de Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l’aune des multiples traces laissées par MacGregor, l’idée d’émettre un emprunt d'État sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l’établissement d’une colonie privée et de soutenir la création d’un nouveau pays en Amérique centrale.

      Hayes, Cameron (2015).  Elmyr de Hory, Fernand Legros and Real Lessard in the Republic of Poyais in 1969, huile sur toile de lin (NSW Art Gallery).

      Catalina Toro-Pérez. La Mosquitia, protectorat anglais dans les colonies indépendantes. Lieu stratégique et forme de contrôle de la nature et des corps (Atlas Caraïbe). L'histoire coloniale et républicaine divise l'Amérique Centrale en deux parties, un Nord et un Sud, la première moitié étant dominée par l'Espagne et la seconde par les Anglais. Même après l'indépendance des Provinces Unies d'Amérique Centrale avec à la tête des Espagnols, les Anglais continueront d'exercer leur contrôle sur la Mosquitia jusqu'en 1860 et sur le territoire d'origine Maya actuellement contesté par le Guatemala (actuel Belize). Le contrôle "indirect" mis en place par la Grande-Bretagne dans les colonies d'Asie et d'Afrique sera également exercé sur la côte Caraïbe du Nicaragua et du Honduras et une zone intérieure faite d'écosystèmes de forêts humides, de savanes, de marécages et d'eaux navigables. Cette zone n'a pas été peuplée par des habitants hispanophones, pendant la colonisation espagnole et a conservé une influence anglophone. 
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      Rubrique Cartes et atlas imaginaires

    • sur La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale

      Publié: 18 February 2025, 6:25pm CET

      Source : Steven A. Altman & Caroline R. Bastian, DHL Global Connectedness Report 2024 : An In-Depth Analysis of the State of Globalization.

      Récemment, une attention particulière a été portée à la question de savoir si la mondialisation progressait ou reculait à l’échelle mondiale. La plupart des entreprises et des pays interagissent entre eux et non avec le monde entier. C’est pourquoi il est important de pouvoir mesurer la mondialisation en ce qui concerne chaque pays et ses principaux partenaires dans les échanges internationaux.

      L’indice de connectivité mondiale DHL classe les pays en fonction de leurs échanges internationaux, de leurs capitaux, de leurs informations et de leurs flux de personnes. Il évalue ces flux selon deux dimensions : la profondeur (taille des flux internationaux par rapport à l’activité nationale) et l’ampleur (répartition des flux entre les pays d’origine et pays de destination). La connectivité mondiale reste à un niveau record, malgré les tensions et les incertitudes géopolitiques.

      Flux globaux par région en 2022 (source : DHL Global Connectedness Report 2024)

      L'étude conduite par la Stern School of Business de l’université de New York et la société de transport DHL fait ressortir 10 points clés concernant la mondialisation qui n'a jamais été aussi forte en dépit des tensions et incertitudes :

      1. La connectivité mondiale a atteint un niveau record en 2022. Elle est restée proche de ce niveau en 2023. La résilience et la croissance des flux internationaux d’échanges commerciaux, de capitaux, d’informations et de personnes face aux crises récentes vont à l'encontre de l’idée selon laquelle la mondialisation auarait fait marche arrière. 

      2. Singapour est le pays le plus connecté au monde, suivi des Pays-Bas et de l’Irlande. Singapour a les flux internationaux les plus importants par rapport à l’activité nationale, tandis que les flux du Royaume-Uni sont les plus répartis dans le monde.

      3. Les liens entre les États-Unis et la Chine continuent de diminuer. Les parts des flux des deux pays impliquant l’autre ont diminué d’environ un quart depuis 2016. Le recul des échanges directs entre les États-Unis et la Chine s’est accéléré en 2023. Mais les États-Unis et la Chine sont toujours connectés par des flux plus importants que presque toutes les autres pays.

      4. La Russie et l’Europe se sont découplées, rompant des liens autrefois considérés comme essentiels pour les deux partenaires. Les échanges commerciaux de la Russie se sont éloignés des pays alignés sur l’Occident et les investissements étrangers en Russie se sont effondrés. Parmi les principales économies du G20, la Russie a connu en 2022 la plus forte baisse annuelle de connectivité mondiale jamais enregistrée.
      5. Les flux mondiaux ne montrent aucune division générale de l’économie mondiale entre les blocs géopolitiques rivaux. La part des échanges entre les blocs alignés sur les États-Unis et ceux alignés sur la Chine a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, puis a diminué après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Si l’on exclut la Russie, elle est désormais revenue à peu près à son niveau d’avant la pandémie.
      6. La mondialisation des entreprises continue de progresser. Les entreprises réalisent une plus grande partie de leurs ventes à l’étranger et la valeur de leurs projets d’expansion internationale annoncés est à son plus haut niveau par rapport au PIB mondial depuis plus d’une décennie. La part transfrontalière des fusions et acquisitions reste stable, tout comme la part de la production mondiale que les entreprises produisent en dehors de leur pays d’origine.
      7. La mondialisation n’a pas cédé la place à la régionalisation. La plupart des flux internationaux se déroulent sur des distances assez longues, avec une part en baisse au sein des principales régions géographiques. Si l’on se concentre spécifiquement sur le commerce, seule l’Amérique du Nord affiche une tendance claire à la délocalisation.
      8. La mondialisation des flux d’informations a augmenté plus que tous les autres aspects de la mondialisation au cours des deux dernières décennies, mais les dernières données montrent que cette tendance stagne.
      9. Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont pesé sur la collaboration internationale en matière de recherche, et de nombreux pays ont imposé des restrictions sur les flux internationaux de données.
      10. Le niveau absolu de mondialisation du monde reste limité : les flux nationaux dépassent toujours de loin les flux internationaux. La profondeur actuelle de la connectivité mondiale n’est que de 25 % sur une échelle allant de 0 % (aucun flux ne traverse les frontières nationales) à 100 % (les frontières et la distance n’ont plus aucune importance).
      Données et graphiques consultables à travers un tableau de bord interactif
      Rapport et annexes à télécharger en pdf
      Données à télécharger en xls
      Outre les données récentes, l'intérêt de cette étude est de fournir des cartes par anamorphoses montrant chaque pays avec ses 10 principaux partenaires commerciaux. Avec le retour de Trump et de sa politique douanière, l'orientation de ces flux pourrait être en partie modifiée dans les années qui viennent. Le modèle de Bloomberg Economics sur les droits de douane proposés par Trump prévoit que les autres pays compenseront la majeure partie de leurs pertes commerciales avec les États-Unis en échangeant davantage entre eux. Cela laisse entrevoir la possibilité que la mondialisation continue à s'intensifier, mais sans les États-Unis en son centre (What's left of Globalization without the US ? Bloomberg)
      Comparaison Etats-Unis et Chine (source : DHL Global Connectedness Report 2024)



      Comparaison France et Royaume-Uni (source : DHL Global Connectedness Report 2024)



      Pour compléter
      « La mondialisation n’a jamais été aussi forte qu’en 2024 » (Le Grand Continent)
      « Mondialisation : vers un capitalisme anti-libéral » (France Culture)
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      Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis

      Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
      Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde

      Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
      Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945

      Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l’information

      Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
      La route maritime de la soie. Connectivités mondiales, nœuds régionaux, localités (ouvrage en open edition)


    • sur Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité

      Publié: 17 February 2025, 5:49pm CET

      Source : Milan Bonté (17 janvier 2025). « Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile ». Du béton et des plumes. Carnet de recherche sur le genre, les territoires et les minorités [https:]]

      A l’université de Lille, les étudiant-es de M2 Urbanisme et Aménagement disposent, début janvier, d’une semaine de formation en outils (SIG, croquis, dessin d’architecture, etc.) dans la perspective de leur très prochaine entrée dans le monde professionnel. Milan Bonté était chargé du module intitulé “Outils numériques au service des approches participatives“, dans lequel il avait pour mission d’initier un petit groupe d’étudiant-es aux outils cartographiques numériques qui peuvent être mobilisés lors de démarches de participation citoyenne. Il a saisi l’occasion d’inscrire ce module dans un vaste projet de recherche portant sur la “fabrique urbaine de l’indésirabilité” dans les espaces publics, financé par la défenseure des droits et coordonné par Muriel Froment-Meurice et Claire Hancock.

      Durant l’ensemble de la semaine, le petit groupe s’est affairé à la création d’une application qui permette au grand public de cartographier, dans la France entière, les dispositifs qui contraignent les usages de l’espace public et produisent de facto des usages et usagers indésirables. On connait, à ce propos, le mobilier anti-SDF, qui vise à empêcher les siestes par des bancs à accoudoirs centraux ou des ornements rendant impossible toute tentative de se réfugier sous un porche pour une nuit.

      Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile (source : Du béton et des plumes)


      Vous pouvez consulter la carte et contribuer directement ici :
      [https:]]

      L’application finale comprend une page d’accueil, sur laquelle le projet est expliqué, une carte qui recense l’ensemble des contributions et un formulaire, qui permet à n’importe qui de proposer l’ajout d’un dispositif. Ainsi, si vous avez connaissance d’un élément de mobilier urbain hostile, vous pouvez le prendre en photo et l’ajouter à la carte en cliquant sur “Ajouter un élément”.

      Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
      [https:]]

      L’espace public, lieu de sociabilité et de diversité, reflète également les tensions sociales et les inégalités structurelles. Sa gestion et son aménagement peuvent générer des effets différenciés sur les individus, certains rencontrant des obstacles à s’y sentir légitimes ou à l'aise, modelant ainsi les usages de l’espace public. Ces ressentis sont façonnés par une combinaison de facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques physiques des lieux, aux dispositifs de sécurité, ou aux dynamiques sociales et normatives qui s’y déploient.

      En mars 2023, la Défenseure des droits a lancé un appel à recherche sur la gestion de l’espace public et les stratégies d’éviction des populations dites "indésirables". Cet appel vise à étudier les mécanismes formels et informels – qu’ils relèvent des infrastructures, des politiques urbaines ou des interactions sociales – qui participent à l’exclusion de certains usagers des espaces publics.

      Dans le cadre du projet de recherche "La fabrique urbaine de l’indésirabilité", le site propose une démarche participative pour recueillir les dynamiques d’exclusion dans l’espace public. Le grand public est invité à contribuer à une cartographie participative recensant les dispositifs que chacun perçoit comme excluants, manquants ou ayant disparus et pouvant évincer certains individus.

      Pour en savoir plus

      Milan Bonté, Associé – jeune docteur auprès de l’UMR Géographie-cités, explique dans cet article comment, dans le cadre d’un cours de géomatique de niveau avancé,  il a développé avec ses élèves une base de données collective portant sur le thème du mal logement dans la Métropole Européenne de Lille (MEL).  [https:]]

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      Dans ma rue : une application qui donne à voir les problèmes et incivilités en milieu urbain ?

      Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon
      Le forum d'OpenstreetMap, un lieu d'échange autour des enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data

      Cartes des pistes cyclables en Europe et en France : vers une cartographie collaborative


    • sur Cartographie électorale et big data. Pourquoi les clivages politiques urbains-ruraux ne sont pas généralisables

      Publié: 16 February 2025, 9:28am CET

      Source : Noah Dasanaike (2025). Why Urban-Rural Political Cleavages Do Not (document de travail)

      Les clivages entre zones urbaines et zones rurales sont considérés comme une division politique déterminante, principalement en Occident et aux Etats-Unis. Mais cette polarisation est-elle valable à l’échelle mondiale ? Noah Dasanaike étudie cette question en utilisant un ensemble de données originales de résultats électoraux granulaires et géocodés provenant de 106 pays (au niveau des bureaux de vote dans 70 pays). Dans cet ensemble de données qu'il appelle Small-Area Global Elections (SAGE), il teste des résultats standardisés correspondant à des limites spatiales artificielles ou réelles dans chaque démocratie et aux élections démocratiques précédentes de plusieurs autocraties actuelles. 

      Les résultats des élections sont collectés et compilés sur une période de 3 ans. Il fusionne ces 10 milliards de votes avec 2,3 milliards d'empreintes de bâtiments pour mesurer l'urbanité, une approche qui permet de mieux appréhender la façon dont les gens perçoivent les zones urbaines et rurales. Il valide cela par rapport à la densité de population. Les résultats révèlent des variations considérables entre les pays. Dans de nombreux pays, les différences entre les zones urbaines et rurales sont faibles, voire inversées idéologiquement (zones rurales de gauche, zones urbaines de droite), et cela ne s'explique pas uniquement par le développement économique ou l'activité industrielle. Pour expliquer en partie ces résultats, l'auteur élabore une théorie dans laquelle les clivages urbains-ruraux proviennent du regroupement spatial d’attributs distincts des électeurs qui permettent aux partis de recourir à des votes géographiquement ciblés. D’abord à l’échelle mondiale, puis dans un test à grande échelle du comportement électoral à travers l’Europe, Dasanaike constate que la dispersion géographique des conditions économiques structurelles, à savoir l’agrarisme, l’industrialisation et l’agglomération des connaissances, explique en partie la disposition idéologique des villes vis-à-vis des campagnes.

      Urban–rural cleavages are seen as a defining political divide. But does this polarization hold worldwide? My new working paper tests this question using an original dataset of granular, geocoded election returns from 106 countries (polling station-level in 70). (1/8) pic.twitter.com/pb2dP00goe

      — Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025

      If you're interested in seeing any detailed election results from the Small-Area Global Elections (SAGE) archive, let me know in the replies. I'll start with parliamentary elections in Poland in 1991 and 2023. pic.twitter.com/emsFyPuJMw

      — Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025

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      Cartes et simulateur de votes de l'Observatoire électoral du Grand Continent

      Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (Répertoire électoral unique - INSEE)

      L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)

      Cartographie des bassins urbains et ruraux à l'échelle mondiale (URCA - FAO)

      Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)

      Quand les cartes révèlent les frontières fantômes


    • sur Cartographie critique de l'intelligence artificielle générative (collectif Estampa)

      Publié: 15 February 2025, 1:02pm CET

       

      Le collectif Estampa propose une cartographie de l'intelligence artificielle générative. La carte met bien en évidence le parcours long et complexe des données lorsqu'on interroge une IA générative, avec tout ce que cela représente en termes de coût financier et de coût environnemental. Traduite en différentes langues (dont le français), la carte est téléchargeable en haute définition sur le site du projet Generative AI Mapping.
      Cartographie de l'IA générative (source : Generative AI Mapping)

      L’ensemble des relations présentées ici forme une mosaïque difficile à appréhender car elle implique la mise en relation d’objets et de connaissances de types et d’échelles différents. Les discours sur l’IA sont souvent mythiques et accompagnés d’une série de métaphores et d’images récurrentes : des agents algorithmiques déconnectés de l’action humaine, une technologie non négociable imposée par le futur, l’universalité des données ou la capacité de produire des modèles exempts de préjugés ou de visions du monde. L’ensemble des discours qui entourent ces technologies, qu’ils soient spécialisés ou plus populaires, finissent par les façonner d’une manière ou d’une autre. 
      La carte, très détaillée, décrit les étapes sucessives de regroupement, filtrage, hébergement et distribution des données, avec à chaque étape les coûts induits que cela représente. Elle montre que l'IA repose dans ses fondements sur un modèle extraviviste de données (il faut beaucoup de données d'entraînement au départ), qu'elle nécessite de gros investissements de la part de start-ups capables de construire de gigantesques datacenters pour héberger les serveurs et fournir la puissance de calcul. Outre le coût financier, le côut environnemental est faramineux. Il faut des matériaux conducteurs (principalement de l'or), mais aussi du lithium pour les batteries, de l'eau pour refroidir les ordinateurs, ce qui se traduit par une forte pression sur les ressources. 
      Le projet Generative AI Mapping est motivé par la volonté d'offrir une carte conceptuelle qui couvre une grande partie des acteurs et des ressources impliqués dans cet objet complexe et multiforme qu'est l'IA générative. À partir d’une longue série de cartographies critiques vouées à montrer la fonction des cartes comme productrices de vérités hégémoniques, cette visualisation vise à cartographier le phénomène en tenant compte des tensions, des controverses et des écosystèmes qui le rendent possible. Les outils d’IA générative sont utilisés pour automatiser des tâches telles que l’écriture ou la génération d’images. On peut dire d'une certaine façon que les outils d’IA générative désassemblent le langage (visuel, textuel) pour le réassembler sur la base d’un calcul de probabilité. Cette capacité de généralisation est due au traitement d'ensembles de données beaucoup plus grands et hétérogènes qui lui permettent de répondre à tous types d'instructions. En conséquence, l’ampleur du changement dans l’IA générative est si grande qu’elle nécessite l’impulsion de nouvelles économies et une dépendance accélérée à l’égard de différents écosystèmes. En ce sens, Generative AI Mapping se veut un projet de contre-cartographie visant à dénoncer le "colonialisme numérique", qui aboutit à la domination des pays en avance en matière d'IA par rapport aux autres pays et territoires de fait dominés.
      Estampa est un collectif de programmeurs, cinéastes et chercheurs travaillant dans les domaines de l’audiovisuel et des environnements numériques. Leur pratique se base sur une approche critique et archéologique des technologies audiovisuelles, sur la recherche des outils et des idéologies de l’intelligence artificielle et sur les ressources de l’animation expérimentale. Ce travail a été soutenu par les subventions pour la recherche et l'innovation dans les arts visuels de la Generalitat de Catalunya - Oficina de Suport a la Iniciativa Cultural (OSIC).
      Pour aller plus loin
      Crawford, K. (2021). Atlas of AI: power, politics, and the planetary costs of artificial intelligence. New Haven, Yale University Press. 
      « Que se passe-t-il lorsque l’intelligence artificielle sature la vie politique et épuise la planète ? Comment l’IA façonne-t-elle notre compréhension de nous-mêmes et de nos sociétés ? Dans ce livre, Kate Crawford révèle comment ce réseau planétaire alimente une évolution vers une gouvernance antidémocratique et une augmentation des inégalités. S’appuyant sur plus d’une décennie de recherche, de sciences et de technologies primées, Crawford révèle comment l’IA est une technologie d’extraction : de l’énergie et des minéraux nécessaires à la construction et à l’entretien de son infrastructure, aux travailleurs exploités derrière les services « automatisés », aux données que l’IA collecte auprès de nous. Plutôt que de se concentrer sur le code et les algorithmes, Crawford nous offre une perspective politique et matérielle sur ce qu’il faut pour créer une intelligence artificielle et sur les points sur lesquels elle se trompe. Si les systèmes techniques présentent un vernis d’objectivité, ils sont toujours des systèmes de pouvoir. Il s’agit d’un compte rendu urgent de ce qui est en jeu lorsque les entreprises technologiques utilisent l’intelligence artificielle pour remodeler le monde. »
      Espinoza, M. I., Aronczyk, M. (2021). Big data for climate action or climate action for big data? Big Data & Society, 8(1).  [https:]]
      Sous la bannière « Data for Good », les entreprises des secteurs de la technologie, de la finance et de la vente au détail fournissent leurs propres ensembles de données aux agences de développement, aux ONG et aux organisations intergouvernementales pour les aider à résoudre toute une série de problèmes sociaux. l'ouvrage se concentre sur les activités et les implications de la campagne Data for Climate Action, un ensemble de collaborations public-privé qui exploitent les données des utilisateurs pour concevoir des réponses innovantes à la crise climatique mondiale. En s'appuyant sur des entretiens approfondis, des observations de première main lors d’événements « Data for Good », des rapports d’organisations intergouvernementales et internationales et sur la publicité médiatique, les auteurs évaluent la logique qui sous-tend les initiatives Data for Climate Action, en examinant les implications de l’application d’ensembles de données et d’expertises commerciales aux problèmes environnementaux. Malgré l’adoption croissante des paradigmes Data for Climate Action dans les efforts des gouvernements et du secteur public pour lutter contre le changement climatique, l'ouvrage montre que Data for Climate Action peut être considéré comme une stratégie visant à légitimer les pratiques d’extraction de données à but lucratif des entreprises plutôt que comme un moyen d’atteindre les objectifs mondiaux de durabilité environnementale.
      «  Référentiel de compétences IA pour les apprenants et pour les enseignants » (UNESCO)
      L’intelligence artificielle (IA) offre des potentialités pour relever nombre de défis majeurs dans l’éducation, innover dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage et accélérer les progrès de l’ODD 4. Cependant, les évolutions technologiques rapides engendrent inévitablement de multiples risques et défis, car leur rythme a jusqu’à présent dépassé celui des débats politiques et des cadres réglementaires. L’UNESCO s’engage à aider les États membres à exploiter les potentialités des technologies d’IA pour réaliser l’Agenda Éducation 2030, tout en veillant à ce que son application dans le domaine éducatif réponde aux principes fondamentaux d’inclusion et d’équité. Étant donné l’opacité de la « boîte noire » qui sous-tend les méthodes utilisées par les systèmes d’IA, les enseignants doivent comprendre à la fois comment l’IA est entraînée et comment elle fonctionne. Ils doivent également être en mesure d’examiner d’un oeil critique l’exactitude des contenus générés par l’IA et de concevoir des méthodes pédagogiques appropriées pour guider l’utilisation du contenu synthétisé par l’IA dans l’enseignement et l’apprentissage.
      « L'intelligence artificielle, une arme géopolitique » (France Culture)
      Duel États-Unis-Chine, à coup de milliards de dollars et de modèles de langage toujours plus révolutionnaires. Sommet à Paris coprésidé par l'Inde et annonces d'ambitions démesurées dans le monde entier. L'IA est devenue une arme géopolitique majeure. Voici les clés historiques de ce développement crucial dans une série audio de la rédaction de France Culture, en 6 volets.
      « Les sacrifiés de l'IA » (France 2).
      Magiques, autonomes, toutes puissantes : les intelligences artificielles nourrissent les rêves comme les cauchemars. Tandis que les géants de la tech promettent l'avènement d'une nouvelle humanité, la réalité de leur production reste totalement occultée. Pendant que les data centers bétonnent les paysages et assèchent les rivières, des millions de travailleurs à travers le monde préparent les milliards de données qui alimenteront les algorithmes voraces des Big Tech, au prix de leur santé mentale et émotionnelle. Seraient-ils les dommages collatéraux dommages collatéraux de l'idéologie du "long-termisme" qui couve dans la Silicon Valley depuis quelques années ?

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      Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic

      Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte

      Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE


    • sur Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte

      Publié: 13 February 2025, 6:23pm CET


      1) uMap et Framacarte, deux applications open source de cartographie en ligne

      uMap est un outil open source qui permet de créer des cartes personnalisées à partir de fonds OpenStreetMap (données en libre accès). Il est possible d'importer des données géographiques en masse au format geojson, gpx, kml, osm. La gestion des calques offre des possibilités de superposition des données. L'application ne propose pas d'animation cartographique. En revanche, elle permet de rassembler un grand nombre de ressources et de les consulter à travers une seule interface cartographique. Le code source ouvert d'uMap est disponible sur GitHub. L'outil, assez simple d'usage, est très utilisé dans le domaine de l'enseignement et de la formation. Il est également mobilisé par des associations ou des mouvements pour développer des sites de cartographie participative. Pour une prise en main par étape, voir le tutoriel Maîtriser uMap en 12 leçons.

      Dérivé du logiciel libre uMap, Framacarte, permet de dessiner, marquer, colorier, annoter les fonds de carte d’OpenStreetMap. L'application fait partie de la série d'outils libres proposés par Framasoft. Framacarte permet d'exporter le code et d'insérer la carte sur son site web (voir ce tutoriel).
      Les applications en ligne uMap et Framacarte ne remplacent pas les outils de traitement cartograhique, tels Khartis ou Magrit. Leur vocation n'est pas de manipuler de la donnée statistique, mais plutôt d'assembler des ressources géolocalisées et de permettre une navigation entre ces ressources (cartes, images, textes...). Lorsqu'elles sont scénarisées, ces ressources géolalisées peuvent donner lieu à une narration et déboucher sur des story maps. Il s'agit d'outils de géovisualisation plus que de traitement cartographique. Vous pouvez vous reporter à la rubrique Globes virtuels et applicatifs pour accéder à d'autres outils de géovisualisation. Framasoft a fait également une page pour présenter la cartographie libre à vélo.

      Carte participative des bassines contestées en France (source : uMap)

      Exemples d'applications : 

      2) Présenter ses ressources pédagogiques avec uMap 

      Jean-Christophe Fichet, professeur agrégé dans l’Académie de Normandie et formateur, montre comment utiliser uMap pour présenter géographiquement une large palette de ressources pédagogiques (films, textes…). 

      Cartes à l’appui depuis son site Cartolycée, son témoignage ouvre des perspectives aux enseignants pour s’approprier les sujets, aux élèves pour plonger dans des documents variés, et à tous ceux qui veulent faire vivre des documents sur des cartes.

      Lire son interview sur le blog d'uMap.


      Exemples d'applications pédagogiques :

      Articles connexes

      Utiliser Khartis dans le cadre de la géographie scolaire

      Utiliser Magrit dans le cadre de la géographie scolaire
      Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?
      Travailler en équipe avec l'outil Ma carte de l'IGN

      Utiliser la cartographie numérique pour travailler les compétences sur le croquis de synthèse

      Globes virtuels et applicatifs


    • sur Différences par sexe selon les pays dans l'utilisation des réseaux sociaux à partir des données Facebook

      Publié: 13 February 2025, 4:27pm CET


      Source : Cross-Gender Social Ties Around the World. Par Michael Bailey, Drew Johnston, Theresa Kuchler, Ayush Kumar, Johannes Stroebel (2025).

      Résumé

      Les économistes, sociologues et autres spécialistes des sciences sociales s’intéressent depuis longtemps aux déterminants et aux effets des liens sociaux entre les sexes (par exemple, McPherson, Smith-Lovin et Cook, 2001 ; Currarini, Jackson et Pin, 2009). Cependant, en raison d’un manque de données représentatives et à grande échelle, les travaux empiriques ont généralement étudié les liens sociaux dans un seul contexte ou une seule zone géographique, empêchant une analyse systématique des variations spatiales ou autres, entre les sexes. Ici, est présenté et analyse un nouvel ensemble de données mondiales sur les "liens d’amitié" (followers) entre les sexes au niveau infranational pour près de 200 pays et territoires. Les mesures sont basées sur plus de 1,38 trillion de liens sociaux observés entre plus de 1,8 milliard d’utilisateurs sur Facebook, un service mondial de réseautage social en ligne. Les données agrégées sont disponibles en téléchargement sur le site HDX. Le but est de faciliter de nouvelles recherches visant à comprendre la dynamique qui façonne la formation des liens sociaux entre les sexes, ainsi que les effets de ces liens.

      Cartes du ratio d'amitié entre les sexes parmi les 200 "meilleurs amis" (source : Bailey, Johnston & al, 2025)

      Les auteurs ont mesuré les différences entre les sexes en utilisant le Cross-Gender Friending Ratio (CGFR), le rapport entre la part d'amies dans les réseaux d'hommes et la part d'amies dans les réseaux de femmes en fonction des lieux. Les hommes ont presque toujours une proportion plus faible d’amies féminines que les femmes, mais avec des degrés variés selon les pays. Dans tous les pays, le CGFR est un indicateur très prédictif des différences entre les sexes en termes de participation au marché du travail. Au sein des pays, on observe également une forte corrélation avec les attitudes liées au genre dans l'enquête World Values Survey, notamment les croyances sur l'aptitude des femmes à faire de la politique. Au delà des biais d'interprétation inhérents à ce type d'information, l'intérêt est de pouvoir les confronter avec d'autres jeux de données.

      Accès aux données sur le site data.humdata.org

      Accès à l'article sur le site de Drew Johnston

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    • sur Quelle est la puissance des cartes ? (Arte)

      Publié: 9 February 2025, 7:41pm CET

      Quelle est la puissance des cartes ? (Arte, 42- La réponse à presque tout, 15 septembre 2024) 

      « Combien de fois par jour dégainez-vous votre téléphone portable pour trouver votre chemin ? Et que voyez-vous à première vue sur l'écran ? A première vue, les cartes géographiques semblent neutres. A grande échelle, elle représentent les continents. A plus petite, notre environnement proche. Elles donnent à voir le monde tel qu'il est... enfin en principe. Les cartes racontent toujours une histoire. Elles sont de puissants narratifs. Et si les cartes n'étaient pas si neutres que cela ? Si elles avaient même le pouvoir de façonner notre vision du monde ? »

      « Quelle est la puissance des cartes ? » (source : documentaire de la chaîne Arte

      Les cartes reflètent souvent un point de vue et sont un élément constitutif de l'identité des pays. L'émission propose de réfléchir à la puissance des cartes en interrogeant le choix de la projection, le choix du cadrage, mais aussi le tracé des frontières qui peut être artificiel (surtout lorsque les frontières sont tracées avant même de s'emparer du territoire). Sont abordés également les "silences cartographiques" par exemple dans Google Maps qui nous indique où nous garer ou faire du shopping, mais pas les lieux où l'on pourrait faire du skateboard ou encore là où l'on pourrait se poser sans avoir à consommer. Certains quartiers n'avaient tout simplement pas d'existence sur Google Maps et il a fallu des initiatives comme OpenStreetMap pour que la cartographie soit faite de manière participative C'est le cas par exemple du quartier de Kibera (200 000 habitants) dans la banlieue de Nairobi qui n'avait pas été cartographié dans Google Maps mais a pu trouver une existence dans OpenStreetMap grâce au projet communautaire open source Map Kibera. On peut citer également le travail de collecte de données et de cartographie humanitaire dans OSM lors du séisme de 2010 à Haïti. 

      Cartographie citoyenne émancipatrice (source : Map Kibera)

      Ces contre-cartes ont le pouvoir de nous raconter une histoire alternative. Elles nous montrent qu'un autre monde existe. Trois groupes en particulier remettent en question le pouvoir des cartes : les pays du Sud global, les artistes et les cartographes critiques (voir par exemple cette carte du monde sans les Etats-Unis par les Surréalistes qui a inspiré l'artiste Greg Curnoe pour sa carte de l'Amérique du Nord). Comme il est rappelé dans l'émission, « les cartes sont l'expression de la diversité des regards sur le monde. La carte unique et neutre n'existe pas ». 

      Le monde au temps des Surréalistes - carte anonyme (source : Gallica

      Au total, la chaîne Arte propose là un bon documentaire pour prendre de la distance par rapport aux cartes qui ne sont jamais neutres. Elle montre que la puissance des cartes ne tient pas seulement au choix de la projection ou de l'orientation : les processus de sélection de l'information ou de concentration du pouvoir aboutissent à invisibiliser une partie du territoire (#BlancsDesCartes).

      D'autres exemples pourraient être pris pour montrer tout à la fois la puissance et l'impuissance des cartes à restituer le réel. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la cartographie que de mettre en visibilité tout en dérobant en même temps à notre regard une partie de l'information.

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      La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux
      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)
      Cartographies actuelles. Enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques
      Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique

      Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)


    • sur Les Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie

      Publié: 9 February 2025, 5:26pm CET

      Les Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie
      [https:]]

      Une coalition d’acteurs engagés - l’IGN, la Banque des Territoires, OVHcloud, CY école de design (CY Cergy Paris Université), le Conseil national de l'information géolocalisée (CNIG), la Fabrique de la Cité, Leonard (Groupe Vinci) - lance une initiative pour faire de la carte et de l’information géographique un levier de démocratie au service de nos territoires.

      • Repenser notre rapport au monde
      • Réorienter la puissance transformatrice de la cartographie
      • Pour une nouvelle alliance cartographique
      • Un appel à renforcer l’initiative
      Nous vous invitons à rejoindre cette aventure passionnante pour faire de la cartographie un outil de transformation au service d'un avenir durable et équitable. La cartographie a le pouvoir de nous rassembler, de nous inspirer et de nous outiller pour débattre et décider ensemble. 
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      La carte, objet éminemment politique : peut-on évaluer la qualité d'une démocratie ?

    • sur Travailler en équipe avec l'outil Ma carte de l'IGN

      Publié: 5 February 2025, 11:54am CET

      Depuis octobre 2024, l'application Ma carte de l'IGN permet à ses utilisateurs de travailler en équipe pour réaliser et diffuser des cartes sur Internet. Jean-Marc Viglino, ingénieur à l'IGN, propose un rapide retour d'expérience après 3 mois d'essai.

      L'article montre l'intérêt de travailler en équipe ainsi que les étapes à suivre pour réaliser des cartes concues à plusieurs. Avec cette fonctionnalité, l'outil développé par l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) offre de nouvelles perspectives pour la création de cartes au sein d'une organisation et permet de mettre en place une véritable chaine de rédaction afin de contrôler la publication de vos cartes en ligne.

      Pour plus d'informations sur Ma carte : 

      Exemples d'applications :

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      Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites

      L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie à partir de la BD Topo

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      Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)

      L'histoire par les cartes : 30 cartes qui racontent l'histoire de la cartographie (sélection de l'IGN)

      Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte

    • sur Atlas radical de Ferguson

      Publié: 4 February 2025, 6:41pm CET


      Patty Heyda, Radical Atlas of Ferguson, Belt Publishing, 2024.

      Ferguson, dans le Missouri, est devenue l'épicentre des tensions raciales aux États-Unis après le meurtre de Michael Brown en 2014 et les manifestations qui ont suivi. Bien que cette banlieue, située dans la périphérie de Saint-Louis, puisse ressembler à une ville moyenne du Midwest, l'activisme qui s'y est développé après le meurtre de Brown a mis en évidence comment les politiques de planification municipale ont conduit à la ségrégation raciale, à la fragmentation, à la pauvreté et au ciblage policier.


      En une 100e de cartes, Patty Heyda retrace les forces systémiques qui ont modelé Ferguson et, plus largement, les périphéries urbaines aux Etats-Unis. À travers un examen approfondi des contradictions qui sous-tendent l'urbanisme et la conception des villes, elle met en lumière la manière dont les incitations fiscales, les codes du logement, l'urbanisme, la police, la philanthropie et même l'aménagement paysager vont souvent à l'encontre de l'amélioration de la vie des résidents. Au cœur de cette réflexion se trouve une question clé : pour qui nos villes sont-elles construites ?

      L'Atlas radical de Ferguson se veut une profonde réflexion sur ce que peuvent être les cartes. Il invite les urbanistes, les designers et les citoyens ordinaires à changer leur regard sur l'espace public. « Ce que nous observons à Ferguson et dans le nord du comté se produit dans toutes les villes américaines. Les tendances sont seulement plus prononcées ici. ». Pour l'auteure, les cartes du livre sont destinées à mobiliser également les résidents et les militants.

      Quand on observe effectivement l'environnement bâti de Ferguson, cela ressemble à un patchwork d'espaces ségrégés. En août 2014, dans les rues de Ferguson, dans le Missouri, des manifestants ont réclamé justice pour Michael Brown et la reconnaissance de décennies d’inégalités accumulées. Cette lutte – à la fois politique, économique, sociale et historique – a mis en lumière un autre obstacle structurel, assez surprenant : l’environnement bâti de Ferguson lui-même : « L’espace public est censé aider les gens à s’exprimer. Mais lorsque les politiques publiques cèdent la place à la richesse privée et à l’économie de marché, le résultat est fragmenté, ségrégué et toxique. »

      Le terme "radical" vient du latin qui signifie racine. « Pour moi, un atlas radical peut revisiter des données que nous connaissons déjà – sur la démographie, la pauvreté ou les écarts d’espérance de vie, par exemple. Ou il peut présenter de nouvelles conclusions. Mais l’objectif d’une cartographie radicale est de nous aider à identifier les systèmes racinaires sous-jacents. Ainsi, à Ferguson, lorsque nous examinons la santé, nous examinons également la disponibilité des assurances et les types de restauration rapide. Lorsque nous examinons les taux d’asthme, nous examinons également les autoroutes, l’industrie et la déréglementation.
      Patty Heyda est professeure agrégée d'architecture et d'urbanisme à l'Université Washington de Saint-Louis. Elle est co-auteure de Rebuilding the American City (Routledge). 
      Pour en savoir plus 
      « Ce que Ferguson révèle du racisme systémique aux États-Unis » par Charlotte Recoquillon (Géoconfluences).
      « The infrastructure of fragmentation. Heyda’s "Radical Atlas of Ferguson USA" explores the built environment » (WashU).
      « In Radical Atlas, 100 maps show the what and why of Ferguson » (St Louis Public Radio).
      Articles connexes
      La carte, objet éminemment politique. Cartographie radicale par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz

      Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)

      La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux
      Les ségrégations raciales aux Etats-Unis appréhendées en visualisation 3D et par la différence entre lieu de travail et lieu d'habitat

      Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose

      La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?

      Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis

      La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis


    • sur Carte des risques naturels en France métropolitaine (IGN)

      Publié: 2 February 2025, 8:04am CET


      Source : « Risques naturels : comment se répartissent-ils sur le territoire ? » (IGN, 29 janvier 2025)

      Réalisée par l'IGN, cette carte montre la répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et en Corse. Les risques représentés sont assez divers : inondations, mouvements de terrain, séismes, submersion marine, feux de forêt et avalanches. L'Atelier de cartographie thématique de l'IGN a « pour vocation de venir en appui aux services publics dans la mise en valeur cartographique de leurs données et d'être un espace de réflexion autour de la sémiologie graphique et des façons les plus efficaces de représenter les évolutions des territoires ». Cette carte est intéressante. Elle n'est pas sans poser des problèmes de lecture et d'interprétation.

      Répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et Corse (source : IGN)

      Mode de construction

      La carte a été réalisée à partir des données du site Géorisques, du Ministère de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et du BRGM. Pour chaque cellule disposée sur une grille hexagonale (pas de 20 kilomètres), la carte révèle si au moins une commune comprise dans cette zone dispose d’un Plan de prévention des risques (PPR). Chaque couleur correspond à un type de risque identifié : avalanche (en rose), feu de forêt (en orange), inondation (en bleu), mouvement de terrain (en vert), séisme (en jaune) et submersion marine (en bleu). Les petites cartes situées au bas de la carte de synthèse détaillent de manière utile la répartition de chaque risque pris individuellement. Ce qui permet de faciliter la lecture de cette carte, quelque peu difficile à comprendre au premier coup d'oeil.  

      Message général délivré par la carte

      Comme expliqué sur le site, il s'agit d' « illustrer la répartition des principaux risques naturels en France hexagonale et Corse », mais aussi de montrer « les menaces que le changement climatique intensifie, rendant indispensable une planification adaptée pour connaitre et anticiper les risques et développer notre capacité de résilience face aux aléas ». La carte a donc une double mission d'information et de sensibilisation.

      Lorsqu'on observe la carte, apparaît une forte dominance de bleu et de vert. Elle montre bien que le risque inondation constitue le risque majeur, suivi par les mouvements de terrain. La carte met également en évidence la coexistence de différents risques sur le territoire national. Toutefois, le titre pose problème : il ne montre pas assez qu'il s'agit seulement des risques identifiés par les PPR. Il faut aller lire en détail la légende pour le comprendre. Or, toutes les communes françaises ne sont pas dotées d'un PPRN qui reste un zonage réglementaire et sert d'abord comme document opposable (voir la carte des communes disposant d'un PPRN sur Géorisques). Le risque est donc de confondre la répartition réelle des risques et celle traduite indirectement à travers un document d'aménagement (même s'il existe bien sûr un lien entre les deux). 

      Problèmes posés par les choix méthodologiques et sémiologiques

      Au delà du titre de la carte, se pose aussi le problème de la pertinence de ramener une donnée acquise à l'échelle communale sur une grille hexagonale de 20 km. Certes, cela permet de spatialiser le risque de manière uniforme sur le territoire en faisant abstraction du découpage administratif des communes. Mais en même temps cela pourrait laisser penser qu'il s'agit de la maille d'acquisition de la donnée, qui de fait n'a pas ce degré de résolution. 

      Du point de vue du choix des variables visuelles (juxtaposition de triangles de couleur au sein d'une maille hexagonale), la carte peut s'avérer d'une lecture difficile dans les secteurs où différents risques coexistent. On peut être perturbé par l'effet "psychédélique" produit par le choix de figurés géométriques pour représenter des territoires à risques. D'autant qu'il s'agit de risques fort différents n'ayant pas les mêmes périmètres de risques et qui concernent des communes souvent dissemblables (cf cas spécifique des communes situées sur le littoral pour le risque de submersion marine). C'est l'un des défis posés par une carte de synthèse qui cherche à généraliser l'information.

      Effet visuel produit par les figurés géométriques lorsque l'on zoome sur la carte (source : IGN)


      Au total, cette carte vaut surtout pour son originalité. Elle mérite d'être recoupée avec d'autres cartes de risques (voir par exemple les cartes interactives proposées par Géorisques). Comme beaucoup de cartes produites par ordinateur, elle nécessite d'être décryptée et déconstruite pour en analyser et discuter le sens et en montrer les éventuels biais d'interprétation.
      Articles connexes
      Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

      Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)

      Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle

      Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)

      Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal
    • sur Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)

      Publié: 1 February 2025, 5:48am CET

      La carte animée proposée par le Lowy Institute montre qui, des États-Unis ou de la Chine, est devenu le principal partenaire commercial de chaque pays sur la période 2001-2023. Elle permet de mesurer l'influence grandissante de la Chine au début du XXe siècle. Selon l'Institut Lowy, « environ 70 % des économies commercent davantage avec la Chine qu'avec les États-Unis, et plus de la moitié d'entre elles commercent deux fois plus avec la Chine qu'avec les États-Unis . Au début du siècle, la situation était très différente : plus de 80 % des pays commerçaient davantage avec les États-Unis qu'avec la Chine ». 

      L'application et le rapport qui l'accompagne ont été produits par le Centre de développement indo-pacifique du Lowy Institute, qui bénéficie du soutien financier du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce. Au delà du constat, il s'agit de prendre conscience de la domination de la Chine et d'organiser la riposte économique : « les actions de plus en plus virulentes des États-Unis et d’autres pays n’ont toujours pas réussi à arrêter les exportations chinoises. Mais une attaque bien plus importante est en cours » (sic). Par son contraste bleu/rouge, la carte fait penser à une carte géopolitique de la Guerre froide opposant pays de l'Est et pays de l'Ouest. Le fait de ne retenir que les Etats-Unis et la Chine a tendance à reduire le caractère multipolaire du commerce mondial aujourd'hui (voir la carte du Global Influence Index qui pose le même problème, malgré une vision plus nuancée du fait du plus grand nombre d'indicateurs pris en compte). En prenant en compte les 10 premiers partenaires commerciaux, le rapport 2024 sur la connectivité mondiale DHL donne une vision beaucoup plus nuancée.

      Premier partenaire commercial par pays sur la période 2001-2023 (source : Lower Intitute)

      Déplacez le curseur en bas de la carte pour voir l'évolution et comparez importations / exportations

      L’ascension rapide de la Chine en tant que superpuissance commerciale mondiale remonte à 2001, année de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À l’époque, plus de 80 % des économies avaient davantage d’échanges bilatéraux avec les États-Unis qu’avec la Chine. En 2018, ce chiffre était tombé à un peu plus de 30 %, 139 des 202 économies pour lesquelles des données étaient disponibles ayant davantage d’échanges avec la Chine qu’avec les États-Unis. Cette tendance se confirme avec les dernières données, qui couvrent l’ensemble de l’année 2023 pour 205 économies. Environ 70 % du monde, soit 145 économies, commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les États-Unis.

      Les dernières données montrent que l'avance de la Chine en matière d'intégration commerciale mondiale s'est encore accrue, notamment en termes d'intensité de ses relations commerciales. Mais cet approfondissement reste déséquilibré, alimenté par une forte hausse des exportations chinoises alors que ses importations n'ont pas suivi le rythme.

      En termes d'exportations, les États-Unis restent une destination plus importante que la Chine pour plus de la moitié des économies dans le monde. Cependant, compte tenu des menaces constantes de Donald Trump d'imposer des droits de douane à d'autres pays, il est évident qu'il cherche à affaiblir l'attrait des États-Unis en tant que destination d'exportation. Ce qui est moins clair, c'est comment il compte accroître les exportations américaines.???????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?

      Les données ayant servi à construire la carte sont issues des Statistiques sur la direction des échanges commerciaux (DOTS) du FMI. Elles présentent la valeur des exportations et des importations de marchandises désagrégées en fonction des principaux partenaires commerciaux de chaque pays. Les données sont disponibles de manière annuelle depuis 1947, de manière mensuelle et annuelle depuis 1960.

      Pour prolonger

      « Donald Trump signe les décrets sur les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine » (Le Monde).

      Les nouvelles taxes commenceront à entrer en vigueur mardi 4 février. Les produits canadiens et mexicains seront taxés à 25 % – à l’exception des hydrocarbures canadiens taxés à 10 % – et les produits chinois à 10 %. Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise sont vite arrivées : quelques heures plus tard, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains. De son côté, Pékin a dit s’« opposer fermement » aux taxes américaines et promis de répliquer avec des mesures « correspondantes ».

      « La Chine va contester les droits de douane américains devant l’OMC » (Ouest-France).

      La Chine va contester les droits de douane américains auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré dimanche 2 février le ministère chinois du commerce. La décision des États-Unis d’imposer des droits de douane « viole gravement » les règles de l’OMC, a déclaré le ministère dans un communiqué, exhortant Washington à « engager un dialogue franc et à renforcer la coopération ». Le président américain Donald Trump a signé samedi des décrets imposant des droits de douane au Mexique, au Canada et à la Chine, qui devraient entrer en vigueur mardi. Pékin s’est vu imposer des droits de douane de 10 %, en plus de ceux qui sont déjà appliqués à ses exportations aux États-Unis. « La Chine est vivement mécontente et s’oppose fermement » au relèvement des taxes, a fustigé le ministère du Commerce dans un communiqué, en annonçant des mesures «correspondantes pour protéger résolument» les «droits et intérêts» chinois. Le commerce sino-américain a représenté environ 500 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2024 mais la balance est grandement en défaveur des Etats-Unis, avec un déficit de quelque 260 milliards d’euros sur la période, selon les chiffres de Washington.

      Lien ajouté le 10 février 2025

      ? La bataille navale Chine-Etats-Unis pour dominer le commerce mondial ?? [https:]]
      ? Avec 90% des échanges internationaux transitant par voie maritime, la tension monte autour des points stratégiques comme le canal de Panama et les îles du Pacifique. pic.twitter.com/65ejIiFm2v

      — Les Echos (@LesEchos) February 10, 2025

      Lien ajouté le 21 février 2025

      Charted: China’s Exports by Region (2000-2022) ?? [https:]] pic.twitter.com/tWKtWeCBpL

      — Visual Capitalist (@VisualCap) February 21, 2025

      Lien ajouté le 25 février 2025

      Ranked: Top U.S. Trade Partners by Import Value ?
      ? Take control of your content feed. Customize your data-driven experience with the @VoronoiApp. [https:]] pic.twitter.com/xQ9VLlynfx

      — Visual Capitalist (@VisualCap) February 24, 2025
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      Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain

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    • sur Impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques (Santé publique France)

      Publié: 30 January 2025, 10:34am CET

      Santé publique France a estimé, pour la première fois, l’impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques, en France hexagonale et en régions pour la période 2016-2019, dans une étude publiée le 29 janvier 2025. Les résultats soulignent qu’au-delà de ses impacts sur la mortalité, l’exposition à la pollution atmosphérique constitue un fardeau important pour la santé en France hexagonale en termes de survenue des huit maladies chroniques étudiées. La pollution de l’air, un fléau aux conséquences enfin chiffrées !



      Huit maladies ont un lien scientifiquement avéré avec l’exposition aux particules PM2,5 et/ou au NO2, à savoir :

      • au niveau respiratoire : cancer du poumon, broncho-pneumopathie chronique obstructive, asthme de l’enfant et de l’adulte, pneumopathie et autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (grippe exclue) ;
      • au niveau cardiovasculaire : AVC (accident vasculaire cérébral), infarctus aigu du myocarde, hypertension artérielle ;
      • au niveau métabolique : diabète de type 2.

      Selon la maladie et le polluant étudié, cela représente :

      • entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et presque 40 000 cas), 
      • entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4 000 et 78 000 cas) sont attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution d’origine anthropique en France hexagonale. 

      La réduction des concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l'OMS permettrait d'éviter :

      • 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines 
      • près de 50 % pour le NO2. 

      À titre d’illustration, le respect de la valeur guide de l’OMS pour les PM2,5 permettrait d’éviter presque 30 000 nouveaux cas d’asthme chez l’enfant de 0 à 17 ans. 

      L'impact économique annuel en termes de santé et de bien-être pour les maladies étudiées est estimé à :

      • 12,9 milliards d’euros en lien avec les PM2,5, soit presque 200 euros par an et par habitant, 
      • 3,8 milliards d’euros pour le NO2, soit 59 euros par an et par habitant.

      Si les valeurs guides de l'OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient respectivement de 9,6 milliards d’euros (soit 148 euros par an et par habitant) et 1,7 milliard d’euros (soit 26 euros par an et par habitant). 

      Les résultats de cette étude confortent l’importance en termes de santé publique de poursuivre et de renforcer les actions mises en place par les pouvoirs publics afin de répondre aux objectifs de la nouvelle directive européenne concernant la qualité de l’air ambiant et « Un air pur pour l’Europe ». Cette directive vise à abaisser dans un premier temps les normes de l’Union européenne en matière de qualité de l’air puis à les aligner à terme sur les valeurs guides les plus récentes de l’OMS. Ces actions se traduisent par la poursuite des efforts de réduction de la pollution sur toutes ses sources et sur l’ensemble du territoire, au travers des stratégies et plans d’action mis en œuvre aux niveaux national et local. Dans « Le pacte vert pour l’Europe », la Commission européenne s’est engagée à améliorer davantage la qualité de l’air et à aligner plus étroitement les normes de l’Union européenne sur les recommandations de l’OMS. Dans son plan d’action « zéro pollution », la Commission européenne s’engage ainsi à réduire, d’ici à 2030, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé de plus de 55 %.
      Pour consulter les résultats de l’étude :
      Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et de ses impacts économiques en France hexagonale, 2016-2019 (rapports et synthèse nationale)Pour consulter les résultats détaillés par région : Articles connexes
      La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)

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    • sur L'Indice de performance environnementale (EPI)

      Publié: 28 January 2025, 6:41pm CET

       

      L’Environmental performance index (EPI, en français IPE), élaboré conjointement par les Universités de Yale et de Columbia, en réponse à une demande du Forum Économique Mondial de Davos, vise à comparer les performances environnementales des pays et ainsi contribuer à l’amélioration de leurs politiques en termes de protection des écosystèmes et de santé humaine. Chaque pays reçoit une note entre 0 et 100, 100 étant le meilleur score, selon différents critères statistiques. Un classement officiel est ensuite publié afin d’encourager les pays les plus éco-responsables et rappeler à l’ordre ceux qui ne le sont pas du tout. 

      À l’aide de 58 indicateurs de performance répartis sur 11 catégories (qualité de l’air et santé, qualité de l’eau, biodiversité et habitats, forêt, pêche, climat et énergie, pollution de l’air, ressources en eau, agriculture), l’IPE classe 180 pays en fonction de leur performance en matière de changement climatique, de santé environnementale et de vitalité des écosystèmes. Ces indicateurs fournissent une mesure de la proximité des pays par rapport aux objectifs de politique environnementale. L’IPE propose un tableau de bord qui met en évidence les leaders et les retardataires en matière de performance environnementale et fournit des conseils pratiques aux pays qui aspirent à évoluer vers un avenir durable.

      58 indicateurs répartis en 11 catégories avec 3 objectifs principaux (source : epi.yale.edu)



      Publiés depuis 2006, les indicateurs IPE permettent de repérer les problèmes, de fixer des objectifs, de suivre les tendances, de comprendre les résultats et d’identifier les meilleures pratiques en matière de politiques environnementales. Cette vue granulaire et cette perspective comparative peuvent aider à comprendre les déterminants des progrès environnementaux et à affiner les choix politiques. Comme tout indicateur synthétique, l'IPE donne une vue moyenne. Le résultat final reste très dépendant du choix des indicateurs élémentaires et des pondérations qui leur sont appliquées. D’autres choix peuvent conduire à des résultats très différents, ce qui conduit à s’interroger sur la nature véritablement scientifique de cette démarche. Le principe même de l’agrégation des données pose problème, aucune méthode ne faisant consensus pour mesurer sur une échelle commune de tels indicateurs. Le rang doit également être interprété avec discernement : beaucoup d’écarts de « notes » entre pays sont faibles comparés à l’imprécision des données (source : Les indicateurs de développement durable, INSEE). Il convient d'aller au-delà des scores globaux et d'analyser les données par catégorie de problème et par objectif politique. 

      La méthode de calcul de l’IPE évolue à chaque édition. C’est pourquoi du fait du changement fréquent de méthodologie, la comparaison du score d’un pays à celui de l’édition précédente ne s’avère pas pertinente. En outre, les résultats du classement de l’IPE mettent l’accent sur les enjeux des pays et reflètent leur situation économique et politique. Sans grande surprise, les pays riches et développés occupent majoritairement le haut du classement, puisqu’ils ont les moyens de financer les solutions écologiques. L'Europe et en particulier la France font plutôt bonne figure dans ce classement. Pour autant, certains indicateurs relatifs aux « services écosystémiques » se sont dégradés, notamment sur l'évolution du couvert forestier. Mais il faut relativiser la fiabilité des données, l'observation satellitaire pouvant être source d'erreurs. A titre d'exemple, les dégâts infligés au massif des Landes par la tempête Klaus ont été assimilés à de la déforestation (Classements internationaux sur l'environnement. Comment interpréter la place de la France ?). 

      L’Indice de performance environnemental (IPE) permet donc principalement de faire un tour d’horizon des pays éco-responsables et ceux qui ont un "retard écologique", par manque de moyens ou de volonté. Il n'a pas vocation à fournir un classement objectif des pays ni à distribuer les bons ou mauvais points entre pays, un grand nombre d'entre eux n'ayant tout simplement pas les moyens d'atteindre les objectifs fixés au niveau international.

      Pour télécharger les ressources : rapport 2024 et données 2024 (les données sont actualisées tous les deux ans).

      Block, S., Emerson, JW, Esty, DC, de Sherbinin, A., Wendling, ZA, et al. (2024). Indice de performance environnementale 2024. New Haven, CT : Yale Center for Environmental Law & Policy. epi.yale.edu

      Romain Thomas a développé une application avec Maplibre qui permet de visualiser l'IPE global et de faire des comparaisons pour chacun des 11 indicateurs.



      Naviguez à travers les résultats 2024 de l'Environment Performance Index à l'aide d'un outil réalisé avec la v5 de @maplibre. [https:]]
      Cet indice produit par @Yale et @Columbia est mis à jours tous les deux ans. (?l'outil n'est pas adapté sur mobile). pic.twitter.com/P40ARNbV0T

      — Romain T. (@Romainsologne) January 27, 2025

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    • sur Cartographie de l'ionosphère avec des millions de téléphones dans le monde

      Publié: 28 January 2025, 6:16pm CET


      Source : Smith, J., Kast, A., Geraschenko, A. et al. Mapping the ionosphere with millions of phones. Nature, 635, 365–369 (2024). [https:]]

      L'ionosphère est une couche de l'atmosphère caractérisée par une ionisation partielle des gaz s'étendant entre 50 et 1500 kilomètres au-dessus de la Terre. Le contenu électronique total de l'ionosphère varie en réponse à l'environnement spatial de la Terre, interférant avec les signaux du système mondial de navigation par satellite (GNSS). Il en résulte l'une des plus grandes sources d'erreur pour les services de positionnement, de navigation et de synchronisation. Les réseaux de stations GNSS terrestres de haute qualité fournissent des cartes du contenu électronique total de l'ionosphère pour corriger ces erreurs, mais d'importantes lacunes spatiotemporelles dans les données de ces stations signifient que ces cartes peuvent contenir des erreurs. 

      Nous démontrons ici qu'un réseau distribué de capteurs - sous la forme de millions de téléphones Android - peut combler bon nombre de ces lacunes et doubler la couverture de mesure, fournissant une image précise de l'ionosphère dans les zones du monde mal desservies par les infrastructures conventionnelles. En utilisant des mesures effectuées à l'aide de smartphones, nous déterminons des caractéristiques telles que les bulles de plasma au-dessus de l'Inde et de l'Amérique du Sud, la densité renforcée par les tempêtes solaires au-dessus de l'Amérique du Nord et un creux ionosphérique à moyenne latitude au-dessus de l'Europe. Nous montrons également que les cartes de l'ionosphère obtenues peuvent améliorer la précision de la localisation, ce qui est notre objectif principal. Ce travail démontre le potentiel de l'utilisation d'un grand réseau distribué de smartphones comme un puissant instrument scientifique de surveillance de la Terre.

       Couverture géographique des téléphones et des stations de surveillance (source : Smith et al., 2024)


      Les 9 036 stations de surveillance (points orange) contribuent à la base de données Madrigal, qui regroupe des dizaines de réseaux de stations mondiaux et régionaux. Les points bleus indiquent environ 100 000 emplacements où des mesures téléphoniques sont disponibles. Un emplacement dans une grande ville peut avoir des milliers de téléphones. La carte mondiale (a) montre que certaines parties du monde (comme les États-Unis et l'Europe) sont densément couvertes par des stations de surveillance. Un zoom sur l'Europe (b) montre que les téléphones ont une couverture encore plus dense. En Inde (c), la couverture relative des téléphones est encore plus grande. Les emplacements des stations ont été tirés de la base de données Madrigal (données sources à télécharger au format txt).

      Les sources sont disponibles sous la forme d'une note Python.

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    • sur Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas

      Publié: 27 January 2025, 8:18am CET


      Source :  « Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas » (Tracks, ARTE

      • 00:00 Introduction
      • 01:01 Contre-cartographie : l'espace est politique
      • 06:59 Cartographie sensible : dessiner ses émotions 
      • 13:01 Cartographie amoureuse : regarder l’environnement

      Pour trouver son chemin, et de préférence avec l’itinéraire le plus rapide, nombreuses sont les cartes dans nos poches : Google Maps, Waze, etc. Elles peuvent nous géolocaliser en temps réel, mesurer les distances parcourues, mais aucune d’entre elles n’est capable de représenter les ressentis et les vécus liés à nos déplacements. La contre-cartographie vient rebattre les cartes, et bouscule notre rapport utilitaire à l’espace. Ici, pas question de suivre la supposée objectivité scientifique, on veut représenter le monde tel qu’on le vit pour mieux mettre en avant les problématiques invisibles à l'œil nu : dynamiques raciales, enjeux environnementaux ou même nos propres questionnements intérieurs.

      Tracks part à la rencontre de celles et ceux qui spatialisent les enjeux sociétaux et cartographient notre intime. L’artiste canadienne Larissa Fassler dessine les contours des inégalités qu’elle lit dans les espaces publics. Le danseur et performeur Mathias Poisson porte son attention sur le vivant et suit ses sens pour cartographier sa subjectivité. Stéphanie Sagot, quant à elle, œuvre à retranscrire le monde sous un prisme éco-sensible avec des cartes-peintures de paysages.

      Pour compléter

      Bien que les globes virtuels ne puissent parvenir à traduire les réalités humaines et sociales depuis le ciel, il arrive que certaines d'entre elles se révèlent assez brutalement. C'est le cas par exemple de ces messages d'appel à l'aide ("HELP") inscrits au sol sur un terrain vague situé en plein coeur de Los Angelès et relevés par Google Maps en 2023 (ces inscriptions sont encore visibles aujourd'hui).

      Le terrain vague se situe dans une zone abandonnée de Los Angelès coincée entre des voies de chemin de fer et d'autoroutes, repère de trafics en tout genre. Les mots "Help", "traffico", "Federal" et "LAPD" ont été inscrits au sol déclenchant une vague de spéculations
      2/ pic.twitter.com/VWBHsreakP

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025

      Le terrain vague avec ces inscriptions se situe à proximité de la station d'hélicoptères de la police et les policiers survolent constamment cette zone, ce qui laisse penser que ces inscriptions leur seraient peut-être destinées... [https:]]
      4/ pic.twitter.com/pTm4EVHmV1

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025

      Ces messages énigmatiques de détresse et d'appel à l'aide sont visibles aussi dans le paysage urbain en dehors du terrain vague [https:]]
      6/ pic.twitter.com/LpTeQx8KuE

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025
      Lien ajouté le 9 février 2025

      ???Le Plan Carte™ nouveau est arrivé ! Dedans, il y a : - un mastodonte de la cartographie - des frontières qui apparaissent et disparaissent - une chanson absolument nécessaire Comment Google redessine le monde ? @lesechosfr.bsky.social www.youtube.com/watch?v=DRfi...

      [image or embed]

      — Jules Grandin (@julesgrandin.bsky.social) 9 février 2025 à 21:24
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    • sur Des changements multiformes dans la disponibilité en eau avec un climat plus chaud

      Publié: 25 January 2025, 7:36pm CET


      Source : Gu, B., Zhou, S., Yu, B., Findell, K. L. & Lintner, B. Multifaceted changes in water availability with a warmer climate, npj Climate and Atmospheric Science, 8, 31 (2025).

      Des chercheurs de l'Université de Pékin analysent l’impact du réchauffement climatique sur la disponibilité en eau. L’étude montre une variabilité accrue entre zones humides et zones arides amplifiant inondations et sécheresses. Les zones humides (Amazonie, Asie du Sud-Est) connaîtront une hausse marquée des précipitations saisonnières (+20%), entraînant des inondations et affectant les écosystèmes aquatiques. Cette intensité des pluies menace aussi les infrastructures et les populations riveraines. En Afrique du Nord et en Asie centrale, l’aggravation des sécheresses affectera gravement les ressources agricoles. La diminution des précipitations et l’évaporation accrue réduiront les réserves hydriques, accentuant la vulnérabilité des communautés rurales.

      Distribution globale des régimes hydroclimatiques (source : Gu & al., 2025)

      Résumé

      Le réchauffement climatique modifie les schémas spatiaux et saisonniers de la disponibilité en eau de surface, affectant le ruissellement et le stockage de l'eau terrestre. Cependant, une évaluation complète de ces changements dans divers hydroclimats reste manquante. Nous développons une approche d'ensemble multi-modèles pour classer l'hydroclimat terrestre mondial en quatre régimes distincts en fonction de la moyenne et de la saisonnalité de l'eau de surface. Celle-ci devrait devenir de plus en plus variable dans l'espace et le temps. Les régions humides à faible et forte saisonnalité sont susceptibles de connaître des augmentations plus concentrées jusqu'à 20 % du ruissellement en saison humide. j soulignant des augmentations potentielles de la vulnérabilité liée aux inondations. Les régions à faible saisonnalité présentent des augmentations plus rapides de l'humidité du sol pendant la saison humide et des diminutions plus rapides pendant la saison sèche, augmentant la probabilité de pénurie d'eau et de sécheresse. Inversement, les régions sèches à forte saisonnalité sont moins sensibles au changement climatique. Ces résultats soulignent les impacts multiformes du changement climatique sur les ressources en eau mondiales, nécessitant la nécessité de stratégies d'adaptation selon les différents régimes hydroclimatiques.
      Disponibilité des données
      Toutes les données utilisées dans cette étude sont disponibles en ligne. Les simulations du modèle CMIP6 sont accessibles au public ainsi que la réanalyse ERA5. L'évaporation GLEAM et les précipitations GPCC sont également mises à disposition.
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      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

    • sur Carte cosmographique jaïne du continent de la pomme rose

      Publié: 25 January 2025, 8:23am CET

      Source : A Jain Cosmographic Map of the Rose?Apple Continent [Carte cosmographique jaïne du continent de la pomme rose], Leventhalmap.org

      Le Leventhal Map and Education Center consacre une très belle storymap à une carte cosmographique issue du jaïnisme. Le jaïnisme, religion née en Inde au Ve siècle avant notre ère, met la connaissance au cœur de la foi. Elle s’est interrogée sur la place de l’homme dans le monde en développant une cosmologie détaillée, véritable pilier de son enseignement. Les cartes cosmographiques, peintes sur tissu, représentent le plus souvent le monde médian où vivent hommes et animaux. C'est celui qui a reçu le plus d’attention car c’est le lieu où l’on peut atteindre la délivrance. Des textes canoniques le décrivent avec précision et des peintures viennent lui apporter un support visuel. Ses cartes figurent parfois dans les manuscrits des traités consacrés à l’astronomie et à la cosmologie, disciplines, avec les mathématiques, qui ont toujours fait partie des bases de l’enseignement au sein des communautés monastiques jaïnas (Balbir & Petit, 2018).

      Carte du continent des pommiers roses, XIXe siècle, Gujarat, Inde (source : collection MacLean SID 25250)

      Autour  du mont Meru, une haute montagne décrite aussi dans la mythologie brahmanique, se déploie l’île du Pommier rose (Jamb?dv?pa), qui désigne le continent indien pour les jaïnas, entourée par l’océan de Sel (Lava?asamudra). Au centre, le disque jaune bordé de rouge porte l'inscription Meru en écriture devanagari. Touchant à peine le disque jaune central se trouvent les quatre montagnes Gajadanta, littéralement en forme de « défenses d'éléphant », qui entourent le mont Meru. Les motifs géométriques reproduits de manière symétrique rappellent la technique des mandalas.

      La collection MacLean possède deux autres cartes du XIXe siècle représentant les deux continents et demi (Adaidvipa) où le continent de la pomme rose (Jambudvipa) se trouve au centre. Ces deux cartes ont été peintes sur tissu et ont probablement été réalisées au Gujarat, en Inde.

      Pour aller plus loin

      Nalini Balbir, Jérôme Petit. La cosmologie jaïna. Revue de la Bibliothèque nationale de France, 2018, 56, pp.136-143.  [https:]]

      Jainpedia, the Jaine Universe online,  [https:]]

      L'Adaidvipa pata, carte cosmographique jaïn montrant les deux continents et demi (Adaidvipa) du monde médian (Wikipédia)

      A?h??dv?pa. Peinture cosmologique jaïna. Gallica [https:]]

      Articles connexes

      L'histoire par les cartes : Le Monde vu d’Asie, une histoire cartographique

      L'histoire par les cartes : les représentations cartographiques de Kyoto pendant la période Tokugawa (1603–1868)
      L'histoire par les cartes : la carte retraçant les voyages du navigateur chinois Zheng He au XVe siècle en version interactive

      La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
      Expositions du Leventhal Map and Education Center
      Story maps et autres cartes narratives
      Cartes et atlas historiques
      Projections cartographiques

    • sur Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

      Publié: 23 January 2025, 6:49pm CET


      Source : Nikos Benas, Jan Fokke Meirink, Rob Roebeling, « Tracking the impact of shipping pollution on Earth's climate », 2024 (Eumetsat).

      Les observations par satellite révèlent comment la pollution maritime affecte les nuages, les effets locaux ayant des répercussions de grande envergure à l'échelle de la planète. L'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT) a consacré en février 2024 un article à la question de la pollution engendrée par le trafic maritime. Les traces de navires couvrent de grandes parties du globe et sont généralement concentrées dans des couloirs. La plupart de ces couloirs de navigation se situent dans l’hémisphère nord, comme ceux qui longent les côtes d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe, ou ceux qui traversent l’océan Pacifique.

      Carte mondiale des émissions de dioxyde de soufre (SO?) du transport maritime international en 2010
      (source : Eumetsat)

      Les données satellitaires sont l'une des rares sources d'information disponibles pour étudier l'effet du transport maritime sur les nuages ??et le bilan énergétique de la Terre. Les auteurs ont pu comparer les propriétés des nuages ??affectés par les aérosols de combustion avec celles des nuages ??non affectés, à partir d'un ensemble de données sur l'Afrique et l'Europe sur une période allant de 2004 à nos jours. L'étude confirme un signal clair de l'effet du transport maritime sur les nuages ??au-dessus du corridor.

      En 2020, l'Organisation maritime internationale (OMI) a imposé de nouvelles réglementations visant à limiter l'utilisation du soufre dans le carburant des navires (IMO sulphur Limit 2020 for Ships Fuel Oil). Ces réglementations suggèrent que la réduction des émissions d'aérosols de combustion des navires a diminué la luminosité des nuages ??au-dessus des couloirs de navigation et, par conséquent, a pu affecter les températures mondiales. Depuis l'introduction des nouvelles réglementations, les nuages ??au-dessus du corridor de navigation ont des gouttelettes plus grosses qu'auparavant. Ce résultat est une indication claire de ce qui peut être réalisé en peu de temps avec des réglementations ciblées. Bien que les changements observés dans la région semblent confirmer le premier effet indirect des aérosols, ces résultats doivent être traités avec prudence. Comme la période d'application de la nouvelle réglementation ne couvre que trois ans (2020-23) et que l'augmentation observée du rayonnement solaire n'est pas directement imputable au corridor de navigation, il faudra conduire l'analyse sur davantage d'années avant de pouvoir en tirer des conclusions plus définitives. Les satellites du futur (radiomètre de température de surface de la mer et des terres de Sentinel-3 et imageur météorologique METImage) aideront à mieux surveiller les nuages ??de basse altitude à l'échelle mondiale. 

      Les données Meteosat sur la période 2004 à aujourd'hui sont issues du Climate Monitoring Satellite Application Facility (CM SAF). Les données sur la densité du trafic maritime mondial sont issues d'une collaboration entre la Banque mondiale et l'Organisation maritime internationale (OMI), dérivées des positions horaires des navires reçues par le système d'identification automatique (AIS) entre janvier 2015 et février 2021.

      Pour compléter

      « Y-a-t-il un lien entre la baisse des émissions de SO? des navires et les hausses de températures en Atlantique Nord ? » (Source : Citepa)

      Le 3 juillet 2023 a été publié un article du site spécialisé Carbon Brief, repris par le World Economic Forum, écrit par les chercheurs Zeke Hausfather et Piers Forster, qui s’intéresse à l’impact des réductions d’émissions de SO? des navires sur le réchauffement climatique. Le 1er août 2023, un communiqué de l’agence européenne Copernicus (programme de l’UE pour l’observation et la surveillance de la Terre) a aussi publié un communiqué sur cette question. Les oxydes de soufre ont indirectement une action de refroidissement climatique car ils servent de noyaux de nucléation à des aérosols dont l’albédo est assez élevé. Les aérosols, en diffusant, réfléchissant ou absorbant la lumière du soleil, réduisent la quantité de rayonnement solaire atteignant les couches inférieures de l’atmosphère. Le SO? peut donc avoir un effet indirect refroidissant. Le Giec considère qu’il y a certes « des preuves solides indiquant un effet négatif significatif des aérosols sur le forçage radiatif » [autrement dit un effet refroidissant] mais qu’il reste « des incertitudes considérables » (source : Giec, AR6, WG1, Ch.7, section 7.3.3.4). 

      Il est donc possible que, pendant des années, les aérosols soufrés engendrés par les émissions de SO? des navires aient atténué une partie du réchauffement climatique induit par les émissions de gaz à effet de serre par ailleurs. La réduction drastique des émissions de SO? associée à la mesure dite OMI-2020 aurait alors pu réduire cet effet de refroidissement et donc donner un effet d’accélération au réchauffement, en particulier en Atlantique Nord. Les experts de Copernicus indiquent que le rôle du SO? dans le changement climatique fait l’objet de débats depuis longtemps, et qu’il n’y a pas encore de consensus clair. Ils rappellent cependant que, d’après les travaux de chercheurs chinois publiés en 2022, le transport maritime international ne serait responsable que d’environ 3,5% des émissions mondiales de SO?.

      Articles connexes

      CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

      Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale

      Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)
      Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique

      Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde

      Le site Marine Traffic permet de visualiser la densité des routes maritimes

      Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l'échelle mondiale
      OpenSeaMap, la cartographie nautique libre
      40 ans de piraterie maritime dans le monde (1978-2018) à travers une carte interactive
      Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
      L'effondrement du pont de Baltimore : quels effets sur le commerce maritime mondial ?
      Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
    • sur Cshapes 2.0, un jeu de données SIG pour visualiser l'évolution des frontières de 1886 à 2019

      Publié: 22 January 2025, 8:12pm CET

      CShapes 2.0 est un jeu de données SIG qui cartographie les frontières des États et des territoires dépendants de 1886 à 2019. Il s'appuie sur le jeu de données précédent et l'améliore en étendant la couverture temporelle de 1946 à l'année 1886 (suite à la Conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique) et en cartographiant les frontières des colonies et autres dépendances. Le jeu de données est fourni par site de l'École polytechnique fédérale de Zurich dans le cadre de travaux de recherche conduits sur les conflits internationaux.Il existe deux versions de l'ensemble de données, basées sur le codage de Gleditsch et Ward (1999) ou sur le codage Correlates of War des États indépendants. Les changements de frontières ont été codés sur la base de l'ensemble de données Territorial Change Dataset de Tir et al. (1998), de l'Encyclopedia of International Boundaries de Biger (1995) et de l'Encyclopedia of African Boundaries de Brownlie (1979). L'ensemble de données peut être téléchargé dans divers formats et est également accessible via le package R CShapes.
      La version actuelle de CShapes peut être facilement consultée via le visualiseur interactif CShapes ou via le format pays-année prêt pour la recherche fourni par le portail GROW Research Front-End.
      Le package R CShapes permet d'accéder facilement aux données de l'environnement statistique R. Vous pouvez également télécharger la dernière version (2.0) des données brutes CShapes directement au format CSV, TXT, GeoJSON, Shapefile, SQL et package R.
      Le jeu de données, disponible en open data, est largement réutilisé notamment par des cartographes ou des journalistes (voir par exemple cette brève histoire de la Syrie en cartes par The Economist).
      Pour en savoir plus :
      Schvitz, Guy, Seraina Rüegger, Luc Girardin, Lars-Erik Cederman, Nils Weidmann et Kristian Skrede Gleditsch. 2022. Mapping The International System, 1886-2017: The CShapes 2.0 Dataset. Journal of Conflict Resolution 66(1): 144–61.
      Carl Muller-Crepon, Guy Schvitz, Lars-Erik Cederman. 2022. Shaping States into Nations: The Effects of Ethnic Geography on State Borders.
      Articles connexes
      Quand les cartes révèlent les frontières fantômes

      Frontières et groupes ethniques à travers le monde

      Frontières et conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest

      Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?

      Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution

      Un jeu de données SIG sur les fleuves qui servent de frontières dans le monde

      Jeu de données SIG sur le classement des métropoles mondiales

      Données SIG sur les écorégions terrestres
      Fonds de cartes pour utiliser dans un SIG


    • sur Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (Electricity Maps)

      Publié: 21 January 2025, 1:38pm CET


      La mission d'Electricity Maps est d'organiser les données sur l'électricité mondiale pour favoriser la transition vers un système électrique véritablement décarboné. Le site de cette société fournit des données sur l'intensité carbone provenant de la consommation d'électricité de plus de 200 pays ou régions dans le monde. 

      Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (source : Electricity Maps)



      La carte fait apparaître en vert les pays qui produisent une électricité moins carbonée du fait de leur choix de développer l'énergie hydroélectrique (Brésil, Norvège, Islande, Québec) ou l'énergie nucléaire (France). A l'opposé, en brun apparaissent les pays encore très dépendants des énergies fossiles pour la production de leur électricité (Allemagne, Pologne, Russie, Inde, États-Unis, Argentine). La carte peut varier en fonction du temps (cas des éloniennes ou du solaire qui fonctionnent davantage à certaines périodes de l'année). Il est possible de remonter jusqu'en 2017 pour mesurer les évolutions.
      L'intensité carbone mesure le caractère propre de la consommation d'électricité dans une zone à un moment donné. Elle représente le nombre de grammes de dioxyde de carbone (CO?) libérés dans l'atmosphère pour chaque kilowattheure (kWh) d'électricité consommée.
      En d'autres termes, l'intensité carbone représente l'empreinte carbone de 1 kWh consommé dans cette zone. Cette empreinte est mesurée en gCO?-eq (grammes d'équivalent CO?), ce qui signifie que chaque type de gaz à effet de serre peut être converti en son équivalent CO? en termes de potentiel de réchauffement climatique sur 100 ans (par exemple, 1 gramme de méthane émis a le même impact sur le réchauffement climatique pendant 100 ans qu'environ 34 grammes de CO? sur la même période). L'intensité carbone de la production d'électricité d'une zone est déterminée par le mix de production d'électricité et les facteurs d'intensité carbone associés. Il existe deux types de facteurs d'émission affichés sur la carte : les facteurs par défaut et les facteurs régionaux.
      Les sources de données ayant servi pour la carte sont regroupées sur GitHub.
      Pour compléter 
      « L’énergie solaire dépasse le charbon pour la première fois dans la production d’électricité de l’UE en 2024 » (Le Monde).

      « Bilan de l'électricité européenne 2025 » (Ember). Le rapport sur l'électricité européenne analyse les données de production et de demande d'électricité pour l'année 2024 dans tous les pays de l'UE-27 afin de comprendre les progrès de la région dans la transition des combustibles fossiles vers l'électricité propre.
      « Le charbon, une consommation toujours en hausse en dépit du changement climatique » (Géoconfluences).
      « Comment le Royaume-Uni est devenu le premier pays du G7 à abandonner progressivement l'énergie au charbon » (CarbonBrief).

      Articles connexes

      La cartographie des centrales électriques dans le monde

      Cartographie des projets de combustibles fossiles : comment réduire le risque de "bombes carbone" ?

      Vers un registre mondial des combustibles fossiles

      Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens

      Les plus gros émetteurs directs de CO?, en France en 2019

      Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)

      Quand la lutte contre les émissions de CO? passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées
      L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle CGMCF

      Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?

      Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

    • sur Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? (France Stratégie)

      Publié: 20 January 2025, 7:59pm CET


      Source : « Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? » (France Stratégie, rapport janvier 2025).

      Dans un rapport publié le 20 janvier 2025, France Stratégie étudie plusieurs « trajectoires d’évolution » de la demande en eau. Les scénarios sont marqués par une « demande pour l’irrigation [qui] augmente fortement », l’agriculture se substituant au secteur énergétique comme « le premier préleveur avec environ un tiers des prélèvements ». Elle entraîne, dans presque toutes les configurations, une hausse des volumes consommés (c’est-à-dire non directement restitués au milieu) notamment pendant les mois les plus chauds, alimentant de futurs conflits d’usage.

      Ce travail, commandé à l’automne 2023 par la Première ministre, étudie entre 2020 et 2050 les évolutions théoriques des prélèvements en eau et des consommations associées, c’est-à-dire la part des prélèvements évaporée, selon trois scénarios prospectifs. Le premier, appelé « tendanciel », prolonge les tendances passées. Le deuxième, baptisé « politiques publiques », simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées. Le troisième, dit « de rupture », se caractérise par un usage sobre de l’eau. Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, la demande annuelle stagne dans le scénario tendanciel (+ 1 %) et diminue dans les scénarios politiques publiques (- 24 %) et de rupture (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l’irrigation augmente fortement et devient majoritaire. À la di érence de la production énergétique, l’irrigation consomme la majorité de l’eau prélevée en raison de l’évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans ce dernier scénario, elles sont multipliées par plus de deux dans près d’un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée. Avec l’augmentation de la part de l’agriculture dans les prélèvements, la demande en eau sera davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques. Une prochaine publication de France Stratégie quantifiera les tensions entre la ressource en eau disponible et cette demande.


      À télécharger :
      Note d'analyse 148 - Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? - Janvier 2025)

      Rapport - La demande en eau Prospective territorialisée à l’horizon 2050 - Janvier 2025)

      « Pour éviter de futurs conflits sur l’eau, il faudra moins en consommer, notamment dans l’agriculture, prédit France Stratégie » (Le Monde).

      Articles connexes

      Des changements multiformes dans la disponibilité en eau avec un climat plus chaud

      Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Une cartographie réglementaire incohérente menace silencieusement les rivières et les ruisseaux

      Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles (2015-2023)

      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
      L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse

      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI


    • sur Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale

      Publié: 20 January 2025, 4:34am CET

       

      Source : « Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale mêlant archéologie, géologie et ingénierie » (Mines de Paris).

      C’est en janvier 2025 que Médard Thiry, chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris-PSL, et Anthony Milnes, chercheur à l’University of Adelaide, ont décrit une gravure datant de plus de 13 000 ans dans l’abri de La Ségognole 3, à Noisy-sur-École, en Seine-et-Marne, au sud de Paris. Cette gravure, identifiée comme la plus ancienne carte tridimensionnelle connue au monde, témoigne des capacités étonnantes des sociétés humaines du Paléolithique supérieur. Publiée dans l’Oxford Journal of Archaeology, cette étude révèle comment les humains préhistoriques utilisaient l’art et l’ingénierie pour représenter leur quotidien et leurs mythes [...]

      L’abri de La Ségognole 3 est remarquable à plusieurs égards. En effet, il fait partie des trois seuls abris attribués au Paléolithique identifiés dans les grès de Fontainebleau. Ces abris constituent également les sites ornés paléolithiques les plus septentrionaux actuellement connus en Europe. Datant de la fin de la dernière glaciation, cet environnement se caractérise par des sols gelés pendant une grande partie de l’année. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur y établissaient de grands campements en bordure de la Seine, stratégiquement positionnés sur les routes migratoires des grands gibiers, essentiels à leur subsistance [...]

      La comparaison des reliefs et des écoulements gravés sur le site avec les caractéristiques géomorphologiques de la vallée de l’École, où se situe l’abri, révèle une correspondance frappante. La terrasse correspond aux platières de grès, parsemées de mares et de zones humides, qui dominent la vallée. Le réseau d’écoulement gravé rappelle les vallées divagantes et marécages tels qu’ils existaient avant les aménagements humains, tandis que les dépressions dans la partie basse évoquent les marais et étendues d’eau libre qui ponctuaient autrefois la vallée.

      Cette découverte ne constitue pas une « carte » au sens moderne, avec ses distances, directions et indications précises. Elle s’apparente plutôt à une représentation tridimensionnelle miniature, illustrant le fonctionnement d’un paysage. Pour les peuples du Paléolithique, la direction des cours d’eau et les caractéristiques fonctionnelles du terrain semblaient primordiales, bien davantage que nos concepts contemporains de distance ou de temps.

      Les communautés du Paléolithique supérieur n’avaient probablement pas besoin de cette carte pour se repérer dans un paysage qu’elles pouvaient observer directement depuis le sommet de la colline. Alors, pourquoi un tel aménagement ? Cette représentation tridimensionnelle miniature pourrait avoir rempli plusieurs fonctions : un outil pour planifier des chasses en visualisant les déplacements des animaux en fonction du relief, un marqueur territorial pour signifier des zones d’importance stratégique ou symbolique, ou encore un support de transmission des connaissances entre membres du groupe ou générations [...]

      Pour aller plus loin :

      Thiry, M., and Milnes, A. (2024), Palaeolithic map engraved for staging water flows in a Paris basin shelter. Oxford Journal of Archaeology, [https:]]
      Communiqué de presse de l’University of Adelaide : World’s oldest 3D map discovered [https:]]

      Articles connexes

      L'histoire par les cartes : la dalle ornée de Saint-Bélec, la plus ancienne carte d'Europe ?

      Cartes : des plans sur la planète (émission Eurêka sur France Culture)

      L'histoire par les cartes : l'Atlas historique mondial de Christian Grataloup (avec la revue L’Histoire)

      L'histoire par les cartes : l'Atlas historique de la France (L'Histoire - Les Arènes)

      L'histoire par les cartes

      Cartes et atlas historiques
    • sur La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution

      Publié: 19 January 2025, 8:21am CET

       

      TikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos et d'images, ainsi qu'un réseau social, lancée en 2016. Développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois, l'application accessible en Chine est dénommée Douyin (soumise à la vision du Parti communiste chinois sur les contenus et sources appropriés). TikTok est rapidement devenue très populaire chez les jeunes internautes atteignant, selon la plate-forme, plus d'un milliard d'utilisateurs dont 22 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France (source : Wikipédia).

      Dans le monde, plusieurs pays restreignent ou interdisent TikTok pour différentes motifs moraux ou politiques. L'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Jordanie, le Kirghizstan, le Népal, la Somalie ont totalement prohibé l'application chinoise pour des raisons religieuses, pour ne pas « promouvoir l'obscénité » ou préserver « l'harmonie sociale ». Pour ce qui est des pays occidentaux, le réseau social chinois fait aussi l'objet de critiques. S'il n'y a pas d'interdiction au sens propre du terme, des restrictions sont mises en place principalement pour « protéger les enfants » ou pour « préserver la souveraineté nationale », TikTok étant soupçonné de collecter des données pour la Chine. 

      Le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE, les trois principaux organes de l'UE, ont tous interdit TikTok sur les appareils de leur personnel, invoquant des problèmes de cybersécurité. En France, l'application a été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale. Elle est interdite également pour les administrations publiques. D'autres pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels ou à leurs collaborateurs. 

      Pays qui ont interdit ou retreint TikTok (source : Wikipédia)

      • En rouge : pays où l'interdiction est complète
      • En orange : pays n'autorisant qu'une version locale
      • En rose : pays où TikTok n'est plus disponible en téléchargement
      • En jaune : pays où des interdictions sont prévues 
      • En bleu : pays avec interdiction partielle pour les administrations 
      • En violet : pays où il existe des interdictions de jure, mais qui ne sont pas appliquées de facto

      Cette carte, datée de février 2023, pourrait bien évoluer dans les semaines et mois qui viennent (la catégorie en violet a été ajoutée le 20 janvier 2025 pour tenir compte des déclarations de Trump). La décision de la Cour suprême d’interdire complètement TikTok aux États-Unis à partir de janvier 2025 pour des raisons de sécurité nationale vient relancer le débat et lui donner une tournure nettement politique. Les États-Unis deviendraient le premier grand pays occidental à interdire purement et simplement la plateforme à tous ses concitoyens. D'habitude, ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques (voir la carte Statista des pays qui bloquent les réseaux sociaux). Dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont peu ou prou interdites d'utilisation de TikTok (voir la liste détaillée des pays avec les motifs invoqués sur Wikipédia).
      TikTok conteste les accusations selon lesquelles il recueille plus de données sur les utilisateurs que les autres entreprises de médias sociaux et a qualifié les interdictions de « désinformation fondamentale », affirmant qu'elles avaient été décidées « sans délibération ni preuve ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire. Il faut dire que TikTok a grandement contribué au succès de Donald Trump dans sa campagne électorale auprès des jeunes. Le président américain a même invité Shou Chew, le patron de TikTok, à assister à son investiture, aux côtés des proches du républicain et d’officiels de haut rang. Il sera assis à côté d’autres dirigeants du secteur technologique dont Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos. 
      Les États-Unis sont loin de constituer l’unique marché du réseau social – il cumule aussi un grand nombre d’utilisateurs dans des pays comme l’Indonésie, le Brésil ou le Mexique, ainsi que dans de nombreux États européens. Entre 2023 et 2024, TikTok revendiquait par exemple 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’Union européenne et 325 millions en Asie du Sud-Est, contre 170 millions aux États-Unis. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et ne divulgue pas ses informations économiques essentielles mais, selon le Financial Times, les États-Unis représenteraient moins de 15 % de ses revenus mondiaux. En outre, Pékin gagnerait beaucoup à pouvoir dénoncer la censure de TikTok sur le territoire de son principal adversaire.
      L’interdiction de TikTok sous couvert de « sécurité nationale » soulève de sérieuses questions sur les excès de pouvoir du gouvernement et leur impact sur la liberté d’expression. Elle est à replacer dans le débat sur l'influence des technologies et des réseaux de communication sur la vie quotidienne des citoyens. Elle interroge aussi la nature des liens entre États souverains et géants mondiaux de l'Internet. Twitter et Facebook véhiculent beaucoup de fake news et ne sont pas pour autant interdits par la justice américaine. Pour Florian Zandt, data journaliste qui a mis à jour sur Statista la carte des pays interdisant TikTok, « les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide ». 

      Sources

      « TikTok, réseau social chinois de partage de vidéo » (Wikipédia). Une bonne synthèse sur l'histoire, le fonctionnement, les principaux motifs d'interdiction de TikTok (addictions, harcèlement et agressions, censure et propagande, désinformation, protection des données, sécurité des États...).

      « Quels pays ont interdit TikTok et pourquoi ? ». Si les États-Unis seront probablement le premier pays à interdire purement et simplement TikTok, de nombreux autres pays s'inquiètent des liens entre la plateforme et la Chine (Euronews).

      « TikTok banni aux États-Unis : comment Trump espère sauver l’application malgré la décision de la Cour suprême ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire (Huffington Post).

      « Dans le monde, quels sont les pays qui restreignent TikTok ? ». Dans le monde, plusieurs pays restreignent et interdisent TikTok. Pour la première fois en Europe, l'Albanie a décidé de bloquer le réseau social chinois dans son pays. (TV5 Monde).
      « TikTok dans le viseur de la Commission européenne pour ses publicités visant les enfants ». La Commission souhaite que l’application phare des adolescents se conforme aux règles européennes en matière de publicités déguisées vis-à-vis des mineurs (Le Monde).
      « Pour Thierry Breton, les géants d’Internet manipulent le concept de liberté de parole ». L’artisan de la législation européenne sur le numérique estime que les géants du web manipulent le concept de censure. Fake news, leur répond-il, l’Europe respecte de manière absolue la liberté de parole. (Ouest-France).
      « L’étrange sauvetage de TikTok par Donald Trump ». A la lumière de l’affaire TikTok, il est difficile d’accuser l’Union européenne de vouloir limiter la liberté d’expression et brider l’innovation en régulant les plateformes américaines. Les Etats-Unis, eux, ne régulent pas, ils mettent au pas (Le Monde).
      « Le concept de liberté d’expression est devenu une arme de guerre aujourd’hui, il a été complètement arsenalisé... La modération passe pour de la censure ». Asma Mhalla (Linkedin).
      « Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation ». La viralité des contenus sur l'application de partage de vidéos facilite la diffusion de fausses informations auprès d'un public très jeune qui n'a, souvent, pas les armes pour démêler le vrai du faux (France Info).
      « Dans les smartphones des écoliers : TikTok, ça nous rend fous… ». Plusieurs journalistes de l’AFP, membres de l’association Entre les lignes, ont animé des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles primaires. Retour sur leur expérience. (Le Monde).
      « Les ados ne vont pas sur TikTok uniquement par narcissisme ». Contrairement à d'autres réseaux sociaux, TikTok a un fort potentiel créatif  (Slate).
      « Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : retour sur un fiasco démocratique ». La théorie des « circonstances exceptionnelles » ne permet pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression en ligne sur l’autel d’une sacro-sainte sécurité (La Quadrature du Net).
      « L’ère TikTok : une histoire industrielle et politique ». Dans une enquête au long cours au cœur de la guerre des capitalismes politiques, Alessandro Aresu raconte l’histoire d’une plateforme qui a changé nos vies — et le basculement d’un monde dont la tiktokisation totale semble inévitable (Le Grand Continent).
      « La TikTokisation du monde ». Cette plate-forme donne des sueurs froides aux autorités américaines et européennes. Mais ce n’est pas la seule raison qu’on peut avoir de s’inquiéter de TikTok. Le monde est en train de se « TikTokiniser », entendez par là que les modes et les manières d’exister sur la plateforme s’imposent dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle (Serge Tisseron).
      « X, Facebook et Instagram menacent nos écosystèmes d’information : quelles alternatives ? ». La tiktokisation (désinformation) du monde est en marche, mais elle concerne aussi les autres plateformes (The Conversation).
      « Interdiction de TikTok : problèmes de sécurité ou sinophobie ? ». Alors que les autorités affirment qu'il n'est pas certain que le gouvernement chinois puisse extraire et utiliser les données des utilisateurs occidentaux de TikTok, ce qui pose un risque de sécurité très important, les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide (Statista).
      « Deepseek : un code caché envoie les données à une entreprise proche de l'armée chinoise, selon des chercheurs » (BFM-TV). La nouvelle IA chinoise DeepSeek est également dans le collimateur. Certains chercheurs en cybersécurité auraient découvert dans la version web de l’application que les informations collectées seraient renvoyées vers China Mobile qui appartient au pouvoir.
      « Intelligence artificielle : pourquoi certains pays interdisent-ils l’IA chinoise DeepSeek ? » (Ouest-France). La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une « politisation des questions économiques, commerciales et technologiques ».

      #TikTok pic.twitter.com/QySCA0SHE3

      — Nick Anderson/Political Cartoonist (@Nick_Anderson_) January 17, 2025

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      Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie

      La liberté de la presse dans le monde selon Reporters sans frontières

      Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde

      Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)

      L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research

      Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus

      Quand Facebook révèle nos liens de proximité

      Cartographie du réseau social Mastodon

    • sur La presse des XVIe et XVIIe siècles en Espagne accessible à travers une interface cartographique

      Publié: 17 January 2025, 6:21am CET


      Source : La BNE edita un mapa para geolocalizar relaciones de sucesos de los siglos XVI a XVIII (Biblioteca Nacional de España)

      Les relaciones de sucesos désignent les journaux et canards à succès diffusés dans l'Espagne du Siècle d'or. Ces "relationes" au sens de récits d'époque constituent une source incomparable sur les événements des XVIe et XVIIe siècles lorsque l'Espagne dominait le monde. Les relaciones sont un genre historico-littéraire qui, avec les notices, a précédé le journalisme lui-même aux XVIe et XVIIe siècles. Nieves Pena Sueiro les définit comme des textes occasionnels dans lesquels des événements sont relatés afin d'informer, de divertir et d'émouvoir le destinataire. Habituellement considérés comme des prédécesseurs de la presse actuelle, ils couvrent tous les aspects traités par celle-ci dans ses différentes sections, à l'exception du fait que chaque rapport fait généralement référence à un seul événement. Ils abordent des thèmes variés : fêtes (entrées, mariages royaux, funérailles, béatifications, canonisations...), politiques et religieuses (guerres, autodafés...), extraordinaires (miracles, catastrophes naturelles, malheurs personnels), voyages. , etc. Leur forme et leur longueur sont variables : ils peuvent être brefs (écrits sur une simple feuille de papier, une feuille de papier ou un livre de ficelle), ou étendus (et atteindre la forme d'un livre, qui peut être volumineux) et sont distribués sous forme manuscrite ou imprimée (source : Wikipedia).

      La carte de géolocalisation proposée par la Biblioteca Nacional de España (BNE) fournit un nouveau mode d'accès à la riche collection des relaciones de sucesos impresas (journaux imprimés).

      Interface cartographique pour accéder aux Relaciones de sucesos (source : BNE)


      Sur cette carte, vous pouvez localiser les relations, en fonction de l'endroit où se trouvent les récits, avec une brève description, la référence qui permet de les localiser dans le catalogue et de les insérer dans la numérisation. La localisation n'est pas toujours précise, car dans certains cas le contenu du document ne permet pas de préciser le lieu. Le choix a été alors de fournir une localisation approximative. Dans d'autres cas, plusieurs lieux apparaissent et il a été nécessaire d'en choisir un.
      Les sources ont été classées par domaines thématiques de manière à ce que l'utilisateur puisse sélectionner les sujets qui l'intéressent. Les domaines thématiques sont les suivants :
      • Phénomènes naturels : terrestres et ouragans, inondations, tempêtes, incendies, éruptions volcaniques et phénomènes astronomiques
      • Faits historico-politiques : armada, diplomacie, politique, récits de guerre et piraterie
      • Solennités et fêtes : fêtes, entrées triomphales, décès et funérailles, voyages, naissances et baptêmes, mariages, couronnements et autres solennités
      • Religion : miracles, autodafés, martyres, conversions et islam
      • Crimes et délits : homicides et autres
      • Curiosités et merveilles : merveilles, monstres et sorcellerie
      • Autres succès : thèmes divers, pestes et épidémies, naufrages, us et coutumes
      Il s’agit actuellement d’un projet en cours. Plus de 3 300 documents ont d'ores et déjà été géolocalisés. Les mises à jour prévues offriront de nouveaux liens jusqu'à compléter les plus de 4 000 documents de relations à succès que conservent la BNE, avec des descriptions plus complètes accessibles à partir du catalogue. Le but n'est pas seulement d'offrir une visualisation de données distincte pour les spécialistes, mais aussi d'attirer les lecteur curieux qui souhaiteraient en savoir plus sur ce qui s'est passé il y a plusieurs siècles dans sa localité.

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      Une cartographie détaillée des biens appartenant à l'Église en Espagne

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      Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
      L'histoire par les cartes : la première carte murale de la Catalogne (1906) par le pédagogue Francesc Flos i Calçat

    • sur La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)

      Publié: 16 January 2025, 3:54pm CET

      L’Observatoire des inégalités publie la première carte de France qui affiche à la fois le taux de pauvreté mais aussi le nombre de ménages pauvres, représentés en trois dimensions. Cette carte permet d’explorer la France à une échelle très fine. Elle a été réalisée par le géographe Romain Thomas à partir des données carroyées à 200 mètres fournies par l'Insee.
      Carte de la pauvreté en France en trois dimensions (source : Observatoire des inégalités)


      La pauvreté en France en trois dimensions
      La carte a été réalisée à partir de données qui portent sur des carreaux de 200 mètres de côté, elle présente deux indicateurs. Le premier (en couleur) est la proportion de ménages pauvres. Plus les carreaux sont foncés, plus le taux est élevé. Le second indicateur (en relief) est le nombre de ménages pauvres : plus la colonne est haute, plus les ménages pauvres sont nombreux. Cette représentation en relief constitue une nouveauté. La carte permet de survoler l’ensemble du territoire et d’observer où vivent les ménages pauvres en visualisant leur nombre.
      Les carreaux ont le grand intérêt de permettre une visualisation à un niveau très fin, qui ne dépend pas des limites administratives des territoires. Certaines zones très marquées par la pauvreté peuvent devenir invisibles quand on observe uniquement la moyenne d’une commune, c’est le cas par exemple des quartiers nord-est de la ville de Paris. D’autres zones s’étendent de part et d’autre des limites communales.
      L’immense majorité des travaux sur la pauvreté à l’échelle locale portent sur les taux. On mesure alors, dans une zone donnée, la concentration de personnes démunies. Ce faisant, on masque l’effet de la densité de population et donc le nombre de personnes pauvres. Ce qui conduit à une mauvaise compréhension : en fonction de sa population, la même surface d’une carte peut représenter quelques ménages pauvres comme des milliers.
      Concrètement, quand on observe notre carte d’en haut, en supprimant le relief, des taches foncées ressortent fortement en milieu rural, mais ne représente qu’un très petit nombre de ménages contre des milliers en ville. Quand on incline la carte, le nombre de ménages apparaît en trois dimensions. On voit très nettement où vivent ces derniers : massivement dans les villes et leurs banlieues proches. Là où se trouvent les emplois et les logements sociaux.
      On a beaucoup insisté sur la pauvreté en milieu rural ou en milieu périurbain en raisonnant à partir de taux de pauvreté en oubliant la densité et le nombre de personnes pauvres. Notre outil permet une nouvelle lecture, complémentaire. Même si on est peu nombreux, vivre dans un environnement qui concentre la pauvreté n’est pas la même chose que dans un territoire plus mixte.
      Les limites de l’outil


      Cette carte, expérimentale, a une vocation pédagogique. L'objectif est de la perfectionner en améliorant sa rapidité d’affichage et la possibilité de dézoomer plus largement sur des régions plus vastes. Pour l’instant, elle ne comprend pas les départements d’outre-mer. Les données utilisées sont celles de 2019 (les dernières disponibles) de l’Insee.
      Toute la population n’est pas représentée : pour garantir le secret statistique (pour éviter que l’on puisse savoir dans les territoires peu peuplés si tel ou tel ménage est pauvre), chaque carreau de 200 m de côté comprend au moins 11 ménages. Dans le cas contraire, l’Insee donne au carreau une valeur moyenne qui dépend des carreaux voisins. Quand la population est vraiment trop faible, rien ne s’affiche. Par ailleurs, l’Insee ne prend pas en compte les sans-abri, ni les personnes qui vivent en collectivité (une maison de retraite par exemple).
      Le seuil de pauvreté utilisé par l’Insee est celui fixé à 60 % du niveau de vie médian, le seul disponible à ce niveau. Ce n’est pas celui que l’Observatoire des inégalités utilise habituellement car il constitue une conception extensive de la pauvreté. Nous représentons des ménages, et non des personnes, car nous ne disposons pas de données individuelles. Un ménage = un logement individuel, pour l’Insee. Celui-ci peut comprendre une ou plusieurs personnes. La taille des ménages est en moyenne de deux individus. En représentant de la même manière les personnes seules et les familles, nous minimisons le poids de la pauvreté dans les logements sociaux car ils comprennent plus souvent des familles.
      L'Observatoire des inégalités
      L’Observatoire des inégalités est un organisme indépendant de toute institution, entreprise privée ou autre organisation. Fondé en 2003, il dresse un état des lieux le plus fidèle possible des inégalités en France, en Europe et dans le monde. "Nous défendons l’expression d’une pluralité d’opinions pour définir les inégalités qui doivent être considérées comme justes ou injustes. Au-delà des droits, le problème n’est pas celui de l’inégalité en soi mais de la justice sociale. Nous revendiquons que s’expriment des positions morales différentes, mais celles-ci doivent être fondées sur des éléments factuels. Les prises de position sont clairement signalées comme telles."
      Articles à lire sur le site

      Articles connexes
      Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
      Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde
      La cartographie de la pauvreté dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
      Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés
      L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)

      Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires

      Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d'images satellitaires et aériennes

      La cartographie de la pauvreté à Londres à la fin du XIXe siècle

    • sur La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales en France : une carte incohérente ?

      Publié: 14 January 2025, 10:18am CET

       

      Source : « La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales » (rapport de la Cour des Comptes, 13 janvier 2025)

      Résumé

      En France, la police et la gendarmerie nationales assurent conjointement les missions de sécurité et de paix publiques. Depuis le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’intérieur en 2009, elles dépendent de la même autorité politique. Les forces de sécurité intérieure emploient 253 000 policiers et gendarmes et bénéficient depuis plusieurs années d’un budget en hausse. Pour autant, la répartition territoriale des zones de compétence de la police et de la gendarmerie nationales a peu évolué au cours des 80 dernières années, malgré les modifications intervenues tant sur le plan de la démographie qu’en termes de délinquance. Entre lourdeurs décisionnelles et concurrence entre les deux forces, la carte des zones de compétence est totalement figée depuis dix ans. Face à ce constat, la Cour a analysé la répartition territoriale des forces de sécurité dans la double perspective de répondre au mieux aux besoins de la population en matière de sécurité et d’optimiser l’allocation des moyens publics. La répartition actuelle des forces, datée et incohérente, est source de dysfonctionnements et d’inefficiences au détriment du service rendu à la population. Il est désormais urgent que le ministère de l’intérieur s’empare de ce sujet et procède aux ajustements nécessaires.

      Plan et données du rapport

      I- Une carte incohérente, source de difficultés et de plus en plus contournée

      II- Une conduite des transferts à revoir pour dépasser les rigidités de gestion des forces

      III- Sortir de l’immobilisme pour répondre aux enjeux de sécurité publique des territoires

      Synthèse du rapport à consulter

      Rapport complet à télécharger

      Usages des cartes

      A l'appui de ses analyses, la Cour des Comptes propose plusieurs cartes dont l'objectif est de montrer la mauvaise répartition des moyens et les logiques parfois discutables de découpage entre zones urbaines et zones rurales. En 2021 avait été mis en avant l’établissement d’une carte globale fondée sur des seuils de population, de densité et d’intensité de la délinquance. Mais le projet n'a pas été mis en oeuvre. La répartition des zones de compétence entre police et gendarmerie fournit un bon exemple pour interroger les logiques de découpage administratif en France et les déséquilibres entre population et territoire.

       Répartition départementale de la délinquance (à gauche, nombre de faits constatés) et des forces de sécurité intérieure (à droite, nombre d’ETP pour 1 000 habitants) 



      La métropole de Toulouse – zones police et gendarmerie


      Articles connexes

      Cartes et données sur la géographie de la délinquance à l'échelle communale

      La carte, objet éminemment politique : la carte de la Technopolice en France

      La carte, objet éminemment politique : la cartographie des inégalités urbaines à Marseille

      Cartes et données sur la population carcérale en Europe

      Cartographie des fusillades de masse aux Etats-Unis : comment étudier et objectiver le phénomène ?

      La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
    • sur Comment les cartes étaient colorées autrefois (blog de la Bibliothèque du Congrès)

      Publié: 13 January 2025, 7:35pm CET


      Source : « Adding color to the world : how maps got toned » [Ajouter de la couleur au monde : comment les cartes étaient teintées autrefois] (Library of Congress, 10 janvier 2025)

      Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre un article à l'introduction progressif de la couleur dans les cartes. Il s'agit d'un article de Seanna Tsung, spécialiste du catalogage à la Division de géographie et de cartographie, qui fait partie de la série Fabriquer le monde.

      Pendant deux siècles et demi, de 1600 à 1850 environ, la grande majorité des cartes commerciales de style européen publiées en Europe et aux Amériques étaient gravées, principalement sur des plaques de cuivre. Ces cartes étaient imprimées en monochrome, l'encre noire épaisse de l'imprimeur qui restait dans les lignes gravées dans le cuivre étant pressée à l'envers sur le papier. Entre chaque impression, les plaques étaient encrées puis nettoyées pour éliminer toute trace d'encre sur les surfaces planes de la plaque, ce qui permettait au papier de transparaître. En raison des exigences spécifiques et des aspects économiques de ce processus de création de cartes, notamment la possibilité d'ajouter et de modifier les plaques, le grand niveau de détail réalisable et, au fil du temps, la conviction du public que c'est ainsi que les cartes devaient se présenter, la plupart des développements esthétiques des technologies d'impression observés dans l'estampe en tant que forme d'art n'ont pas eu d'incidence sur la production de cartes.

      Si vous êtes amateur de cartes imprimées de ces périodes et de ces lieux, vous saurez que de nombreux exemples ne sont pas monochromes. Ils sont plutôt peints à la main. Il existe deux principaux types de peinture à la main pour les cartes, les atlas et les vues. Le premier, parfois appelé « style hollandais », utilise de plus grandes zones de couleurs saturées et vise à ajouter une touche esthétique à la carte ou à certaines parties de celle-ci. Ce style est souvent utilisé pour les pages de titre des atlas et pour les cartouches et les cadres décoratifs. Moins souvent, il est utilisé pour une carte ou une vue entière, comme dans cette carte de Paris tirée de Civitates orbis terrarum de Braun et Hogenberg, un atlas en six volumes publié entre 1612 et 1618.

      Le deuxième type général de coloriage à la main utilisait principalement des couleurs pastel pour mettre en évidence les limites, l'hydrologie, les routes ou d'autres caractéristiques des cartes. Il était utilisé pour compléter ou mettre en valeur les données cartographiques fournies par la carte plutôt que pour colorier entièrement l'image ou ajouter aux qualités décoratives de la carte. Il s'agit du type de coloriage à la main le plus courant, en particulier aux XVIIIe et XIXe siècles. Vous trouverez un exemple d'une grande carte du monde de 1754 de Nicolas de Fer, dans laquelle la couleur est utilisée pour indiquer les frontières continentales et autres. Les figures mythologiques sont laissées monochromes.

      Certains éditeurs de cartes avaient des coloristes en interne, d'autres sous-traitaient le travail. On pense qu'une certaine partie de la coloration au cours de la période en question était effectuée à domicile par des femmes, qui étaient généralement exclues de la production de cartes commerciales, sauf si elles étaient filles, épouses ou veuves de cartographes, graveurs ou éditeurs de sexe masculin. Les cartes individuelles étaient souvent vendues par les éditeurs, colorées ou non, tout comme les atlas, qui étaient également souvent vendus non reliés ou dans des reliures temporaires, dans l'idée que les acheteurs les feraient relier selon leur goût.

      En tant qu’acheteur de matériel cartographique, vous pouviez faire un certain nombre de choix, en fonction de décisions financières et esthétiques, ainsi que de l’usage auquel la carte était destinée. Les exemples de cartes murales, qui ne sont pas conservées en grand nombre parce qu’elles étaient souvent appliquées aux murs ou accrochées pendant de longues périodes exposées à la lumière, aux excès climatiques, à la fumée et à d’autres polluants, incluent généralement beaucoup de couleurs car elles étaient destinées à être lues dans de grands espaces. Les explorateurs, cartographes et érudits pouvaient préférer des cartes non colorées ou légèrement colorées, dans lesquelles aucun détail de la gravure ne serait masqué par la coloration. Même des productions de luxe comme la Civitates orbis terrarum mentionnée précédemment, qui se distingue par sa coloration magnifique et détaillée clairement supervisée, étaient également vendues en monochrome.

      Le développement de la lithographie commercialement viable à partir du milieu du XIXe siècle a conduit à la disparition de la coloration à la main, mais ce processus s'est fait progressivement. La Division de géographie et de cartes possède un certain nombre d'atlas allemands des années 1850 et 1860 qui contiennent à la fois des cartes gravées et des cartes lithographiées en couleur coloriées à la main. Les éditeurs semblent avoir continué à utiliser leur stock de cartes coloriées à la main jusqu'à ce qu'elles soient épuisées ou que des événements mondiaux nécessitent une nouvelle carte d'une certaine zone. La coloration à la main était également utilisée sur les cartes produites par lithographie, photocopie et autres techniques d'impression parmi les nombreuses développées à partir du milieu du XIXe siècle. De nombreux atlas fonciers, départementaux et autres atlas locaux publiés aux États-Unis jusqu'au début du XXe siècle contenaient à la fois des cartes locales lithographiées et coloriées à la main et des cartes imprimées en couleur d'États et de pays.

      Pour déterminer si une carte est imprimée en couleur ou coloriée à la main, regardez les bords de la couleur, ainsi que les variations de ton typiques de l'aquarelle. Vous voyez sur ce détail d'une planche d'atlas de 1879 de la région de Washington, DC, publiée à Philadelphie, qu'il y a des variations de ton et de petites bosses et tirets de couleur au-delà des lignes imprimées.

      De plus, l'utilisation de pochoirs pour colorier à la main, principalement sur les cartes du XIXe siècle, peut entraîner une accumulation de couleurs le long des frontières. Si vous avez la carte ou l'atlas en main, la façon la plus précise de déterminer si la couleur est imprimée ou peinte à la main est d'utiliser une loupe grossissante d'environ 10x. Vous verrez des points individuels dans la couleur imprimée plutôt que les subtiles gradations des aquarelles.

      De nombreuses cartes authentiques gravées entre 1600 et 1850 étaient, et sont encore parfois, coloriées à la main pour le marché secondaire des collectionneurs de cartes, des décorateurs et d'autres personnes qui trouvent les cartes en couleur plus attrayantes visuellement et sont prêtes à payer plus cher pour les obtenir. Il est difficile pour l'amateur de déterminer si la couleur a été ajoutée à l'époque de la publication originale de la carte ou au XIXe ou au XXe siècle, d'autant plus que de nombreuses cartes anciennes uniques proviennent d'atlas ou de livres non reliés et n'ont donc pas de provenance. Sans connaissance spécialisée des pigments et sans capacité à faire des tests sur eux, il est pratiquement impossible de dater la coloration à la main, bien que la coloration plus flamboyante de « style hollandais » soit beaucoup plus susceptible d'être un ajout ultérieur que la coloration des limites, qui ajouterait beaucoup moins de valeur monétaire et visuelle.

      Pour terminer, on peut prendre un exemple excentrique et exubérant de coloriage à la main du milieu du XIXe siècle. Datant d'environ 1858, il s'agit d'une carte murale avec une projection depuis le pôle Nord, censée être destinée à l'enseignement général. Il s'agit d'une carte lithographique imprimée en bleu, qui montre à la fois des couleurs indiquant les frontières et des couleurs décoratives dans les figures des heures de la journée. Elle est entourée d'un anneau représentant les montagnes, d'un anneau représentant les constellations et de six figures féminines représentant les moments de la journée. Nous ne savons pas si le cartographe a fait le coloriage à la main, ou si c'est l'oeuvre de quelqu'un d'autre dont le nom est inconnu. Lorsque vous regardez des cartes coloriées à la main, pensez aux hommes et aux femmes méconnus qui ont rendu notre monde un peu plus lumineux avec leurs pinceaux !

      Nuovo planisferio cosmografico orografico universale ed orologico mondiale per uso di generale istruzione. Ignazio Villa, 1858 ? (source : Library of Congress)


      Articles connexes

      Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal

      Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle

      Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)

      Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)

      Donnez-moi la couleur de votre passeport, je vous dirai où vous avez le droit d'aller (Neocarto)

      Ressources de la Bibliothèque du Congrès
    • sur Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

      Publié: 12 January 2025, 1:41pm CET


      Le site climate-conflict.org propose une vue combinée de l’exposition aux risques climatiques, aux risques de conflit et à la vulnérabilité. Il s'agit d'une collaboration de recherche entre les partenaires scientifiques de l'Université de la Bundeswehr de Munich et de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. La carte de l'indice de vulnérabilité aux conflits climatiques (CCVI) identifie les zones du monde où le changement climatique et les conflits sont susceptibles de se produire, et où les populations sont vulnérables à ces risques. L'Afrique et le Moyen Orient font partie des zones particulièrement vulnérables.

      Méthodologie

      L’indice de vulnérabilité au climat et aux conflits (CCVI) cartographie les risques mondiaux actuels en intégrant les risques climatiques et de conflit aux vulnérabilités locales. L’indice comprend un ensemble harmonisé de couches de données et une méthodologie de notation transparente pour rendre les régions comparables à l’échelle mondiale. Les données sont mises à jour trimestriellement et quadrillées à 0,5 degré.

      Le CCVI est composé de 44 indicateurs provenant de 29 sources de données ouvertes différentes (voir la liste des indicateurs). Tous les indicateurs sont cartographiés sur la même grille spatiale et temporelle et transformés à l'aide d'une méthodologie de notation standardisée. Les scores des indicateurs sont échelonnés de 0 à 10. Le score reflète le niveau de risque relatif ou de vulnérabilité d'un indicateur en fonction de sa distribution mondiale et de son évolution dans le temps, du plus faible au plus élevé. Conformément à la définition du GIEC, les mesures des risques climatiques et de conflit prennent en compte les dangers, l’exposition et la vulnérabilité.

      Intérêt de ce type de carte

      Le principal intérêt est d'aborder les risques de manière systémique et de traiter la question du changement climatique en lien avec d'autres types de risques.

      Les dangers ne créent des risques qu’en combinaison avec l’exposition et la vulnérabilité. Par exemple, le fait qu’une sécheresse (aléa) entraîne des pertes de récoltes dépend non seulement de l’événement lui-même, mais aussi du fait qu’il se soit produit là où il y a des cultures (exposition) et que les champs soient irrigués et qu’une quantité suffisante d’eau provenant d’autres sources soit ou non disponible (vulnérabilité). Il est essentiel de comprendre et d’évaluer ces interactions pour gérer et atténuer les impacts négatifs des risques climatiques et des conflits dans un contexte de changement climatique.

      Utilisation des données

      Les données du CCVI sont sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International - pas d’utilisation commerciale. Elles sont disponibles en téléchargement au format tsv et parquet. La maille de résolution est celle de carrés de 55 km de côté environ à l'échelle de la planète.

      Lien ajouté le 16 janvier 2025

      Le rapport de l'IofA Planetary Solvency – finding our balance with nature. Global risk management for human prosperity publié en janvier 2025 met en évidence notre sous-estimation collective du risque climatique. Il existe une large gamme d’estimations de pertes de PIB allant de moins de 5 % à environ 25 % en 2050. Les auteurs affirment que « ces dommages dépassent déjà les coûts d’atténuation nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 2°C », c’est-à-dire qu’il sera extrêmement positif sur le plan économique de limiter le réchauffement climatique. Cependant, cette estimation exclut bon nombre des risques les plus graves auxquels on s’attend désormais si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement climatique. Outre l’hypothèse selon laquelle une récession économique est impossible, quelle que soit la gravité des chocs climatiques, l’approche ne prend pas en compte les impacts des points de basculement climatiques, les événements extrêmes liés au climat, les impacts sur la santé humaine, les conflits liés aux ressources ou aux migrations, les tensions géopolitiques, les risques liés à la nature ou à l’élévation du niveau de la mer. 

      Les auteurs eux-mêmes reconnaissent que si ces facteurs supplémentaires étaient pris en compte, l’impact économique réel serait probablement plus important que celui estimé dans leur étude. Cela revient à effectuer une évaluation des risques de l’impact du Titanic sur un iceberg, mais en excluant de notre modèle la possibilité que le navire puisse couler, la pénurie de canots de sauvetage et la mort par noyade ou l’hypothermie. Les résultats modélisés seraient rassurants mais dangereux car ils sous-estimeraient considérablement le niveau de risque. En d’autres termes, même si les résultats montrent une réduction très importante du PIB de 15 % d’ici 2050, il se peut qu’il s’agisse d’une sous-estimation car elle ne tient pas compte de tous les risques à prévoir. 

      Cependant, certains décideurs politiques continuent d’utiliser l’estimation des dommages de Nordhaus pour justifier l’affirmation selon laquelle bien que le changement climatique soit préoccupant, il ne constitue pas une priorité immédiate en raison de l’impact négligeable attendu de 2 % du PIB d’ici 2100 avec un réchauffement de 3 °C. Une analyse plus approfondie des hypothèses sous-jacentes à cette estimation montre qu’en plus d’exclure de l’analyse de nombreux risques actuellement attendus, elle exclut également 87 % de l’économie de l’analyse, en supposant qu’un certain nombre de secteurs seront négligeablement affectés par le changement climatique. Bien que les modèles fournissent généralement une documentation complète des hypothèses et des limites, peu de décideurs politiques sont susceptibles de les comprendre pleinement. Cela augmente la probabilité que les décisions politiques soient basées sur des résultats de modèles qui sous-estiment considérablement les risques et ne sont pas cohérents avec la science du climat. En d’autres termes, les décideurs politiques qui utilisent ces résultats de modèles peuvent accepter des niveaux de risque bien plus élevés qu’ils ne le pensent.

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